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Biographie > Sexe, drogue & criminalité

Les québécois de Black Taboo se spécialisent depuis la sortie controversée d'Au nom du pad et du vice, leur premier album sorti fin 2003, dans un hip-hop second degré parodiant le gansta-rap de leur voisin américain. Avec des textes centrés sur le sexe, la criminalité, la drogue et l'alcool, les gars d'Orsainville n'hésitent pas à y ajouter des éléments sonores extérieurs tels que le métal ou la techno. Élément dérangeant au Québec pour certains propos vulgaires et anti-féministes, le groupe via son leader Richard Mangemarais a dû à diverses reprises s'en expliquer, notamment à la télévision. Ce qui généralement fait polémique alimente la publicité et c'est tout naturellement ce qui a fait le succès de cette troupe passionnée également par la vidéo. Black Taboo a d'ailleurs mis en ligne pour ses fans une série de petits clips drôles, parfois "gore", et possède actuellement une chaîne web TV régulièrement alimentée. En 2006, leur premier DVD That shit, that's all ! voit le jour suivi un an plus tard du deuxième album, Crosse-toé ça rend sourd, où le duo de rappeur Taktika vient faire quelques featurings. Rich', Vice, Vicouskratch, Corry et Arsen prévoient un troisième opus pour février 2011 intitulé Gold tits city mais également la sortie de leur premier long-métrage. Une année qui s'annonce donc pleine pour le plus déjanté des groupes québécois. Stay tuned !

Interview : Black Taboo, Restants d'interview (sept. 2023)

Black Taboo / Chronique LP > Restants de tab

Black Taboo - Restants de tab Depuis la sortie de Gold tits city en 2011, le gang d'Orsainville s'est fait silencieux. On les croyait séparés, jusqu'à l'apparition en 2021 d'une succession de sorties faisant notamment le lien avec son passé (Instru mental, qui comme son nom l'indique est une compilation de morceaux instrumentaux pour tester ton flow d'alcoolique), un disque live (Chaud en show), et un side project de Vice (l'un des rappeurs de Black Taboo) avec V.I.Street, le beatmaker du groupe. Le groupe avait même sorti une compilation de leurs hits en 2018 (Les glands succès, passée totalement sous nos radars. On avait toutefois un doute sur le fait que les Québécois reviennent avec du nouveau matériel, voire un nouvel album. Il ne fallait pas les enterrer trop vite, puisque ce fut chose faite, au début du mois de novembre 2022, avec Restants de tab.

Sauf qu'à y regarder de plus près, et le nom du disque aurait dû nous interpeler, il s'agit en réalité d'une compilation de titres inédits, de chutes de studio, de classiques remixés (dont l'inévitable "La rumba"), avec des invités plus ou moins connus de l'univers de Black Taboo (à commencer par Taktika sur "Cartel de Qc", un morceau dont l'esprit est proche de Cypress Hill, mais également Mononcle Rock et Louis The 3rd). Dépoussiérés puis retravaillés par V.I.Street, ces morceaux enregistrés entre 2002 et 2022 représentent bien l'ADN du gang. Limité à 420 copies, ce disque un peu spécial contient tout ce qu'on aime chez Black Taboo : des flows acérés portant des lyrics crus au ton souvent drolatique, des beats groovy et percutants, et des instrus toujours bien amenées, efficaces, mais surtout toujours très variées. En effet, les prods de V.I.Street - qui laisse un peu de place dans son terrain de jeu à Banksta, Al_Fayed, DJ Sifu, 2Faces et DJ Nerve - sont toujours aussi vivifiantes allant autant puiser dans des inspirations old school tout en cherchant des sons venus d'ailleurs (vagues orientales sur "Imposteurs", plutôt reggae/dub avec "Rocker une capote"). Autre surprise à noter : ces raps en langue anglaise sur "West side dawgz", un titre qui aurait pu sortir à la fin des années 1980 à l'époque des N.W.A et autres Public Enemy.

Vous l'aurez compris, Black Taboo n'a pas dit son dernier mot. Comme le démontre ces 18 pistes, ses réserves sont encore de qualités et le gang, qui en a encore sous le pied, devrait très logiquement proposer à sa fanbase de nouveaux morceaux tous aussi passionnants. Histoire de ne pas trop retomber avec facilité dans une certaine forme de nostalgie dans laquelle on se repasse des vieux tubes de l'époque, quand on était jeune, insouciant et vaillant. Et oui, Au nom du pad et du vice a fêté ses 20 ans cette année. Ça ne nous rajeunit pas tout ça.

Publié dans le Mag #57

Black Taboo / Chronique LP > Gold tits city

Black Taboo - Gold Tits City Avis à la population : Ils sont back dans les bacs en black tabarnak. Non content de mettre un terme à la mauvaise blague, aux paroles déplacées et aux délires réservés aux initiés, le gang d'Orsainville remet les couverts trois ans après un excellent Crosse-toé ça rend sourd. Mais pas qu'à moitié car en cette première moitié d'année, Black Taboo livre pour son grand retour deux disques, soit un CD et un vinyle (Orsainville), et le DVD de son nouveau film, "L'émancipation de Steeve Lessard". Pour l'heure, nous nous arrêterons à Gold tits city, une offrande de 14 titres dans la continuité de son prédécesseur. Pas ou peu de grosses surprises du fond à la forme pour cet opus bien ficelé, un contenant doté d'une pochette en noir et blanc pastiche d'une scène d"Orange Mécanique" mêlant violence et sexe (tiens donc !) et un contenu de gros beats hip-hop qui tâchent sur lesquels la vulgarité foisonne. Désormais signé chez les locaux P572 (Keith Kouna, (swedish) Death Polka, Oromocto Diamond), Black Taboo assure le spectacle sans retenue, son crédo depuis 10 ans, et signe une production d'enfer bourrée de mélodies séduisantes puisant notamment dans des thèmes sonores qui ont fait leurs preuves (notons le légendaire "Pass the peas" des J.B.'s et de Maceo Parker sur "Victor.India.Charlie.Echo"). Les titres variés flirtent autant avec le rap hardcore sombre dotés de gros kicks que le groove jovial aux sonorités plus chaudes et festives. Les québécois savent comment traiter aux petits oignons leurs inconditionnels fans, leur donner ce qu'ils réclament tout en restant sincères même si le second degré reste leur fond de commerce. La "joke" fera toujours rire ou pas. Car si Gold tits city perpétue la tradition Black Tabooesque, cette sempiternelle recette risque de finir par excéder ceux qui voyaient en eux un côté sympathique et décalé.

