Certains migrent en juillettiste vers le sud pour se dorer la cacahuète comme un beignet des plages saturé de graisse, alors que d'autres vont se fracturer au plus géant et extrême festival de tout le grand sud : l'Xtreme Fest.
XTreme fest : BBA
L'année d'avant le festival avait profané les terres épiscopales d'Albi, pour sa troisième édition il revient comme lors de sa première dans l'enceinte du site de Cap Découverte, ancien bassin minier devenu base de loisir avec plage et lac, skate park, et encore plus encore... Pour ce jeune festival à l'ambiance zouké et à la convivialité sudiste, il dispose d'une salle de concert climatisée en plus d'une scène extérieure, l'ensemble étant à taille humaine pour une union oldschool entre les groupes et un public de furies et de furieux venus se récurer les cages à miel, et se tuméfier les genoux avec Death, HxC et Punk.
JOUR 1 - Wake the dead
Le festival est à trois quart d'heures de chez moi, elle est pas belle la life quand même hein ?
Ok vous êtes prêt ? Extra-balle d'entrée car c'est le trio Sticky Boys qui a fait le baptême du feu sur la scène extérieure de la EMP Stage. J'ai déjà vu ce groupe à plusieurs reprises, le seul changement pour moi réside dans le fait qu'il a dû jouer face au soleil. Les gars luisaient en deux minutes tellement ils suaient, mais ils ont labouré le pit avec ce bon vieux hard rock des familles qui fait remuer le corps, même quand celui-ci ne ventile plus assez. Le groupe a dégagé un show millimétré comme lors de son passage au Hellfest de cette année. C'est garanti en testostérone et autres riffs piqués à AC/DC, avec la vitalité et les riffs d'Airbourne. Oui c'est vrai si ce n'est pas original à cause du duplicata entendu avec les groupes précités, mais ça le fait direct. Car franchement cela fait un bien fou dans un festival où tu sais qu'il va te tonner du death et du punk HxC sans discontinue.
Envers de décor à la X Stage, la grande salle intérieure, avec le groupe Cobra.
Ce groupe a inventé le hard rock alternatif sous le courant subversif et corrosif du mensuel Hara Kiri (ancêtre de Charlie Hebdo). Dans le milieu underground du rock moderne, la hype a fait sortir le venin de Cobra par une éjaculation malicieuse de folie urbaine. De la sorte que l'esbroufe côtoie la provocation sans encombre. Originaires des Alpes Maritimes, lieu de villégiature people par excellence et de fonds de pension pour retraités confits, ces punks rappeurs apparaissent à contresens en tant que géniaux affabulateurs ou peut-être même en prétentieux connards opportunistes. Nul ne le sait, et il ne vaut mieux peut-être pas le savoir pour ne pas en briser la magie noire.
Pourtant, au firmament des joies providentielles que la navigation de plaisance apporte aux jeunes loup de la finance pendant le jeter de l'ancre dans une crique du sud-est, avec la tentation de forniquer avec des eurasiennes mineures, Cobra en prolonge la frustration par des lyrics outranciers, avec un heavy punk caustique comme bande-son. Car aussi saugrenu que cela puisse paraître, il y a des mélodies chez ce groupe, et il ne faut pas s'arrêter comme un con devant son incitation au chaos, à la crudité de la misère sociale sous l'égide d'une rhétorique réactionnaire.
Avec l'attitude hardcore d'un Stupeflip crew sous le fer heavy de Trust, le groupe a posé son happening de NTM sous coke, en tapant du pied avec les rangers des Béruriers Noirs. Ça fonctionnait parce que le groupe a joué le jeu à fond, avec son jeu de dupe, son jeu de pute, sans jamais usurper la société du spectacle.
Comme toujours, plus c'est gros, plus ça passe, et ce groupe est aussi énorme qu'un Congolais dans une Tonkinoise. Cobra a du venin, son set fut donc mortel, un très bon show !
XTreme fest : Cannibal Corpse
Les suivants m'ont retourné une fois encore, et ce pour la seconde fois d'affilée et en un mois d'intervalle. Birds In Row est capable avec son rock bruitiste d'une dramatisation de certains éléments profonds, provoquant la caresse d'un coup avec le choc de leur noisy abrasive/post-hardcore. Jouant à l'extérieur et plein sud/sun, le jeune trio s'est défoncé à rendre avec alternance une maturité musicale explosive, brûlante, ainsi qu'une part d'ombre mystérieuse à leur excellent set. Je vous conseille leur dernier album You, me and the violence tout aussi révélateur.
