Hellfest 2013 Dis papa, raconte-moi le Hellfest.
Ouh là là, vaste sujet mon grand. Difficile de t'en dire deux mots ou trois phrases tellement ce festival est puissant dans tous les sens du terme. Je veux bien te raconter comment j'ai ressenti ce festival et ce que j'y ai vu, mais je préfère que tu m'interroges et que tu me bombardes de questions plutôt de te faire un grand discours aussi long que passionnant.

D'accord. Alors, déjà, comment ça se prépare le Hellfest ?
Bon, il faut que tu saches que ce festival est un vrai marathon, et que si tu ne veux pas perdre des points de vie, tu as intérêt à t'organiser. Il faut dire que le festival dure trois jours, et que les concerts démarrent dès 10H30 pour se terminer à 2 heures du matin. Tu vois le topo fils ? Plus de 15 heures de musique non-stop. Tu as intérêt à être entrainé. Ou sélectif. Je remplacerais cette conjonction de coordination par "et". Car bien sûr, tu ne peux pas tout voir, ce n'est pas possible. Mais je m'égare. Comme le festos est riche en groupes (environ 130), tu as tout intérêt à être reposé en arrivant, et à économiser ton état de fatigue en t'octroyant des pauses dans la journée et en privilégiant un endroit chaud et confortable pour la nuit. Il se trouve que j'ai réussi à cumuler ces deux paramètres grâce à des compagnons : d'une part Christian Ravel, photographe rock qui nous a trouvé un excellent plan pour un gîte juste à côté de chez lui et se situant à une quinzaine de kilomètres du site. On faisait le trajet avec lui, et du coup, ça nous a évité le camping bruyant mais convivial du festival. Et pour les temps de récup, notre pass presse nous permettait de nous poser autour d'une bonne bière ou d'un Jack Daniel's dans un espace réservé où se côtoient VIP, invités, artistes et journalistes. Sans oublier notre ami Cu! du label Kicking Records qui disposait d'un stand sous la gigantesque tente au doux nom d'Extrem Market et nous offrait l'hospitalité sur son banc derrière sa distro et sa multiprise pour charger nos portables. Bref, conditions optimales. Le panard, je te jure. Après, pour être au top de l'organisation, à toi de sélectionner au mieux les groupes que tu veux voir (et il y en a énormément) sur le site.

Tiens, en parlant de site, quoi de neuf depuis 2012 ?
A vrai dire, les bouleversements ont été moindres que l'année précédente qui avait vu la création de deux scènes supplémentaires. Pour tout te dire, les changements majeurs de cette année, en continuité avec l'intelligence des organisateurs pour rendre l'endroit plus agréable, concernent le "village" de restauration, où tous les stands de bouffe sont concentrés dans une allée, et où énormément de cuisines du monde sont représentées. Une véritable amélioration. Il y a aussi le fait que la Warzone, dédiée au punk et au hardcore, est devenue une scène outdoor, avec un agrandissement de la zone mais, petit inconvénient, plus éloignée des Mainstage et des autres scènes du site. Sans compter le côté entonnoir de l'entrée de la zone où, pour certains concerts (et notamment NOFX), il était impossible de circuler pour accéder aux espaces devant la scène. Mise à part cette "broutille" qui sera très certainement corrigée par l'organisation, le site est pensé pour une utilisation optimale et surtout développe un côté très agréable avec nombre de décors hallucinants.

Hellfest 2013 : Accept Hellfest 2013 : Accept Et l'ambiance ?
Bah, l'ambiance peut se résumer en trois lettres : TOP. Je n'ai pas vu le temps du week-end une embrouille, juste du fun, des sourires et des déguisements aussi loufoques les uns que les autres. La denrée, des curés, des monstres, j'en passe et des meilleurs. Les festivaliers communiquent entre eux lors de cette grande messe du métal et même si certains gars bourrés sont un peu casse couilles, tout ceci n'est rien par rapport à l'excellente ambiance qui règne sur le festival. Et même les forces de l'ordre présentes sur le site n'hésitent pas à poser avec les festivaliers pour la photo souvenir.