Black Taboo / Chronique LP > Crosse-toé ça rend sourd

Black Taboo - Crosse-toé Une première offrande contestée et débattue sur les plateaux TV, sur Radio-Canada, dans la presse ou entre amis, le challenge relevé par Black Taboo a été une réussite mais ne fait que commencer. Le deuxième disque des québécois nous le prouve avec une première piste éponyme tirant quelques extraits de ces contestations sur un fat beat démoniaque. Histoire de remuer le couteau dans la plaie. Ce n'est pas faute d'avoir prévenu (souvenez-vous de la pochette de Au nom du pad et du vice) et le titre de ce second opus a de quoi faire sourire et n'a nul besoin de traduction : Crosse-toé ça rend sourd. Il s'est passé des choses dans cet intervalle de trois ans, notamment en terme de vidéo. Le groupe, bien impliqué dans cet art, a sorti d'une part un DVD de trois heures intitulé That shit, that's all ! comprenant des petits films et sketchs humoristiques, et d'autre part, s'est associé avec le site 33mag.tv pour diffuser régulièrement ses nouvelles réalisations dont la web-série "Marie-Poutine". Et puis, il était temps de remettre les pendules à l'heure musicalement et de proposer du nouveau matériel. Avec Crosse-toé ça rend sourd, Black Taboo se veut résolument hip-hop, effaçant au passage les tentatives rock du premier opus. Une autre saveur qui rend la bande de Rich' et Vice tout de suite plus sérieuse par le travail important de production. Car là est véritablement la révolution des gars d'Orsainville, une suite de titres qui balancent du gros son rivalisant cette fois-ci avec le gangsta-rap américain, style préalablement parodié. Quoi de plus normal pour un peuple en majorité influencé par la culture américaine. Pour ce deuxième méfait, les québécois puisent autant dans le funk 70's, le jazz ou le dirty south que dans les sombres sonorités du rap hardcore et se servent de samples pour alimenter leurs créations à l'instar de "Hey" dont le thème est tiré de la chanson "Dale Hawerchuk" de leur compatriotes Les Dales Hawerchuk. Côté lyrics, on tourne toujours autour de thèmes salaces, de l'humour pipi-caca ou de l'oisiveté assumée en compagnie d'invités de qualité tels que Common Unity et Taktika. Crosse-toé ça rend sourd a fait de Black Taboo un groupe épanoui prenant doucement son envol à l'image de cette colombe sur la pochette tenant dans son bec une bite. Oui, ces gars là sont définitivement incorrigibles.

[qb] 33mag.tv: Vidéos du groupe (248 hits)  External  ]

Black Taboo / Chronique LP > Au nom du pad et du vice

Black Taboo - Au nom du pad et du vice Quand défilent les premières secondes d'Au nom du pad et du vice, les québécois de Black Taboo annoncent d'emblée la couleur. La mise en scène d'une manifestation orchestrée par le mouvement FABTAB, "les féministes anti-Black Taboo", nous laissent présager que la gente féminine va prendre cher, très cher. Si derrière des paroles entres autres sexistes et vulgaires, ce "gang" de rappeurs originaire d'Orsainville joue le second degré et parodie les excès du gangsta rap. Il provoque et ose des choses là où certains se seraient mis des limites à ne pas dépasser. Nous sommes en 2003 et cette bande de vidéastes menée par Richard "PC" Mangemarais et Charles "Vice" Bureau (représentés sur la pochette) n'a qu'une idée en tête : amuser la galerie et par dessus tout se faire plaisir. Alors, la vidéo c'est bien, mais mettre des paroles controversées en musique était plus qu'un challenge pour la troupe. Il fallait donc trouver un style musical, une ligne de conduite et c'est dans un véritable patchwork sonore qu'Au nom du pad et du vice s'illustre. Enregistré au studio New Rock à Québec, ce premier album trouve son écho dans un hip-hop aux structures rudimentaires mais sacrément efficaces entrecroisées de titres rock percutants côtoyant la fusion, le néo-métal mais également le hard-rock à tignasse. Black Taboo va même jusqu'à nous faire bouffer une "toune" techno bien ringarde comme pour tourner en ridicule la nature même de ce projet. Alors oui, certains ne retiendrons que l'aspect outrancier de certains propos, ne comprendront pas que mettre en grosse accroche "d'la musique, de la TV, des strings, des cockrings" et de montrer sa trombine en mode "gros pimp" sur sa pochette de disque, ca tient tout bonnement de la grosse farce. En attendant, les Black Tab' tiennent leur truc, c'est poilant de A à Z et quand, de surcroit, c'est fait avec l'accent québécois, c'est juste jubilatoire. Pour les plus curieux, vous trouverez sur le lien suivant les paroles de deux chansons phares du groupes extraites de cet album avec quelques traductions pour les non-initiés au langage des cousins d'Amérique.

[fr] Les paroles: W-Fenec (522 hits)  External  ]