carpenter brut - carpenterbrutlive Bien difficile d'appréhender un album live. Plusieurs cas de figure se présentent à nous : soit on est un fan hardcore de l'artiste et on pardonne totalement le manque d'intérêt des sillons (comme je le fais avec toute la subjectivité dont je peux faire preuve avec Rob Zombie), soit on a vu ledit artiste sur scène et le live fait écho à tous nos souvenirs de bonheur brut. Le live peut être aussi tout simplement mauvais... Mais il arrive parfois qu'il apporte tellement de changements aux morceaux originaux qu'il fait partie intégrante de la discographie avec ces nouvelles réappropriations. Ce qui est souvent le cas dans le monde de l'électro (Justice et son A cross the universe ou encore Daft Punk et ses Alive). Pour Carpenter Brut c'est un petit mélange de tout ça. Je ne l'ai jamais vu défendre son bout de gras sur scène donc on élimine direct le souvenir. Mais j'apprécie assez l'artiste pour lui pardonner deux-trois trucs. Malheureusement je ne cache pas qu'à la première écoute j'ai été déçu. Je m'attendais à des variations puissantes et des mixes venus tout droit des enfers. Mais je suis resté sur ma faim... à part deux pistes originales et inédites (« Chew bubble gum » et « 5118.574 ») il ne fait qu'à première vue reproduire ses morceaux de manière classique. Une chose que je ne comprends pas toujours venant de groupes à formation standard et encore moins dans l'électro. Mais je ne me suis pas avoué vaincu pour autant !

Parce que ce live vise réellement les fans du Charpentier Brut. Plus je l'écoute et plus je lui découvre des points positifs, des petits effets de surprises qui me sautent aux oreilles et de l'intérêt qui se creuse minute après minute ! Au début il me laissait indifférent, mais à chaque enfournage dans le lecteur, l'excitation se fait de plus en plus grande pour que je finisse totalement habité par sa musique. Déjà notons la présence d'un batteur donnant beaucoup plus de corps à sa musique qui envoyait déjà de base. Puis c'est avec la présence du guitariste et ses quelques subtilités funky ainsi que ses aigus bien perçants que le tout s'harmonise parfaitement. Mais ce n'est finalement qu'après plusieurs écoutes que je me rends compte du travail fait sur la performance. Une oreille peu attentive te dira qu'il n'y a aucun changement, mais ce n'est que se fourvoyer. Les morceaux sont au contraire plus poussés, plus purs et plus immersifs ! L'expérience des EPs est prolongée avec ce CarpenterBrutLive qui présente beaucoup plus d'intérêt qu'il n'y paraît. Plus travaillé, il donne une version finale de ses titres pour tous les auditeurs qui n'ont pu le voir de chair et d'os. Finalement, le côté bâtard de sa musique, une recette électro répondant aux codes de composition métal accompagné de sa violence, est totalement approprié pour la scène. Ce qui en fait un live loin d'être plan-plan et froid mais surtout jouissif ! Sorti et autoproduit via son propre label No Quarter Prod, il clôt sa Trilogy d'EPs de façon majestueuse et admirable.