Mais la musique alors ?
Ouh là petit, tu y vas fort là ! Tu crois que je peux te raconter comme ça, de but en blanc, trois journées de festival ? Impossible ! Du métal, du hard rock, du hardcore, du punk, du thrash, du black, du death, du stoner, tous les styles estampillés "extrêmes" sont représentés sur le festival. En gros, il y en a pour tout le monde !
Du punk au Hellfest ?
Bah oui, le festival est ouvert d'esprit, et on peut même dire que la Warzone est quasiment dédiée à ce style (avec la fusion et le hardcore). Bon, allez, je me lance : parmi tous les groupes programmés, voici un petit florilège de ce qu'on a pu voir et écouter !

On commence par le jour de la fête de la musique alors, le vendredi 21 juin 2013 !
Il est 10h30 et les excellents 7 Weeks ont l'honneur et la lourde tâche d'ouvrir le festival sur l'excellente scène Valley, dédiée à l'axe stoner/doom/sludge et consorts. Les trente minutes allouées à la formation française sont passées très vite, trop vite même, tellement je me suis régalé au son du stoner rock hypnotique et puissant. C'est le style de groupe que je n'écoute pas sur disque, mais dont je raffole sur scène. Le groupe pose ses ambiances intimistes et parfois malsaines pour ensuite provoquer un raz de marée sonore, à la limite de la déflagration. La tente, relativement bien fournie pour un début de journée, écoute attentivement la formation stoner, comme pour se mettre dans l'ambiance d'un festival qui sera riche en émotions et en sensations fortes. Mais quelle entrée en matière ! 7 Weeks sur scène, c'est du bon, du très bon !!!

Vera Cruz, autre groupe français, est programmé de bon matin (il est 11 heures) et ce que je peux te dire, c'est que ça débouche les oreilles ! Les gars n'y vont pas de main morte pour délivrer un set métal punk hardcore sans concession et de bon ton. Les gars y vont à l'énergie et ne se font pas prier pour balancer la sauce. Energie, intensité, envie, les qualificatifs sont nombreux pour décrire le concert de Vera Cruz, et même si l'assistance n'est pas phénoménale (rappelons que ça joue de bon matin le vendredi), ça n'a pas l'air de déranger les gars qui donnent tout, mais vraiment tout !

Hellfest 2013 : Kiss Hellfest 2013 : Kiss Pendant ce temps-là, Kissin Dynamite a pris possession de la Mainstage 1 pour enflammer les coeurs des festivaliers alors que la météo laisse à désirer. On n'est pas loin de l'hommage à Guns 'N' Roses, Mötley Crüe et (plus récemment) Steel Panther, aussi bien dans le son (glam rock à fond les ballons) que dans l'attitude (les accoutrements et autre maquillage). Les cinq gars tout droit venus d'Allemagne n'ont pas inventé l'eau chaude, mais franchement, ça fonctionne, et je profite pleinement de la fin du set pour passer un bon moment.

Sitôt le concert des glammers achevé, je cours (enfin, façon de parler) sous la Valley pour assister au concert des Eagle Twin. Duo magique américain, Eagle Twin balance une purée avec comme ingrédients principaux une batterie et une guitare sludge. La puissance développée par le duo est phénoménale, faisant de ce show une expérience incroyable et hypnotique. Eagle Twin n'a que faire des codes rudimentaires du rock, il se risque à jouer un SSNI (Style Sonore Non Identifié) de caractère et à la puissance indescriptible. Difficile de rester insensible, tellement les vibrations (au sens propre comme au sens figuré) provoquées par le batteur et le guitariste au bord du larsen et du chaos remuent les tripes. Les riffs sont démultipliés, la caisse de résonance est à son apogée, et la quasi absence de respirations vocales font de ce concert d'Eagle Twin une réussite. Le public est hypnotisé par le duo maléfique. Il faut dire que bien peu s'attendaient à cette claque renversante. Il n'est pas midi que déjà, je suis persuadé que ce concert figurera dans mon top dix du week-end. Ouch !!!

