pukkelpop 2001 staind pukkelpop 2001 staind C'est Dislocated Styles qui ouvre les hostilités sur la grande scène, c'est du jump métal dont on ne reparlera pas mais pour se mettre dans l'ambiance, c'est pas mal. De toute façon, si on est arrivé à l'ouverture (ou presque), c'est pour être certain de ne pas rater Staind qui joue à partir de 16h10. A l'heure dite, le groupe entre en scène et la voix d'Aaron déchire le ciel et l'assistance, médusée par tant de maîtrise vocale. Le groupe joue aussi bien les titres doux que sont "It's been a while" ou "Outside" (Aaron le jouant seul à l'électro-accoustique) que des titres ravageurs que sont "Mudshuvel", "Open your eyes" ou "Raw". Quelle voix ! Mais aussi quelle énergie, quelle détresse, quelle mélancolie, quelle envie... Un peu plus tard, on croise ce chanteur d'exception, perdu du côté VIP, après quelques mots, on comprend qu'il ne joue pas la comédie, impassible il semble ailleurs, seul le tour-manager déconneur et bon vivant nous ramène à la réalité.
Sous le chapiteau, c'est une autre ambiance, sous les conseils avisés d'Alex on voit les déjantés de And you will know us by the trail of dead s'échanger leurs instrus et jouer fort bien aux tarés du psyché rock. C'est très rafraichissant vu la canicule... Retour sur la grande scène pour le concert de Hed(pe), c'est assez triste et la morne plaine de Kiewit se lasse des "Make some noize for ..." au bout de la troisième fois que le chanteur demande de faire du bruit pour Papa Roach, il ne trouve aucun autre écho que des rires... Et oui, les flamands ne semblent pas savoir que "Pirotche" c'est aussi Papa Roach... Leur titre le plus calme est cependant excellent en live... Alien Ant Farm joue à l'autre bout du site, sur la seconde scène, je ne sais pas si c'est la chaleur ou le groupe mais il leur manquait le groove, le son, le rythme... un peu tout quoi.
Mieux valait aller se placer pour Fear Factory... Quel show !!! Il fait encore et toujours une chaleur accablante mais les forgerons de l'usine de la peur battent le fer (quand il est chaud...) et ça fait sacrément du bien ! Alors que les compos de Digimortal semblent un peu ternes sur l'album, en live c'est autre chose, après un "What will become ?" de folie pour commencer, le groupe alterne nouveautés et vieux tubes dont un "Edgecrusher" chanté avec le chanteur de Hed(pe) visiblement heureux de partager ce titre avec FF. Dino distribue les médiators, quoi c'est déjà fini ? L'heure est passée à une vitesse aussi folle que celle des riffs et de la grosse caisse...
Un petit tour pour voir la fin du concert de The Living End, assez agréable (de l'ombre !) et rebondissant... Une frite, une bière dégueu (de la Cristal, assez insipide et claire comme de l'eau) et Queens of the Stone Age sur la grande scène, tranquille ce début de soirée... "Cocococococococaiiiiiine" résonne dans toutes les têtes, le bassiste a trop chaud pour porter des fringues, c'est la fête...
Hummm, Mogwai ou My Vitriol ? Les deux groupes jouent en même temps... pas de bol... Mais au vu de la mauvaise prestation à Dour de My Vitriol, j'opte pour le concert de Mogwai dont JC et Li n'arrêtent pas de me parler. Et là, c'est une grosse révélation !!! Je trouvais les morceaux très lents sur album, peu prennants... Et c'est tout le contraire en live ! Des rythmes endiablés, des distos dans tous les sens, un jeu de lumière hallucinogène, des passages de quiétude absolue, un grand moment. Dommage que les 10 dernières minutes soient abandonnées à un larsen inaudible rendant la fin du show assez pénible, mais oublions cette arrière goût pour ne garder que le meilleur, c'est-à-dire tout le reste...