C'est donc avec la moiteur des corps baignant dans leur jus de sueur, que l'on est rentré dans la salle climatisée pour se tempérer, sauf que dans les arènes du défoulement nous y attendait Black Bomb A. Par conséquent le combo a électrocuté le public par des appels à l'émeute, oui carrément. Et ceci jusqu'au sacrifice de sa santé physique et mentale. Leur métalcore a fourni de quoi enhardir les hardcoreux jamais à bout de souffle, même après une prestation agressive, qu'à la fin de cette joyeuse lutte avec Black Bomb A, les jeunes trépignaient encore d'impatience de se refoutre des mornifles en bombant leur torse herculéen pour certains, et encore trop chétif pour résister à l'étau des autres. Mais qu'importe, dehors sur la EMP Stage, Strung Out a fait au punk mélodique ce que Strung Out exécute en haranguant la foule en répétition, et avec un chant faux s'il vous plaît. Le groupe a fait de son mieux pour réveiller la génération mercurochrome, mais leur punk à roulette n'a pas bousculé les souvenirs. Ce style étant jugé trop adolescent pour les métalleux très certainement.
Ce qui ne fut pas le cas pour les prêcheurs sanguinaires de Carniflex qui avaient posé leur hameçon respectif sur la X Stage, et surtout sur la première préoccupation des pêcheurs de l'extrême : la peur d'affronter un groupe de cet acabit. Car ce groupe de death moderne, à la technicité abrutissante, a vilipendé sa musique à un croc de boucher, avec l'apport de vociférations inhumaines, et un tourbillon de notes deathaliques terriblement efficaces sur des rythmiques froides. Les gars n'ont pas fait semblant pour abattre un set monolithique et exténuant.
Je ne sais pas si vous le savez mais la calvitie du quadragénaire se repère moins bien dans un pit dévolu aux groupes de HxC. Là-bas, la coupe militaire y est légion et n'est pas étrangère à la confrontation d'une danse belliqueuse. C'est devant un bataillon de cranes courts que Comeback Kid est revenu mettre sa surdose de HxC mélo, et a soumis même les chevelus à sa démence sonique. Avec la main sur le cœur et le poing levé, le groupe a rasséréné, offrant pour sa seconde venu à l'Xtreme fest un concert maousse costaud. Aussi puissant que la dimension de sa renommée en sculpte l'effervescence. Tu peux les voir 200 fois, c'est ce genre de combo à la Sick Of It All qui te met à la régulière une claque monumentale à chaque fois.
Les quadriceps et les dorsaux ayant bien travaillé, nous étions repus, baignant dans la béatitude d'après l'effort. Je me suis confortablement assis dans les hauteurs de la grande salle, et oui c'est magnifique il y a des fauteuils comme au cinoche.
Alors que de faux amplis tapissaient le fond de scène, présageant le fait que l'on allait avoir un volume sonore aussi importante que la tête dans un pot échappement d'un avion A380, la foule en frissonnait d'excitation, pendant que je ricanais bêtement à l'avance du set de Black Label Society.
L'entrée de scène fut aussi pathétique que l'ascension du Tourmalet par un cadre supérieur en trottinette. Le leader de la bande, le sieur Zakk Wylde s'est pointé avec la barbe de Dusty Hill (MDR si j'avais écris Frank Beard quand même nan ?). Bon dès le début sa guitare pointait mais à côté du cochonnet, là c'est con ! N'empêche pas que le salaud n'arrêtait pas de se masturber avec, c'était dégoûtant en plus qu'insupportable. Du si bécare en passant par les gammes ioniens, l'infatigable Wylde fut exténuant de supposer que son solo interminable était le nec plus ultra de la musique, surtout dans un festival de punk/HxC/métAl. Le problème de son hard rock-grungy-indus c'est qu'il a mis de côté le côté punk pour épouser les attitudes princières des divas consensuelles des stades. Contre toute attente Zakk ne nous a malheureusement pas sorti sa double guitare, on aurait au moins pu rire. Finalement Black Label Society a produit un set grand public pour divertir les fans des émissions Pimp My Ride et Turbo, c'était donc chiant pour les fans de 30 millions d'amis.
