Avec The Prodigy, les Chemical Brothers sont l'autre figure de proue de la scène big beat anglo-saxonne sinon internationale. Composé de Tom Rowlands et Ed Simons, ce duo hors-norme, voit le jour en 1989 du côté de la fac de Manchester et a alors pour pseudo The Dust Brothers. 3 ans plus tard et pas mal de soirées passées à mixer dans les clubs locaux, le duo entre en studio et enregistre un premier single ("Song to the siren").
Une poignée d'EPs et de singles plus tard (Fourteenth century sky EP, Leave home... tous entre 1994 et 1995) et le groupe sort son premier album, Exit planet dust, sous le nom de The Chemical Brothers. Un carton, notamment via le single "Life is sweet" qui permet de tout casser sur son passage. Surtout quand cet effort inaugural est suivi en 1997 de Dig for your own hole, deuxième opus long-format qui trônera plusieurs semaines en haut des charts UK. Le groupe cartonne partout, enchaîne les tournées mondiales et assez logiquement, encore 2 ans plus tard, remet une troisième fois le couvert avec Surrender. Même cause, mêmes effets, The Chemical Brothers est alors une figure incontournable de la scène électro/techno-rock/big beat planétaire et a marqué les années 90 de toute son empreinte.
Les années 2000 voient le groupe enchaîner les albums avec Come with us (2002), Push the button (2005), We are the night (2007) avec au milieu la compilation Singles : 93-03) (2003). Crise du disque doublée d'une petite fin de cycle obligeant, Brotherhood, paru en 2008, passe relativement inaperçu mais les Chemical Brothers parviennent à refaire surface deux ans plus tard avec Further, un huitième album en quinze ans pour un groupe à la régularité métronomique et à l'empreinte indélébile sur le petit monde des musiques électroniques.
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The Chemical Brothers discographie sélective
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Indus > The Chemical Brothers
Biographie > The Chemical Big Beat Brotherhood
The Chemical Brothers / Chronique LP > Further
Au départ, il y a comme souvent ce mélange acid-beat/pop psychédélique qui a fait l'efficacité du groupe. Ensuite il y a cette propension certaine à accoucher de singles efficaces, capables d'enflammer un dance-floor comme et de s'insinuer dans l'esprit pour ne plus jamais en sortir. Enfin, une étonnante capacité à toujours conserver un niveau de qualité minimum qui soit très largement au dessus de la moyenne. The Chemical Brothers, le groupe qui même avec un disque mineur mérite forcément que l'on y jette une oreille attentive. Et ça, ce n'est définitivement pas donné à tout le monde.
Dès le très finement baptisé "Snow", les "Bros" tissent leur toile. Une pop doucement électronique, arrangements feutrés, choeurs féminin doucereux, on est piégé dans un cocon de velours, une "neige" acoustique cotonneuse au sein de laquelle on s'abandonnerait volontiers, avant de nous lâcher sa première petite bombe dansante : "Escape velocity" (et ses presque 12 minutes de transe chimique fusionnelle). Beat lancinant, pop technoïde endiablée, psychédélisme extatique, la recette, invariable, a beau être connue depuis maintenant quelques albums, elle fonctionne à merveille. On a beau les attendre au tournant, ces anglais-là sont toujours d'une efficacité déconcertante. Et là, il leur a donc fallu seulement deux titres pour plier l'affaire.
Ensuite, c'est une démonstration. "Another world" et sa dose de "cool" directement injectée en intra-veineuse, son groove artificiel passé au filtre digital et sa petite mélodie en guise de friandise, "Dissolve" nappé electro-acid-pop enlevée et scintillante, quelques ambiances légèrement old-school + big beat turgescent ("Horse power"), les Chemical Brothers font le job à merveille, sont à des années de lumière de se réinventer, mais donnent ce que l'on attend d'eux. A savoir une nouvelle série de compositions robotiques et au potentiel "tubesque" évident (efficace "Swoon" quoiqu'un peu racoleur artistiquement parlant, élégant "Wonders of the deep"...). Comme d'hab en somme...
The Chemical Brothers / Chronique LP > We are the night
S'il est maintenant assez communément admis qu'un album portant le sceau des Chemical Brothers n'est jamais réellement mauvais (même si on est désormais très loin de l'époque des Dig your own hole et autres Surrender), ce We are the night démarre quand même bien à l'envers. La faute à un "No path to follow" complètement abscons, vague ersatz de velléités expérimentales difficilement assumées pour un résultat stérile et sans saveur. Heureusement la suite rassure. Un peu. Beaucoup. Parfois presque passionnément... Presque on a dit.
Mais dans l'immédiat, après ce faux départ, l'éponyme "We are the night" nous permet de retrouver le duo anglais proche de ses fondamentaux, quand sa collaboration avec les très méga hype Klaxons, si elle aurait pu accoucher d'une catastrophe (presque annoncée), a finalement tout du coup marketing plutôt bien exécuté. Et surtout, elle permet au groupe d'appuyer à fond sur le turbo-propulseur en enchaînant le dansant "Saturate" et le "gimmick single" imparable "Do it again" (feat.Ali Love). Forcément entendu depuis dans divers spots de pub et/ou génériques TV : mainstream mais malin. Remis en selle, le duo place des collaborations un peu de partout et les mixe à sa griffe electro reconnaissable entre mille.
Le beat alerte, le petit arrangement qui tape dans le mille ("Das spiegel"), un peu de hip-hop mixé à l'électro big beat avec un featuring signé Fatlip, les Chemical Brothers la jouent trop facile mais, malins, blindent l'affaire histoire de ne pas couler la maison de disque. Et de s'attirer les faveurs de la critique spécialisée. Pour ça, les Midlake viennent pointer le bout du museau sur la magnifique ballade (forcément) très indie "The pills won't help you now". Classe. Entre-temps, le groupe envoie un "Burst generator" pour faire pulser les éprouvettes, se lâche sur un "Battle scars" complètement décomplexé avant de s'en aller harponer les sphères célestes dans la stratosphère avec l'angélique "Harpoons" et confirme que même en petite forme, il reste une référence incontournable du genre.