Quand le gros de l'affiche du Sonisphere (à savoir le Big 4 et Slipknot) est tombé au mois de décembre dernier, une sorte d'évidence s'est emparée de moi : à moins de deux heures de mon home sweet home, il est inconcevable de faire l'impasse sur un festival qui s'annonçait, sur le papier, monstrueux. Le métal n'est pas forcément ma tasse de thé, mais la joie de revoir Metallica et Slayer en même temps ne se présente pas tous les jours, surtout en Lorraine.
Bukowski @ Sonisphere 2011
C'est parti. Malgré une programmation pas totalement à mon goût, cette première édition du Sonisphere dans notre hexagone était immanquable. Et quand, au cours du printemps, des groupes comme Mastodon, Airbourne, Mass Hysteria ou Diamond Head se sont rajoutés à l'affiche, je n'ai pas regretté d'avoir réservé mon week-end. Quelques coups de fils passés, quelques mails échangés, et voilà une belle petite équipe qui s'apprête à arpenter le festival deux jours durant. Thibault "Padawan" Kicking Records est sur le coup, ainsi que mon fidèle compagnon Olive. Nous rejoindrons au cours du week-end d'autres amis pour que la fête soit complète. Et c'est donc vendredi en fin de matinée qu'Olive et moi quittons Bruyères City Rock'n'roll en direction d'Amnéville. Le temps de récupérer Thibault (ou plutôt le contraire !) que nous nous dirigeons en direction du site. Organisé comme je suis, je ne vous cache pas que je n'aime pas trop partir dans l'inconnu, et là, faut dire que je ne sais pas à quoi m'attendre.
Quelques photos ont filtré sur le net en ce qui concerne le site proprement dit, mais il est difficile de se faire une idée globale. Si bien qu'après quelques bouchons minimes, nous arrivons au niveau du parking. Bon, je vais rien vous cacher, c'est pas mon genre, ledit parking aurait pu faire office de décor pour le premier Mad Max. Genre terrain vague, avec des trous et de la caillasse partout, bref, un peu dur. Il est pas loin de 16 heures quand, après avoir garé le véhicule, nous nous mettons en quête du site à proprement parler. Encore une fois, je suis assez surpris du soit disant chemin mis à la disposition du public pour accéder au contrôle des tickets. Genre, un peu no man's land. On marche un petit quart d'heure quand nous déboulons à l'entrée pendant que Rise To Remain envoie la sauce sur la scène secondaire dénommée Saturn. "Le groupe du fils de Bruce Dickinson vous savez le chanteur d'Iron Maiden genre ça doit faciliter la tâche pour trouver des gros plans" sera le seul groupe que nous n'aurons pas l'occasion de voir et d'entendre simultanément durant le week-end, mais le single que m'a refilé Jehanne At(h)ome laisse présager de bonnes choses, si on aime le heavy metal, hein ? Mes compagnons de route passent le contrôle des billets pendant que je me vois dans l'obligation de faire le tour du site en longeant le camping bitumé pour rejoindre l'accès "presse". Sitôt mon accréditation récupérée (un bracelet mauve contre la présentation d'une carte d'identité et la vérification de ma trogne sans casquette), j'accède directement au "plateau" sur lequel sont plantées les deux scènes. Bigre, ça ricane pas, les deux structures énormes se font face, offrant ainsi l'avantage (et parfois l'inconvénient, mais on en reparlera) de profiter pleinement de chaque concert donné durant ces deux jours métalliques. Sitôt un concert terminé qu'un autre groupe s'apprête à envoyer sur la deuxième scène, et vice versa. Bien.