Je remonte tranquillement vers les Mainstage, juste le temps d'apercevoir la fin des thrasheux de SSS qu'on annonce sur le programme officiel Black Spiders. Groupe décrit par ledit programme comme une formation stoner heavy rock. Parfait, j'adore ça ! Après une intro à l'orgue maléfique dans la pure tradition de la Famille Addams, les Anglais balancent effectivement un heavy rock teinté de stoner étouffant et prenant. On peut dire que ça démarre sur des chapeaux de roue. Trente minutes de rock qui tache, de guitares brûlantes et de rythmes entrainants. Certes, les vocalises sont un peu perchées, mais les accents 70's et les rythmiques rock 'n' roll sont parfaits. Lemmy ne renierait pas ces rejetons qui font admirablement le boulot. Certains refrains sont entêtants, les gars sont à burne et la 'high energy' développée par le groupe est rassurante : le rock n'est pas prêt de mourir. Il est midi et demi, et je peux déjà crier fort que j'ADORE LE Hellfest !

Bah dis-moi, la journée démarre fort. Ça sent l'indigestion là !
Disons, mon petit gars, que l'intérêt des premiers concerts (permettant les découvertes) est qu'ils sont relativement courts, et que tu n'as pas le temps de te lasser de groupes dont tu ne connais pas forcément la discographie sur le bout des doigts (ce qui est effectivement le cas me concernant pour ce début de journée). Je vais toutefois m'octroyer une petite pose histoire de recharger les batteries (au sens propre et au sens figuré). Le timing étant parfait, je m'en vais récupérer mes compagnons de route pour le week-end et avec qui je partage pécuniairement et humainement le fameux gîte dont je t'ai parlé précédemment. J'ai donc le plaisir de retrouver Benjamin (Minmin pour les intimes) et Vanessa (dite 'la P'tite') qui déboulent respectivement de Nancy et de Paris pour prendre part aux festivités. L'équipe est quasi complète, car il nous suffira de rejoindre un petit peu plus tard Laurent Koud'j, émérite guitariste de feu Wormachine accompagné pour le week-end par le fidèle Kem Eurockéennes. D'ailleurs, je n'hésiterai pas à faire marcher ma mémoire pour te faire part de quelques impressions de mes acolytes. Mais retour à la musique !

Je reprends ma route vers la Valley pour assister au concert de Black Cobra. Encore un duo sludge américain qui tabasse. Après une intro instrumentale totalement dévastatrice, le groupe déploie son sludge lent et violent. Ultra lent et ultra violent même ! Les accords du guitariste sont exploités au maximum, et les sons développés par les riffs font peur ! Pour te décrire le merdier à ma façon, je dirais que nous faisons face à une sorte de Mastodon en moins technique et plus violent. Bref, tu vois le travail hein ? Pesant et dérangeant, le set de Black Cobra aura pour effet de mettre un bon coup au cerveau et à l'estomac à ceux qui auront eu le bonheur (ou le malheur) de s'aventurer dans le coin.

Et le hardcore dans tout ça ?
Le hardcore était en effet bien représenté en ce vendredi. En attendant les deux têtes d'affiche du style, Vanessa a passé du temps à la Warzone pour les concerts de Negative Approach, Dez Nuts et Terror, groupes de hardcore américains. Si je me souviens bien, voilà ce qu'elle en pensait : au départ, elle trouvait intéressant le fait de voir Negative Approach, des vieux de la vieille, sur scène, même si par moment, le chanteur accusait le coup. Les musiciens sont quelque peu statiques, si bien que la rage est présente dans la voix mais pas dans le jeu de scène, ce qui a provoqué un certain ennui (pour ne pas dire un ennui certain chez elle). Concernant Dez Nuts, et en quelques mots : bon hardcore, musicos à l'allure sympathique, et ambiance à la cool dans la fosse. Mais alors que que Terror va entrer en piste, on sent un changement radical à l'arrivée des métalleux dans la fosse. Un set différent s'annonce, un set qui s'avérera bien plus violent. Le groupe communique formidablement bien avec le public qui est complètement déchaîné. Petits gabarits s'abstenir au premier rang, sous peine d'être réduits en charpie. Après avoir ramassé 3 fois ses bouchons par terre [pourtant moulés à ses oreilles] et essuyé une position de sécurité accroupie au sol, tête entre les genoux et mains sur le crâne de rigueur [ce qui en a effrayé plus d'un], elle a décidé de s'éloigner pour suivre la seconde moitié du set. Le groupe porte très bien son nom, tellement il a délivré un set extrême et rageur.

