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Biographie > Electroniques rêveries

Trio parisien composé de Femke Lavrijssen (chant, textes), Delphine Delahaye (flûte) et Régis Aubert (tout le reste, soit guitares éléctriques/ acoustiques, violoncelle, mandoline, sitar, contrebasse, percu...), Antrabata est une formation musicale que l'on pourrait classer dans la case trip-hop. Mais un trip-hop extrèmement varié qui ferait sans cesse d'innombrables allez-retours entre la musique anglo-saxonne et la culture indienne. Quelque part entre Portishead, Boards of Canada, Björk et Talvin Singh (c'est dire la largeur du spectre), Antrabata dont le nom signifie "voyage", mélange allègrement mélodie pop, arrangements éléctroniques soyeux et sonorités world music pour un savoureux métissage musical influencé par "les arbres, les montagnes, l'océan et le ciel" dixit leur page myspace ; et dont l'essence se retrouve sur Elephant reveries, un premier album qui voit le jour au printemps 2007 via Prikosnovenie (Misstrip, Maple Bee, Mediavolo...). [  [fr] Prikosnovenie.com (225 hits)  External  ]

Antrabata / Chronique LP > Elephant reveries

antrabata_elephant_reveries.jpg Elephant reveries..., où l'invitation à un périple musical "panoramique et scintillant" au pays des Indes, signé Antrabata. Ambiances brumeuses, rythmiques lancinantes, typiquement trip-hop, violoncelle discret, mélodies sensuelles portées par des vocalises suaves et une flûte envoûtante, "Please repeat after me" nous plonge dès les premières secondes dans l'univers musical si particulier d'Antrabata. Elephant reveries, un disque riche de mille nuances sur lequel se cotoient sitar, cordes, basse, sampler, guitares et flûtes, pour créer une musique aux couleurs sans cesse changeantes ("Pinpoint"). Transcendant. Une voix douce et feutrée à situer entre Dido et Anneke Van Gisbergen (The Gathering), des envolées instrumentales titillant habilement l'imaginaire, un socle éléctronique qui sait se faire le plus discret possible pour ne pas perturber la belle harmonie de l'ensemble.
Des influences orientales omniprésentes (l'instrumental "White elephant"), le trio francilien quitte le domaine du trip-hop pour rejoindre un temps les contrées plus éloignées de la world music. Instrumentations lénifiantes mais soyeuses, voix enchanteresse, éléctro milimétrée ("Miss Encyclopédia", "Bar song"), Antrabata maîtrise son sujet et nous fait survoler des paysages aussi exotiques que merveilleusement imagianires. Se livrant à l'exercice de la ballade, le groupe livre une folk-song aux arrangements complexes mais qui s'entremêlent sans jamais rencontrer le moindre obstacle ("Venice"). C'est également ça la force d'Antrabata, faire jaillir la complexité sans jamais dérouter. Nourrir ses mélodies fragiles et douceureuses de petites touches éléctro ou post-classiques inventives et subtiles, avec une délicatesse infinie ("Kaleidoscope"). Jamais à l'abri d'un changement de style soudain, le trio fait prendre un virage presque free-jazz à sa musique avec l'étonnant "Painful bliss". Sur un socle trip-hop classieux, ce huitième morceau se permet quelques incursions complètement décomplexée vers un univers destructuré aux règles, un temps, assouplies. Retour à une musique plus sensible, féérique, "Summer optimism" dévoile tranquilement ses apparats et prolonge la douce quiétude d'une fin d'après-midi ensoleillée. Parfait pour admirer un coucher de soleil. On évoque Portishead, Craig Armstrong, Boards of Canada, on pensera surtout qu'à l'écoute de cet Elephant reveries, Antrabata a trouvé sa propre voie musicale, à la croisée des genres, avec une classe étonnante.