Indus Indus > Bass Communion

Biographie > La communion des basses (fréquences)

Stakhanoviste de la musique, Steven Wilson est depuis près de trois décennies maintenant un homme très occupé. Par ses innombrables projets et groupes plus ou moins connus, au travers desquels il explore au fil des années, des albums les différentes facettes de son art, que ce soit avec Blackfield, Porcupine Tree, No-Man, I.E.M ou en solo, il multiplie les sorties comme les tournées à un rythme toujours soutenu en variant les approches artistiques, entre expérimental, rock progressif, electronique et autres déclinaisons. Egalement avec Bass Communion son projet ambient/drone/electronique au long-cours, initié en 1994 et pour lequel il a publié à l'heure où sont rédigées ses lignes une quinzaine d'EPs et albums, à intervalles réguliers.

Bass Communion / Chronique LP > Cenotaph

Bass Communion - Cenotaph Quinze sorties et toujours pas l'ombre d'un article sur le webzine aux longues oreilles, oui il était quand même un peu temps que Bass Communion - side-project du très respecté Steven Wilson - débarque dans nos pages, même très tardivement avec ce Cenotaph, paru chez l'exigeant et prolifique Tonefloat (3 Seconds of Air, Ex-Wise Heads, Fear Falls Burning, Sand Snowman...). Soit. Par contre pour le néophyte de la musique du projet qu'est votre serviteur, cette oeuvre n'est certainement pas la plus aisée pour appréhender le travail de Steven Wilson en mode Bass Communion. Parce que disons-le tout de suite, de part son minimalisme ascétique, Cenotaph et ses quatre pistes pour un peu moins d'1h15 d'exploration ambient/drone/electronique spectrale, n'est clairement pas évident à appréhender pour le premier venu. Même le second d'ailleurs. Surtout si/quand l'on commence par le début, à savoir "Citadel", qui se révèle assez imprenable tant son caractère répétitif et aride rend l'écoute... partiellement ennuyeuse il faut bien l'admettre. Et si on doit accepter que les dogmes du mouvement ambient/drone supposent un effort d'ouverture pour appréhender ces nappes souvent interminables et synthétiques qui bruissent tout autour de nous pour mieux nous faire pénétrer un univers à part, là en l'occurrence, le sentiment d'ennui prime sur le reste. Neurasthénique. Un peu moins sur "Carrion" heureusement et encore un peu moins sur "Cenotaph", Bass Communion finit peu à peu par entrouvrir les portes de son studio. Mais là déjà, il faut avoir tenu les presque 40 premières minutes de quasi "absence" de matière sonore à condition d'avoir levé le pied sur les critères d'exigence. A la limite, on lance l'écoute, on va chercher un café, on revient et on en est à peu près au même point. Passablement difficile à faire quand on a un emploi du temps chargé et plusieurs dizaines de disques à décrypter sur quelques piles en friche sur son bureau. Finalement, c'est surtout sur le quatrième et dernier morceau, "Conflux", que Steven Wilson livre le premier, et finalement seul, titre digne de son talent. Un morceau à la densité palpable, happant l'auditeur pour l'emmener visiter des territoires sonores exigus, à l'atmosphère saturé et horizon incertain. Une dernière piste pour enfin nous faire perdre nos repères et nous laisser ressortir de l'album sur une impression presque positive. Habile, mais décevant quand même.