A l'annonce de la programmation des Eurockéennes 2009, je n'étais pas très emballé. Habitué du festival depuis quelques années, je décidais malgré tout d'y retourner, convaincu par un ami, Thomas, qui me promettait à la fois camping car (à savoir dormir) et non camping (à savoir très mal dormir pendant trois jours.). Comme souvent depuis deux ou trois années, c'est bien sur les petites scènes que se sont passées les choses les plus intéressantes même si quelques têtes d'affiches ont tenu leurs promesses haut la main...
Affiche Eurocks 2009
Premier jour : vendredi 3 juillet 2009.
Arrivée en camping-car vers 15h. On a trouvé grâce à quelques amis du coin un terrain à 10 minutes à pied du site loin de tout bruit si ce n'est celui du festival. Les acteurs de cette expédition sont votre serviteur et deux amis, Thomas, l'homme barbu au camping car et François, l'homme tout simplement, qui ne restera que le vendredi.
Premier drame pour moi, nous ratons la belle islandaise Emiliana Torrini qui passait beaucoup trop tôt. Le terrain que nous occupons donnant sur la scène de la plage, j'écouterai le concert de loin sans pouvoir voir la belle islandaise. J'entends, ravi, cette magnifique chanson qu'est "Sunny Road". Takk Emiliana !
Arrivés sur le site, une première chose me dérange vraiment. Cette année le festival s'américanise. J'entends par là que, à l'instar des grosses machines telles que Coachella ou Rock en Seine, les bouteilles ne sont plus permises. Officiellement pour des arguments écologiques. Ah oui ? Alors que les bouteilles d'eau sont tolérées ? Bref, c'est officiel : les Eurocks veulent nous vendre leur bière coupée à l'eau. Non pas que je sois un partisan de la grosse défonce en concert mais il faut avouer que c'est un peu dur, et certains festivaliers ne se prient pas pour exprimer leur mécontentement. Pas forcément finement d'ailleurs. Je fonce à la Loggia pour entendre la fin du set des Dananananakroyd qui en plus d'avoir un super nom, référence à cet illustre acteur du mythique Ghostbusters, pratiquent une power pop vraiment pas mal. Je ne rentre pas trop dans le concert mais je suis à froid. Le public semble quant à lui emballé par cette prestation énergique et vivifiante.
Direction ensuite la grande scène pour voir Ghinzu. J'avoue tout de suite, je ne suis pas un grand fan de ce groupe belge. Je les avais déjà vus quelques années plus tôt et je me souviens d'un concert où si les chansons bien écrites étaient au rendez-vous, leur exécution ne m'avait pas convaincu. Il en sera de même pour ce concert. C'est le problème de la grande scène des Eurocks : en plus du son qui est souvent, avouons le, mauvais, cette scène nécessite d'avoir au moins un tiers du public conquis d'avance sinon la sauce ne prend pas. Ghinzu aurait mérité à mon avis de jouer sous le Chapiteau non pas parce qu'ils ne sont pas bons mais parce que cela leur aurait été plus adapté. Ils offrent cependant un concert correct qui sera interrompu en raison de problèmes techniques. On les sent déçus et je les comprends. Un mal pour un bien : je peux retourner à la Loggia voir Noisettes à l'heure. J'avais apprécié leur dernier album sans pour autant devenir fanatique. Et le concert a été à l'image de l'album : sympathique, énergique avec une chanteuse très charismatique qui a su conquérir le public en majorité. C'est quand même largement au dessus de plein de choses vues dans l'année ! On enchaîne avec les Yeah Yeah Yeahs sous le Chapiteau. Autant leur premier album avait un truc, autant je n'ai pas aimé ceux qui ont suivi. L'ambiance est assez fun cependant. Mais dès le milieu du set, une perte d'énergie se fait sentir... de la part du public qui semble se lasser de la répétitivité des morceaux du groupe.
Je quitte mes amis qui refusent de m'accompagner voir Sefyu sur la grande scène. Je ne vais pas mentir, j'aime beaucoup son album. Et je salive déjà à l'idée de voir Cypress Hill qui a remplacé au pied levé NTM (absent suite à un énième petit caprice de Joey Starr). Un mal pour un bien étant donné que je n'avais encore jamais vu Cypress Hill, qui est un groupe qui a fait partie de la bande-son de mes années collège (et pas de la série malheureusement). Je rejoins quelques amis dont Simon de Smeti Duchu pour ne pas balancer mon bras dans les airs tout seul. Sefyu surprend par sa mise en scène très US style. Ca break de partout de manière très chorégraphiée. Les morceaux ne sont que des extraits de 1m30 enchaînés les uns après les autres : un concert pour la génération I-Pod ! Sefyu me laisse une très bonne impression sachant qu'il a su embarquer avec lui un public qui à mon avis n'était pas très branché hip hop et en ne se contentant pas seulement de jouer en boucle ses deux singles.
