Avertissement : ce live-report n'est pas un live-report classique, dans le sens où je ne suis pas une professionnelle, que j'ai assisté à cette édition en famille, ce qui laisse moins de liberté et demande d'être un minimum emphatique avec les plus jeunes qui nous accompagnaient. Je n'ai donc pas assister à tous les concerts, loin de là. C'est le récit d'une expérience familiale. Le fait d'être sur un festival à taille humaine nous a également permis de revoir des amis et des connaissances que nous n'avions pas rencontré depuis un moment, et nous avons pris le temps d'échanger avec eux. Un festival de quatre jours, c'est un marathon de concerts. C'est également du bruit, de la promiscuité, de la chaleur, de la pluie, du froid, peu de sommeil, de la fatigue, des ampoules et autres menus bobos. C'est toute une organisation : la tente, les matelas, les duvets etc... Tout transporter sur plusieurs centaines de mètres, monter, démonter, recharger. Bref, un festival, c'est avant tout de l'énergie !

Motocultor Fest 2023 : Ugly Kid Joe Motocultor Fest 2023 : Ugly Kid Joe Jeudi matin arrive et nous prenons la route pour trois heures de trajet tous les quatre. Nolive remet la playlist qu'il a réalisée avec les groupes du Motoc pendant que les deux ados terminent leur nuit. Il reste une heure de trajet et nous nous arrêtons pour faire une pause. J'adore ces moments pré-festival où tu croises des personnes qui, manifestement, au vu de leur tenue, se rendent au même endroit pour vivre ensemble leur passion du metal. Ce sont les premiers échanges : les attendus des uns et des autres sur le festival que ce soit en terme de programmation ou d'organisation. Effectivement, le Motocultor, à ce niveau, n'a pas bonne réputation mais chacun relativise. Tout cela, sous le regard médusé des vacanciers lambda qui nous dévisagent et accélèrent le pas en passant près de nous. Moments qui me font toujours sourire. La population de Carhaix va découvrir ce que c'est d'héberger un festival de metal. Je n'ai aucun doute que les habitants seront moins impactés que lors des Vieilles Charrues qui drainent plus de 70 000 festivaliers/jour alors que le Motoc en accueille 15 000. Et puis, les Clissonnais, habitués au Hellfest, plébiscitent cette population de festivaliers haute en couleur mais le plus souvent bon enfant et respectueuse. Les articles post festival parus à ce sujet confirment que les habitants de Carhaix ont apprécié notre venue.

Premier jour au Motocultor.

Nous arrivons au festival après avoir réalisé un demi-tour, il manque quelques indications claires sur l'emplacement du parking festivalier. Nous sommes très bien accueillis par les bénévoles du parking et nous arrivons au bon moment car nous nous garons près de l'entrée.
Nous entrons sur le site et commençons par aller récupérer nos accréditations et acheter les places des plus jeunes. Un petit cafouillage informatique mais rien de bien grave. Nous récupérons nos pass et les bénévoles upgradent spontanément les enfants en VIP afin qu'ils puissent nous accompagner partout. Je les remercie sincèrement car cela va permettre de simplifier notre organisation.
Retour à la voiture pour le premier déchargement et rejoindre la longue file de métalleux qui patientent déjà. La fouille minutieuse des affaires de chacun alors que nous sommes tous lourdement chargés ralentit notre entrée sur le camping. On entre enfin dans le village de tentes. On repère très vite le Macumba et les foodtrucks à l'entrée. Même si nous sommes arrivés relativement tôt, nous nous apercevons très vite que certains sont arrivés la veille. Le camping est presque complet et nous nous retrouvons à camper au fond. Au moins, nous serons au calme. J'abandonne ma petite famille qui se débat avec la tente pour réaliser ma première interview, ce sera Worst Doubt à 14h.
Il y a déjà beaucoup de monde dans la file d'attente et j'apprécie la file VIP, même si la fouille intense de mon sac m'interpelle. Je pénètre à l'intérieur du site et je repère très vite les scènes et les chapiteaux. Tout est à taille humaine et je suis ravie de savoir que je ne ferai pas des kilomètres entre chaque concert. De grands arbres apportent une ombre bienvenue. Mais impossible, même sur le plan affiché, de trouver l'entrée de l'espace VIP/Média. Je demande à plusieurs bénévoles qui, bien que, très désireux de me rendre service, l'ignorent. J'erre un peu sur le site et je rencontre enfin une personne capable de me renseigner. Effectivement, aucune indication devant cette barrière entrouverte par un vigile ne signale qu'il s'agit de l'entrée média. Je parcours quelques mètres sous la fraîcheur relative des arbres, il fait très chaud ce premier jour, avant de déboucher sur l'espace en lui-même : un grand chapiteau abrite le bar et ses vieux canapés confortables, des chaises longues, des tables, des chaises et des parasols disséminés dans l'herbe, un abri couvert avec parquet pour pouvoir travailler. Des toilettes, un foodtruck, un café de qualité, tout est parfait. C'est convivial, chaleureux et suffisamment grand sans être immense.
Je réalise mon interview et me dépêche de retourner au camping. Je refais la queue interminable une nouvelle fois. Nous ressortons tous ensemble pour le dernier tour, nous refaisons la queue. Maintenant, tout est installé, direction le Motocultor !