Bien ! Mais en fouillant dans les archives, j'avais cru comprendre que le Hellfest, c'était aussi la production sur scène de vieilles gloires du hard rock des années 80 ?
Attends, nous y voilà fiston !!! Pour faire simple, à compter de 15 heures et jusqu'au bout de la nuit vont se succéder sur la Mainstage 1 ce qui se fait de mieux en terme de groupes de hard rock en activité en 2013. Ecoute bien : Saxon, Europe, Whitesnake, Twisted Sister et Def Leppard. C'est pas beau tout ça ? Et ne gaspille pas ta salive pour demander si j'ai vu les concerts, car oui, j'y étais avec mes camarades de jeu (enfin, la P'tite est trop jeune pour ces trucs-là, donc elle est allée voir d'autres choses, mais on en reparlera). Enfin, on les aura tous vu, sauf Deff Leppard, faute à un emploi du temps chargé et à un intérêt pas vraiment exacerbé.

C'est Saxon qui ouvre la danse de ce que j'appellerai le "big four du hard rock du vendredi du Hellfest en 2013" (c'est long mais c'est bon, non ?). Et sans contexte, c'est le meilleur concert des quatre qui s'enchaîneront. Comme dirait Koud'j, les dieux du métal sont avec nous, le soleil pointe son nez, pendant que sur scène, ça enchaîne avec une facilité déconcertante les tubes ("Sacrifice", "Motorcycle man"...) alors que le public prend son pied. Saxon, c'est du heavy metal à l'ancienne, et même si les gars ne sont plus d'une extrême fraicheur, leur musique est toujours au diapason (il faut dire que le groupe sort encore des disques, de qualité qui plus est). Le public participe à la demande du frontman Biff Byford est c'est vraiment cinquante minutes de folie que les Anglais ont délivré avec un "Wheels of steel" de folie pour terminer. J'ai adoré, et je n'ai pas été le seul, au vu des acclamations accompagnant la sortie de scène du groupe. Du très bon !!!

Hellfest 2013 : Down Hellfest 2013 : Down S'en suivra Europe sur la même scène, un peu moins d'une heure plus tard. Encore une légende que je me faisais une joie de voir "on stage". Le soleil est toujours là, et accompagné d'une bonne bière fraîche, je m'apprête à passer un agréable moment avec les Suédois rescapés des années 80. Mais alors que le groupe avait réalisé, selon les historiens du festival, un excellent concert en 2009, le set développé cette année a du mal à décoller. J'ai la vague impression que le hard rock d'Europe a un peu vieilli, et même si l'ensemble est sympathique, il manque ce grain de folie pour faire décoller le concert. Si bien que le public, légèrement je m'en foutiste, commence à réagir à vingt minutes de la fin du set, quand les hits pointent leur nez. Et je ne te raconte pas l'ambiance au moment où le quintet entame "The final countdown" que tout le monde attendait secrètement, sans oser le réclamer. Et il est drôle de voir les réactions du public : pendant que je suis près des consoles, aux premières notes du clavier, une centaine de personnes autour de moi a dégainée son portable pour immortaliser le moment et chanter à tue-tête le refrain mondialement connu. Drôle de sensation, alors que le groupe jouait dans une certaine indifférence et une certaine moquerie, de voir ce respect s'installer alors que les musiciens envoient un hit interplanétaire qui a bercé notre enfance/adolescence à tous. Tandis que du côté VIP, Koudj' verra une partie des invités en train de siroter quelques breuvages à l'ombre et confortablement installés se ruer vers le côté "public" pour voir ce moment et chanter le refrain magique. Comme le dira si justement mon compagnon bisontin, "le temps s'est arrêté et tout le Hellfest fredonne gaiement : c'est toujours impressionnant et drôle à voir".