X-Zibit sur la grande scène montre combien le rap peut être très lassant et à côté Eels démontre que le rock peut être riche. Leur set est assez particulier, parsemé de titres de Eels méconnaissables, de reprises bizarres, de piano et de guitares, Eels a joué sans se préoccuper de son statut et de son passé. La grande classe. Rock'n'roll. Par contre, Papa Roach a déçu une fois de plus, si le son est meilleur qu'en salle (en tout cas qu'au Zenith de Paris), le "show" est aussi lamentable, Coby ne sait plus quoi faire pour détourner l'attention de ses lacunes au chant, seul le batteur tient le coup... ils sont fatiguès et lourds, ça se sent, ça se voit, pas de rappel pour eux qui sont pourtant "tête d'affiche".

pukkelpop2001 placebo pukkelpop2001 placebo La journée débute avec Starsailor, un groupe de brit pop plutôt reposant et bien inspiré dont me parle François (fan de Zegut) depuis quelque mois. C'est sympa mais cela reste très enfermé dans les clichés de la brit pop, l'alternance électrique/accoustique et la décontraction du groupe étant leurs points forts. Tous les flamands fans de punks sont sur la grande scène pour De Heideroosjes, j'avais vu le groupe il y a un peu plus d'un an à Dour, l'ambiance était sympa, c'était juste un groupe de sk8core de plus qui assurait le spectacle... Ici, ils sont en terrain conquis et ça jumpe dans tous les sens, le pit est brûlant, c'est hallucinant !
Sous le chapiteau (monsieur le marquee [private joke]), ce sont les Rocket from the Crypt et leur rock cuivré qui font swinger l'assistance, rock'n'roll babe, "I'm on a rope" et on passe à la suite.
La suite, c'est 3 Doors Down, je ne connaissais que le clip et le titre qui va avec, un titre plaisant mais un peu fort formaté radio... Encore une fois, c'est une excellente surprise, le groupe nous sort des gros riffs, de lourdes rythmiques, des solos, le chanteur a la hargne d'un Henry Rollins, ça dégage derrière les oreilles et ça ressemble beaucoup à la musique que je joue avec mes potes ! Bref, j'adore. Le public connaissait visiblement mieux que moi les titres, chantant les refrains et réclamant un rappel...
Un petit tour du côté du Dance Hall pour voir ce que donne The Avalanches, ils ne sont malheureusement pas à la hauteur de mes attentes, un zicos est blesé à la cheville et au lieu de leur set habituel, ils font joujou avec des platines, donc après 10 minutes de mix latino-cartoonesque, j'ai laché l'affaire, déçu de ne pas retrouver la pêche de leurs 2 tubes actuels...
Place à la "surprise", on avait espéré Rammstein, on croyait plus en les chances de Live et ce sont les américains, très heureux d'être là, qui montent sur scène. Depuis Throwing copper, Live s'est imposé sur la scène rock indé US comme un très grand, c'est pour ça qu'aujourd'hui, on a l'impression d'entendre que leurs tubes... Quelques titres du nouvel album sont joués, Ed se moque de Fred Durst parodiant "Rollin" durant un morceau et se démène aux quatre coins de la scène (charmant au passage une bonne partie du public féminin). Le concert est très bon, le guitariste d'appoint permet aux autres de se lâcher et ils en profitent. Ca se termine (snif) avec un "I alone" qui a oscillé entre douceur et ravage...
Nelly Furtado est paraît-il célèbre, elle est mignonne mais on ne reste pas plus de 2 minutes, Placebo va prendre place sur la grande scène et là encore, il faut jouer des coudes si on veut être bien placé (il n'y a pas d'écran géant...). Pour ne pas déroger à la règle, Placebo joue une sorte de best of live... Brian est tout en blanc, avec un T-Shirt "I love to make boys cry" et un pantalon serrant bien propre... Stefen est en futal noir (et oui, en pantalon !) et en haut blanc, comme son comparse batteur, seule le 4ème homme (de l'ombre) est en noir (et ne sera même pas cité par Brian lors de la présentation...) Non, on ne devient pas un zine de mode, c'est juste que si on se prétend journaliste rock et qu'on assiste à un concert de Placebo, il faut obligatoirement parler des fringues... Pour le concert, rien à dire, c'est beau, c'est Placebo, il y a moins de rage et de spontanéité qu'à leurs débuts mais ça reste grand. Brian s'exprime un peu en anglais mais l'heure tourne et il ne gaspille pas leur temps en longs discours, préférant livrer un maximum de titres. Merci.
