Consor : six lettres pour un one-man band venu de Suisse explosant les codes de l'electronica. Un projet singulier pour lequel, SV, architecte/faiseur/pilote/producteur sculpte des sons, des atmosphères et s'attele à la conception d'une hydre electronique métallique (mais pas que) à nulle autre pareille. L'objet du délit a pour nom : "Tumult", un disque au visuel déjà très classe, introduit par un "Escapism" aussi sauvage que foudroyant, une torpille électronique aux basses pénétrantes en profondeur et aux vibrations technoïdes en surface. Gimmicks électrisants, groove articifiel et production cinq étoiles, voici une entrée en matière sérieusement bétonnée, rien moins qu'une petite tornade digitale comme on en voit trop peu.
Mais malgré son fracassant hold-up initial, Consor n'est pas que cela et "A long peaceful journey" vient alors se lover dans des panaramas shoegaze sursaturés et vibrant, bien éloignés du passé de hardos du maître d'oeuvre de ce Tumult (il était membre d'un des meilleurs groupes post-hardcore que la Suisse ait enfantée). Ce faisant, SV donne un peu plus d'amplitude à son album, qui s'envole alors vers des cieux ambient/post-rock minimalistes et éthérés ("Hoarfrost"). Un peu de douceur dans un univers de brutes qui lui permet de faire intervenir une voix féminine en même temps qu'il distille ses effets avec un sens aigu de la mesure, une retenue qui tend à suggérer plus qu'habilement que tout ici est parfaitement pensé et maîtrisé. Une tranquilité de façade, une douce quiétude enivrante que Consor va faire rapidement voler en éclat avec "Rusty handcuffs", petite bombe drum'n'bass/électro et mécanique qui nous ramène furieusement à la réalité.
On s'était laissé emporté par l'onirisme instillé en nous par le versant le plus aérien et apaisé de SV (ce sera également le cas sur "Nova stella" ou "In the mist"), on est tout aussi bien happé par le cyclone électronique et les ambiances tourmentées d'"Ayako" puis surtout "Early leaves Part II". Un morceau aux tentations dronisantes parsemées de textures indus / électro asphyxiantes, bientôt contrebalancées par la suite immédiate et un "Vinter sol" aux bricolages sonores délicats, effleurant les cimes d'une pop douceureuse qui permet à Consor d'aller encore un peu plus loin dans ses explorations musicales. Dans cet ordre d'idées, là où le Yin et le Yang trouvent leur parfait équilibre, Consor poursuit son oeuvre en livrant "Old oak", titre euphorisant à la cinégénie affirmée, puis le très électro-rock "King of Kings". Encore une fois la démonstration imparable de ce qu'est l'electronica multi-facettes de ce projet pas comme les autres, dont l'"Epilogue" vient boucler la boucle et conclure ce Tumult dans un final à l'élégance feutrée bien rare dans la production actuelle. Littéralement bluffant de la première seconde au dernier silence.
Chronique LP / Tumult
Escapism
A Long Peaceful Journey
Hoarfrost
Rusty Handcuffs
Nova Stella
Ayako
Early Leaves part II
In The Mist
Vinter Sol
Old Oak
King of Kings
Epilogue
A Long Peaceful Journey
Hoarfrost
Rusty Handcuffs
Nova Stella
Ayako
Early Leaves part II
In The Mist
Vinter Sol
Old Oak
King of Kings
Epilogue
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