Après une inversion de planning, c'est Twister Sister qui doit envoyer à l'heure de l'apéro. Et comme c'est l'heure de l'apéro, nous sommes allés boire un verre avec Minmin, mais il n'était pas concevable que nous loupions le début de concert de la formation de Dee Dee Snider. Grand bien nous a pris, car nous avons pris une bonne baffe dans la tronche. Fini le maquillage à outrance, place à un groupe au backdrop imposant et une garde-robe "imposée" (un runner du festival confiera que le groupe est arrivé en avion sans sa garde-robe restée coincée je ne sais où). C'est la folie sur scène, Twisted Sister est une grosse machine qui enchaîne tube sur tube. D'ailleurs, Koud'j en parle mieux que moi : Intro sur AC/DC "It's a long way to the top (If you wanna rock 'n' roll)", Dee Dee Snider, plus blond et frisé que jamais, est une vrais pile électrique. Ça joue grave et le public est conquis. Mr Dee donne le ton avec "We are the best band of the world" et le démontre ! Le gars est en putain de forme, il court partout, saute dans tous les sens et, comble du bon goût, il est toujours en place. Une sacrée leçon de hard-rock and roll ! Ça enchaîne quasiment tous les tubes de Stay hungry et une bonne partie du public chante. Incroyable. Après une petite pose le temps qu'un guitariste prenne une photo, et, spontanément, le public commence à chanter à capela "We're not gonna take it". Le groupe joue le jeu et enchaine direct sur ce tube hyper fun et ultra frais. Impossible de ne pas chanter avec Dee Dee, la bonne humeur est de la partie. D'ailleurs, le chanteur ne ment pas : Twisted Sisters est un putain de groupe. Il se permet même de jouer avec le public en envoyant un "I wanna rock" que tout le monde s'empresse de reprendre. Alors que le groupe tire sa révérence sur un "It's only rock 'n' roll" des Stones, on se dit que ça va être dur de rivaliser, tellement les riciains ont mis la barre très haut ! Whitesnake n'a qu'à bien se tenir.

Dernier groupe du quatuor maléfique : Whitesnake. Formation créée en 1977 par le fameux David Coverdale, j'attendais beaucoup de ce concert, appréciant les morceaux du quintet britannique. Bon, on a affaire à une grosse machine qui s'enraye rarement. Les musiciens sont monstrueux, les morceaux sont heavy à point, et même si je trouve la voix de Coverdale un peu agressive, nous passons un bon moment à la vue de ce concert. Mais la grandiloquence et le statut de super star n'excuse pas tout, bon Dieu : alors qu'ils n'ont rien à prouver (ou bien pour permettre à David Coverdale de souffler de longues minutes), le concert est entrecoupé de différents solos : solos croisés des guitaristes, solo de l'excellent batteur avec et sans baguette (c'est le Muppet Show !), re solo de guitares. Le look des gaziers est un poil rétro (futes en cuir, chemises ouvertes, baskets blanches : le comité du bon goût est sur le dossier), ce qui permettra à Koud'j de lâcher la phrase du week-end : "quand tu t'entraînes comme ça à la guitare, tu fais pas les magasins". Joli.

Et Def Leppard dans tout ça ? Pour tout te dire, on a vu dix minutes du concert, entre Antiflag et Neurosis, et pour tout te dire, on est tombé sur l'interlude du concert, où une vidéo retraçait la carrière du groupe. On est tombé au mauvais moment, et du coup, ciao les léopards !

Mais pendant la session Hard Rock sur la Mainstage, il se passait d'autres choses, non ?
Bien sûûûûûûûûûûûûûûûûr ! Et tellement de choses qu'on a eu un sacré dilemme à l'heure du goûter entre Hellyeah (nouvelle formation du batteur de Pantera), les excellents Black Breath et le black metal de Aura Noir. Evidemment, on rigole pour les derniers. Alors on s'est réparti les plaisirs. Koud'j, grand métalleux dans l'âme, a assisté au concert de Hellyeah : à peine Saxon ont-il plié bagage que la bande de Vinnie Paul est en place, et les gars sont bien décidés à montrer qu'ils ne sont pas là pour ricaner. Sous les coups de boutoir de son cultissime batteur et un soleil de plomb, en route pour une bonne salve de power thrash metal. Le chanteur est assez impressionnant avec un bel organe (sa voix, bien sûr). Son de batterie à la Pantera (classique !) et guitaristes en forme, voici quelques recettes d'un concert réussi, devant un public conquis qui donne du fil à retordre à la sécurité tentant de contenir les premiers rangs. Pendant ce temps, sous la Valley, Black Breath assassine un auditoire qui ne demande que ça. Si bien que, malgré la qualité du show, je ne tiendrai que trois morceaux de ce concert mixant death et hardcore. C'est trop pour moi, mais c'est bien fait !