Sisters of Mercy a bien changé, c'est désormais indigeste, comme il n'y a qu'une trentaine de minutes entre deux groupes sur la grande scène, on revient juste à temps pour le début du concert d'Orbital. Et devine quoi... Et oui, encore une super surprise !!! On passait juste pour voir ce que ce DJ Set allait donner et on est resté tout le long du show, pris dans les beats midtempo d'Orbital. Ce n'est pas aussi jumpant que les prestations live d'Underworld, le son de batterie est un peu trop synthétique mais les samples sont très travaillés. Le morceau le mieux accueuilli par nous, public, fut "Satan", les échantillons de riffs de Kirk Hammet n'y étant pas pour rien, ça bastonnait sévère dans la fosse... YEAH Rock'n'roll... Le titre "Tootled" me laissant grandement sur ma faim, en effet tout le morceau repose sur la ligne de basse qui introduit "Sober" de Tool (et MJK sait si j'apprécie Tool) mais le rythme ne s'accélère pas, restant très plannant, dômmage, j'étais prêt à bondir dans tous les sens... Enfin... Orbital a tellement bien assuré qu'ils sont les premiers à bénéficier d'un rappel !

pukkelpop2001 stone temple pilots Il est tôt, il fait encore plus chaud, il y a encore plus de monde mais on n'a pas été informé de l'annulation de Saliva, ce qui fait que j'ai raté les premires minutes du concert de Powderfinger pour rien... Les 3 groupes (Spineshank, Boy Hits Car et donc Saliva) qui devaient lancer cette dernière journée ont donc successivement annulé, y-a-t-il une malédiction dans l'air ? (surtout pour Spineshank qui annule ses concerts européens très régulièrement...)
Ce sont donc des aussies qui ouvrent le bal du samedi, la chaleur rend incroyablement difficile tout jump ou tout applaudissement prolongé mais Powderfinger en méritent alors on fait un petit effort... Un tout petit, l'ambiance est vraiment cool. Dernier jour mais première visite au ChateauXCrapule où Hypnoskull livre un set techno assez lourd, assez drum'n'bass, mais ça bastonne pas mal quand même, ce chapiteau est installé comme pour un cirque avec la scène d'un côté et tout autour des gradins, c'est sympa... mais peu aéré, on suffoque ! Sur le chemin (aller et retour), je me suis tapé du Spooks, un mix de rap et de R and B encore plus dur à supporter vu la température...
Zebrahead nous ramène à la réalité rock'n'roll de ce festival, les punkrockers à tête de zèbre ont littéralement incendié le "marquee", vu la chaleur, ce départ de feu était prévisible ... ! Dieu seul sait si cette masse de mosheurs jumpeurs pogoteurs slammeurs a survécu aux concerts suivants car le public comme le groupe n'a pas lésiné sur la dépense d'énergie ! C'est ultra carré, super percuttant, très festif, idéal pour un festival ! Et la reprise de "I wanna be your lover" (?) de Britney Spears à la sauce Zebrahead vaut le détour...
Il est 17h30, le prochain gros truc, ce sont les Stone Temple Pilots, c'est dans 45 minutes, que faire ? Aller voir 311 à l'autre bout du festival ? Pure folie (surtout quand on a entendu leur nouvel album insipide), mieux vaut squatter le PC et se préparer psychologiquement à voir en vrai un groupe légendaire...
