Collapse est un groupe tribal-ambient-indus-métal-groovy-truc qui est carrément trippant !
La traduction de Collapse en français nous fait comprendre que leur musique va nous emmener rapidement très bas, dans un lieu qu'il ne vaudrait mieux ne jamais connaître. Le cerbère Collapse, à savoir Amadou (ex-bassiste de Treponem Pal entre autres) qui compose les guitares, la basse et le chant et Pierre qui s'occupe des divers instruments orientaux et du synthé (samples et programmation sont l'oeuvre de leur travail commun), offre par sa musique une visite dans l'enfer des machines de chair.
Formé dés 94, le groupe attend 97 pour sortir sa première grosse carte de visite One back and no return. La pochette de l'album fait passer le message, Collapse n'est pas là pour plaisanter, la musique est froide, envahissante, flippante. Le monde des machines est-il en train de prendre le pouvoir chez les humains ? Ou alors sont-ce les humains qui les dominent pour entraîner d'autres humains dans de noires abysses ? Parce que les grosses machines ne voulant pas d'eux, Collapse a construit de toutes pièces son label (Low Light) et gardent son indépendance.
Baignant dans la SF et le cinéma, les Collapse collaborent ensuite naturellement à la bande originale d'un film de science-fiction assez onirique Les mille merveilles de l'univers et préparent une nouvelle bombe, à distance...
Infos sur Collapse
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Liens pour Collapse
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Collapse / Chronique LP > Embryo
Le duo Collapse n'est plus qu'un projet solo (mais en trio sur scène) mené par Amadou : exit donc les influences ethnico-tribales apportées par Pierre... Sur Embryo, pourtant titre symbolisant une nouvelle naissance humaine, le côté "humanité" qu'on trouvait chez Humans de part les textes et quelques sonorités est moins présent, les machines, les rythmes binaires et les fréquences hertziennes distribuées par la guitare partagent le pouvoir avec une voix assez neutre. Car tout en conservant un certain sens du groove, Collapse place plus de textes et les lit (avec quelques mélodies) dans un anglais sans accent, comprendre par là, que l'accent n'est pas franchement anglo-saxon mais pas non plus franchouillard, un poil robotisé par les effets, il est assez déroutant, si c'est voulu, c'est réussi... Les paroles restent centrées sur les problèmes de notre planète et notamment l'écologie ("Eco genocides"), sans oublier quelques attaques contre les Etats-Unis ("Numbed" sur les ravages de Katerina, "Crushed" sur la politique en général mais comment ne pas penser à l'administration Bush ?). Musicalement, si Collapse a épuré ses titres de samples venus d'ailleurs, la ligne directrice est conservée avec un panèle de sons essentiellement dans les aigus, ils titillent les oreillent plus qu'il ne les assourdissent, les loops toujours très électro croisent des rythmes très froids qui peuvent être entrainants ("If I die I die") ou plus lancinants ("Someone has to go" et "Will it last forever ?", les deux derniers morceaux, comme si Amadou avait donné toute son énergie dans les premiers titres).
Embryo est donc la gestation d'un nouveau Collapse, il a le son de ses parents mais a déjà son propre caractère... Pour les nouveaux venus dans cet univers, les liens d'amitié ne seront peut-être pas immédiats donc soyez persévérants...
Collapse / Chronique LP > Humans
5 ans après Inbreeding, Collapse revient avec une cargaison de compositions originales, et tous ceux qui ont été scotché par Inbreeding devraient se réjouir de l'arrivée de ce Humans. En 1999, Collapse avait marqué son métal indus au fer rouge de la puissance du groove et d'une basse dominatrice, en 2004 s'ils ont conservé le sens du rythme plombé ils y ajoutent une agressivité guitaristique qui ne passe pas inaperçue ! Visiblement énervés par tout un tas de sujets (guerres plus ou moins idéologiques : "Conflicts", "I'd rather believe", gachis planétaire : "Tidal waves"...), le duo attaque chaque riff, chaque rythme, le dance-floor va se transformer en mosh pit... Beaucoup d'énergie, des loops ultra percutants, des enchainements qui semblent "naturels" dans ce monde binaire (hommes et machines sont toujours étroitement mélés : "AI"). Collapse a pris le temps de composer 10 titres homogènes dont les paroles sont plus marquantes que par le passé ("Addiction", "India"), la moindre sonorité est étudiée, chaque couche de samples, chaque coup porté à nos oreilles est millimétré, rien n'est laissé au hasard, les compositions accrochent dés la première écoute et il devient très vite difficile de se passer du CD, d'autant plus qu'on peut y découvrir des petites choses à chaque fois. Mais le plus aisé est encore de lancer la machine sans se poser de questions et de se laisser entraîner par Humans.
Excellentissime album qui débouchera, je l'espère, sur des prestations live pour pouvoir vivre cela dans une autre atmosphère que celle confinée du CD, vivement qu'on puisse aller danser avec les cyborgs pour de vrai...
Collapse / Chronique LP > Link
2000. L'année du bug, les machines ont perdu, elles s'autodétruisent en entrant dans une nouvelle ère ? Non, elles s'adaptent, survivent et vont montrer leur importance avec Link un album de remixes. Une sorte de Remanufacture ou de Deconstructed avec Inbreeding. Ne s'y collent que des amis : Punish Yourself, Mlada Fronta, Sin, Half Naked, Fast Forward, Rootsman, Treponem Pal et Zonk't. Une sorte de Best of de la scène indus/underground française. Les machines étant omniprésentes sur les morceaux de base, ce sont surtout les tempos qui sont explosés ou calmées au travers de cet album. Collapse y apporte également sa propre relecture sur 2 titres. L'un d'eux "P of A", qui fait référence à La planète des singes (Planet of Apes), aura même les honneurs d'un vidéo-clip lui aussi travaillé avec des machines par le cerbère en personne.
Des machines qui ont trouvé leur maître : Collapse.
Collapse / Chronique LP > Inbreeding
Les deux frères de sample s'accouplent à nouveau et donnent naissance à Inbreeding, nous sommes en 99, l'année Collapse commence. Toutes les compilations qui s'intéressent à la musique industrielle de près ou de loin s'arrachent un morceau de Collapse, les critiques se perdent en comparatifs élogieux, on parle de Ministry, Prodigy, The Orb, Godflesh, Young Gods, Killing Joke... mais il s'agit toujours de Collapse. Des ryhtmes à vous fracasser la tête contre les murs pour qu'ils en sortent, des riffs métalliques oxydées, des percussions assassines, une voix envoutante et encore ce tempo infernal qui nous empêche de sortir du monde où Collapse nous a entraîné. C'est sombre, c'est froid, c'est percutant, c'est oppressant mais on y est bien. Ecoutez Inbreeding est un rite d'initiation qui définitivement vous fait entrer dans la tribu. La preuve, en live, Michel (Treponem Pal) amène sa guitare pour renforcer l'équipe et faire encore plus mal.
En mal de bidouilles et de triturations, Collapse va continuer ses explorations et sa mise en abîme.