Puis Cypress Hill arrive. Je fais le choix d'assister au concert en entier quitte à manquer Alela Diane. J'avais certaines craintes à savoir que le groupe vienne avec sa formation néo métal des derniers albums. Les gars de Los Angeles sont venus façon old school avec seulement un DJ et un percussionniste. Autant dire que ce concert avait des allures de best of mais mon âme de collégien a été satisfaite ! C'est quand même beau de voir qu'une partie du public connait les paroles de morceaux datant de 1996 ! Le groupe enchaîne alors sans rechigner "Tequila sunrise", "Throw your set in the air", "Boom biddy bye bye", "Insane in the brain"... Le concert n'a pas été du goût de tous : certains s'attendaient à quelque choses de plus pêchu, de plus direct et ont même trouvé les MC's mous. Pour ma part, ce concert était un vrai concert de hip hop : pas forcément agressif, même plutôt tranquille par moment, mais ma tête a hoché sur chaque temps de chaque beat. Merci Cypress Hill !
Le choix doit alors se faire entre Naïve New Beaters et The Kills. Ne connaissant que de nom les premiers, on décide d'aller voir les seconds qui ont su faire quelques morceaux notamment sur l'album "No wow" qui, s'ils n'étaient pas révolutionnaires, avaient le mérite d'être honnêtes et agréables. J'ai assisté alors à un de ces concerts que je n'aime pas : ce que j'appelle "les concerts à l'anglaise". Non pas que je trouve que les anglais jouent mal en général (loin de là !), mais ce concert des Kills m'a ennuyé et ce pour deux raisons : la première est technique et la deuxième est une question de goût. Tout d'abord, en général, j'ai du mal avec les groupes qui jouent beaucoup sur bandes. Je trouve ça froid et pas très beau visuellement parlant. Les Kills ne sont que deux sur scène et comme ils chantent ensemble, ils sont pas mal bloqués derrière leurs micros. On a vu plus énergique. Ensuite, et c'est là que j'en viens à l'idée de concert à l'anglaise", c'est très bordélique. Ce n'est pas que le duo joue mal loin de là : Alison Mosshart en plus d'être jolie chante très bien, très rock, très sexy et son compagnon Jamie Hince le lui rend bien. Mais il y a ce "truc" que j'ai déjà pu constater chez les Babyshambles l'année passée, c'est ce côté bordélique qui à mon avis est volontaire. Ca permet notamment dans le cas des Kills de pallier le manque de mouvement sur scène. Ca fait des bruits de guitare sans pour autant tomber dans la noise et c'en est presque dommage. J'ai quand même passé de bons moments et j'ai même adoré la version que le groupe a fait de "No wow".
On se dirige vers la grande scène pour aller voir Prodigy. Et l'ennui repointe le bout de son nez. Ca braille beaucoup trop et la musique, excepté pour les tubes que sont "Breathe", "Firestarter" et "Smack my bitch up", ressemble beaucoup trop à de la vieille musique de teufeurs. Comme me disait mon ami Thomas : Même les teufeurs n'écoutent plus ça. Bref, un concert un peu hors sujet qui mérite quand même la moyenne car les musiciens étaient à la hauteur, le son correct et le jeu de lumières très efficace (bon, ça clignotait beaucoup mais la musique s'y prêtait). C'est fatigués que nous nous dirigeons vers le Chapiteau pour un ultime concert : celui des Ting Tings. Je ne suis pas fan de leur album mais j'étais allé les voir à show case acoustique à la Fnac qui était super. On y retrouve mon frère Victor et Alban de SoV. Verdict : même remarque que pour le Kills : trop de bandes à mon goût. Le duo de Liverpool assume son duo guitare/batterie. Si la maîtrise est impressionnante je trouve que leur set manque un peu de folie même si les tubes sont au rendez-vous et le public conquis. Un medley avec la BO de Ghostbusters m'arrachera un dernier sourire et c'est fatigué et mitigé que je me couche après cette première journée.
Deuxième journée : Samedi 4 juillet 2009
Une bonne nuit de repos et un déjeuner champêtre nous remettent d'aplomb pour cette deuxième journée qui s'annonce plus excitante que la précédente. François nous quitte et c'est d'un commun accord que nous décidons d'aller un peu tard sur le site car ni The Answer ni Magistrates ne nous dit. On part voir The Asteroid Galaxy Tour sur la scène de la plage qui est ma scène favorite. Le son y est souvent très bon et le cadre sympathique. J'y ai déjà vu des choses formidables (Melvins, Fantômas, Biffy Clyro, Danko Jones...). Le groupe nous explique être parti le jour même de Copenhague pour jouer. Grand bien leur en a fait puisque j'assiste à un concert sympathique plein de pêche et de sourires avec en prime une chanteuse dont le premier venu tomberait amoureux de suite. Je ne suis pas le premier venu mais j'admets que la demoiselle, stylée comme il faut et très typée nordique, fait son petit effet... Je décide de ne pas aller voir Tricky qui me semble embourbé dans une musique ennuyeuse depuis trop d'années maintenant. Je ne regrette rien car un ami, dont je crois les avis en matière de concerts, m'a dit être parti au bout de 20 minutes. La Roux arrive sur la scène de la plage et une fois passé l'appréhension du groupe (trop ?) hype, je me laisse aller à apprécier cette pop très années 80 qui n'est pas sans me rappeler les vieux Duran Duran que je chéris et qui me valent les moqueries de mon entourage. Je me promets de me procurer l'album en rentrant.
