Fuel For Riot, live à Tamacore 2009 Fuel For Riot, live à Tamacore 2009 Invités par l'association Jerricane représentant les Seine et Marnais de Fuel For Riot, c'est avec un plaisir non dissimulé que nous nous rendons dans cette salle perdue au milieu d'une cité pour, enfin (je le précise car nous les avions ratés une fois auparavant), voir ce que donne sur scène ce quintet trash-hardcore ayant sorti un EP plus que respectable il y a tout juste un an. L'intérêt de ce show était de découvrir également les nouveaux morceaux qui feront l'objet d'un album courant 2010.

Arrivés à peine en avance sur place, la salle est fermée et des fans habillés aux couleurs de Dagoba et d'autres formations tel Slipknot, d'un âge relativement jeune, attendent impatiemment devant la porte. Autant dire qu'au Tamanoir, l'heure c'est l'heure. 20h30, ouverture des portes, nous nous rendons comme à l'accoutumé au bar boire quelques bières aux prix totalement abordables. 2,30 euros la 16 et la Heineken, 3 euros la Grim : c'est une évidence, nous ne sommes plus à Paris (à titre de comparaison, l'Heineken à la Loco est à 5 euros). La salle se remplit timidement, certains parents étaient présents pour accompagner leurs rejetons, un peu trop jeunes pour sortir seul. L'ambiance est détendue et plutôt conviviale. En tout cas, cela change de certaines ambiances parisiennes trop bobo voire "hype" à notre goût. Dagoba, live à Tamacore 2009 Dagoba, live à Tamacore 2009

Près d'une demi-heure après notre arrivée, Fuel For Riot arrive sur scène prêt à mettre le feu et n'hésite pas à haranguer la foule dès le départ pour qu'elle mette la guerre. Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd puisque quelques instants plus tard, les quelques personnes présentes tout devant commencent à bouger sérieusement (même si le must sera devant Dagoba). Le style pratiqué par le quintet est massif et énergique bien que la batterie ne soit pas amplifiée (en tout cas, je n'ai pas vu de micro), ce qui donne un rendu sonore plutôt "répétition" qu'autre chose. Véritablement dommageable pour un groupe qui méritait au moins une configuration live digne de ce nom. C'est avec une intégrité indéniable que Fuel For Riot enchaîne ses brûlots tantôt hardcore, tantôt trash-métal. Même si ce dernier style se fait plus présent, il semblerait donc que les Seine et Marnais se soient dirigés vers des compositions plus trash et métal pour ce nouvel album. Ces titres, parfois un tantinet trop longs, exécutés avec assurance et ardeur nous ont été servis avec un jeu de lumière plutôt faiblard et une machine à fumée, disons, légèrement mal réglée. N'oublions pas tout de même que Fuel For Riot est un représentant du Do It Yourself et le prouve avec classe en distribuant au public quelques exemplaires de leur premier maxi 3 titres autoproduit. Nous sortons plutôt satisfaits de cette prestation malgré les quelques détails cités plus haut et regrettons au final de ne pas les avoir vus dans une plus grande salle avec un son plus ample et un public plus nombreux. Pourquoi pas lors d'une première partie d'un grand groupe ou en festival open-air ? En tout cas, il est à parier que dans ces conditions là, nous apprécierons davantage le concert et que la haine sonore de Fuel For Riot en sortira plus grande.

La tête d'affiche de ce soir est Dagoba. En tournée depuis le début de l'année pour défendre Face the Colossus sorti l'année dernière, les marseillais closent ce festival. Dagoba, groupe suscitant la critique et le débat depuis pas mal d'années, mais étant néanmoins un des plus vaillants représentants du métal français, fait surface et délivre un set puissant et carré à base de mélange de death-métal, de métalcore et tout ce qui fait du bruit. La double-pédale est de mise et la différence avec le groupe précédent est énorme (nous avions déjà eu une mise en bouche avec un beau mitraillage lors du changement de plateau). A l'image de leurs albums, les marseillais ne laissent passer aucune fausse note et leur prestation est lisse au possible. Aucune prise de risque n'est à noter, le handbanging de Shawter est suivi par certains et la communication avec le public se fait par moment nonchalante. Comme souvent souligné dans pas mal de chroniques et diverses discussions sur le sujet, Dagoba maîtrise bien son sujet mais n'évolue pas ou peu. En live, c'est un peu pareil. A part être un fan absolu (et il y en avait dans cette salle peu remplie) et connaître les compositions, il est difficile de prendre son pied car les titres sont assez uniformes, ce qui engendre un certain ennui sur la longueur. Dommage pour nous. Nous partons avec un sentiment mitigé mais avons tout de même apprécié cette soirée et son ambiance bon enfant.