The Black Zombie Procession @ Kicking Fest #2 The Black Zombie Procession @ Kicking Fest #2 N'affrontant la civilisation que de façon (très) aléatoire, ce premier passage au Cousty-bar est l'occasion de découvrir les lieux : un intérieur simple mais robuste ainsi qu'une scène minuscule mais qui a le mérite de jouer la carte de la proximité entre les musiciens et le public. Et même si la "façade" et les "lights" restent à l'échelle de la salle, cela n'empêche en rien les formations de se produire et de transmettre leurs émotions.
Et en matière d'émotions, c'est Generic qui s'adonne à en prodiguer en premier. Qu'exprimer de plus qui ne l'ai déjà été au sujet du duo mis à part qu'il a encore frappé très fort ce soir ? Qu'il déploie son objet mal identifiable sur des terrains electro, noise, post-rock, passant de l'introspectif au carrément brutal, le verdict est identique : Generic ravit (partiellement) son auditoire lorsqu'il ne le happe pas grâce à l'intégralité d'un set où la force s'est aussi bien exprimée lors des parties intenses que mélodieuses. Un concert clôturé par un morceau où l'expression "judicieusement déstructuré" prend tout son sens, où Fred en finit (une nouvelle fois diront les habitués) en poussant les ultimes décibels depuis les effets de sa basse... Generic, what else ?
Ils ne sont pas cuits les The Hop La !. Ils sont même toujours frais ! Passés les jeux de mots vaseux, pour ne pas dire mal tournés, le groupe, mené par Manu (ex-Sheriff où il y massacrait les fûts), a dévalisé les t-shirts de bon goût : "Les Rats" sont à l'honneur chez Richard, "Casse-couille et fier de l'être" est porté fièrement par Tristan alors que JP, basse richement illustrée en main, envoie du gros avec "Casse-toi, pauvre con". Et coté musique, les vétérans de la soirée assènent leurs titres punk-rock directs, efficaces, agissant unilatéralement sur un terrain speedé et abattant leurs cartes entre les domaines de la dérision et celui de la contestation sans s'emmêler les pinceaux ! Et comme il est aisé de comprendre que le public commence à entrer en action dès le coup d'envoi d'un show mené pour le moins au taquet, ponctué de quelques petits "Hop-là" au minimum sympathiques ! Ceux qui auraient été rebutés par le traitement studio des The Hop La ! peuvent rencontrer le groupe par la scène, un excellent moyen d'être agréablement surpris, voire d'êtres convaincus par la formule proposée par le quatuor.
Une intro exécutée en trio avant que le quatrième élément (perturbateur) du combo n'investisse les lieux, je vous parle bien sûr de (...roulements de tambour...) The Black Zombie Procession ! Une intro envoyée par le batteur et le guitariste des Flying Donuts (agissant ici au sein de la section rythmique) ainsi que sieur Nasty Samy à la guitare (faut-il encore le présenter ?) et donc, aussi instrumentale que survitaminée. Et si cela s'était arrêté ici ? Cela aurait été ma-gi-que. Mais il faut ajouter la présence, la prestance et le chant de Forest. Et c'est carrément... Amaaaazing ! Car en français dans le texte, ça aurait donné quelque-chose comme "un truc de tarés méga convainquant, pleinement accrocheur et ultra bien fichu" et difficilement adaptable "noblement" dans la langue de Molière. Pour déverser ce rock rageur, crasseux et poisseux à souhait, les frères Dalstein assurent un max sans forcément donner l'impression d'en garder "sous le pied" pour le set suivant tandis que Nasty Samy, une véritable boule de feu, de nerfs, explosant de vitalité, envoie ses riffs tel une bête en cage. Sans oublier bien sûr le grand, le très grand numéro de Forest, totalement habité par ses personnages, tour à tour abreuvé et inondé par sa bouteille d'eau (entre bien d'autres faits d'armes scéniques...) : une bande dessinée à lui tout seul. Ayant commis la grossière erreur de ne pas découvrir l'univers de The Black Zombie Procession avant ce soir, c'est une session de rattrapage pour le moins abrasive (et accomplie) à laquelle il était permis de participer.
Si Benjamin ne change pas de poste en restant derrière les fûts, Jérémie quitte la basse pour prendre sa guitare tout en assurant le chant et Emmanuel les rejoints pour envoyer les lignes de basse. Tu me suis ? Si oui, tant mieux, sinon sache juste que tu es recalé à l'épreuve ès W-Fenec du baccalauréat. Et dans tous les cas, ce sont les Flying Donuts qui occupent la place ! Et ne tardent pas à faire parler leur poudre power-rock pop-punkisé (ou punk-popisé selon les avis) de fort belle façon. Même si le Cousty se désemplit un soupçon, le trio, engagé à fond, ne recule devant rien et mène magistralement ses assauts aussi fiévreux qu'élaborés, mais sans fioriture inutile. On a en permanence le mot "heavy" à l'esprit.
Ayant une contingence horaire à respecter, je commets le crime de lèse-majesté de quitter les Donuts volants après seulement une poignée de titres. Mais nul doute que le trio ait fini cette réunion Kicking Records en toute beauté et défendu avec panache leur bijou de Until the morning comes, fraîchement sorti sur l'écurie-hôte du soir.