dee n dee : words Un volcan s'éteint, un autre s'éveille, alors que 2008 est marquée par la mort (pour le moment) de Ministry, c'est l'année qu'a attendue Dee N Dee pour livrer son premier album. Les fans les plus fidèles ont 17 ans de plus mais s'ils ont gardé goût du métal indus, ils seront enfin comblés... La chronique écrite pour (...) est transposable pour ce Words : la prod' est excellente pour ce style avec juste ce qu'il faut de gras pour saturer les enceintes et avoir peur de choper le tétanos en se frottant aux riffs métal, les tempos et les breaks sont très travaillés, les effets sur le chant rappellent encore les grandes heures d'Al Jourgensen, les samples sont percutants, bref, Dee N Dee n'a pas sorti cet album au hasard...
Extrêmement denses, écouter les 12 titres à la suite demande quelques efforts, les passer en rotation équivaut à se torturer les méninges, ça claque, ça grince, les oreilles sont constamment agressées et si d'avantures le rythme baisse ("Flighty child") on est attaqué par quelques sonorités aigües et inquiété par des cris de désespoir... Dee N Dee peut se faire rageur ("Words") mais c'est bien par la constance et la répétition de ses schémas que son industriel fait mal, il n'y a pas d'échappatoire, pas d'issue possible, il faut subir et subir encore les assauts des instruments et la douleur du chant. On ne trouve pas la sortie, pas de "Way out" pour l'auditeur qui se résigne et assiste à la fin d'un monde.
Comme ces doigts qui semblent massicotés, Dee N Dee tranche dans le vif et te force à choisir ton camp, soit tu adhères à leur métal indus sombre, soit tu ne peux supporter une telle charge d'émotions binaires. En tout cas, tu ne peux désormais plus ignorer leur existence, ils ont un album... Enfin.