Je rejoins mes deux collègues pendant que Bukowski balance du lourd sur la grande scène au doux sobriquet d'Apollo. La (trop) courte prestation délivrée par les Franciliens est bien accueillie par un public déjà chaud comme la braise ! ça promet. Première constatation : le son de la grande scène est fort, très fort, et c'est de bonne augure. Bukowski est à l'aise sur la scène immense, et les quarante minutes allouées au groupe passent vite, très vite, trop vite ! Il est 16h35 (et oui, je suis précis car à deux exceptions près, les concerts ont commencé à l'heure, voire quelques minutes en avance) quand Symfonia prend possession de la scène Saturn. Pas de surprise au vu du look du quintet finlandais et de la résonance du nom du groupe, fallait pas s'attendre à du punk ou à du hardcore. Le groupe, constitué de "légendes" dans le milieu power metal (avec des membres d'Angra, Stratovarius, bref tous ces groupes que j'écoute tous les matins pendant mon petit dej', hein...), est bien sûr en place, mais bon, les claviers maléfiques et les vocalises crapuleuses, c'est vraiment pas pour moi. Je vous vois sourire derrière vos écrans, vous croyez que je me suis farci 40 minutes de power metal progressif pour vous restituer un compte rendu au poil ? Mais vous rêvez les gars ! Et comme je suis un gars organisé (je l'ai déjà dit, mais je préfère le répéter) et prévoyant, je me suis calé une petit shooting photo avec les Mass Hysteria, comme ça, ni vu ni connu j't'embrouille, j'ai une très bonne excuse pour m'éclipser dignement !
Mass Hysteria @ Sonisphere 2011
Les Mass Hysteria jouent le lendemain, mais ils profitent de la journée pour donner quelques interviews et succomber aux douces mélodies susurrées dans la sono du festival. On en profite pour échanger quelques mots, et après quelques clichés, je quitte le quintet parisien pour rejoindre les concerts. Autant l'espace VIP/Média est plaisant (sable, tentes, salons de jardin,.), autant le site des concerts est hardcore : pas un brin d'herbe, des cailloux partout, peu ou pas d'ombre, les conditions sont difficiles pour profiter pleinement et sereinement de la musique. Si bien qu'à la fin du week-end (et même de cette première journée !), j'ai les pieds en feu ! Et je vous raconte pas quand tu reste dix minutes assis ! L'année prochaine, ça sera chaussures de montagne et siège autopliant, c'est pas très rock'n'roll mais je m'en fous. Bon, je m'égare ! Après Symfonia, direction l'Appolo Stage pour Bring Me The Horizon. Hum hum, rien à voir avec Symfonia. Tant mieux me direz-vous ? Bah pas vraiment en fait. Le quintet tout droit venu de Sheffield joue une sorte de metalcore méchamment burné. Bon, pour moi, c'est juste un groupe de coiffeurs superbement tatoué des pieds à la tête envoyant un hardcore énervé mais pas vraiment inspiré. C'est peut être moi qui suit trop vieux, c'est encore bien possible. En tout cas, ça joue fort, à l'énergie, toujours borderline, mais encore une fois, j'accroche pas, mes camarades et moi-même en profitons pour aller boire une mousse ! Une fois une petite pente caillouteuse péniblement descendue, nous atterrissons à un niveau "inférieur" constitué de bars et de baraques de bouffe.et de cailloux (sorry, j'ai encore du mal à m'en remettre). On fait la queue pour acheter des tickets boissons qui finalement ne sont que des tickets nourriture, le liquide étant échangé contre du liquide (logique quand on y repense). On récupère de jolis verres en plastique estampillés Sonisphère et on s'aperçoit avec stupeur et damnation qu'il est possible, moyennant quelques euros, de s'offrir des pichets d'un litre et demi de bière ! Et je peux vous assurer qu'on en a croisé, des pichets. Le métalleux est peut être individualiste car les gars (et les filles) s'enquillaient ces grands récipients à eux seuls. Très drôle. Mais comme on est pas là pour rigoler (enfin si, mais merde, je dois honorer mon accréd' presse), on remonte au niveau supérieur pour assister à la prestation d'Evergrey.
Ils sortent d'où ceux là ? Autant je peux être incollable sur la scène punk bruyèroise (quasi inexistante, je vous l'avoue), autant j'ai quelques menues lacunes avec le métal progressif Suédois. Donc,
Car qui dit déflagration dit forcément Mastodon. Le quatuor américain dispose de cinquante minutes pour retourner le festival, et il en faudra moins de dix pour me combler. Le son massif du groupe d'Atlanta est bien rendu, et les qualités individuelles de chaque musicien servent le groupe pour une cohésion irréprochable. Je reste subjugué par la puissance délivré par les quatre américains, sans parler des uppercuts pris dans la gueule à chaque riff assené. La technicité est fulgurante, le dynamisme est de rigueur, et je reste de marbre devant la mise en place époustouflante des titres exécutés. Les changements de rythme sont apocalyptiques, et le guitariste et le bassiste se relaient pour cracher leur venin. En un mot : époustouflant !