Le dernier set de la soirée fut interprété par les espagnols de Toundra. Je ne connaissais pas du tout ce groupe, donc en toute simplicité je me suis recueilli à leur joli climat délétère, à cette mélancolie douceâtre pour une musique instrumentale agitant les sens, afin d'extrapoler vers une explosion de quiétude post stoner. Au point d'y être complètement réceptif, comme attiré et bercé par la même délicatesse nacrée des Allemands de Colour Haze, des spasmes évanescents des Ecossais de Mogwaï, et des consonances progressistes de Tool. Très agréablement surpris au point d'en être ému, la magie a opéré sur un public en quasi transe, où la reconnaissance n'était plus fictive mais réelle. Le groupe en ressentait l'admiration en détendant sa beauté claire obscure, dans le spectre envoûtant de sa musique céleste. Plaisir d'offrir joie de recevoir, Toundra a su mettre en évidence des qualités d'interprétation dans ses compositions instrumentales de la plus belle des façons. Le festivalier s'est donc retiré vers son couchage avec les yeux couvert d'une poussière de nuit d'étoiles, et la caresse musicale de Toundra comme élixir de rêver en toute aise.
XTreme fest : the Exploited
JOUR 2 - Ex tenebris lux
Pour cette deuxième journée, il faisait toujours aussi chaud, et comme l'Xtreme fest a réduit l'espace entre la scène et le public cette année, il y a juste une barrière de sécurité d'à peine un mètre de large, je vous laisse imaginer le côté oldschool et l'interaction évidente qu'il peut y avoir comme résonance entre les groupes et le public. Du coup en une demi-heure à peine, les basques d'Adrenalized ont toré leur punk rock mélodique en plantant les banderilles de Strike Anywhere, No Fun At All, Less Than Jake, jusqu'à ce que d'un riff de muleta, et la mort dans l'âme, le groupe quitte l'arène en nage. Le groupe pourtant habitué de la canicule espagnole a joué face contre face devant un public atrophié par le soleil, et la chaleur était accablante, mais elle n'aura réduit en rien leur énergique set. Une partie du public profane a découvert les gestuelles mélodiques et la hardiesse produite par les ibères. Les connaisseurs plus sensibles à la beauté des passes techniques du combo, qu'au combat dans le pit, ont apprécié la valeureuse lutte du groupe, notamment par sa technique et sa rapidité d'exécution. Adrenalized en matador punk assénera tous ses coups avec passion, par de multiples estocades portées dans les règles de l'art de la rue et des rampes de sk8.
Ce qui va à l'inverse des dadaïstes de Psykup, qui ont fluidifié les cortex avec de quoi se badigeonner la tête pour les vingts prochaines années dans un asile. C'était aussi dément que génialement absurde, ce groupe n'ayant aucun comparatif tant il décloisonne de tout style, car ce groupe indéfinissable est possédé par et pour un style unique qu'il nomme ''d'autruche-core"??? (entre Alice In Chains et Faith No More versus Primus), et surtout qu'il intensifie en live de la plus exorbitante manière.
XTreme fest : Psykup
Sans compromission, on est retourné dans la bouffée de chaleur extérieur où D.R.I a fait ce que Dirty Rotten Imbeciles exécute en trois temps, trois mouvements avec son punk thrashy, et la même setlist que depuis trois plombes. C'était bien fun, les coudes ont valdingué, les pieds sont montés jusqu'au menton, les torgnolles ont sifflé, les filles ont éclaté les mâles du pit, et tout le monde a fini trempé comme des serpillières, avec une température corporelle de 42°Celsius.
D.R.I c'est la base du crossover en matière de sk8board pour moi. Tu ne peux pas prétendre te fracasser la clavicule sur du David Guetta, ni même du Slipknot. Il n'y a que D.R.I qui te fournira l'adrénaline adéquate pour te relever après, en affichant le sourire béa de circonstance une fois que tu seras plâtré au urgence.