Pendant que Minmin et moi nous octroyons une petite pause du côté de chez l'ami Cu! à l'extrem Market, Koud'j est déchaîné et assiste tel un prince au concert des thrasheux teutons de Testament : pas le temps de souffler, Testament est en place. Première constatation : le chanteur a pris un bon coup de vieux. Le son est carrément pourri en début de set, mais ça tendra à s'améliorer au fil du set. Dans la grande tradition allemande, ça joue à la perfection, mais les voyants sont au rouge quand le chanteur se met à faire du Air Guitar avec son pied de micro bricolé avec des éléments de batterie : en un mot : interdit !!! Imaginez le travail quand le guitariste est doublé, dans ses grands moments de bravoure (comprenez les solos), par des solos de pied de micro. Le mauvais goût a ses limites. C'est le légendaire Gene Hoglan qui tient les baguettes (et la double grosse caisse !!), avec une facilité déconcertante. Franchement, ce n'est pas humain.

Minmin et moi, tel un duo de chic et de choc, ne nous séparons plus, et c'est de concert que nous allons voir les deux prochains concerts ! Kreator tout d'abord, qui avec son pantagruélique backdrop et ses éléments de décor de scène ultra flippants, sort la grosse artillerie. On n'est pas là pour rigoler, et Kreator nous le fait savoir. Ca joue très vite, ça joue très bien, et je me surprends à taper du pied. Les refrains et les voix sont épiques, on se dit qu'à tout moment, des chevaliers en armure vont débarquer dans notre dos. Le thrash metal de Kreator est sans concession, et le public ne tarde pas à entamer un Braveheart dès le troisième morceau, suivi d'un Circle Pit. Sacré bordel devant la Mainstage. C'est viril, c'est martial, c'est tout bon ! Koud'j relèvera une bonne parole du frontman : "for the next song, I wanna see more violence". Des poètes qu'on vous dit ! On file sans se faire remarquer (on sait jamais des fois qu'un Panzer nous aurait remarqués en train de fuir), mais c'est pour la bonne cause, et plus précisément pour Black Pyramid sous la Valley. Non, nous n'avons pas installé notre permanence sous cette tente, mais c'est tout comme. Encore une bonne rasade de sludge et de doom avec ce groupe américain qui mérite toutes les attentions du monde. Dommage que la Valley soit si clairsemée en ce début de soirée (les festivaliers respectent-ils le rite du repas à 20 heures ?). Le heavy rock teinté de mélodie aux accents 70's a pourtant tout pour plaire aux amateurs du genre, et même si le groupe bouscule les us et coutumes en enchaînant des voix heavy et death, les quelques titres que j'ai pu écouter valaient clairement le déplacement. Pour les amateurs de guitares grasses et de rythmiques lourdes et pesantes.

Hellfest 2013 : Saxon Hellfest 2013 : Saxon On sent clairement des clans dans votre équipe dis donc ?
Pas toujours. Car notre bon goût n'étant plus à prouver, Minmin, Vanessa, Koud'j et moi-même avons pris quelques volées d'Agnostic Front du côté de la Warzone. NYC Hardcore les gars, à base de bandanas, de guitares explosives et de rythmiques à mille à l'heure. Enormément de monde sous la Warzone ont pris le parti de se prendre une bonne baffe Hardcore, et ils ont bien eu raison car les Américains ne font pas semblant. Tout va bien sur la planète Agnostic Front : le chanteur est en forme, le batteur a ses baguettes de spair dans la poche, et même si le set est rugueux et massif, les musiciens ont la banane pour s'exécuter devant un public à donf. Un cocktail explosif pour le plaisir des yeux et des oreilles. Du bon boulot bien exécuté. A noter une reprise du "Blitzkrieg bop" des Ramones en fin de set. Bizarre mais envoyé avec le cœur !