Motocultor Fest 2023 : Zeal & Ardor Motocultor Fest 2023 : Zeal & Ardor La file pour l'entrée au camping s'est encore allongée et celle pour rentrer dans le festival commence à atteindre des proportions imposantes. La file VIP nous permet de pallier cet inconvénient. Une nouvelle fois, une fouille très minutieuse de mon sac. Je mets de côté mon agacement mais commence à percevoir les raisons de l'attente. Certains attendront plus de deux heures les deux premiers jours pour accéder au site.

Le temps d'installation et la gestion des deux ados me font perdre pas mal de temps. Je loupe quelques concerts. Je fais découvrir Worst Doubt aux enfants, groupe de hardcore inspiré des années 90 qui nous plongent tout de suite dans l'ambiance ! C'est violent et ça se percute dur dans le pit dans la joie et la bonne humeur. Je me sens tout de suite mieux : oubliés l'attente, la fatigue, la chaleur, je profite à fond avec les ados !
On se dirige maintenant vers Ugly Kid Joe, groupe que l'on ne présente plus et que je souhaitais leur faire découvrir parce qu'il est accessible. On passe un très bon moment comme l'ensemble du public. Pour l'instant, la qualité du son est nickel et je suis rassurée, je sens que cette édition va être top. On fait une pause avant Zeal and Ardor pour se restaurer. Les ados sont très enthousiastes au vu du nombre de foodtrucks sur le site et de la variété proposée. Le Motocultor a enfin compris que la restauration est un métier et qu'il vaut mieux laisser faire les professionnels. Les prix sont relativement élevés mais pas plus que dans un autre festival.

Le concert de Zeal and Ardor commence. Une mise en scène épurée, sombre qui contraste avec la chaleur de la voix grave du chanteur et de ses choristes. Une musique, enivrante, mélange de black metal et de negro spiritual. J'en ai des frissons tellement c'est intense. Et cette voix ! Ce n'est pas mon premier concert de ce groupe et je remarque leur évolution avec une mise en scène plus cadrée, plus stricte, qui ne fait que souligner la qualité de leur musique. Nous passons un très joli moment et les commentaires entendus dans la foule sont unanimes : on les revoit quand ?

Les enfants sont fatigués et après un rapide tour au merch hébergé sous un chapiteau spacieux, je les raccompagne au camping. Je me dépêche de rejoindre Nolive car je tiens absolument à revoir Hatebreed !!! Leur prestation au Hellfest cette année m'avait laissé sur ma faim, non pas que le groupe y soit pour quelque chose, mais la pluie et le public des MainStage qui ne s'attendaient pas à ce déferlement de violence m'avaient gâché le moment.

Lors de son arrivée, nous saluons comme il se doit ce groupe de hardcore qui est un véritable bulldozer ! C'est sans surprise mais terriblement efficace pour tous les fans de HxC. Les corps se fracassent les uns contre les autres, volent parfois au-dessus des mains levées pour se déverser dans la fosse. La Dave Mustage est en feu ! Je suis satisfaite d'avoir pu les revoir accueillis par un public à la hauteur de ce groupe mythique !

Il ne reste qu'un seul groupe mais j'abrège ma soirée pour retourner avec les ados que je ne veux pas laisser seuls trop longtemps. Ils dorment à poings fermés et je me demande si cette jeunesse supportera quatre jours de festival...

Motocultor Fest 2023 : Déluge Motocultor Fest 2023 : Déluge Deuxième jour au Motocultor.

