Originaire de la patrie de la samba et du football, Amon Tobin est un artiste atypique au sein du petit univers des musiques éléctroniques. Ancien étudiant en photographie, le brésilien s'est exilé en Angleterre où il a pu s'impliquer complètement dans son art. Associant habilement samples et rythmes jazz très groovy, Amon Tobin a sorti un premier LP en 1996 intitulé Adventures in foam, sous le pseudo de Cujo. Désireux de sortir des standards traditionnels, Amon Tobin ne fait rien comme les autres et a acquis une notoriété internationale qui lui vaut d'être reconnu par ses pairs et d'être signé chez un gros label : Ninja Tune, LA référence au sein du milieu des artistes éléctro.
Depuis Adventures in foam, Amon Tobin a sorti 4 albums : Bricolage, Permutation, Supermodified et Out from out where avant de s'atteler à la composition d'une bande-originale : celle du jeu video culte Splinter Cell : Chaos theory, 3ème du nom.
2007 voit le maître revenir à un album "normal" si cet adjectif convient à The foley room...
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Mathieu Drouet
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Expo #4 (juin 2008) : Mathieu Drouet....
Amon Tobin discographie sélective
lp :
Isam
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The foley room
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Amon Tobin / Chronique LP > Isam
Expérience électronique, véritable laboratoire de recherche musicale en lui-même, le nouvel album d'Amon Tobin est un cas à part dans la production actuelle. Là où l'on assiste de plus en plus à un revival des références old-school ou que les "hype" du moment s'abîment dans un conformisme des plus déplaisants, le brésilien semble avoir décidé de conjuguer ses travaux au futur. On pense de plus en plus au succès potentiel d'une musique afin de l'intégrer au processus de création artistique, l'auteur de l'excellent Foley room s'affranchit de ses considérations bassement mercantiles pour adopter le langage musical d'un visionnaire.
On peut d'ores et déjà dire qu'après les Bricolage, Supermodified ou encore Permutation, cet Isam ne peut que dérouter l'auditeur lambda (et les autres, plus initiés...). Parce qu'avec quelques années d'avance sur tout le monde, en élaborant des compositions aux architectures complexes, Amon Tobin livre avec ce nouvel effort un disque brillamment autistique, insaisissable et parfois incompréhensible. L'effet pervers de son inventivité presque outrancière étant dans le même temps d'annihiler les fondamentaux dubstep/électro/trip-hop glacial de ses précédentes productions, ici, s'il livre quand même une poignée de titres immédiatement bluffants, les trois autres quarts de l'album sont assez difficile d'accès et peuvent légitimement décevoir. Tout du moins lors des premières écoutes.
Une constellation de textures bruitistes, sorte d'extrapolation radicale de son Foley room expulsée de l'esprit tortueux d'un artiste/bidouilleur hors-norme, le nouvel album voit son auteur sauter quelques étapes en une seule fois et défier la logique jusqu'alors implacable de sa discographie. Le scénario semblait déjà écrit au moment de découvrir Isam, Amon Tobin semble s'être amusé de nos certitudes, du coup erronées, pour mieux les faire voler en éclat... et livrer par la même occasion ce disque que personne n'aurait pu imaginer avant de l'écouter. Ou presque. Une oeuvre à l'étrangeté organique, quelques fois limpide, d'autres fois plus énigmatique. Toujours avec quelques coups d'avance sur ses contemporains, le brésilien vient une fois encore marquer de son empreinte la musique électronique. Sauf que ça, on ne le comprendra vraiment que dans quelques années.
