Elle joue avec ses inflexions de voix ayptiques, il lui répond en créant les arrangements fantasmagoriques et inspirés, elle c'est Pandra, lui, James Saucerfull, duo bicéphale, couple unicellulaire qui, avec ce premier album éponyme, dévoile un univers artistique qui n'appartient qu'à eux deux. Difficile ici d'imaginer l'un sans l'autre. Trip-hop, electro-pop jazzy, trip-rock aux textures parfois légèrement indus, CandyCash est tout cela mais surtout bien plus. Les étiquettes que l'on tenterait en vain de lui apposer, le duo les envoie valser d'un revers de riff, ici, seules comptent les mélodies et les atmosphères. D'esquisses fugitivement crayonnées en panoramas patiemment dessinés, le duo emmène l'auditeur vers un monde merveilleux flirtant avec le fantastique ("Sweet rabbits"), un peu comme si Danny Elfman avait demandé à une jeune femme mêlant la douceur ingénue des soeurs Bianca et Sierra de Cocorosie, le caractère des tessitures d'Anja Garbarek et le charisme d'une Beth Gibbons (Portishead) d'être sa nouvelle muse. Qui dit Danny Elfman dit Tim Burton (le premier nommé ayant écrit les scores de tous les films du second...), et c'est là que les orchestrations visuelles de CandyCash apparaissent comme éminemment cinégéniques.
Mêlant l'onirisme d'un Phosphene et la douceur cotonneuse de Maple Bee, parsemant leur ensemble musical de fantaisies burlesques ("Fixion"), Pandra et James laissent les morceaux dérouler leur fil d'Ariane musical en fermant les yeux. Le résultat est sans filin, mais à double tranchant : parfois enivrant (magistral "Oracle"), d'autres fois plus déroutant ("Innerwalls", "Wasted opportunities", "Montmorency"), CandyCash est de ces albums qui brouillent les pistes, s'engageant sur des sentiers trip-hop avant de bifurquer furtivement vers des territoires plus jazzy, pour mieux revenir en passant par des corridors électroniques. La tonalité générale est assez sombre, pourtant les deux semblent prendre un plaisir coupable à s'ouvrir aux paradoxes. Noir oui, mais également très enfantin. Adulte et innocent à la fois. Il y a sans doute un message derrière tout ça. Kaléidoscopique dans ses influences (citons notamment Denali, Elysian Fields ou Shane Cough), le duo semble avoir tout pour nous charmer, mais pêche parfois par excès d'expérimentations. A vrai dire, l'album a tendance à, par instants, égarer l'auditeur. Un esprit rock (l'excellent et groovy "Sicilian gloves"), quelques envolées très théâtrales ("Pn0"), énormément d'idées, peut-être trop... le groupe semble en effervescence permanente mais livre avec son premier opus, un album que l'on ne sait pas toujours par quel côté aborder. Quelques frêles mélodies perlant ci et là, des instrumentations particulièrement soignées invitant à l'abandon sensoriel, le laisser-aller vers un univers chimérique, décor idéal d'un disque imparfait mais irrésistiblement intrigant.
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