Je laisse mon ami Thomas aller voir Olivia Ruiz et je me dirige vers la Loggia pour un trio infernal : les concerts de Torche, Monotonix et Kylesa sont enchaînés sans pause ! Torche me met une claque sans nom, ça joue fort, c'est délicieux. Je croise Dess d'Aside From A Day qui me confiera qu'il aurait préféré quelques décibels de plus ! Je prends ma dose de rock dopé à la testostérone pour le festival. Je me dis que si Torche fait cet effet que va-t-il en être de Kylesa ? Monotonix enchaîne : le groupe est intéressant, il refuse de jouer sur scène et ne veut jouer que dans le public. J'aime ces positions tranchées qui se justifie par leur show. Cela me rappelle les excellents Clara Clara de Lyon. Le concert est hyper furieux, noisy à souhait et cette fois c'est du vrai bordel rock. Le final est dingue le batteur étant posé sur sa grosse caisse portée par le public et celui-ci parvient à jouer avec une cymbale et une caisse claire que des gars du public amène à sa portée. Le chanteur a passé le concert sur le public. Du perpetual slam ? Le plus sympathique était de voir les gars de Torche et de Kylesa sur scène qui regardait en buvant des bières. Puis, enfin, Kylesa monte sur scène pour un concert assez étonnant, le jeu des deux batteurs y étant sans doute pour beaucoup. Le son est méchant et le concert, à la hauteur de leur dernier album. Incontestablement un des meilleurs concerts de cette édition 2009 même si j'avoue avoir préféré le concert de Torche qui était plus brut. Chacun ses goûts paraît-il mais j'ai remarqué que je préfère les miens en général.
Je fais le choix (douloureux) de ne pas aller voir Kanye West dont j'aime beaucoup le travail pour aller voir Passion Pit qui a signé un des meilleurs albums de l'année 2009. Et j'ai eu raison. J'ai passé un concert incroyable : ces petits geeks de 20 ans savent faire sonner leurs synthés ! Du MGMT en plus fort, en moins psyché et surtout avec un côté soul que Stevie Wonder ne renierait pas. Après forcément si on ne jure que par le rock pur et dur on peut être agacé par leur côté trop sage pour les uns ou trop hype pour les autres mais qu'importe ! Ces petits new yorkais ont su se mettre le public dans la poche. On se revoit à Rock en Seine ! Aucun regret quant à Kanye West qui, à ce qu'on m'en a dit, a donné une piètre prestation.
D'humeur (très) joviale j'assiste ensuite au concert de Yuksek sous le chapiteau. Je me rappelle d'un set efficace, très dancefloor, mais avec quelques longueurs. Ca ne vaut pas Vitalic ! Je retourne sur la plage pour assister au concert de Friendly Fires. Le concert est assez génial mais les anglais semblent un peu perdus : il n'y a plus grand monde à 2 heures du matin sur les petites scènes. Heureusement, un petit public motivé dont je fais partie, suffit à donner la force à ce groupe peut-être fatigué de leur tournée marathon qui est loin d'être finie, de livrer un set efficace et honnête à défaut d'être le meilleur. Je parie que ce sera mieux à Rock en Seine ! J'assiste seul à la fin du set de Birdy Nam Nam (Thomas est allé se coucher depuis longtemps car il était trop jovial lui aussi) et bien que n'aimant pas le groupe je suis ravi d'entendre "The parachute ending" cette chanson produite (écrite ?) par Justice que j'aime beaucoup. Allez hop, au dodo.
Troisième jour : Dimanche 5 juillet 2009
Une journée pas palpitante mais cela me convient pour un troisième jour. On aura le temps de faire des pauses. On commence par le concert de Glasvegas qui amorce en douceur la journée mais qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable. Direction la grande scène que l'on va squatter quelques heures : au programme Gojira, Phoenix et Slipknot.
