Avant de former un des groupes de rap les plus reconnus dans le monde, Louis Freese dit B-Real et Senen Reyes alias Sen Dog étaient tous deux membres d'un gang de rue de Los Angeles affilié aux Bloods. Le deal de crack est monnaie courante et les deux compères originaires d'Amérique latine sont confrontés quotidiennement aux risques du "métier". En 1988, B-Real reçoit une balle d'un 9mm dans le poumon à la suite d'une affaire qui tourne mal et décide, après son hospitalisation, de poursuivre sa vie dans le hip-hop. Depuis deux ans, il tient le micro avec Sen Dog et son frère Ulpiano Sergio Reyes aka Mellow Man Ace dans DVX, formation mêlant hip-hop et musique latine. Lorsque l'"hermano" décide de quitter ses camarades de jeu, un nouveau membre et non des moindres vient rejoindre le duo. Natif du Queens à New-York, Lawrence Muggerud dit DJ Muggs sera le son de ce nouveau groupe baptisé Cypress Hill, du nom d'une rue de South Gate d'où sont originaires les désormais ex-voyous.
Les tout débuts du groupe se résument à rapper devant leur communauté puis quelques chansons commencent à naître au fur et à mesure pour finalement se retrouver sur une premier démo en 1989. En 1991, Cypress Hill signe chez Ruffhouse Records, un label de Columbia Records, et sort son premier album éponyme d'où naît son tube "How I could I just kill a man". Après le succès des singles et 2 millions de disques vendus, c'est l'entrée au très célèbre festival Lollapalooza qui se voit accordée aux latinos en 1992. L'année suivante, Black Sunday se retrouve dans les bacs et assez rapidement à la première place des ventes durant une semaine. Celui-ci comportant le hit "Insane in the brain" reste pour beaucoup l'album référence des californiens. Grands consommateurs de marijuana, les membres du groupe n'hésitent pas a en faire sa propagande ce qui leur vaut d'être banni du plateau télé du Saturday Night Live après que Muggs ait fumé en direct. Cypress Hill s'associe le temps d'une BO (NDR : "Judgment night") à la confrérie du rock (des chansons avec Pearl Jam et Sonic Youth) et poursuit sur ce chemin notamment en tournant avec Rage Against The Machine. En 1994, Eric Bobo, fils du percussionniste de jazz Willie Bobo et ancien percussionniste des Beastie Boys, entre dans la formation à l'occasion du festival de Woodstock. DJ Muggs, producteur des deux premiers albums laisse une place à RZA du Wu-Tang Clan sur III : Temples of boom, opus marqué par la quasi absence de Sen Dog alors occupé à l'époque par divers projets dont son groupe de fusion métal SX-10. Les californiens apparaissent sur la première édition du "Smokin' Grooves" avec entre autres Busta Rhymes et The Fugees. Ces derniers cartonnent dans les charts et laissent leur empreintes sur l'album de remix et de raretés des latinos intitulé Unreleased & revamped.
Les membres de Cypress Hill se séparent quelques temps durant l'année 1997 pour vaquer à d'autres occupations musicales. Ainsi, DJ Muggs sort son premier solo Muggs présents the Soul Assassins, B-Real est crédité sur une chanson de la BO de "Space Jam" et sur un album-compilation de Dr. Dre et contribue à un album de The Psycho Realm. 1998 sonne le retour aux activités avec la sortie du quatrième album sobrement intitulé IV et connu pour son "Tequila sunrise" et l'enfumé mais drôle "Dr. Greenthumb". Trois chansons de cet album figurent sur le jeu-vidéo "Kingpin : Life of crime". Cypress Hill réitèrera l'experience en 2004 avec le jeu "GTA San Andreas". En 1999, les californiens enregistrent un album en langue espagnol, Los grandes éxistos en español reprenant quinze chansons de leur répertoire.
Débute le nouveau millénaire et Cypress Hill s'ouvre de plus en plus musicalement. Fusionnant les genres à l'instar d'un Skull & Bones composé d'un CD rap et d'un autre rock, les californiens s'amusent même à donner une version rock à "Rap superstar" ("Rock superstar", ca ne s'invente pas !). Notons que cet album comporte la présence d'invités de luxe dont Everlast, Eminem, des membres de Fear Factory et Chino de Deftones. La même année (en 2000), le groupe sort un disque et un DVD live enregistré avec des musiciens à San Francisco au Fillmore Auditorium. Dans le même temps, Sen Dog présente le premier album d'SX-10, Mad dog american. L'expérience rap/rock est renouvelée en 2001 sur Stoned raiders mais le succès commercial n'est pas à la hauteur du précédent. Cypress Hill fait une apparition dans une scène du film comique "How High" dont les rôles principaux sont données à leurs amis Method Man et Redman. En 2002 sort un EP nommé Stash comprenant différents remixes dont un avec Tom Morello de Rage Against The Machine. En 2004, après avoir enregistré "Just another victim", un titre qui devient un hymne pour la WWE (fédération US de catch), le groupe réapparait en mars avec Till death do us apart. Les latinos se tournent, avec cette sortie, vers des compositions latines ("Latin thugs"), ragga ("Ganja bus" avec l'excellent Damian Marley) et reggae ("What's your number", reprise du thème de "Guns of Brixton" des Clash avec Tim Armstrong en featuring). Cypress Hill se défait peu à peu du style dark qu'il lui collait à la peau dans les années 90.