J'ai mal dormi, j'avais oublié les nuits au camping entre fêtards, cris et musique. Je me suis endormie, réveillée parfois et j'ai fini par me lever pour satisfaire une envie pressante. J'ai louvoyé entre les tentes et les ronflements sonores pour atteindre ma destination au bout de ce qui m'a parue être une éternité en cette heure aussi matinale. Je suis retournée me coucher et me suis, heureusement, rendormie.
J'émerge de ma mauvaise nuit. Nolive, lui, est paré : douché, habillé de propre, il s'apprête à rejoindre le site du festival. Je suis allée prendre une bonne douche froide (qui a le mérite d'exister et gratuitement en plus) et puis, j'ai attendu, attendu que les enfants se lèvent. Péniblement, vers 11h30, l'aîné a émergé, j'ai secoué le deuxième qui a suivi, les yeux gonflés de sommeil. Gavés de céréales, nous avons rejoints le site. La file pour accéder au festival était déjà importante et une fois de plus, la file VIP a prouvé toute son utilité.

Aujourd'hui, nous avons débuté la journée de concerts par Hrafngrimr. Je n'ai pas été convaincu par ce groupe pagan viking. Pourtant, il y avait le combo gagnant : un front man à la belle voix, accompagné d'une jolie blonde qui ne chantait pas moins bien, une compo juste avec quelques instruments anciens. Mais je n'ai pas adhéré, cela manquait d'âme, d'authenticité comme a précisé Nolive. D'autant plus que les maîtres du genre, Wardruna, se produisent ce soir.

Groupe togolais, Arka'n Asrafokor, nous a offert une superbe performance mâtinée de djembe et de chants traditionnels. Vous pourriez croire par moments à de la musique du soleil, il n'en est rien. Le soleil, ils l'ont pris, et ils nous l'ont foutu sur la gueule à grands coups de batterie et de riffs hargneux. Ils ne font pas dans le folklore ! On est ressorti de la tente avec nos visages de petits Bretons blafards rougis par les coups de soleil et les yeux étincelants de la fièvre qu'ils nous ont mis. Ils ont mis toute la petite famille d'accord : Guilherm headbanguait avec ardeur pendant qu'Alina, accrochée à la crash barrière ne perdait pas une seconde du show.

Deluge, groupe de black metal post hardcore comme j'aime, est monté crescendo au fur et à mesure du set jusqu'à nous foudroyer. C'était beau et envoûtant. J'ai pu initier Guilherm aux beautés du black. "Tu sens ce moment où tu es bercé par cette douceur brutale qui t'emmène et te fait monter de plus en plus haut ? Ton âme est comme aspirée par le ciel. Et tout d'un coup, ils te prennent et te maravent la tronche jusqu'à ce que tu ne puisses plus respirer. C'est ça le black, c'est beau, c'est vivant et ça te fait pleurer, le cœur envahit par un déluge d'émotions."

"Les enfants, vous avez déjà vu du lancer de parpaings ?" Alors, je les ai emmenés voir Terror et ils n'ont pas été déçus. Belle prestation à la hauteur de mes attentes et un pit en feu. J'ai fait reculer les enfants et ils m'en ont voulu. La magie n'opérait plus. Bien que plus en retrait, j'ai profité jusqu'à la fin de leur set et de la foule déchaînée.

Motocultor Fest 2023 : Wardruna Motocultor Fest 2023 : Wardruna Petite pause au VIP, sur fond de Carcass que l'on entend depuis la main stage, que les enfants apprécient énormément. On peut se poser au calme, confortablement et quelques jeux antédiluviens leur font connaître les débuts du jeu informatique.

Nous sommes allés voir Health, des chemises bariolées à fleurs, une belle voix mais les enfants ont décrété que c'était beaucoup trop calme. Joueuse, je les ai entraînés assister au show de Deicide mais non, c'était trop. "il n'y a pas de juste milieu ici" a été la sentence. Direction le marketplace qui est très agréable, spacieux, on peut flâner tranquillement. On a choisi une paire de chaussettes dégueulasses pour Nolive puisque c'est sa lubie du moment. Alina a fait la rencontre de Saad Jones, l'écrivain dont les livres se situent dans le monde du metal. Elle s'est laissée prendre à l'univers du personnage qui est grimé d'un masque vénitien. Muet, il invite ceux qui le souhaitent à s'asseoir confortablement face à lui et à porter un casque audio. Il créé ainsi une bulle pour parler de ses livres, de sa personne et de sa vie. Cela faisait un moment que j'étais curieuse de découvrir ses œuvres, aussi, lorsqu'Alina m'a sollicitée pour acheter le premier tome de sa trilogie (Violent instinct), j'ai acquiescé.