Difficile d'enquiller derrière Mastodon. Et pourtant, ça n'effraie pas nos amis Landais de Gojira. Faut dire qu'il en faut plus pour les décontenancer, les frenchies ! En deux coups de cuillère à pot, le quatuor met un public, déjà acquis à sa cause, dans sa poche. Le death métal proposé par Gojira est aussi technique que surpuissant, et même si ce n'est vraiment pas ma tasse de thé, j'ai plaisir à voir le groupe qui n'a aucun complexe à avoir face à ses homologues américains. Le bassiste à le sourire aux lèvres et Joe introduit ses morceaux sans hurler (c'est rare pour le souligner avec ce genre musical, enfin, je crois, ou plutôt j'espère, car je vais encore passer pour un con). Il répète maintes fois que pour une reprise des concerts en France, son groupe est heureux d'être là, et ça se voit. Encore une fois, je ne suis pas un grand spécialiste du genre, mais il aisé de comprendre que le groupe percute et s'impose encore plus comme l'un des dignes représentants du style. Bravo !
La soirée se prolonge sur la scène Apollo avec les techniciens de Dream Theater. Spécialistes du métal progressif, le quintet est attendu par un large public. Fallait s'en douter, les solos à rallonge, c'est pas mon délire, et une fois passé quelques morceaux, j'ai l'impression d'avoir fait le tour de la question. Direction la scène Saturn pour assister à la prestation de Airbourne. J'ai beaucoup aimé Runnin' Wild, leur premier album, mêlant allègrement et sans tourner autour du pot leurs influences lorgnant du coté de Motörhead (parfois) et AC/DC (surtout !), et je suis assez curieux de voir reproduire leur rock 'n' roll burné sur scène. Le soleil se couche et il est 22h20 quand le quatuor australien déboule sur scène. Pas de chichi, ça démarre très fort. Comme on dit chez nous, ça bourre. Très peu de temps morts. Le rock 'n' roll est a son apogée, et au bout de quatre morceaux, le chanteur guitariste est en train d'escalader les structures de scène pour envoyer de grands solos à quelques dizaines de mètres de hauteur ! Frissons garanties. Le groupe pioche dans ses deux albums pour proposer une set list énergique et efficace. Avec Thibault, on a capté que les gars sont pas forcément arrivés à jeun, et le chanteur n'arrange rien en s'envoyant quelques grandes rasades de vin sur scène. Alors que le concert s'achève, Airbourne entame deux hits de son premier album, mais la voix de Joel O'Keeffe s'essouffle (ou plutôt s'enraille) et le gars s'emmêle les pinceaux et se plante d'accords sur "Running Wild" qui devient du coup inaudible. Je garderai un bon souvenir de ce concert même si le constat est frappant : n'est pas Bon Scott ou Angus Young qui veut.
Slipknot @ Sonisphere 2011
On se retourne pour se rapprocher de la grande scène où Slipknot est attendu. Et c'est le moins que l'on puisse dire : le nom de fans hurlant à la gloire du groupe de Des Moines est impressionnant, et je n'arrive toujours pas à comprendre comment un tel groupe peut susciter autant d'intérêt. Pour être honnête, je pense que sans leur délire de masques et toute la thématique qui va avec, je ne suis pas persuadé que ce groupe aurait eu le succès qu'il connait aujourd'hui. J'ai déjà vu le groupe au début des années 2000, le grand guignolesque du spectacle m'avait quelque peu amusé et quelques chansons étaient intéressantes. Mes amis Olivier et Thibault n'ont jamais vu le groupe en live, alors je fais l'effort de rester quelques morceaux, juste pour vérifier si le band a gardé son lighteux dégueulasse et sans créativité. Bon, de ce côté là, ça semble réglé. En bonne tête d'affiche, Slipknot a quelque peu décorisé la scène, l'intro est lourde et pesante (dans le bon sens du terme, si si !), les huit arrivent sur scène, et la fête foraine débute, et vas y que je jette les bidons, et vas y que j'abuse de mon masque, et vas y, vas y, vas y.et bien c'est bon, j'y vais, je rentre chez moi au bout de quatre morceaux. C'est pas mon délire leur truc, et en plus, voir des pré pubères s'extasier devant ce groupe qui n'en vaut pas tant, ça me chagrine encore plus. Direction la sortie donc.en plus d'abréger nos souffrances auditives, ce départ prématuré aura pour autre avantage de nous faire repartir plus vite du parking en carton (pardon, en caillasse !) et ainsi rejoindre notre hôtel pour un repos bien mérité.Le problème, c'est qu'il faut déjà retrouver le parking, le chemin quelque peu improvisé n'étant pas éclairé !!! Facile hein ? et je vous raconte pas quand, arrivé sur le parking, il faut retrouver notre véhicule.on a mis un bon quart d'heure à retrouver notre bolide, le parking entier étant éclairé par une unique source de lumière ! Difficile, mais bon, on a survécu !
