dDamage - Radio ape Manchester a les frères chimiques, Maison-Alfort à les frères Hanak. Hum, un peu moisie cette intro mais faut m'excuser, quand il est question de musique électronique mes références sont assez limitées et en bon rocker s'étant forgé sa culture musicale dans les années 90, elles tournent principalement autour de Chemical Brothers, Prodigy, Daft Punk et... Fatboy Slim. En gros. On va pas bien loin, quoi. Pourquoi donc me suis-je porté volontaire pour chroniquer ce disque alors ? Et bien la réponse se trouve dans le précédent Mag (#50), page 176. Le bouquin Sales chiens de JB Hanak m'a mis une énorme calotte et il y est plus que question de dDamage. C'était histoire de boucler la boucle. Bon, si je dois jouer franc jeu, il était aussi question d'une interview mais ce n'est que partie remise (my mistake), tant je suis persuadé que le JB a plein de choses intéressantes à nous livrer.

Là ce qui nous est livré c'est donc la réédition de cet album, leur troisième (sorti à la base en 2004 sur Planet-Mu) mais pour la première fois en double LP ou dans un somptueux CD digipak chiadé. Les treize morceaux originaux de Radio ape sont agrémentés des quatre titres de l'EP Pressure, sorti aussi en 2004 et de trois inédits de la session d'enregistrement. Je vais pas jouer le singe savant et vous ressortir ce qui est écrit dans la bio, je n'ai pas forcément retrouvé les guitares saturées de Sonic Youth et, shame on me, je ne sais pas qui est Autechre. Pour autant, même un néophyte comme moi reconnaît que cette electro foutraque est influencée et traversée à la fois par le hip hop (la Fred's touch) et par le rock (plutôt la chasse gardée de JB). Tout ça lui confère une intéressante originalité. Le joyeux bordel apparent, avec tous ces sons sortis de partout (j'ai l'impression parfois de me retrouver début 90 chez mon cousin avec son ordinateur Atari) semble bien plus étudié qu'il n'y paraît et en fait une œuvre très singulière, limite inclassable et hors du temps. Ça aurait tout aussi bien pu sortir en 1994, qu'en 2004 ou 2022, d'où la pertinence et la bonne idée d'Ici d'ailleurs, dont on salue l'initiative. En plus il a tellement une bonne tête ce singe sur la pochette que ça valait le coup qu'il revienne.