Indus Indus > Alif Sound System

Biographie > Alif Space Station

Maintenant composé de 7 membres, Alif Sound System est né de la rencontre et de premières collaborations (vinylistiques) entre VDZ Break (machines) et MdB (chant) à partir de 1999. C'est en 2002 que Alif Sound System prend forme avec l'arrivée en renfort d'un DJ et d'un deuxième chanteur. Histoire d'élargir son domaine d'intervention, un guitariste et un bassiste sont intégrés au groupe. Ces rôles sont remplis respectivement par Faybe et Yann. Pour compléter la formation et offrir de nouveaux moyens d'expression, Otcho s'occupe des projections vidéos d'Alif Sound System lorsque le groupe est sur scène. Une scène que le groupe connais bien puisqu'il a participé à une multitude de festivals, a donné plusieurs dizaines de concerts (avec Lofofora, High Tone, Interlope, Ez3kiel, ...), et aussi en assurant (avec Unlogistic) la première partie de l'"Electro Punk Tour" des Burning Heads en 2003 puis en participant en 2004 à la tournée "BHASS Project" avec les même Burning Heads. Sous le nom d'Alif Sound System, sont sortis Salam le premier album du groupe en 2003, puis, l'année suivante Bugsystem, leur deuxième opus. C'est aussi en 2004 qu'est paru BHASS project, l'album de rencontre entre Alif et les Burning. En 2005, le groupe participe à un titre ("Rumeurs") du Coup de grisou de Redbong. ASS revient sur le devant de la scène alternative début 2007 via un remix (de la part de VDZ Break) de l'"Epidémie" des Tagada Jones sur 6.6.6 et principalement avec la sortie de leur troisième album Rimes antipersonnelles. Quelques dates sont déjà programmées pour le courant de l'année...

Alif Sound System / Chronique LP > Rimes antipersonnelles

Alif Sound System - Rimes antipersonnelles En déballant cet album et en accordant quelques instants à l'examen de sa ligne graphique, on se dit que Alif Sound System a "des choses à dire" et fourmille d'idées pour les propager. En effet, la mise en forme de son titre en jeu de mot acide (Rimes antipersonnelles) et l'illustration figurant sur le CD (un lance-flamme dont la torche est composée d'un micro) ainsi que celle placée dans le digipack (derrière le disque) indiquent la tonalité générale d'un album vindicatif. Le dépliant, lui, arbore le conglomérat d'instruments de musique (claviers, guitares, samplers, platines, ...) employés par le groupe pour diffuser ses messages. Et c'est la pochette qui parfait l'alchimie en combinant les deux aspects : une sorte de planète sur laquelle se répand sang et soldats (les choses à dénoncer) et où s'entremêlent les instruments utilisés par le groupe (les moyens utilisés).
Piochant du coté de musiques folkloriques et distillant des éléments orientaux ("Shalag"), insufflant aussi bien des grosses phases drum'n'bass que break-beat, ne tournant le dos ni à la jungle ni au hip-hop, Alif Sound System parvient à canaliser et assimiler toutes ces influences pour générer un univers qui est le sien. Aussi, ASS démontre une certaine aisance à s'aventurer sur un terrain fusion/métal avec "Specimen" et "Bla limit" et conquière un espace plus franchement dub sur le bien nommé "Oriental nervous dub".
Avide de nouveaux sons et de collisions osées, le groupe se nourrit de courants musicaux multiples pour disperser l'ensemble de ses diatribes, qu'elles évoquent le passé colonial ("Colonie"), des personnages contemporains de sinistre augure ("Denja"), les guerres (en Iraq ou ailleurs) ou les religions... D'ailleurs, le chant lui aussi est très diversifié, que ce soit de par la langue employée (arabe, français et occitan) ou par la forme avec laquelle il est servi. C'est principalement grâce à un rap qui fonce à tout allure que MdB et Chiko Dainja préfèrent s'exprimer, complété à certains moments par du beat-box mais le duo temporise aussi avec des passages raggas ("Bla limit") ou chantés ("Rimes antipersonnelles"). Après la foultitude de styles musicaux empruntés, les divers sujets abordés et les variations du chant, ASS témoigne à nouveau de son ouverture d'esprit, en invitant Ange B. des Fabulous Trobadors sur l'"Interlude angélique".
Pour essayer de classer Alif Sound System, on pourra tenter de les faire passer pour une hybridation de La Phaze et X Makeena avec Oneyed Jack et Interlope (on décèle même ce qui doit être un clin d'oeil à Assassin sur "Colonie") mais le groupe réussit talentueusement à imposer sa touche, très personnelle. Et même si un temps d'adaptation est nécessaire, histoire de s'accommoder de la cadence effrénée de ces Rimes antipersonnelles et de faire avec "Action 160" (soit trop long, soit trop répétitif), Alif Sound System signe un album puissant et rythmé, intelligent et revendicatif qui a le mérite de bouger des lignes et de confronter des idées variées pour en extraire le meilleur !