Deschannel

Biographie > le petit-fils de Paul ?

Derrière le nom, assez connu quand porté par d'autres, de Deschannel se cache Anthony Goncalves qui se met sérieusement à la musique en 1998 avec ce projet solo un peu déjanté. Il bosse chez lui à St-Etienne sans trop faire de vagues jusque 2004 et la sortie d'un disque éponyme chez Phoebus Records qui remet le couvert quand il s'agit de partager un split avec Hanna Trace. Il poursuit son bonhomme de chemin et délivre un EP en 2006 : They know nothing, they recite !, le disque fait alors 6 titres... En 2007, il s'octroie un petit temps de jeu avec Jan de B R Oad Way pour 6 autres titres qui paraissent sous le nom de Noe Vanderhoff, retour aux choses sérieuses ensuite car débauché par le petit label 6AM (The John Venture, B R Oad Way), il réengistre (en mai 2007) les 6 titres sortis précédemment et en ajoute 4 autres pour que They know nothing, they recite ! devienne un album.

Deschannel / Chronique LP > They know nothing, they recite !

Deschannel : They know nothing, they recite ! Prêt ? Alors on s'accroche et on plonge sans filet dans They know nothing, they recite ! et dés le départ on sait à quoi s'attendre : "It won't be okay", Deschannel annonce la couleur, ça va mal se passer... Tempo électro nerveux, quelques cuivres malsains, une basse qui s'éveille avant l'arrivée des sons zarbis déboulant dont ne sait où et des craquements "vinyle style", voilà qui résume ce qu'on trouve sur la première plage ! Le reste est à l'avenant, pas de chant, juste des ambiances pour séries B (ou Z), avec "K-bag" les choses sérieuses commencent pour la guitare qui sort ses plus belles plaintes saturées et le clavier qui répète à l'envie des notes obsédantes. Les tarés de service vont kiffer, les rationnels vont s'offusquer, les sensibles se laisseront bouger par la musique. Ca sature sur "Soada", ça joue avec la batterie numérique et le rythme sur "They know nothing" et ses sonorités cristalines, un coup de blaster et s'enchaîne la suite du titre "They recite", le tempo se régularise, la musique se fait plus douce, le stress vient de ces sortes de cris qui durcissent l'atmosphère jusqu'au bout... On repasse dans les graves avec "Whisky Quebec", Deschannel place des samples de dialogues en ossature de "Ode on odeon" (très joli morceau) et fait chanter des oiseaux sur "Adolf China" où la rythmique rock-électro clashe l'auditeur. Retour à l'industriel "de base" option Tetsuo (le film de Shinya Tsukamoto dont la musique est signée Ishikawa) pour les deux minutes de "Two wise" et on termine avec "E-tree trip" (hourra ?), un tour de manège désenchanté et désarticulé construit comme un titre post-rock avec une collision de sons improbables pour achever le morceau comme l'album.
Deschannel n'est pas à mettre entre toutes les oreilles, son industriel expérimental pourra être apprécié des bidouilleurs de sons et des amateurs d'ambiances un peu glauques et étranges, les autres risquent forts de n'y rien comprendre (et alors ?).