Après une "bonne" nuit de sommeil, c'est le grand jour : mince alors, en plus d'une programmation alléchante (Mass Hysteria, Diamond Head), cette journée sera surtout celle du Big 4. Pour les quelques ignorants du fond, le Big 4, c'est le rassemblement des quatre groupes les plus importants du trash-metal des années 80, à savoir Metallica, Megadeth, Slayer et Anthrax. Sacré plateau, n'est ce pas ? Alors pas de temps à perdre, le temps de faire quelques courses et de restaurer que nous prenons la direction du site du Sonisphere sur les coups de 13 heures. L'affluence de la journée étant annoncée comme monstrueuse, je redoute les embouteillages pour accéder au parking. Finalement, ça passera comme une lettre à la poste. Faudra mieux, car vu la tronche des sexagénaires à la sécurité (oui, ce sont eux qui gèrent !!!) à l'entrée du parking, ils serviraient pas à grand chose à part faire de grands gestes à base de "y a une ligne droite, alors c'est tout droit - ah bah merci de l'info, c'est parfait, car on roule les yeux fermés, sans toi, ça aurait été compliqué !". Le temps de boire un coup et de discuter avec une sympathique famille venue de l'Ouest de la France (et qui ont réservé un hôtel à 80 bornes du site, à base de motivation ou de problème de lecture d'une carte routière à l'échelle !), Olive et moi sommes parés à braver caillasse, chaleur, métal et relous ! Yeah !!!
Je suis sur site aux alentours de 14 heures, le temps de faire le tour du bazar pour rejoindre l'accès pro. Le premier concert est dans moins d'une heure, et quel concert ! Mass Hysteria va en effet ouvrir cette belle journée de rock et de métal. Le temps de boire un petit godet avec Thibault et de rejoindre Olive que nous prenons direction de la scène Saturn pour assister au concert de nos cinq furieux. Pour tout vous dire, ça fait plusieurs années que je n'ai pas vu les Mass sur scène, et j'ai un peu abandonné la discographie depuis deux albums. C'est marrant car en discutant de ça avec Mouss la veille, ce dernier me disait que les gars comme moi qui suivait leurs affaires depuis le premier album et qui avait un peu lâché l'affaire ces dernières années "revenaient" vers le groupe. En tout cas, le fabuleux CD/DVD Live qui vient de sortir m'a complètement réconcilié avec ce groupe... avec lequel je n'étais pourtant pas fâché. Place au live. Alors que la boucle de "Contraddiction" tourne dans la sono, le groupe déboule sur scène avec une envie d'en découdre. L'horaire n'est pas vraiment évident, mais en l'espace de trois riffs et de quatre coups de baguette, voilà que les Mass Hysteria ont mis dans leur poche un public déjà chaud ! Ce n'est pas la première fois que je vois le groupe en concert, loin de là, mais je reste soufflé par la puissance délivré par les gars. La set-list pioche dans les premiers et derniers albums (il manque le milieu quoi !), et la machine est bien huilée. Le groupe dispose de trente minutes, ce qui est relativement court, et plutôt que d'optimiser son temps de passage en délivrant un morceau supplémentaire, le groupe organise un Circle Pit pendant "P4" et part jouer dans le public pour l'occasion ! Sacré bordel en perspective au milieu d'une foule compacte, spectacle garanti et ambiance assurée ! Le public est à donf', Mouss et ses guitaristes éprouvent quelques difficultés pour remonter sur scène et à l'occasion d'un "Furia" furieux, Mouss demande au public d'organiser un Braveheart ! Après un hommage aux valeureux Metallica, c'est déjà fini. Mass Hysteria a délivré un très bon concert, avec l'énergie qu'on lui connaît, avec une set list efficace, même si je reste persuadé que le groupe, sans perdre la captivité de son public, aurait pu utiliser d'une meilleure manière son crédit temps. Mais quel plaisir de revoir les gars en live !!