Amon Tobin / Chronique LP > The foley room
Il est de retour ! Et quel retour ! 5 ans que l'on attendait le successeur du très bon, comme à son habitude, Out from out where même si entre temps la très bonne BO du jeu Splinter Cell : Chaos theory et son live Solid steel à réussi à nous faire patienter encore un poil, on en demande toujours plus forcément quand c'est du Amon Tobin... Amon revient donc très fort avec The foley room, un nouveau moyen de production, un univers encore plus personnel et ambitieux, pour certainement son album le plus réussi. Avant de commencer il est nécessaire de présenter un peu la méthode de création de l'album. Déjà le titre The foley room chambre de bruitage en anglais. L'endroit où s'enregistrent les sons et bruitages des films. Avec cet album fini les samples de vinyls à gogo, ici Amon Tobin change radicalement sa façon de travailler. Chaque petits sons, bruits proviennent maintenant de son enregistrement personnel, il se ballade avec son micro à bande enregistrant tout et n'importe quoi : le son d'une grosse cylindrée comme dans "Esther's", l'orchestre du Kronos Quartet (Requiem for a dream) en guise d'intro avec le somptueux "Bloodstone", le bruit de voiture à friction, un lion bref tout ce qu'il passe par l'esprit ultra créatif d'Amon. Il construit alors avec le talent qu'on lui connaît, une mosaïque de sons qui un par un n'ont presque aucun intérêt, c'est là tout sont talent. Car malgré le mélange de sons qui entre n'avait presque aucun lien il tisse sa musique avec toujours son élégance si naturelle. Même si la méthode d'enregistrement change radicalement c'est toujours du pur Amon Tobin ! On retrouve un peu tous ses précédents albums dans The foley room. Oscillant entre le jazz et l'ambiance feutré d'un Supermodified en début et fin d'album et l'acide de Bricolage. Ce dernier opus est donc une sorte d'hyperbole temporelle de ce qu'Amon Tobin fait de meilleur. Le tout avec une nouvelle méthode ! C'est donc du très grand Amon, "Bloodstone", "Ever falling" sont des titres magnifiques, pour très certainement l'album le plus ambitieux du brésilien. A noter pour conclure que The foley room est accompagné d'un DVD qui retrace la création de l'album et des sessions d'enregistrements studio. A regarder donc pour se rendre compte du travail de titan effectué.
Amon Tobin / Chronique B.O. > Chaos theory
Pour concevoir Splinter Cell : Chaos theory, Ubisoft, la société qui se charge de la production de la franchise a eu les moyens de ses ambitions, puisqu'elle a eu à sa disposition un budget qui est le plus important jamais alloué à un jeu vidéo. Dès lors, les concepteurs ont pu faire ce qu'ils désiraient d'un point de vue artistique... et même se payer les services de quelqu'un comme Amon Tobin. A charge à celui-ci de composer un score à la hauteur de ce qui s'annonce déjà comme des hits de l'année en matière de jeu vidéo.
Verdict ? Impressionnant tout simplement. Drum'n bass légèrement déviante, la musique telle que la conçoit le brésilien s'accorde parfaitement avec l'univers des aventures de l'agent Sam Fischer (le héros du jeu). Basses lourdes et imposantes, rythmiques ultra-rapides, dès les premiers titres ("The lighthouse", "Ruthless"), Amon Tobin nous fait entrer dans le vif du sujet, ça ne ressemble pas forcément à ses autres prod, mais on reconnaît le style inimitable du brésilien. "Theme from battery", 3ème titre du CD est plus calme que ses prédécesseurs mais instaure une atmosphère étrange et oppressante. "Kokubo Sosho Stealth", et sa mélodie atonale, nous surprend par les incursions bruitistes qui viennent hanter le morceau.
Vient ensuite LE tube de cette bande originale: "El cargo", froid, clinique, mais diaboliquement efficace avec sa rythmique lancinante qui restera de longues minutes dans la tête de nombre d'auditeurs, même au terme de l'écoute du CD. Pour "Displaced", sixième titre du score, là où Amon Tobin est obligé de se soumettre aux contraintes du jeu d'action (courses-poursuites, tension nerveuse, suspense), il pose quelques break-beats certes classiques et un peu faciles mais toujours efficaces.
Par la suite, "Kosho Sosho battle" et "Hokkaido" renouent, avec les ambiances sombres et torturées, glaciales, speedées et souvent dissonantes qui préfigurent le déluge sonore de l'apocalyptique "The clean up", titre final du disque.
Plus qu'une simple B.O, Chaos theory, est un album à part entière pour Amon Tobin, un CD de commande, certes avec quelques longueurs, mais homogène et artistiquement abouti. Une vraie réussite du genre.