Années après années, albums après albums, les Dirty Shirt démontrent que leurs idées sont inépuisables et que leur talent reste d'un niveau bien plus élevé que la moyenne. Fortement marqué par la pandémie, le groupe décide de nous vacciner un paquet de doses de bonne musique et comme ils ont eu du temps à perdre durant le confinement, ils ajoutent 4 titres "bonus" au joyeux bordel qu'est Get your dose now!.
Pas expert en folklore balkanique, je leur fais confiance pour envoyer des airs traditionnels de haute volée en introduction instrumentale, le tout est bien sûr satiné de métal et nous permet une immersion immédiate dans leur univers. Un monde où des musiciens roumains trouvent aussi aisément leur place que Benji de Skindred, tous participent à la fête comme s'ils faisaient partie du combo, leur intégration est aussi efficace qu'évidente. De toute façon, une plus grande variété de chants, de tons, de sons, de rythmes, de langues (et pourquoi pas un peu de français un de ces jours ?) ne peuvent qu'enrichir un groupe comme Dirty Shirt qui se nourrit de toutes les inspirations possibles. Les chants féminins, en chœur comme en lead, sont un peu plus présents que par le passé, ça adoucit un peu le côté testostéroné des gaillards qui n'en restent pas moins très métal quand il faut envoyer du riff pour faire trembler les enceintes. Un peu moins foutraques (mais toujours aussi jouissifs), le gang sonne moins comme les illustres System Of A Down (il y a tout de même des restes, genre "Dope-a-min") et semble avoir davantage (encore) misé sur le groove et la volonté de faire danser les foules.
Après neuf titres, on passe au gros bonus, 4 morceaux de choix distribués à leurs fans durant le confinement puisqu'ils animaient leurs réseaux sociaux chaque vendredi avec des remix ou des versions alternatives de leurs titres. "Resonate" entame la série, c'est leur vision du titre de The Prodigy avec surtout un ajout de grosses guitares. A l'opposé, le "Away" qui nous est proposé ensuite est bien moins musclé, le titre présent sur Freak show apparaît ici en version "orchestrale" avec une gratte acoustique apaisante qui prend bien plus de place que sur l'original. Avec "Dont's care", Dirty Shirt nous fait un beau cadeau, c'est un de leurs premiers morceaux, paru sur Very dirty, il était resté très confidentiel alors que c'est une petite pépite progressive ! Le clavier tient un des rôles phare et les neuf minutes passent très vite, vraiment une belle découverte ! La version longue de "Latcho drom" (qui introduisait plus brièvement Letchology) est plus anecdotique mais permet de refermer l'opus comme il a commencé, avec une note folklorique qui va nous booster tout l'été.
Publié dans le Mag #51