Je fais l'impasse sur Helloween (que je verrai quelques semaines plus tard à la Hard Rock Session de la Foire Aux Vins de Colmar) pour aller écouter une représentation de Sleep. Et sur le coup, impossible de bailler (je sais, elle est facile). Le stoner doom hypnotique, lent et pesant du trio américain est renversant et obsédant. La fatigue n'aidant pas, je suis bien content quand le groupe muscle son jeu en terme de rythme. En tout cas, ça sent à plein nez le "desert rock". C'est prenant et solide, mais à cette heure-ci (il est 22 heures passé), il me faut un truc qui pulse !

Direction donc la Warzone (bonjour les allers-retours !) pour assister au show d'Anti-Flag. Minmin est perplexe, pensant tomber sur un groupe de coiffeurs. Mais finalement, il prendra comme moi une bonne claque. Arrivant sur scène au son de sirènes, le groupe ne laisse pas de répit en envoyant la sauce d'entrée ! Truffé de mélodies, le punk rock du quatuor est hyper efficace, et tendu à souhait. Anti-Flag n'est pas le genre de groupe qui envoie le punk pour amuser la galerie mais bien pour faire passer ses messages. Le bassiste (excellent au demeurant) ne tient pas en place (il lance sa basse en plein morceau à un roadie pour aller slammer dans le public !), les guitares sont abrasives, et le charismatique chanteur Justin Sane remplit parfaitement son rôle. Dans un esprit proche des Clash, Anti-Flag a réussi sans difficulté, en enchaînant ses classiques, à se mettre en moins de deux le public dans la poche. Et alors que la fin du set approche, le batteur descend dans le pit et se fait apporter une partie de son drum kit pour terminer le show dans le public ! Ouf ! Le gars envoie alors que les festivaliers retiennent la grosse caisse pour qu'elle ne déguerpisse pas. Bien joué !!!

Pendant que Def Leppard envoie son set grandiloquent, direction la Valley pour le show sous pression de Neurosis. La puissance sonore développée par le groupe est tout bonnement hallucinante. Une chose est sûre, la déflagration sonore provoquée par les Américains prend aux tripes. Encore une fois, la fatigue altère mes sens et je ne parviens pas à "entrer" dans le concert comme il se doit. Par contre, l'ami Koud'j en est ressorti hypnotisé : éclairage on/off, gros stroboscopes ultra puissants, son énorme, Neurosis ne bricole pas : ça envoie ! Le show est tellement puissant qu'on pourrait avoir l'impression d'être un clou juste avant le coup de masse pour l'enfoncer. L'alternance des passages calmes et des rythmiques solides et massives est déconcertante. Neurosis, c'est de la baise musicale, sans compromis. C'est beau, c'est brutal. Vanessa regrettera toutefois les enchainements assez longs faisant perdre parfois le fil du concert et pouvant faire décrocher l'auditeur. Fatigue ? Programmation tardive ?

Dernier concert de la journée, direction la Warzone pour honorer comme il se doit les vétérans du hardcore new-yorkais. Sick Of It All est dans la place !!! C'est la première fois que je vois le groupe sur scène. Je me doutais bien que ça allait chauffer, mais pas à ce point-là. C'est tout simplement monstrueux. Les gars ne tiennent pas en place (mention très spéciale au guitariste Pete Koller monté sur ressorts). N'empêche que je n'avais pas souvenir d'autant de bandanas sur le crâne des new-yorkais quand j'ai visité la ville il y a quelques années. Sick Of It All, bénéficiant d'un jeu de lumière minimaliste mais parfait pour le genre, n'en finit pas de délivrer des brûlots de folie, ne s'économisant pas une seule seconde pour délivrer un concert magique. Le public ne s'y trompe pas et se déchaîne malgré l'heure avancée de la nuit. Et je ne te parle pas du son, qui est puissant, rugueux et dévastateur, à l'image de la prestation du quatuor. Je reconnais qu'au bout d'un moment, on a l'impression d'entendre toujours la même chanson, mais le bonheur procuré par la prestation scénique du groupe excuse tout. New York HardCore, tu m'as eu !!! Avec le bon Minmin, on pourrait repartir pour une fournée de concerts tellement SOIA nous a requinqués. Mais les programmateurs ne sont pas fous : faire jouer un groupe après Sick Of serait une hérésie, voir un suicide. Et puis il est temps de rejoindre la P'tite et Christian (on est obligé de passer devant Avantasia pour rejoindre notre point de rendez-vous, avec pour vision d'horreur des claviers scandaleux et des voix hauts perchées) pour retrouver notre gîte et profiter d'un bon lit pour accumuler quelques heures de sommeil bien méritées.

