Paris Hip-Hop 2014 C'est toujours avec un plaisir non dissimulé que l'on aime se retrouver à Mains d'œuvres, une place chaleureuse où toutes les créations artistiques sont les bienvenues. Aussi, dans le cadre de Paris Hip-Hop, le lieu accueille le californien Busdriver, déjà présent l'année dernière sur l'affiche à La Plage de Glazart, accompagné de Blake Worrell, connu pour avoir opéré au sein de Puppetmastaz. En guise d'entrée, One, Two, Three...Rap !, jeune trio en plein apprentissage issu de l'association du même nom, foule les planches timidement sur un fond d'hip-hop bien old school et récite ses rimes en langue anglaise travaillées lors d'ateliers de soutien. On salue l'initiative et le courage du groupe de se confronter à un public qui s'est montré pour le coup très indulgent. Emballé par la prestation et réclamant "une autre", l'audience a plébiscité un petit freestyle sans instru, mais en français cette fois-ci, faut pas déconner quand même.

Les choses sérieuses commencent quand le DJ de Blake Worrell s'affaire à préparer ce qui va suivre : soit une bonne dose d'électro hip-hop à grosses basses. Le public est chauffé à blanc quand l'ancien de Puppetmastaz débarque en grande pompe avec son acolyte. Venu présenter Beast within, son dernier album, celui que l'on surnomme "le Frank Zappa du hip-hop" met tout le monde d'accord. Son flow explosif et acéré se combine d'une manière assez hallucinante avec toutes les variations que suggère sa musique. Sa prestation sous la chaleur torride des lumières nous a totalement bluffé.

Grosse pression alors pour Busdriver qui doit clôturer la soirée. C'est mal connaître le bonhomme doté d'un talent hors-pair quand il s'agit de dérouter les plus ardents fans de hip-hop. D'abord par son chant, très torrentueux et protéiforme, puis par ses instrus, contrôlées et mixées par le bonhomme en direct live, qui partent également dans tous les seuls. Non seulement le mec gère tout, (voix et machines donc), le fait sacrément bien mais en plus assure le show avec distinction. Ne tenant que peu en place, ses compulsions sont à l'image de sa musique : complètement barrées. Et quand le californien lance en fin de set son mythique "Imaginary places" avec son flow d'une rapidité inouïe, c'est pour mieux nous achever. Que cela soit sur de l'abstract, de l'expérimentation, de l'électro voire sur des phases frôlant la soul music, Busdriver est un véritable phénomène sur scène et n'hésite pas à interagir régulièrement avec la foule qui le lui rend bien. Mais à quoi donc tourne ce gars ?