Loudblast @ Sonisphere 2011
Après ces trente minutes de furia, place aux légendaires Diamond Head. Ce groupe britannique des 70's/80's a en effet été une source d'inspiration de Metallica et Megadeth, mais n'a pas connu le succès rencontré par Iron Maiden et consorts. Personnellement, je n'ai jamais écouté ce groupe, alors je vais profiter de ce concert pour découvrir leur atmosphère et, si possible, passer un bon moment. C'est chose faite durant trente minutes où la formation anglaise délivrera un show vraiment sympa, avec des morceaux biens foutus dans une ambiance bon enfant. Les vocalises sont en place, les guitares sont consistantes, bref, un vrai régal pour les amateurs de heavy metal old school. Le public réagit évidemment sur le fameux "Am I Evil ?" propulsé sur le devant de la scène par le Big 4, et c'est avec le sentiment du devoir accompli que le groupe quitte la grande scène sous les acclamations du public. Encore une fois, un très bon moment du Sonisphere ! La scène Saturn accueille le dernier groupe français du week end avec Loudblast. La quatuor Lillois, véritable légende dans le circuit death, n'y va pas avec le dos de la cuillère en entamant un set rageur et destructeur. Un peu trop à mon goût d'ailleurs. Je me lasse assez vite de ce genre de musique extrême qui n'est vraiment pas ma tasse de thé (ou un demi de bière, festival métal oblige !). On décide donc de se poser pour recharger les batteries avant le reste de la journée. Le problème avec l'agencement du site, c'est que si l'on veut rester près de l'autre scène, on doit irrémédiablement supporter la prestation du groupe jouant dans le même temps sur la scène 'active'. Supporter est un terme un peu fort dans le cas d'espèce, car Loudblast, mené par un Stéphane Buriez impeccable, joue fort et juste, sans rien lâcher, mais c'est décidément trop pour moi. Seule petite erreur du show quand Stéphane annonce le dernier morceau : la majorité des spectateurs délaisse d'un bloc le quatuor français pour rejoindre la scène Apollo.il reste quand même quelques milliers de métalleux devant la scène secondaire, mais je suis sûr que sans annonce, le public serait resté devant Loudblast.
Le backdrop arrosant la scène Appolo est on ne peut plus explicite : le Big 4 peut démarrer avec Anthrax ! Le légendaire combo New-Yorkais, fleuron de la scène thrash des années 80, enverra un très bon set à l'énergie, pour le plaisir d'une foule de plus en plus compacte et attentive. Le chanteur originel Joey Belladonna est bien là, en chair et en os, au contraire du fantasque Scott Ian, resté au pays pour cause d'arrivage plus ou moins imminent d'un heureux évènement. Et c'est le non moins légendaire Andreas Kisser de Sepultura qui tiendra avec brio la deuxième "six cordes" en remplacement du chauve tatoué. Le show claque, le groupe envoyant dans la sono ses grands classiques. Le public est aux anges, le groupe est ravi d'être là, même si ce balourd de Joey Belladonna remerciera à maintes reprises le public de "Paris". A moins que le gars ne fasse de l'humour, c'est un peu fatiguant de cantonner la France à Paname. Ou alors, le gus tente d'esquiver, par son humour douteux, les railleries dues à sa coupe de cheveux, ce qui, pour un subterfuge, n'est pas vraiment idiot. Toujours est il que le concert est plaisant, les solis se succèdent, quand vient le temps pour le quintet d'entamer son hit ultime (qui est en fait une reprise), "Antisocial". Je vous raconte pas la réaction du public qui reprend à tue tête le refrain bien connu ! Le temps passe vite et après un clin d'oeil à son guitariste d'intérim (quelques mesures de "Refuse/Resist" sont entamées), et un dernier morceau accrocheur, Anthrax tire sa révérence devant les acclamations du large public présent, acclamations méritées !!!
