Depuis une petite dizaine d'années prince des musiques électroniques indépendantes du vieux continent, l'Allemand Ben Lukas Boysen est un presque inconnu sous sa vraie identité... mais bien plus renommé sous son nom de scène : Hecq. Un pseudo sous lequel il a empilé depuis 2003 les créations sonores, contributions et autres collaborations diverses et variées (avec notamment Broken Note, Matta comme des dizaines d'autres) dans des registres IDM, Dubstep, industriels, alignant du reste les albums dans sa discographie personnelle comme d'autres enfilent les perles (A dried youth en 2003, Bad Karma en 2004, 0000 en 2007, Avenger en 2011 ou encore Restive en 2012...).
Tour à tour compositeur, producteur, remixeur, sound-designer, l'homme s'est fait une place de nom sur la scène continentale, travaillant parallèlement avec de grandes marques (Cartier, BMW, Leica, Greenpeace, Lacoste ou MTV) et contribuant ainsi à faire les beaux jours de deux maisons de disques majeures de leur catégorie en Europe Ad Noiseam (Broken Note, Enduser, Niveau Zero, Subheim...) et Hymen Records (Venetian Snares)... avant de se lancer complètement en solo et sous son vrai nom dans un disque un peu différent, Gravity, qui paraît au printemps 2013 chez Ad Noiseam.
Infos sur Ben Lukas Boysen
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Et ça tu connais ?
Liens pour Ben Lukas Boysen
- hecq.de: Site officiel (255 hits)
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Ben Lukas Boysen discographie sélective
lp :
Gravity
...
Liens Internet
- musik-industry.com : webzine rock/métal/ciné
- agenda-concert.com : L'agenda des concerts
- Sefronia : des tonnes de chroniques !
Indus > Ben Lukas Boysen
Biographie > Ben Heck (Jerry) ?
Ben Lukas Boysen / Chronique LP > Gravity
On n'insistera jamais assez sur l'importance qu'ont certaines structures défricheuses de talents et nouveaux horizons sonores sur notre quotidien de mélomanes plus ou moins avertis : ces labels qui, en plus d'étancher en permanence notre soif de découvertes, nous abreuvant de pépites sonores mettant nos sens en éveil, le font avec une régularité effarante, une ligne éditoriale à l'exigence plus ou moins expérimentale irréprochable, ce, en adoptant un modèle économique quasiment pérenne. Là on pense invariablement à Ad Noiseam, Denovali Records et quelques autres et c'est ici le premier nommé qui revient encore une fois (comme souvent) sur notre radar, avec une nouvelle production : Gravity signé Ben Lukaas Boysen.
Plus connu dans les sphères électroniques sous le pseudo de Hecq par le biais duquel il s'est déjà rendu responsable de nombreux coups d'éclats soniques, l'Allemand œuvre ici sous son nom propre en s'éloignant assez clairement de ce qui a fait son succès (mérité) avec un disque d'ambient/post-rock aux discrètes touches électroniques (difficile de chasser le naturel) et à la classe incomparable. Un petit chef-d'œuvre qui dès l'inaugural "Only in the dark" fait succomber l'auditeur dans un état de coma semi-conscient certes mais complètement ataraxique. Entre minimalisme feutré, raffinement gracile et élégance satinée, "Nocturne 1" puis "To the hills" développent la trame narrative de ce qui ressemble alors de plus en plus à la bande-son d'un film qui resterait à être tourné. Mais surtout, ce qui frappe à la découverte de Gravity, c'est la capacité qu'a son auteur de distiller des mélodies qui confinent au sublime avec une constance étourdissante.
Un "You'll miss us one day" néo-classique et magistral lorsque les notes de claviers viennent pleuvoir sur la partition, Ben Lukaas Boysen y va en douceur, égrenant ses compositions sur du velours avant de lâcher la merveille absolue de l'album. Le morceau qui lui donne son titre et qui, quelques six minutes et seize secondes durant, met tout le monde en orbite interstellaire. Impossible de s'en remettre et pourtant, il faut bien continuer à explorer les méandres de l'œuvre du petit génie qui en profite pour aller encore un peu plus loin dans son cheminement créatif avec "Eos" et "Nocturne 2". Soit deux nouvelles pièces d'orfèvrerie sonore pour lesquelles le génial compositeur/producteur et sound-designer fait encore une fois des merveilles avant de boucler la boucle sur l'ultime et quelques fois énigmatique (mais étrangement fascinant) "The Behinian gospel" final.
La (très) grande classe.