Il était temps de se mettre en place pour Wardruna, LE groupe de pagan viking par excellence. La série "Vikings" a contribué à leur popularité, mettant en avant leurs plus beaux morceaux. Wardruna, c'est la perfection : des voix, des instruments, du show. C'est magique, envoûtant, d'une simplicité trompeuse. Ils te transportent en d'autres lieux, en d'autres temps. Et on ne s'en lasse pas. La Dave Mustage était comble.

Alina a tenu à rester jusqu'à la fin du show mais avec Guilherm nous voulions assister au moins, à une partie du concert d'Hanabie. Et pour du contraste, c'est du contraste !
Prestation musclée de ce groupe japonais constitué uniquement de femmes : mélange détonnant de rap/hip-hop, de hardcore, le tout en japonais, chanté d'une voix de petite fille de manga alternant avec du guttural bien rauque. Du hardcore bien violent distillé par des jeunes filles habillées en écolières et avec une réelle présence sur scène. Comme Maximum the Hormone, ce groupe parvient à mêler univers manga, voire même parfois complètement enfantin à un déferlement de violence assez rare. Pour ma part, j'adore.

Les concerts sont terminés, nous rentrons tous les 4 au camping, épuisés, les pieds meurtris mais heureux de cette nouvelle journée. Le temps a été clément, nous avons eu moins de pluie que prévu et cela ne nous a pas impacté lors des concerts.

Motocultor Fest 2023 : Pénitence Onirique Motocultor Fest 2023 : Pénitence Onirique Troisième jour au Motocultor.

Nolive se lève relativement tôt et part, après sa douche froide, trier ses photos et assister au premier concert. Moi, je suis coincée au camping, en attendant que les ados se lèvent. Je fais preuve de patience : s'ils sont trop fatigués, la journée se transformera en épreuve et le but est de se faire plaisir en venant en festival.

Nous sommes samedi et la foule des festivaliers se fait de plus en plus nombreuse mais cela reste gérable. Nous pouvons nous déplacer aisément et accéder aux scènes. L'attente aux bars, cashless et aux foodtrucks est bien maîtrisée et nous ne perdons pas de temps. Et c'est vraiment appréciable. Les bénévoles sont sympas et souriants. Les files pour accéder au festival se font moins longues car les fouilles ont été allégées avec raison. Seules celles pour les toilettes restent interminables et manquent de consommables. Ce sera, sans nul doute, un point d'amélioration prioritaire pour l'année prochaine sur ce nouveau site.

Pénitence Onirique est un groupe de black atmosphérique/mélodique teinté d'ésotérisme, que j'affectionne particulièrement, produit par les Nantais des Acteurs de l'Ombre. Je les trouve magnifiques avec leurs masques dorés de divinité ancienne et vengeresse. C'est sombre, puissant, hypnotique. Un très beau concert que j'ai beaucoup apprécié même si le black se marie mieux avec une salle fermée.

Voici maintenant Birds in Row que je n'avais pas eu l'occasion d'aller voir au Ferrailleur au printemps dernier. Et j'avoue avoir pris une claque dès leur entrée en scène. La première chanson de leur setlist t'envoie un coup de poing en pleine face dès les premières notes. Leur style est décrit comme punk hardcore. Alors, certes, il y a des points communs mais on ne peut pas vraiment les mettre dans une case. En fait, ils font du Birds in Row. C'est sombre, tantôt doux et parfois d'une violence extrême. Le concert se déroule jusqu'à atteindre un paroxysme musical, on retient son souffle, il y a comme une tension dramatique qui ne cesse de croître. C'est une musique émotionnelle, triste mais qui tente d'insuffler de l'espoir et on le retrouve très bien sur scène. Ils ne sont que trois, puisque, Bart, le chanteur, est également le guitariste. Et cela lui va bien de se cacher derrière sa guitare mais vous en saurez un peu plus en lisant son interview. Très belle découverte qui donne envie de plus. Nous faisons une longue pause, le temps pour moi de réaliser l'interview de Bart de Birds in Row.

Motocultor Fest 2023 : AmenRa Motocultor Fest 2023 : AmenRa Nous sortons du festival pour attendre des amis qui doivent nous rejoindre. Nous arrivons au camping et les enfants se lancent dans une partie de "biatch volley" endiablée avec des inconnus. Ça joue, mal, très mal même mais quelle ambiance ! Nous passons un fabuleux moment. Un festival, ce ne sont pas que des concerts, ce sont aussi des rencontres, des retrouvailles avec des amis, des moments où l'on peut faire un peu n'importe quoi dans une ambiance bon enfant. Je sais que cette partie de volley figurera dans leurs meilleurs souvenirs du Motoc.

