Dirty Shirt - Letchology Avec Dirty Shirt, la question qu'on se pose n'est pas de savoir s'ils vont pouvoir faire mieux que leur dernier album mais au moins aussi bien tant le niveau est élevé depuis quelques années (Dirtylicious et Folkcore detour sont des must), leur dernière production permet non seulement de jouer avec le champ lexical de la bouffe (je te mets direct la recette qui mélange les ingrédients, le vieux pot traditionnel, les saveurs balkaniques et l'ambiance bouillonnante comme ça je suis débarrassé) mais aussi de se rassurer : les mecs sont vraiment bons.

Est-ce cette nourriture qui les obsède ("Letch" signifie "obsédé"), pas certain, ce qui l'est, c'est que la sauce prend toujours (merde, j'avais dit d'arrêter) et que l'amalgame des cultures roumaine et anglo-saxonne fonctionne à plein régime (tooh). L'anglais et le roumain se partagent les sonorités vocales et si on ne compte pas les guests (ils sont une ribambelle à venir chanter ou jouer d'un instrument aussi sympathique que la viole ou l'accordéon), la variété sert la puissance d'impact de Dirty Shirt jamais à court d'idées pour nous faire réagir. Mention particulière pour les chants plus lourds que j'apprécie un peu moins et pour la voix d'Alexandra qui apporte de la féminité (de temps à autres et un peu plus sur "Nice song") et fait beaucoup de bien dans un univers où la testostérone l'emporte sur le reste. C'est dire car les rythmiques dansantes qui puisent leur source dans le folklore sont imparables ("Latcho drom", "Nem loptam", "Starea naţiei"...) et accessibles à toutes les oreilles. Mais voilà, quand les riffs tombent, ça fait vraiment mâle ("Put it on" envoie Korn se rhabiller au rayon fillettes) et on rigole beaucoup moins. Pour autant, le groupe sait parfaitement doser ses intentions et évite d'en mettre trop, notamment quand le propos se durcit, une fois la grosse mandale passée (et certains en méritent, n'est-ce pas Trump dont la voix est samplée sur "Hora lentă"), on rembraye sur un son venu de la Roumanie profonde ou sur une partie mélodieuse ultra catchy.

Les inconditionnels de Dirty Shirt, et ils sont de plus en plus nombreux, en ont pour leurs lei, c'est une grosse ration de folk core qui nous est servie (promis, c'est la dernière) et que ce soit sur la quantité ou sur la qualité, on ne peut qu'être satisfait et décerner les trois étoiles réglementaires (oops, je l'ai refait). Si tu veux retrouver le sourire et gigoter dans tous les sens, comme ses prédécesseurs, Letchology fait le boulot tout en allant encore un peu plus loin (l'habillage de "Killing spree"), si d'ici le prochain service, y'a du rab, on prend.