Qui au début des années 90 aurait parié que les Stone Temple Pilots passeraient le siècle ? Et pourtant aujourd'hui, de ces gloires du grunge 'from Seattle', ne survivent que les STP et Pearl Jam... Scott Weiland a parcouru les tréfonds de la dépendance aux drogues dures mais sur scène, il semble en pleine possession de ses moyens, il est rougi par le soleil, fringué à la village people, le bassiste sort tout droit de Las Vegas Parano mais je ne rêve pas, je suis bien face aux Stone Temple Pilots ! Yeah !!! Très difficile d'être un minimum objectif avec ce groupe, ils sont simplement géniaux... Ils ont à peu prés tout jouer sauf ... "Creep", leur morceau qui est certainement le plus connu (et accéssoirement l'une des plus belles balades des années 90), faute de "Creep", le show a été très rock'n'roll avec quelques extraits du nouvel album dont un "Hollywood bitch" qui a ravi un public visiblement conquis d'avance (comme moi) ...
Pas évident d'enchaîner ensuite sur le concert des Sparklehorse qui sont aussi mous à la guitare qu'au xylophone, qu'au violon ou aux claviers... Et comme il fait toujours aussi chaud (on le saura !), on sort du chapiteau pour aller voir The Vandals plutôt que Heather Nova. Et là encore (!!!), c'est une énorme prestation à laquelle on assiste ! Sur la "skate stage" du Pukkelpop (c'est en fait la 2ème scène rebaptisée pour la journée), le groupe de punk rock a fait le show laissant bouche bée pas mal de spectateurs, le guitariste devient chanteur pour un "I have a date" final d'anthologie, il traverse le public, escalade les structures, laisse libre cours à son imagination punk pour toutes les pitreries (avec la participation exceptionnelle de ses fesses...), le groupe le suit dans ses délires et joue à la baguette, s'arrêtant et reprennant selon les "stop" et les "something". Encore plus de folie après la punkisation de standards et leurs morceaux joués avec une incroyable énergie... Un concert qui restera dans les mémoires...
Pas comme celui de Muse, je ne supporte pas la voix de Bellamy et pourtant même en étant 'front row', je me suis fait chier pendant ce concert, de tous leurs hits, seul "Sunburn", entièrement joué au piano semble avoir une âme. Le reste, c'est du déjà-entendu ailleurs et ça m'agace. Les fans présents en nombre préfèrant même faire joujou avec les baballes durant le dernier titre plutôt que de l'écouter. Déplorable. De l'autre côté de la grande plaine, les Fireside ont apporté leur pop rafraichissante, moins démonstratifs que "ceux d'en face", ils n'en font pas moins du bon pop rock qui ne se prend pas la tête et surtout ne prend pas la mienne, une respiration qui s'imposait.
Alors que les plus dépressifs assistent au concert de Tricky, je récupère un peu en attendant The Prodigy qui ont la lourde tâche de remonter dans mon estime après leur calamiteuse prestation aux Eurockéenes il y a quelques années... Les places devant la scène sont chaudes, la circulation est d'autant plus difficile que les 2 grandes scènes sont coupées en leur milieu par un corridor pour la télé et les VIP, bref, on est compressé vers l'avant et vers le côté, super. Bref, je suis calé et je vais assister à un des meilleurs concerts du festival ! Oubliée la déception des Eurocks, les Prodigy armés d'un guitariste, d'un vrai batteur, de deux chanteurs actifs et d'un créateur génial régalent tout le monde. On a même le droit à un nouveau titre (quelque chose comme "Reaction"), assez calme et plannant, et éloigné d'un "Firestarter"... Les hits sont bien évidemment joués face à une foule (plus de 40.000 personnes !) chauffée à blanc par 3 jours de soleil radieux et par les 2 chanteurs qui descendent dans les travées VIP pour exciter tout le monde. Et chacun sera d'accord pour dire que le "Smack my bitch up" de ce soir-là est un des plus grands morceaux de rock'n'roll des années 90. Sevré depuis quelques années, Prodigy avait faim de scène et une réelle envie de se faire plaisir tout autant que de faire plaisir. Le plaisir était donc bien partagé.
Bravo.