On connait tous l'amour que porte Al'Tarba pour le 7ème art, à travers son sampling, son imagerie, et ses divers hommages publiés dans les divers canaux médiatiques. Son dernier album en date (son sixième au compteur), intitulé La nuit se lève, en est un témoignage supplémentaire. Construit autour d'interludes représentant des bouts de scènes d'un film sur la vie nocturne d'un gars pas content du tout qui n'hésite pas à flinguer quand bon lui semble ou à négocier sa montre contre une pipe, cet album est hanté par un univers bien glauque et violent, une trajectoire souvent prise par le beatmaker. Sur des rythmiques electro-hip-hop autant martiales ("Now more fighting") que groovy ("Starships loopers") avec quelques considérations pour des ambiances plutôt pondérées (notamment sur la très élégante "She's endorphins" avec le duo de trip-hop Bonnie Li en featuring), Al'Tarba sème avec brio ses dangereuses et mystérieuses ambiances sonores crépusculaires élaborées d'échantillons (dont la référence hip-hop Cypress Hill) et de mélodies à la fois angoissantes et enchanteresses. Il n'a pas été facile pour cet artiste de se réinventer par le passé, c'est désormais à travers ce genre de concept qu'il semble reprendre du poil de la bête.
Publié dans le Mag #31