Je motive ma petite troupe fatiguée pour AmenRa. Groupe belge dont le style musical est proche du post-metal et du doom. J'adore les écouter et c'était un grand moment de pouvoir les voir sur scène. Certains morceaux m'ont littéralement happée, faisant naître des vagues frissonnantes sur ma tête.

Little Big était un groupe très attendu par les enfants qui ont passé tout le concert à se trémousser et à sauter sur place, tout en imitant les célèbres chorégraphies des clips. C'est un groupe d'électro-rave russe totalement délirant, pratiquant l'absurde pour dénoncer les travers de la Russie. Je me suis bien amusée également mais j'avoue les avoir abandonner à un moment, me lassant du playback des chanteurs. Il est vrai qu'ils ont transporté la Dave Mustage dans leur délire et c'était plaisant de voir tous ces métalleux s'amuser comme des mômes.

C'était le dernier concert, nous rentrons au camping et la file pour y accéder est fluide. Les flots de musique sortant de la tente du Macumba nous attirent et nous passons un bon moment à danser et à délirer sur la musique des années 80 et autres Michaël Youn. Enfin, à 4h du matin, nous rentrons nous coucher, une nouvelle et dernière journée nous attend demain.

Motocultor Fest 2023 : Rise of the North Star Motocultor Fest 2023 : Rise of the North Star Quatrième jour au Motocultor.

C'est devenu un rituel, Nolive se lève rapidement, se douche et file au VIP pour traiter ses photos et assister au début des concerts. De mon côté, je patiente en attendant le réveil des enfants tout en commençant à rassembler les affaires. La fatigue se fait sentir et j'appréhende un peu le moment où il va falloir tout transporter jusqu'à la voiture. Autour de nous, d'autres festivaliers préparent leur départ.

Nous arrivons pour le concert de Landmrvks, groupe de metalcore français que je souhaitais découvrir. Originaire de Marseille, fondé en 2014, le groupe jouit d'une belle popularité. Alors, je ne sais si c'est la fatigue ou le fait que je préfère le hardcore au metalcore, mais j'ai trouvé cela fade malgré un début de concert prometteur. Je préfère réserver mon jugement et attendre de les revoir en concert.

Nous faisons une longue pause pour plier la tente et refaire des allers-retours pour charger notre véhicule. Pour autant, il est hors de question de manquer Rise Of The NorthStar ! Je les ai déjà vus plusieurs fois en concerts et en festival mais, voilà, j'adore. Ils ont leur style bien à eux, dit crossover, inspiré de la culture japonaise et plus particulièrement des mangas. Ils arrivent sur scène, vêtus de leur combinaison blanche et le chanteur, Vithia, porte son masque habituel. Ils nous font profiter de leur dernier album mais j'avoue préférer le restant de leur discographie et je ne suis pas déçue car les anciens morceaux sont nombreux. Ça se bagarre dur dans le pit et ROTNS sait comment enflammer la foule again and again and again !

Nous faisons une pause pour manger avant de nous retrouver devant Biohazard, groupe de hardcore américain originaire de Brooklyn, New York, fondé en 1987. Ils sont reconnus comme l'un des premiers groupes à fusionner hardcore et metal avec des éléments de rap. Cela faisait plusieurs années que le groupe ne s'était pas produit sur scène et ils sont de retour avec le line-up originel, pour le plus grand plaisir des fans. Et les cinquantenaires n'ont pas pris une ride, ils affichaient une forme phénoménale et surtout un plaisir incommensurable à être sur scène ! Ils n'ont eu aucune peine à enflammer la foule déchaînée, à aligner des riffs hargneux dans une ambiance décontractée. Le chanteur a même fait venir sa femme sur scène et nous nous sommes lancés dans un "happy birthday" improbable. À voir et à revoir.