Slayer @ Sonisphere 2011
En attendant une deuxième fournée du Big 4, Volbeat emboîte le pas sur la scène Saturn. Je n'ai pas vu grand chose de la prestation des petits protégés de Metallica, tout juste ai-je retenu que les Danois envoient un hard rock des familles, et que c'est durant ce show que j'ai entendu pour la première fois du week-end le son d'une guitares acoustique ! Je profite de ce concert pour aller le reposer les pattes à l'espace presse et recharger les batteries de mon téléphone (et accessoirement pour boire un verre), et je retourne voir mes amis pour nous positionner pour le show de Slayer. Le quatuor trash est également amputé d'un de ses guitaristes (en l'occurrence Jeff Hannemann). C'est Gary Holt, guitariste d'Exodus, qui le remplace. Le groupe monte sur scène, Dave Lombardo envoie deux coups de grosse caisse et le groupe attaque par "Discipline". Et là, c'est la baffe : le son est ENORME !!! Tom Araya, sourire aux lèvres, n'a pas perdu de sa superbe, tandis que Kerry King et ses chaines (en plastique ?) envoie du lourd sur ses guitares dégueulasses et que Dave Lombardo, entre les murs de Marshall, délivre une prestation époustouflante de puissance et de précision. La set list est monstrueuse, le groupe enchaînant des morceaux hyper rapides. Les hits sont de sortie ("War Ensemble", "Raining Blood",...) et le groupe termine son concert apocalyptique par un monstrueux "South of Heaven" et un ultra-puissant "Angel of Death". C'est la baffe intégrale pendant une heure de temps, la technicité des musiciens est véritablement impressionnante. Holt assure dans son rôle d'intérim, Araya est tout sourire de jouer devant un public quasi conquis d'avance, King fait peur et Lombardo est tellement détendu et en place qu'on a l'impression que jouer de la batterie pour Slayer est un véritable jeu d'enfant ! Une vraie déflagration sonore au Sonisphere, inévitablement dans mon top trois du week-end !!!
Il y a parfois des jours où un groupe doit maudire le programmateur du festival quand il se rend compte qu'il doit enquiller derrière Slayer. C'est certainement ce qu'a du penser Papa Roach, à tel point que le groupe est monté sur scène avec presque vingt minutes de retard ! Je ne sais pas à quoi était du ledit retard, mais dans la mécanique bien huilée du festival, c'est le premier horaire non respecté. Bon, je ne vais pas m'en plaindre, n'étant pas forcément fan de ce néo qui faisait mouche au début des années 2000. C'est donc avec une oreille attentive mais sans conviction que j'écoute le début du set de Papa Roach pendant que je partage un repas avec mon compagnon Olive. Repas qui fut plus facile à digérer que le métal des américains. Bon appétit bien sûr.
La soirée continue sur la grande scène avec l'arrivée de Megadeth. J'ai chroniqué il y a quelques temps de cela leur dernier best-of nommé Anthology - set the word faire, et sans connaître avec précision la discographie complète du quintet américain, je me faisais une joie de découvrir le Dave Mustaine Band en action. Encore une fois, une heure est allouée à Megadeth, non pas pour faire ses preuves (je pense qu'ils n'ont plus besoin de le faire), mais bien pour satisfaire un public chaud bouillant qui s'émoustille à l'idée d'entendre en live les meilleurs morceaux du groupe. Bien que le son soit moins fort que Slayer) (ou alors c'est une idée !), Megadeth délivrera un show de bonne qualité, avec des hits à la pelle et une technicité redoutable. Dave Mustaine a pris un sacré coup de vieux, mais n'a pas perdu de sa virtuosité, et les musiciens l'accompagnant lui rendent la pareille. Et même si j'ai l'impression, après une bonne demi heure, qu'on a fait le tour de la question, voir sur scène un monstre du métal reste assez plaisant. Evidemment, Megadeth exécutera son "A tout le monde" repris en choeur par des fans plus nombreux que je ne le pensais, et après "Symphony of destruction", le groupe laisse place nette pour le gros poisson de la soirée, j'ai nommé Metallica ! Il semblerait que Megadeth n'ait pas fait de vieux os en Lorraine, car une date était prévue le lendemain en Californie ! Extrême !!!
