Bak Trak - Hidden trouble Après Voltage, un excellent premier EP électro-rock sorti il y a deux ans déjà, Bak Trak confronte son public à l'épreuve de son premier album. Onze titres - dont deux propositions plutôt réussies de remixage de morceaux de la précédente offrande par Kaïma (pour "High voltage") et Alaskam (pour "Panopticon") - se regroupant sous un seul et même nom : Hidden trouble. Le trio de La Roche-Sur-Yon, adepte d'amples sonorités écrasantes, continue sur sa voie de destruction de tympans à base de rythmiques implacables doublées de lignes de basses rondelettes et vrombissantes, le tout arpenté de signaux aux fréquences aiguës (voire ultra aiguës) envoyés en pâture par des machines pour donner le ton et l'humeur de chaque composition. Quand ce n'est pas les samples qui parsèment le disque.

Rien de bien nouveau pour celles et ceux qui connaissent un peu le trio, sauf qu'entre temps, il a su développer sa direction artistique en surpassant, à tort ou à raison, les genres et les ambiances, en laissant par exemple les copains de Deadlake prendre les micros sur la très nu-métal "Lies since 31" ou en invitant un certain Rodolphe Villaume à exprimer ses états d'âmes sur la tourmentée "Long black hair". On préfère toutefois les compositions instrumentales de la formation, laissant davantage l'imaginaire visuel s'exprimer sur ces morceaux imprégnés par la mécanique, comme si Bak Trak jouait en direct sur partitions et au clic. En clair, les Yonnais nous ont fait du très très beau boulot, notamment sur des titres comme l'ambivalent "Faces", l'effrayant "Slave", le très Ez3kielien "Disorder", ou bien l'explosif "Just burn up".

Hidden trouble est un album très soigné (comme son artwork) et éloquent, dans lequel les idées organisées fusent et s'entrechoquent, ce qui lui confère une immédiateté beaucoup moins importante que Voltage. Dominé également par un travail plus complet et élaboré sur le côté électronique que son prédécesseur, ce premier album a clairement le mérite de permettre au groupe de se forger désormais sa propre identité.