Fin du set, la foule compacte se déplaçait comme une houle d'une scène à l'autre. L'individu n'était plus. Même celui qui pensait être au dessus des autres n'était rien. Comme ce jeune mâle bombant son torse par pure animalité, dont le visage émacié de rigueur par le duvet d'un bouc ne masquait pas le désarroi de suivre le troupeau comme une simple chèvre. Il retrouvera son audace devant le set efficace d'Iron Reagan. Le combo a permis à de nombreux moshers de se péter une rupture des vertèbres dans un pit saturé de secousses dansantes.
Pour rappel, le gentleman Gui De Champi avait le zizi tout dur quand il les a vus au Hellfest cette année. Pour ma part je mets un bémol a ce all star band (avec des membres de Municipal Waste et de Darkest Hour), parce que la resucée de leur tambouille musicale est plus que redondante. Donc ok les gars jouent très bien, ils sont dans le truc à donf, mais ils ne font rien avancer du tout. Il manque le petit truc en plus pour se démarquer. Là c'est calibré, filtré pour demeurer figé dans une esthétique, des codes dévolus en un style bien distinct. Niveau loyauté ils sont à 100%, et niveau intégrité je me pose encore la question, même si la finalité c'est que l'on en a rien à foutre, le tout c'est que Iron Reagan balance sa purée de riffs comme D.R.I l'effectue depuis ses débuts, et que cela ne va pas plus loin.
Bon sinon, j'ai à peine 7 Seconds pour vous dire que c'était de la dynamite. Groupe culte de hardcore des 80's le groupe a joué rang serré autour de son aura, de son culte, de son intégrité, de sa loyauté en un style musical, LE HXC, à une culture de l'esprit et une discipline du corps, et tout ceci pour le bonheur des connaisseurs de l'Xtreme fest.
Le combo a enchaîné les hits comme Rocky a sulfaté ses coups de poings sur Apollo Creed dans Rocky 2. Avec une maturité de plus de trente ans d'age, 7 Seconds a secoué les puces sans apparaître comme de vieux croûtons. D'autant plus que si tu veux mettre la jeunesse dans la poche, il te suffit de leur jouer la cover "If the kids are united" de Sham 69 et et le tour est joué pour fédérer un max. C'est ce qu'a accompli le groupe, et pour les vieux il leur a balancé le hit de Nena « 99 luftballons». 7 Seconds a joué vite, fort comme un bon vieux HxC qui te regonfle tes vies et ton énergie pour poursuivre l'aventure de la grande life, trop bon dude !
Après cette douche, oui ça commence à sentir salement la chaussette du vestiaire à force de bouger dans tous les sens, je me pose de façon à admirer le prochain carnage. Pour faire suite à l'abattoir du Hellfest, c'était un camp d'extermination que nous a conté les charcutiers de Floride de Cannibal Corpse. Leur set fut à la hauteur de leur charnier : aussi terrifiant que gigantesque. Je vous passe les détails techniques puisque la finalité c'est que Cannibal a dévoré tout cru. Si tu ne captes rien à cette débauche d'hémoglobine sonore, c'est que tu es transsexuel et apprécie plus la musique de Kanye West.
Il faut de tout pour faire un monde, celui de Cannibal Corpse est à base de tripes chaudes, de vésicules biliaires, et de tout un tas d'abats soniques salement jouissif pour obtenir une descende d'organes chez les filles, et un simple malaise vagal pour les durs à cuire. Forcément il y a de la perversion à apprécier un tel band, je ne vais pas vous le cacher.
Comme par un fait paradoxal, la suite de la programmation m'a fait froid dans le dos, avec la danse des canards de The Exploited, qui s'est déroulée comme convenu pour les punks à chien, puisqu'ils n'étaient pas là, étant toujours en train d'essayer de glaner un truc à boire autour de leur toilette sèche qui leur sert de moyen de locomotion. Du coup on s'est retrouvés comme des cons a tapoté du pied sur les titres ras de caniveau des Ecossais, parce que nous sommes des gens polis et bien éduqués. Toutefois, on doit à cette médiocrité musicale une rage que le punk de 77 s'en souvient comme de sa première vérole. Car sur l'empreinte de cette fougue anarchiste, allant à contre-sens de son époque pour en révolutionner à tout jamais la culture populaire, de nombreux groupes ont bâtis leur fondation dessus, comme les millionnaires de Metallica par exemple.
