Aña : Que le temps passe Aña revient avec un nouvel album Que le temps passe..., 10 titres légers, où la voix se dissipe à fleur de peau, où les samples entretissent des matrices sonores, effectivement, que le temps passe vite, plus de deux ans ont passés depuis [En attendant]. Les ambiances électro-pop du groupe ont gagnées en couleurs, en homogénéité et en texture, tout en perdant un peu de leur châtoiement, le côté collant et attachant de la chose. "Agitée" illustre à merveille les paroles du titre, symbiose voix/samples avec un rythme martellé avec nervosité, des nappes de guitares qui s'envolent dans le ciel poursuivies par des frondes percussives.
Échos cristallins lointains, suivi d'une basse répétitive, "Parfois" se diffuse lentement et camoufle la vois d'Amandine. S'il y avait deux choses à reprocher à ce nouvel opus d'Aña, c'est bien cela, une trop grande profusion de samples à l'effet distracteurs parfois, où la voix d'Amandine surnage quelque peu, manquant soit de coffre soit d'une palette d'expression plus étendue. Les ambiances cousues avec attention par Aña sont délicates à l'image de Bulle; des ambiances comme l'intro d'"Il va arriver bientôt", synthé discret, un écho sur la voix, comme pour insister qu'il devrait arriver bientôt. Aña a aussi apporter une grande attention à son artwork, l'intérieur du livret est juste magnifique, des pastels, un papillon recoloré, et la pochette qui est une illustration métaphorique du son du groupe. Une voix diaphane à bout de souffle s'élève sur "Qui ramassera les larmes", mais s'intègre parfaitement à l'atmosphère décousue qui se forme. Aña illustre son propos avec justesse sur cette album mélancolique...