Indus Indus > Clawfinger

Biographie > Clawfinger en quelques mots


Clawfinger possède un statut particulier au sein de la mégasphère rock-métal-indus, très indus dans l'approche, un beat parfois techno, et l'utilisation abusive de samples. En fait exclusive serait plutôt le mot approprié, en effet Clawfinger possède bel et bien deux guitaristes, mais leur son ressemblent plus à des machines et des samples qu'à une guitare... D'ailleurs sur leurs précédents albums, il était ajouté "no guitars were use for this record, only loop and samples", un clin d"oeil total à Rage Against The Machine. Sur leur troisième album, les Suédois ont inclus un logiciel pour faire son propre titre "Clawfinger", 8 pistes de mixage, et une bonne dose des samples de guitares. Leur utilisation des samples est toute particulière, le son étant très caractéristique, notamment sur les transitions entre acords, suivant leur inspirations. Le tout submergé par un beat très indus, dancefloor, et qui n'a rien à envier à NIN. Pour résumer, pas besoin de guitare avec un gros son pour balancer du vrai rock qui tue, d"ailleurs si Clawfinger en avait, on les classerait surement au rayon métal.

Clawfinger / Chronique LP > A whole lot of nothing

clawfinger a whole lot of nothing A whole lot of nothing, dernier opus en date de Clawfinger, marque une certaine transition pour le groupe. Leur son très caractéristique est toujours présent, ce mixage un peu particulier très claleureux, mais les samples ont pris une autre voie, les riffs glissants, les transitions de métal hurlant ont battu en retraite, sans pour autant capituler, le son est plus mûr, les samples plus travaillés. "Two steps away" commence avec un beat très jungle, qui met d"entrée de jeu une pêche d"enfer, les ambiances se densifie, s"atmosphérise, les guitares, enfin les samples, font bloc, -I"ll take one more step until somebody stop me-, le grain est abrasif, le mix gras, l"enchevêtrement du génie de Clawfinger ne se fait pas attendre, une voix très hachée, des samples marteleurs, une boucle d"ambiance et un beat effrené. Approche plus industriel, avec un riff de guitare totalement adorable, le rythme binaire est en liesse, les idées sont bonnes, les refrains toujours avec cette touche pop, un chant et un contre-chant, les samples fonctionnent à merveille, égrénant les riffs assassins, "Out to get me" et son alchimie toute particulière. "Nothing going on" démarre sans crier gare, un riff monstrueux, dévalant, comme une grosse locomotive dopée sur les pentes d"un beat techno, un peu Nine Inch Nails sur les bords, de la puissance en plus, de la simplicité au service de l"efficacité, le palm-muting rendant les reprises à plein régime encore plus énergique -I"ve got a whole lot of nothing, nothing going one". Les fins de morceau de Clawfinger sont toujours très brutales, pas d"adieux, c"est tout un etat d"esprit, une façon de vivre. "Are you man enough" reprends ces enchaînements de guitares caractéristiques, glissements, coulées de lave métallique, accords entrecoupés de slide très synthétique, un ensemble organique qui prends corps sous les coups de semonces de Clawfinger. Maniant avec dextérité le relief d"un morceau, l"art est ici assez bien maîtrisé il faut l"avouer, entre passage calme où l"impatience est visible, passage martelé où le trépignement est défoulé. "Confrontation" de samples et de synthés très décalés, un flow à la limite du hip-hop, des airs de rapcore allemand, le refrain reprends tous les ingrédients, entre riffs visqueux, beat épuré, des samples très denses, et une voix qui se care dans le hip-hop avec des chœurs très pop.
"Evolution" laisse sonner les guitares, une ambiance plus sombre, plus travaillée, des harmonies très dissonnantes, le refrain est assez étrange, la voix en contradiction avec une atmosphère noire. Claustrophobie à fleur de peau, petite brume alcaline, les samples laissent planer le mystère, théorie évolutionniste grinçante. Riff très gras, beat exacerbé, hurlement de guitares lointaines, puis une ambiance dark, un peu black atmosphèrique, un refrain incisif, -Don"t look at me as if i"m different-, la guitare effleurée se marie d"une façon symbiotique avec ce beat dancefloor, complainte loitaine, à peine esquissée, grosse artillerie à l"action, puis le passage en étouffement, l"alcalmie avant la tempête, tourbillon hypnotique, beat dans le même sens et toujours ce petit son taquiné dans le lointain. Changement d"ambiance pour "Simon says", très atmosphérique, ambiance épurée, introspection lente et émerveillée, très électronique, réfléchie, un synthé qui crée l"harmonie. Syncopes multiples -Hocus pocus bogus bullshit-, énervement en accéléré, et un gros riff sur le refrain, très lourd, qui soutient toute la machinerie, des transistions un peu Sépultura pour la densité magmatique des samples et ds guitares. "Burn in hell", très métal, très énergique, Clawfinger fout une baffe impressionnante avec ce titre, plus puissant que pas mal de groupes métal, plus construit et plus efficace. "Revenge" marrie efficacement une boucle une peu world-music, avec les accents caractéristiques de la voix de Clawfinger. Le refrain est très simple, très vengeur, de la simplicité sur un gros son, en opposition avec ce mystique sample un peu oriental, -I won"t break, I won"t bend-, la fusion d"une excitation métallique avec l"ambiance tissée de puis le début fait mouche. Les ennemis des beats techno ne vont pas encore être les bienvenues sur ce "Vienna" merveilleux, une basse qui claque, ondule dans son registre, une voix qui prend ses racines sur des terres plus mainstream, les samples amalgamés ici ont de quoi surprendre, la voix est très intérieure, un peu plus poussée que fragile, des cloches, des grosses guitares, un synthé à la Children Of Bodom, mais finalement la fusion est plus qu"audible. Une reprise de Jimi Hendrix comme bonustrack, il fallait y penser, Hendrix revisité par Clawfinger, groove de basse, batterie qui s"emporte, une voix qui s"essaye à un autre style, "Manic Depression", étrange mariage entre électronique et pédale fuzz des années 70. On repart dans le style typique de Clawfinger pour ce final "Fake a friend", espèce d"instantané de l"état de l"art construit avec acharnement par Clawfinger, samples puissants et efficaces, beat enre techno et indus, toujours une boucle d"ambiance, toute la philosophie Clawfinger résumé en déphasé dans un morceau. A whole lot of nothing, facette travaillé de Clawfinger, est à la pointe de ce style fusionnel à la limite du métal, qui ondule doucement sur le beat et de plus un très bon album de Clawfinger.