Subskin au tremplin Sequed'In Rock C'est comme "jury" et partenaire du Sequed'in Rock que j'assiste à ce tremplin, il nous faut juger les groupes sur une mini prestation de 20 minutes avec 4 critères : la qualité de l'interprétation, le jeu de scène, la relation avec le public et nos sentiments (coup de coeur !).
Joe et la Machine est le premier sur scène, le public est encore très maigre dans la salle (il est à peine 19h30) et Joe n'a que sa machine pour occuper l'espace, elle s'occupe du rythme tandis que Joe place souvent une rythmique en boucle sous sa guitare et son chant en français. Certainement plus à l'aise dans un espace plus restreint (et avec un public plus chaud), Joe et la Machine ont du mal à trouver du liant entre leurs titres... et ceux des autres puisqu'on trouve une reprise de Mano Solo mais aussi un petit emprunt à Kaolin. Joe est sympathique mais un peu trop seul pour s'imposer.
En moins de 10 minutes (c'est la règle !), le plateau est investi par TimeOut, le groupe touche un peu à tout et si ça amplifie le côté énergique et évite la lassitude, c'est aussi difficile à suivre, on peut apprécier tel titre un peu psychédélique et se demander quel est intérêt dans le morceau suivant de vouloir monter faire mumuse dans les aigus... Si pour ajouter au trouble un membre joue avec un masque de médecin de la peste, on ne sait pas trop quoi penser, la moyenne mais sans plus et donc pas assez pour jouer les premiers rôles...
Sur le papier, Subskin est un des deux favoris, ils sont Lillois, ont quelques fans et pourront compter sur une partie du public, à eux de ne pas passer au travers... Et comme les conditions sonores étant périlleuses, le volume du micro de Daphnée a été baissé pour éviter les larsens, résultat au début du set, on l'entend à peine... Ce sera corrigé progressivement mais ça n'aide pas pour se mettre en confiance. Très à l'aise sur scène, les musiciens eux se font entendre sans problème et, si, selon moi, ils abusent un peu des classiques gimmicks du rock/métal, mettent (enfin) de l'ambiance dans la salle Schumann qui s'est un peu garnie. A noter que le groupe aura la mauvaise idée de prendre la dernière Grimbergen dans le frigo (pourtant très garni lui), ce qui lui vaudra un malus de 3 points...
Suivent les autres favoris, eux aussi locaux : Loskit. Et là, c'est une belle claque scénique, le groupe rentre dans le tas, joue sur ses atouts (gros son, groove, dynamisme...) pour mettre le feu. C'est efficace, en tout cas, moi, je suis charmé, ils auront la meilleure note en coup de coeur ainsi qu'en relation avec le public. Ils jouent un concert comme un autre plus qu'un tremplin, c'est donc décomplexé qu'ils balancent leur métal dans une soirée jusque là plutôt rock. Il y a beaucoup d'énergie sur scène et devant un public plus réactif aux riffs tranchants, ça doit faire mal, ce soir, le temps n'est pas au pogo mais en d'autres lieux j'aurais pu me laisser embarquer dans une de ses dances diaboliques...
Après cette effervescence, Oxydium a calmé tout le monde, après quelques minutes de prestation, le jury échange des regards et des sourirs avec une question en tête "comment ont-ils pu passer la pré-selection ?". Clairement à des années lumières des autres groupes présents ce soir, Oxydium a fait le voyage pour rien, si c'est marrant 5 minutes, en ajouter 15 autres c'est pénible. C'est le seul moment de la soirée où être jury est difficile, on doit rester à l'écoute (un minimum et histoire de trouver le son de la voix de la chanteuse) et ne pas s'échapper au bar...
La soirée se termine avec 8 Uneven et malheureusement le groupe subira de nombreux problèmes de son dans les 10 premières minutes, soit la moitié du set, des larsens, un chant en dessous, de la batterie au-dessus, bref, c'était pas idéal pour se faire entendre... Quel dommage car le chanteur a une voix excellente, la guitare a un bon vieux son (venu des années 90 ?) et le combo est d'une incroyable facilité sur scène. S'ils ne communiquent pas avec le public (à peine deux-trois mots), le chanteur/guitariste fait des bonds, attaque le micro, virevolte un peu partout en assénant ses textes ou en nous les délivrant de façon très mélodieuse. 8 Uneven a une forte personnalité et installe son ambiance là où il joue, ce n'est pas donné à tout le monde. Une fois les problèmes de son réglés, on est tous emballés par leurs compos mais c'est déjà terminé. Ils n'auront pas tout perdu ce soir car bon nombre de personnes présentes devraient se souvenir de leur nom et aller les voir s'ils remontent dans le Nord...