Gojira peut se vanter d'avoir donné des frissons aux frères Malé sur la chanson "The heaviest matter of the universe". Bon après on n'est pas des références non plus. Ca joue terriblement bien, le bassiste a le sourire aux lèvres, on sent que les mecs sont heureux d'être là. Que de chemin parcouru pour ce groupe incroyable ! C'est la troisième fois que je les vois et bien que pas fan du style j'admets encore une fois et sans me forcer que c'est excellent. Bravo à vous messieurs les Landais. Direction le Chapiteau pour un live de Kool Shen avec Lord Kossity... Pas très tentant sur le papier mais Monsieur Bruno Lopes a une revanche à prendre sur vendredi ! Et il s'en sort avec les honneurs reprenant beaucoup de titres de NTM et jouant notamment "IV my people" qui a été un hymne pour moi quand j'étais plus jeune... Je m'époumone sur chaque phrase de cette chanson, le poing levé. Il n'y a que le hip hop qui donne ces sensations ! Je repars le sourire aux lèvres vers la grande scène. J'attendais Phoenix avec impatience car j'aime beaucoup ce qu'ils font et leur dernier album malgré un nom horrible (Wolfgang Amadeus Phoenix) est une vraie pépite originale. Mais, encore une fois le piège de la grande scène fonctionne : si le public est plus convaincu que pour Ghinzu, le groupe de Versailles et quant à lui top timide et ne parvient pas à créer une ambiance digne de ce nom. Le concert reste très efficace avec de jolis moments mais ce n'est pas la folie escomptée. Je pense cependant que ce groupe est une référence dans le sens où ils ont su démontrer que l'on pouvait avoir un son à soi, faire de la pop et des vraies chansons sans pour autant copier les anglais et les américains. Bravo à vous aussi messieurs.
Je me fais traîner par des amis pour aller voir Charlie Winston et j'assiste à un concert dénué d'intérêt en tout cas pour moi. C'est honnête et bien fait, ce grand dandy est sympathique mais c'est trop formaté pour plaire à ma grand-mère, à ma mère et à ma petite soeur en même temps. Ennuyé de cette tentative de charme des femmes de ma famille, je décide de me diriger en avance vers la grande scène pour être bien placé pour Slipknot. Je précise que pour moi être bien placé à un concert c'est deux endroits possibles : soit tout devant pour être dans l'ambiance brute du show soit devant la régie pour tout bien voir et surtout avoir le son le moins pourri possible notamment sur une scène comme la grande scène des Eurockéennes. Petite parenthèse : quand on parle de Slipknot il y a toujours deux clans, ceux qui aiment et ceux qui ne pouvant simplement se contenter de ne pas aimer chient dessus autant qu'ils le peuvent. Je fais partie de ceux qui aime, même beaucoup, excepté leur dernier album. Les ayant déjà vus 4 ans plus tôt c'est excité que je me suis dirigé à une cinquantaine de mètres devant la régie en me demandant si j'allais me prendre une claque à nouveau ou si j'allais partir définitivement brouillé avec ce groupe qui a écrit des morceaux que j'ai adoré et que, je le dis sans honte, j'écoute encore. Les hommes de Des Moines rentrent sur scène. Et entament avec "Sic" à ma grande surprise : ils ont décidé d'en découdre. Commence alors un set list très festivalière qui prend des allures de best of et on ne s'en plaindra pas. Suivent "Eyeless", "Wait and bleed", "The blister exists", "Duality", "People = shit"... Que des vieux morceaux. Seules deux chansons tirées du dernier opus sont jouées pour mon plus grand bonheur. Ce groupe arrive, grâce à leur jeu de scène et surtout grâce à leur très charismatique chanteur, à se mettre le public dans la poche avec une facilité déconcertante. Connus ou non, cela reste toujours un exploit de faire asseoir le public entier de la grande scène sur "Spit it out" et ce jusque derrière la régie, le tout en moins de 30 secondes, montre en main. Que l'on aime ou que l'on déteste, cela force le respect. Le groupe est visiblement touché de l'accueil du public et c'est sur ce concert qui a comblé toutes mes attentes d'adolescent retardé que l'édition 2009 des Eurockéennes s'achève.
Une édition moyenne certes mais avec son lot de petites pépites. Une organisation toujours excellente, un son meilleur que les années précédentes (ça mérite de le préciser), des regrets quant à l'interdiction de l'alcool sur le site, une programmation éclectique, des déceptions mais toujours cette joie de commencer l'été en écoutant de la musique pendant trois jours, entre amis.
Bravo à Torche, Kylesa, Passion Pit, Friendly Fires, Cypress Hill, Kool Shen, The Asteroid Galaxy Tour... et surtout à Slipknot qui a donné le meilleur concert de ce festival, n'en déplaise à leurs (nombreux) détracteurs.
Merci à Thomas pour ce festival en camping car dans des conditions royales. Merci également à Aurelio et au W-Fenec qui m'a permis de publier cette chronique.
Re: Eurockéennes de Belfort, Dananananakroyd, Cypress Hill / Eurocks 2009