Dexy Corp_ est un tout jeune groupe qui promet énormément ! Originaire de la région Centre, les cinq lascars se mettent au travail en 2002 et accouchent dés 2003 d'une petite démo qui leur ouvre les portes des bars et des petites salles. Leurs bonnes premières compos les placent sur le tracklisting de la compil External world en compagnie de la fine fleur du métal indus underground (Electric Press Kit, Muckrackers, Psycho Industry, Zorglüb ...). Ils continuent de bosser dur et sortent un trés beau digipak fin 2004 : Jigger.
Et avant que début 2008, le groupe n'annonce un album, on pouvait croire que ce projet était endormi... Après quelques petits ajustements pour assurer en live avec les arrivée d'Hexess (ex-Shane Cough à la guitare et de Immonde-man aux machines et au printemps 2008, on se prend une grenade à Fragmentation en pleine tronche.
Dexy Corp_
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Dexy Corp_ / Chronique LP > Fragmentation
Jigger avait fait très forte impression et puis, plus rien (enfin si, des concerts du côté de Tours...), Dexy Corp_ allait-il rejoindre la longue liste de groupes à avoir sorti un excellent EP et puis disparaître ? Je le craignais... Et Fragmentation est arrivé. Une grenade qui explose en 12 morceaux vénéneux car malgré l'avertissement placé sur la pochette, on a ouvert le boîtier et insérer le disque dans notre lecteur, cette enveloppe plastique délivre du gros son, des rythmes agressifs, des riffs percutants, des samples bien en place et un chant qui se réfère aux plus grands maîtres de la musique industrielle (Al Jourgensen et son Ministry en tête). Et ce du début à la fin, pas une seconde de répit, pas la moindre accalmie, il y a toujours un truc binaire qui nous plombe le dos ou un son saturé qui traîne pour nous écorcher les oreilles, quand certains ajoutent de la légèreté (Dee N Dee ou Ministry), quand les uns passent parfois à la pop de chambre (NIN), quand d'autres jouent sur la masse du groove (Treponem Pal) pour nous sortir de l'industriel, eux enfoncent le clou et nous défoncent le cerveau sans une once de pitié. Et quand
la machine s'enraye c'est pour faire encore plus mal ("Proselytes"), le tempo a beau parfois ralentir ("Anhédonie" ou le début de "Faceless") il n'en ressort qu'un malaise dû à ces ambiances malsaines qu'adore également Punish Yourself (ça et l'électro dansant de "Death plastic surgery"). Et si on enlève le chant ? On touche alors à l'un des plus beaux titres du disque, un "Dark bliss" léthal et donc instrumental qui me refait penser à la saveur d'un Front Line Assembly, celui du milieu des années 90 (si tu n'as pas connu cette "grande époque" du mouvement indus, (re)plonge toi rapidement dedans !). Imparable. Ici, pas de place au clin d'oeil ou à l'humour, ça tabasse y compris sur "Life is lie" et pourtant à une lettre prés, on se retrouvait avec le cultissime "Life is life" de Laibach (qui le reprend à Opus)...
La galette de remixes de ZnO, l'album tant attendu de Dee N Dee, cette bombe de Dexy Corp_..., ceux qui apprécient l'indus crasseux et qui voulaient passer un été avec le gazouillis des oiseaux vont devoir revoir leurs plans...
Dexy Corp_ / Chronique EP > Jigger
N'y allons pas par 4 chemins, ce skeud est le maxi le plus prometteur de l'année métal-indus qui vient de s'écouler... Le genre connaît en France un regain de succés avec les excellents albums de Porn, Punish Yourself ou WorMachine (pour ne citer que mes préférés !) et les petits jeunes qui vont débouler ont de sérieux atouts à faire valoir, dans le cas de Dexy Corp_, c'est simple, ils ont tous les atouts : un son énorme (bravo à Jérôme Trichard), des compos inspirées et un environnement visuel et une présentation léchée (le digipak, l'artwork, leur site officiel....). Que demander de plus quand on a à peine 2 ans d'existence ? Une partie multimedia sur le CD avec 2 titres en live ? Ok, pas de problème, voilà "G.a.i.a." et "Kinky man" filmés lors de la soirée Irradiation en novembre 2003 ! Les titres sont un peu plus métal que ceux dispo en audio mais ça donne une petite idée des prestations scéniques du combo.
Jigger impressionne surtout par les 4 morceaux qu'il propose, "Embryo" est un instrumental qui sert d'introduction, massif, il avance tel un robot chancelant détruisant tout sur son passage par inadvertance... jusqu'à buter sur un truc (ou est-ce une petite fille ?) qui propulse "Fight o'clock" dans nos oreilles, là, le tempo explose, le chant déboule à toute vitesse et nous écorche avec un léger (!) effet Brian Warner Marilyn Manson, les pauses accordées par les samples ne servent qu'à réarmer les guitares qui relancent la machine de plus belle. Avec "Evil inside", Dexy Corp_ démontre qu'ils savent aussi calmer le jeu et jouer avec les voix (avec le schéma classique douce voix féminine contre sombre voix masculine), derrière cela, samples, rythmes et grattes tissent une atmosphère dense qui nous retient prisonnier... "Broken doll" ne fait que confirmer tout ce que l'on pense déjà, on tient là un groupe avec lequel il faudra compter dans l'avenir proche, là, c'est leur côté électro-punk qui s'affirme un peu plus, toujours dans la douleur et l'urgence. Un dernier break, une énième bonne relance et le riff s'éteint... ouf, je suis en mode "repeat" ! "Embryo" est un instrumental qui sert d'introduction, massif, il avance tel un robot chancelant détruisant tout sur son passage...
Stop, Jigger est la bombe métal indus de 2004. Vivement la suite...