Motocultor Fest 2023 : Avatar Motocultor Fest 2023 : Avatar Enfin, l'heure d'Avatar est arrivée. Je voulais tellement les faire découvrir en concert à mes ados, persuadée qu'ils seraient séduits par leur univers, leur show, la voix de Johannes, l'originalité de leurs compositions... Avatar est un groupe suédois de death metal mélodique et une des étoiles montantes du metal au niveau international. Depuis la sortie de leur album Hail the apocalypse en 2014, le groupe assure des tournées mondiales. Ils ont créé en 2021 leur propre label Black Waltz Recard. Mon Dieu mais quel spectacle ! ! Cela faisait un an que je ne les avais pas vus en concert et j'ai pu mesurer l'évolution ! Une mise en scène soignée, une scénographie cadrée, centrée sur le chanteur, Johannes, qui est un incroyable frontman très charismatique. Il interagit très souvent avec le public sans pour autant que cela n'altère leur prestation... et que dire de sa voix extraordinaire ! J'étais très heureuse de faire découvrir ce groupe et son univers freakshow à mes ados. Ils ont énormément aimé et écoutent depuis leurs albums.

Carpenter Brut commence à se produire, mais nous sommes lessivés. Trois heures de route nous attendent et nous préférons jouer la sécurité en abrégeant le festival. En partant tôt, nous éviterons également de patienter pour sortir du parking...

Le mot du photographe.

J'avais envie d'un festival à taille humaine, sans tomber dans le bricolage de la kermesse du village. Lorsque l'affiche du Motocultor est sortie, c'était une évidence, il fallait être de cette édition ! Faut l'avouer, j'étais réticent d'y retourner suite à l'édition 2018 qui, malgré une belle affiche, était bancale au niveau de l'organisation et du son. Mais là, chapeau. Alors oui, tout n'est pas parfait mais qualité prix, c'est imbattable ! Je ne reviendrai pas sur l'ensemble des groupes que nous avons vu, mais sur mes coups de cœurs de cette édition 2023.

Motocultor Fest 2023 : Gaerea Motocultor Fest 2023 : Gaerea Déjà, les Portugais de Gaerea. Fondé en 2016, le groupe tourne pour défendre leur dernier album de septembre 2022 : Mirage. Un black, post black metal fort et sombre. C'est scénique et c'est maitrisé. Gaerea nous propose un black metal mature, mélodique, puissant et sophistiqué. Menés par un incroyable frontman qui te prend aux tripes dès les premières notes puis qui t'emmène du début à la fin du concert ! Un groupe à suivre de très très près !

Mon deuxième groupe coup de cœur, c'est Biohazard ! Alors oui, c'est pas des petits jeunes, mais qu'elle énergie et cette joie communicative... La réformation de l'original line-up fait mouche. Du hardcore à l'ancienne et un groupe qui est heureux d'être là, qui le montre et qui le partage ! C'est pas si fréquent que cela et ça fait du bien ! Le pit était enflammé, une violence bienveillante et physique qui à fait trembler le sol de Carhaix. À voir et revoir sans retenue.

Pour mon troisième groupe, je ne suis pas forcément attiré par le thrash ou le death, mais Shadow Of Intent, c'est du lourd ! Des riffs solides, un frontman qui en impose avec un chant puissant : résultat, une foule transcendée ! Un superbe moment !

Arpenter un festival, c'est aussi de la fatigue... je me suis octroyé quelques pauses dans l'espace VIP qui avait cette super particularité de pouvoir nous faire profiter des concerts de la Dave Mustage... Et ce bonheur du matin de prendre un café en traitant ses photos en prenant violemment le son de Stick To Your Gun dans les tympans. Énorme concert des Californiens qui auraient mérité mieux que cette heure matinale, tout comme Deliverance, du label nantais Les Acteurs de l'ombre qui nous a fait une belle ouverture le dimanche matin. Du coup, pas de photo pour ces deux groupes, mais un plein d'énergie qui te ravigote pour la journée !

Alors je pourrais continuer avec le superbe noise rock de Health qui rappel l'époque où Muse faisait de la musique ou encore les Togolais de Arka'n Asrafokor dont les mélanges musicaux réussis nous ont fait passer un moment très fort en émotion, mais il faut que je clôture. Bon, AmenRa et Pénitence Onirique, c'est du lourd. Terror et Hatebreed sont des patrons sur scène.

Je retiendrai que malgré quelques couacs et points à améliorer (niveau photographe... y a quand même du boulot à faire niveau light hein !) ce fut un super festoche avec un goût de "reviens-y" très prononcé, ce que je n'ai pas eu depuis un petit moment. Avatar et ROTNS sont définitivement des Têtes d'Affiche, et le Motocultor a de beaux jours devant lui, en espérant qu'il garde cette jauge à taille humaine et que la dynamique positive aperçue perdure pour en faire un festival dynamique, à l'écoute et humain.