Voilà après cela je pensais avoir passer le pire, mais non, est arrivé Ensiferum, sorte de Boney M du métOl versus pagan épique. Le groupe a fait appel à l'époque de l'inquisition, où la torture ne se limitait pas à écouter l'album de Justin Bieber en boucle, puisque nous avons eu droit aux instruments de tortures médiévales (biniou, etc...) que le groupe a cru utile d'en imposer la tourmente. Mais comme d'habitude avec ce style festif, les suppliciés étaient heureux comme tout d'être mutilés de la sorte. Chemin faisant, un orage s'est abattu. Ah ! et bien pour une fois merci les divinités de me comprendre enfin, attends quoi c'est vrai faut pas déconner, Ensiferum, merdeeeeeeeeee. Par contre 7 Weeks n'a pas pu jouer dehors, et a été tout bonnement annulé, gâchant la fin de soirée.
XTreme fest : Burning Heads
Jour 3 : Skate to Hell
Dernier jour pour un dimanche de chaleur, et c'est sur la scène gratuite à l'extérieur du festival que le groupe Forus a déversé son punk mélodique à la vitesse du Millenium Falcon du contrebandier Han Solo et de son second Chewbacca. On s'est retrouvés propulsés avec Strike Anywhere, Face to Face et consorts dans la stratosphère de tapping, et d'une technicité à quadruple énergie. Un très bon set qui aurait largement mérité de se retrouver sur une scène plus appropriée vu les qualités du band.
Surtout qu'après c'est Get Dead sur la EMP Stage en extérieur qui s'est contenté d'un punk'n'roll convivial, avec tout le fun de la Californie tout de même. C'était sympathique mais pas aussi transcendant que Forus par exemple.
Suite à l'annulation de Rise Of The Northstar c'est le groupe Ta Gueule qui a obtenu une promotion canapé en passant sur la grande scène. Ta Gueule a fermé le clapet fécal à tout le monde à base d'un assourdissant punk heavy-röck bien grassouillet, d'une surdose d'humour caustique et une très bonne dose de foutre sonique, pendant tout leur show. Pointant un hommage appuyé à David Carradine avec leur titre « Strangulation masturbatoire » par ci, à la macrobiotique avec « Subutex » par là, où à la passion amoureuse avec « 666Phyllis », que je me dois de mettre une mention spéciale à cette déflagration fantaisiste et corrosive à s'en taper les couilles contre le sol, et ceci à plusieurs reprises même.
Non ce n'est pas vulgaire, par contre tout aussi répréhensible en terme de percussion, le combo No Turning Back a fait frotter les nuques avec son HxC bas du front pour une embrassade avec le bitume chez les voltigeurs du pit. Dans une région d'ovalie comme le Tarn il y a une expression typique pour traduire leur set : c'était viril, mais correct.
Bon je n'en garde pas un grand souvenir, même si le combo a fourni de quoi se remuer les articulations. En fait j'attendais avec impatience Toxic Holocaust. Là pour le coup le revival thrash a trouvé ses maîtres en la matière. Sur disque j'avais des érections, sur scène j'ai eu mon divin fluide qui a coulé. Surtout avec un set cousu de main de fer dans cette cote de maille heavy qui te montait au nez. Enfin du putain de bon thrash, épais, goulu, heavy mec. Pas de tape à l'œil, mais l'œil du tigre, de celui qui te bouffe. Après cela j'avais un mal de chien de la nuque au vertèbre, et celui qui m'a offert la vue de son dos patché au regard d'une relecture des emblèmes du thrash des 80's, n'avait pas l'air mieux que moi.
Puis c'était aux grands frères Burning Heads de nous offrir leur punk Clashien avec classe. Vu et revu en concert, et pourtant le jour où ce groupe ne sera plus on pleurera comme des cons, parce qu'il aura marqué à jamais. La preuve en est avec la sortie d'un tribute Fire walks with me en leur honneur, avec le gratin des punkers de l'hexagone pour en faire ressortir toute la splendeur.
