poulpaphone 2008 : kruger poulpaphone 2008 : kruger Le Poulpaphone 2008 a débuté avec un vendredi plutôt hip hop / machines, j'ai fait l'impasse. Le dimanche soir mettait à l'honneur la chanson rock (Mon Côté Punk, Yoanna), le reggae (Mister Sweety) et le dub (High Tone), bossant le lundi matin, j'ai également fait l'impasse... Mais il était hors de question de rater la soirée du samedi !
Le temps de récupérer un pass photo inexistant et qui aurait été finalement peu utile vue la délicatesse des vigiles et la difficulté de savoir que le groupe va bientôt terminer son concert (on ne pouvait prendre en photos que les 15 dernières minutes...) et j'ai raté la prestation des locaux de Deviant Surgeons, de loin ça semblait gras...
Le premier concert est donc celui de Chapelier Fou, un petit gars de l'Est qui fait tout tout seul (clavier, guitare, violon, ...) et qui passe en boucles ses courtes créations qui forment des morceaux très intéressants quand elles se chevauchent, s'entrelacent et se renforcent les unes les autres. On part avec quelques notes travaillées et on arrive dans un serpent mélodique agrémenté d'un rythme assez dansant, le travail du Chapelier Fou est assez impressionnant, les salves d'applaudissements qui lui sont destinées sont méritées mais nous n'aurons pas de rappel, dommage... Cette année, le Poulpaphone a élu domicile à un pont du centre ville de Boulogne/Mer et en milieu urbain, les organisateurs doivent suivre un emploi du temps très précis, pas question donc de déborder pour notre plaisir...
Dans l'autre chapiteau, Kruger vient de lancer son set et ça déboîte déjà sévèrement, les deux guitaristes assurent le show sur le devant de la scène tandis que la bassiste reste "sagement" près de la batterie, Reno est quant à lui difficile à suivre, il va rapidement au coeur du pit pour faire quelques bises aux plus acharnés, escalade une baffle et se retire même sur le côté de la scène où il s'assoit en tailleur le temps d'un passage instrumental. Lourd, oppressant et incisif, les titres de Kruger, si excellents sur disques, sont encore plus percutants sur scène, les moments de répits se comptent en secondes et à nouveau et bien que rincé, le public hurlera pour un rappel qu'il n'aura pas.
De l'autre côté, on peut se reposer les oreilles avec Narrow Terence et un folk rock plus ou moins rythmé mais qui sait aussi se poser, comme toute la soirée, le son est très bon et on profite de leurs délicats accords avant de remonter au front métallique...
Car ça déglingue pas mal à deux pas de là, à la bourre, Ultra Vomit balance (des conneries) et revient quelques secondes plus tard performer. Après une entrée en scène héroïque, le quatuor lâche ses gros riffs et sa grosse déconne pour allumer moults sourires dans l'assistance... Il faut dire qu'on s'attend rarement à chatonner "Tirelipinpon sur le chihuaha" à un concert velu... Ultra Vomit fait des délires et des reprises dissonantes son fond de commerce et leur bonhommie couplée à leurs qualités techniques fait le reste : c'est la fête.
Le problème des excellents groupes, c'est de "trop" les voir... En quelques mois, c'est ma troisième expérience live d'Ez3kiel et alors que tous mes amis étaient éblouis après ce concert, je passais encore pour un critique blasé en donnant mon sentiment, c'était bien mais pas aussi bien que les fois précédentes... Dur à croire quand on a vu que ce concert mais pourtant c'était le cas, si les musiciens sont irréprochables, sur cette date, la partie vidéo a eu du mal à se mettre en route, les trois premiers titres étant joués sans accompagnement visuel, ça a permis à l'ingé lumières de briller mais n'avoir que les titres des morceaux sur l'écran géant et ne pas être plongé au coeur de l'imagerie de Battlefield (ne serait-ce qu'avec la pochette), ça fait un peu étrange... Et comme dans un set assez court, ce sont essentiellement les titres du dernier album qui sont joués et que ceux-ci ne bénéficient pas tous d'un travail aussi remarquable que sur "Break or die" ou "The wedding", ça fait un (tout) petit vide... Ceci dit avec des titres de la qualité de "Versus", si le groupe ne nous avait pas habitué à nous gaver d'images sublimes, je serais une fois de plus à genoux... Pour le reste, c'est du grand Ez3kiel avec tout ce qu'ils nous font d'habitude et en bonus une version de "Spit on the ashes" avec les trois voix de Narrow Terence pour servir les textes, sans conteste l'un des moments forts du set (avec "Break or die" bien sûr !). Ceux qui n'ont pas encore vécu l'expérience Ez3kiel ont intérêt à se bouger car même dans le noir absolu, ça reste une expérience hors du commun.