Amon Tobin : Chaos Theory Pour concevoir Splinter Cell : Chaos Theory, Ubisoft, la société qui se charge de la production de la franchise a eu les moyens de ses ambitions, puisqu'elle a eu à sa disposition un budget qui est le plus important jamais alloué à un jeu vidéo. Dès lors, les concepteurs ont pu faire ce qu'ils désiraient d'un point de vue artistique... et même se payer les services de quelqu'un comme Amon Tobin. A charge à celui-ci de composer un score à la hauteur de ce qui s'annonce déjà comme des hits de l'année en matière de jeu vidéo.
Verdict ? Impressionnant tout simplement. Drum'n bass légèrement déviante, la musique telle que la conçoit le brésilien s'accorde parfaitement avec l'univers des aventures de l'agent Sam Fischer (le héros du jeu). Basses lourdes et imposantes, rythmiques ultra-rapides, dès les premiers titres ("The lighthouse", "Ruthless"), Amon Tobin nous fait entrer dans le vif du sujet, ça ne ressemble pas forcément à ses autres prod, mais on reconnaît le style inimitable du brésilien. "Theme from battery", 3ème titre du CD est plus calme que ses prédécesseurs mais instaure une atmosphère étrange et oppressante. "Kokubo Sosho Stealth", et sa mélodie atonale, nous surprend par les incursions bruitistes qui viennent hanter le morceau.
Vient ensuite LE tube de cette bande originale: "El cargo", froid, clinique, mais diaboliquement efficace avec sa rythmique lancinante qui restera de longues minutes dans la tête de nombre d'auditeurs, même au terme de l'écoute du CD. Pour "Displaced", sixième titre du score, là où Amon Tobin est obligé de se soumettre aux contraintes du jeu d'action (courses-poursuites, tension nerveuse, suspense), il pose quelques break-beats certes classiques et un peu faciles mais toujours efficaces.
Par la suite, "Kosho Sosho battle" et "Hokkaido" renouent, avec les ambiances sombres et torturées, glaciales, speedées et souvent dissonantes qui préfigurent le déluge sonore de l'apocalyptique "The clean up", titre final du disque.
Plus qu'une simple B.O, Chaos Theory, est un album à part entière pour Amon Tobin, un CD de commande, certes avec quelques longueurs, mais homogène et artistiquement abouti. Une vraie réussite du genre.