Tout aussi emblématique d'une époque où le punk mélodique avait pignon sur rue, où la jeunesse découvrait enfin autre chose que Madonna et Motley Crüe, les Suédois de Satanic Surfer ont écrit des hits qui valaient le détour, au point de venir en contracter le grand frisson fiévreux plus de 20 piges plus loin. Le band a envoyé la sauce et les quadragénaires faisaient des bonds de petits lapins sur-excités, alors que les trentenaires se charcutaient la tronche avec la jeunesse rebelle.
Si musicalement Satanic Surfer a fait lustrer ses muscles comme jadis, pour l'émotion (hormis la grosse dose nostalgique) c'est le chant de Rodriguo qui a tout balayé. Il s'est concentré sur le chant désormais, il ne fait plus la batterie et le chant comme à l'époque. Du coup ce gars a un grain vocal et une précision pour le style, qu'il met tout le monde sur le cul. C'était vraiment émouvant de revoir ce groupe, de s'immerger dans cette mouvance musicale qui n'a pas fait salle comble au Xtreme fest par ailleurs, mais un super groupe pour un super set de hits. Il y a un gars qui s'est jeté de la fosse en réalisant un plongeon de compétition, et ça je le rajoute à la prestation du groupe, et ça mérite un 10 en note artistique !!
XTreme fest : Behemoth
Fallait redescendre en douceur après ce set, mais les very hardcoreux de Terror ont entériné leur statut de brute épaisse avec le groove pugnace de L.A. Les gamins du pit en ont fait les frais, cul par dessus tête tout le long d'un set vindicatif, et sans la présence charismatique du leader et maître chanteur Scott Vogel. On s'est retrouvés la tête dans la mêlée au ras du sol à chercher la moindre particule de filet d'air.
Juste après cela, nous tournions une page d'histoire, celle pendant laquelle Simon De Monford croisa sa haine cathartique des Albigeois en ordonnant l'inexpiable "Tuez-les tous, dieu reconnaîtra les siens". Des siècles plus tard face à la descendance cathare, c'est Behemoth qui a remis au goût du jour cette sentence, mais contre les ordres de civitas.
Pourtant l'épreuve de feu pyrotechnique de Behemoth est demeurée confinée dans son aura, en jouant dans une salle ne lui permettant pas d'user d'artifices probant. Cependant le groupe maîtrise tellement les flammes par la prestance tyrannique de sa musique, qu'il a juste fallu aiguisé son jeu scénique dans l'austérité d'un monastère de religieuse. Malgré un show rôdé jusqu'à la moindre virgule, Behemoth en puissant, a reproduit un set impérial de black death métal à faire vomir tous les fans de catéchisme. Alors que Ta Gueule nous proposait d'aller se faire enculer quelques heures auparavant, Behemoth nous disposait d'aller au diable ! Ce que nous fîmes dans le cœur de la sacristie X Stage.
Le groupe a abattu sa loi de talion et nous a soumis à son mépris pour la race des faibles grandeur nature, et maléfice compris.
Si l'Xtreme fest a renforcé sa gageure pour le métöL avec les auxiliaires de fin de vie que sont Behemoth, il n'en oublie pas pour autant de joindre sa part de folie punk contestataire de sale gosse, en programmant à la fin du week-end l'Opium Du Peuple pour tous ses ouailles.
Ce groupe est devenu le Bollywood du camping trois étoiles, avec sexe, gaudriole, punk, anarchisme libertaire à gogo ! Il a servi un répertoire digne de la tournée de Salut les copains avec l'état d'esprit de Gröland & Hara-Kiri tout à la fois. On s'est vraiment bien marré avec ce mélange de théâtre de boulevard et de pole dance punky tellement que c'était con ! Et l'Xtreme fest c'est terminé sur ce gag en fait !
En synthétisant le week-end, il s'est très bien déroulé, le festival prend encore ses marques, et s'améliore de ses erreurs. J'espère enfin qu'il va se stabiliser, et je suis persuadé qu'avec le temps il va se bonifier pour créer un festival unique et différent.
Denis Charmot: wix (151 hits)
Je tiens à remercier tous les bénévoles et le crew du Xtreme fest pour s'être damnés dans cette mission et offrir un week-end extrêmement cool & fun !
Sachez par ailleurs qu'en 2016 l'Xtreme fest s'annonce comme The festival of the beast !
Ciao ; ) & See you in hell !
Merci à Denis Charmot pour ses photos !