MetallicA @ Sonisphere 2011
On retrouve quelques amis pour assister au concert de Metallica tout en se laissant bercer par le métal symphonique dégueulasse de Tarja, ancienne chanteuse de Nightwish. Le site est noir de monde, on a du mal à se déplacer, ce qui nous fera une bonne excuse pour ne pas s'approcher de trop près de la deuxième scène. Pauvre Tarja, jouer sur la scène opposée juste avant l'arrivée des quatre de Cisco n'a pas dû être chose aisée. Non pas musicalement, parce que son style n'a rien à voir avec le métal de la bande à Hettfield, mais bon, envoyer devant un public qui, pour une majorité, n'en a rien à foutre, c'est tendu ! La fameuse Tarja est très jolie, sa voix est.lyrique (!), ce qui n'empêchera pas un vieil ami de ricaner quand je lui dit qu'on se croirait à un récital de l'Eurovision.méchanceté, quand tu nous tiens. On observe donc plus ou moins scrupuleusement le set de Tarja en cherchant à reposer nos jambes fatiguées. C'était à prévoir, la foule est ultra compacte près (et même loin !) de l'Apollo Stage pour attendre les valeureux Four Horsemen. On s'assoit le temps de recharger les batteries, on discute en passant le temps, et il est un peu plus de 23 heures quand Metallica débarque sur scène. Grosse caisse, caisse claire, et on recule de cinq mètres ! Le son est colossal, idéal pour un show de cette ampleur ! Les écrans géants à jardin et à cour de la scène sont minuscules à côté de l'écran central de la scène, véritable mastodonte permettant à n'importe qui de "voir" en plus d'entendre. Bonheur, quand tu nous tiens. "Hit the lights" ouvre la set list qui sera impeccable, et dès le départ, on sait que ça ne rigolera pas.
J'ai déjà vu Metallica il y a une bonne dizaine d'années et j'en avais gardé un excellent souvenir. Mais là, au bout de quelques morceaux, alors que le groupe enchaîne les classiques tels "Master of Puppets", "Seek and Destroy" ou "Ride the Lighting", mes souvenirs s'effacent pour profiter de l'instant présent. Comme vous le savez, je ne suis pas un inconditionnel de métal, mais là, c'est la PUTAIN de baffe. Le son est quasi exceptionnel, les lights sont majestueuses et bien que le bon Lars Ulrich semble vite fatiguer, la puissance et la justesse délivrée par le groupe sont carrément irréelles. Je me répète, mais, mince, Metallica est une machine de guerre : un rouleau compresseur. Ce seul concert justifie deux journées harassantes à supporter la chaleur sur un parterre de cailloux, des concerts à la limite du supportable, des groupes de mauvais goût, et tout ce qui s'en suit. Le groupe est tout sourire, complètement détendu et heureux d'être en Moselle (bon, disons plutôt heureux d'être sur scène). Le public ne s'y trompe pas et communie littéralement avec le quatuor de San Francisco. Alors, on trouvera toujours un truc à redire pour ne pas dire que le concert était parfait (j'en vois pas beaucoup à part cet intermède incompréhensible où l'espace de quelques secondes, Trujillo envoie un solo de basse complètement moisi et hors contexte, surtout connaissant le niveau du gazier). Je reste quand même nostalgique de la période avec Jason à la basse, estimant peut être à tord que le jeu de scène de Rob' est plus adapté à Infectious Grooves plutôt qu'à Metallica mais il faut le reconnaître, le gars fait le boulot, et il le fait bien. Le groupe déroule une set list agressive et bien pensée ("All Nightmare Long", Sad but True",.), mettant volontairement de côté les slows poussifs connues de toutes (et de tous). La baffe est intégrale, et sans exagérer, j'ai l'impression de vivre un moment d'anthologie. C'est pas tous les jours que j'assiste à un concert de cette trempe, et vous non plus d'ailleurs. Le public présent en masse, faut il le rappeler, reprend en choeur chaque refrain pour le plus grand plaisir d'un James Hettfield sourire aux lèvres. Le public est acquis à sa cause depuis le premier coup de médiator, mais ce n'est certainement pas le genre de la maison de se reposer sur ses lauriers, et les cartons s'enchainent inexorablement alors que les effets pyrotechniques entrent dans la danse. Un show à l'américaine, sans grain de sable dans la machine bien rodée. Mais une machine avec du coeur et de la sueur. On quittera le concert avant la fin pour être sûr de ne pas être bloqué à la sortie de ce maudit parking, mais pendant que nous rejoignons par un chemin escarpé notre véhicule, nous profitons encore et toujours du plus grand groupe de rock du monde (car oui, c'est décidé, Metallica est bien le plus grand groupe de rock du monde, mais après Motörhead quand même, faut pas déconner quand même, hein ?).
