the_chemical_brothers_we_are_the_night.jpg S'il est maintenant assez communément admis qu'un album portant le sceau des Chemical Brothers n'est jamais réellement mauvais (même si on est désormais très loin de l'époque des Dig your own hole et autres Surrender), ce We are the night démarre quand même bien à l'envers. La faute à un "No path to follow" complètement abscons, vague ersatz de velléités expérimentales difficilement assumées pour un résultat stérile et sans saveur. Heureusement la suite rassure. Un peu. Beaucoup. Parfois presque passionnément... Presque on a dit.

Mais dans l'immédiat, après ce faux départ, l'éponyme "We are the night" nous permet de retrouver le duo anglais proche de ses fondamentaux, quand sa collaboration avec les très méga hype Klaxons, si elle aurait pu accoucher d'une catastrophe (presque annoncée), a finalement tout du coup marketing plutôt bien exécuté. Et surtout, elle permet au groupe d'appuyer à fond sur le turbo-propulseur en enchaînant le dansant "Saturate" et le "gimmick single" imparable "Do it again" (feat.Ali Love). Forcément entendu depuis dans divers spots de pub et/ou génériques TV : mainstream mais malin. Remis en selle, le duo place des collaborations un peu de partout et les mixe à sa griffe electro reconnaissable entre mille.

Le beat alerte, le petit arrangement qui tape dans le mille ("Das spiegel"), un peu de hip-hop mixé à l'électro big beat avec un featuring signé Fatlip, les Chemical Brothers la jouent trop facile mais, malins, blindent l'affaire histoire de ne pas couler la maison de disque. Et de s'attirer les faveurs de la critique spécialisée. Pour ça, les Midlake viennent pointer le bout du museau sur la magnifique ballade (forcément) très indie "The pills won't help you now". Classe. Entre-temps, le groupe envoie un "Burst generator" pour faire pulser les éprouvettes, se lâche sur un "Battle scars" complètement décomplexé avant de s'en aller harponer les sphères célestes dans la stratosphère avec l'angélique "Harpoons" et confirme que même en petite forme, il reste une référence incontournable du genre.