Le bilan est tiré en 2005 avec la sortie d'un best-of, Greatest hits from the bong, dont le seul intérêt est la présence de deux titres inédits, "The Only Way" et "EZ Come EZ Go". Quatre ans plus tard, les anciens "Latin thugs" doivent changer de label pour dévoiler leur nouveau disque au public, celui d'avec Sony Music arrivant à expiration. Ils font confiance à Priority Records, maison de disque de leur ami Snoop Dogg avec qui B-Real a rapper sur "Vato", un titre de son album sorti en 2006. Une chanson de Rise up, "Get 'em up", est présentée au public en août et est incluse dans la BO du jeu-vidéo "Madden NFL 2010". En avril 2010, le huitième album des californiens arrive dans les bacs et crédite les participations d'Everlast, Daron Malakian de System of a Down, Tom Morello (Rage Against The Machine, Street Sweeper Social Club), Pitbull, Marc Anthony, Mike "The Glue" Shinoda (Linkin Park, Fort Minor...), Evidence et The Alchemist.
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L'attente d'un nouveau Cypress Hill est toujours un peu plus longue depuis Stoned raiders sorti en 2001. Six ans se sont passés après un Till death do us apart pas vraiment dégueulasse et qui avait eu l'audace de mener le public vers des contrées reggae, ragga et latino tout en mettant de côté le rock qui était devenu pourtant la petite révolution du groupe sur les précédents opus. Heureux celui qui aurait pu miser bon sur ce que nous réserve ce tout frais Rise up. La surprise est bonne puisque Cypress Hill nous fait la totale en passant plus de vingt ans de carrière à la moulinette.
Ce nouvel album marie les influences orchestrées par une multitude de producteurs de tous bords (de Daron Malakian à DJ Khalil en passant par Mike Shinoda), sous l'œil (et l'oreille !) bienveillant de DJ Muggs (et B-Real), "executive producer" pour l'occasion. On le savait depuis longtemps, le groupe a peu à peu abandonné sa période sombre et pesante qui le rendait si particulier pour une ambiance plus jouasse qui se reflète bien sur ce Rise up à la production propre et dynamique. Une aubaine pour ceux qui rêveraient de les voir sur scène avec un set axé sur les titres de ce huitième album. Varié de A à Z, comme souligné plus haut, ce disque renoue avec le rock sous le contrôle de Tom Morello sur deux titres ("Rise up" et "Shut 'em down") où sa touche est on ne peut plus reconnaissable (à quand le nouvel album des Rage Against The Machine ?) et le métal avec un titre ("Trouble seeker") de Daron Malakian pas foncièrement mauvais mais trop proche de System of a Down pour vraiment surprendre l'auditoire. Un peu d'agressivité pour marquer une révolte (voir la pochette) qui passe par la légalisation de la marijuana, sujet évoqué dans "Pass the dutch" (une référence au tube de Musical Youth initialement joué par les Mighty Diamonds ?) et "K.U.S.H.", deux des meilleurs titres hip-hop de l'album. La musique latine coule dans le sang de Cypress Hill et l'on se demande comment cela aurait pu nous échapper avec "Armada latina" chanté avec Pitbull et le roi US de la salsa Marc Anthony. Le point noir de ce Rise up est la ballade proposée par Mike Shinoda de Linkin Park, "Carry me away" au refrain sirupeux. Est-ce si surprenant quant on connaît le background du garçon qui avait pourtant sauvé un minimum son honneur sur son projet-solo, Fort Minor ? Cypress Hill évolue avec son temps, celui des collaborations (malheureusement parfois amphigouriques) et des productions bétons. Avec ce dernier album bien que 100% contrôlé par eux-mêmes, les californiens ont laissé leurs amis faire leur affaires et ont sensiblement perdu un peu de leur âme (DJ Muggs aurait très bien pu éviter le minimum syndical) mais ne l'ont paradoxalement toujours pas rendue.