Que retenir du Sonisphere ? beaucoup de bonne choses, évidemment ! En plus du Big 4, le festival a offert une programmation diversifiée (métalliquement parlant bien sûr), les énormes concerts de Metallica et Slayer ont été précédés par d'excellents concerts de Airbourne, Mastodon, Diamond Head ou Mass Hysteria. Pour une première, l'affiche a vraiment tenu ses promesses. Mais le programmateur n'est pas né de la dernière pluie, ce qui accentue quelque peu les mauvais points du week-end (site peu propice à ce genre d'évènements, parking lamentable, communication aléatoire). Et encore, il y a des choses que mon statut d'accrédité presse n'a pas eu à "subir". Mais je reviendrai l'année prochaine, c'est promis ! Surtout s'il y a les Hellbats dans la prog' (private joke allright).
Festival métal oblige, coup de boule et bras de fer (en remplacement des bises et des salutations affectueuses) à mes compagnons de route (Olive Maiden, Padawan Kicking Records, Mimi Flying Donuts, Greg Joey Jeremiah, Aurore et Nico Diego), Christian Ravel, Mass Hysteria, Bukowski, le réseau wi-fi, les décapsuleurs des Airbourne, l'équipe presse du festival et Olivier Garnier de chez Replica Promotion en particulier. Maximum coup de boule et bras de fer à Cédric Mathias pour les toffs. \m/
Re: Sonisphère, MetallicA, Mass Hysteria / Sonisphere (France) 2011
Par contre, contrairement à ce qui a été lu ici (Roots Bloody Roots) ou là (Chaos A.D.) c'est bien un extrait de Refuse/Resist qui a été joué par Anthrax et Andreas Kisser :)
Re: Sonisphère, MetallicA, Mass Hysteria / Sonisphere (France) 2011
Re: Sonisphère, MetallicA, Mass Hysteria / Sonisphere (France) 2011
Terrier : Là-bas.
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Re: Sonisphère, MetallicA, Mass Hysteria / Sonisphere (France) 2011
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Charlotte Noailles
Re: Sonisphère, MetallicA, Mass Hysteria / Sonisphere (France) 2011
Par contre sais-ton pourquoi Jeff Hanneman était absent ? En tout cas j'ai adoré le remplacement de Gary Holt, et en effet le concert de Slayer était assez énorme...
Sinon une interrogation que je voudrais partager avec les trentenaires dont je fais partie : vous trouvez pas que plus on vieillit, plus ça devient dur physiquement les festivals ? Certes le sol était mauvais mais j'étais surpris de voir à quel point j'étais lessivé, le dos et les jambes en compote les deux soirs après les concerts !...
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Re: Sonisphère, MetallicA, Mass Hysteria / Sonisphere (France) 2011
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Qu'est-ce qu'on est serré au fond de ce webzine, chantent les fenecs, chantent les fenecs entre les chros et les infos.
Re: Sonisphère, MetallicA, Mass Hysteria / Sonisphere (France) 2011
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Re: Sonisphère, MetallicA, Mass Hysteria / Sonisphere (France) 2011
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Re: Sonisphère, MetallicA, Mass Hysteria / Sonisphere (France) 2011
Et pour avoir dépassé 30 ans, oui je me fais vieux également et les festivals sont de plus en plus durs!
Re: Sonisphère, MetallicA, Mass Hysteria / Sonisphere (France) 2011
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Re: Sonisphère, MetallicA, Mass Hysteria / Sonisphere (France) 2011
Le groupe se veut rassurant mais dans la réalité je crois que c'est pas gagné...