Et bien dis donc, quelle journée ! J'imagine que vous avez relâché la pression le lendemain pour recharger les batteries ?
Euh, et bien non, pas vraiment ! Vanessa, Minmin et moi-même sommes retournés sur le site dès 10h30, bien accompagnés par Christian qui ne ratera pas une miette de la journée, et naviguant entre chaque scène pour immortaliser le festival en photos.

Hellfest 2013 : Truckfighter Hellfest 2013 : Truckfighter Vous avez fait quoi le samedi 22 juin ?
Le temps d'aller saluer notre Cu! national et de lui ramener quelques canettes pas fraîches que je file en direction de la Warzone pour assister au concert des locaux, Justin(e). J'adore ce groupe que je n'ai jamais vu en condition « festival outdoor » et je ne me fais pas prier pour aller prendre une bonne dose de punk rock made in Treillières. La veille, Fab, pourtant aguerri des gros fest' avec Ultra Vomit, ne cache pas son appréhension quant à la réaction des gens face au groupe dans lequel il tient la basse. Ses doutes seront vite dissipés suite à l'accueil que le public réserve aux locaux. Ce n'est pas la foule des grands soirs en ce bon matin (sacrée logique !), mais c'est largement suffisant pour mettre l'ambiance et passer un excellent moment avec le quatuor punk rock au chant en français jamais dénué de sens. Les trente minutes réservées à Justin(e) passeront trop vite, le groupe ayant juste le temps d'envoyer ses missiles issus de ses trois excellents premiers albums. J'ai même cru que BatBat de Diego Pallavas allait débarquer quand Justin(e) a balancé "Vie de merde". Mais non, hélas. Alex en profite pour lancer de bonnes accroches entre les morceaux envoyés à cent à l'heure, et je ne suis pas le seul à en redemander quand arrive la fin du set. Du bon boulot exécuté par le quatuor avec une mention spéciale pour le basse batterie qui vaut des points. Oï !!!

Alors que la pluie fait son retour à l'heure de l'apéro (ok, c'est tout le temps l'heure de l'apéro au Hellfest, mais considère qu'il s'agit de la vraie heure de l'apéro), Audrey Horne va réchauffer nos petits cœurs de rocker. L'ami Koudj était de la partie, et ce n'est pas le dernier pour apprécier les grands relents de hard rock bien exécutés. Il me confiera avoir bien aimé sur disque, bien que ce ne soit pas forcément le genre de groupe qu'il écoute tous les jours, mais il ne pouvait pas louper ce concert, en grand fan de David Lynch qu'il est. Il y a déjà pas mal de monde devant la Mainstage 1 (qui aura été squattée toute la nuit par l'équipe technique de Kiss), et visiblement, beaucoup de fans bien chauds. Le concert démarre et dès les premiers morceaux, le public reprend en chœur la plupart des standards du groupe norvégien. Visiblement, Audrey Horne est en terrain conquis, et Koudj n'est pas déçu. Les zicos ont le sourire et ça sent la bonne humeur à plein nez, aussi bien sur scène que dans le public. Rajoutons à tout ça un set bien carré et un groupe bénéficiant d'un bon son, le tout emmené par un chanteur au bon charisme. Les riffs de guitare sont aussi efficaces que les poses des six cordistes sont exagérées, et les refrains sont accrocheurs. En bref, un bon concert et une bonne mise en jambe pour cette journée qui s'annonce bien remplie.

Effectivement, quand on regarde le programme, les journées sont longues...
Oui, et aussi riches en groupes connaissant ou ayant connu leur heure de gloire. En atteste la prestation à 12h50 de P.O.D, groupe de néo métal formé en 1992 et ayant connu le succès pendant la grande époque du "new metal" au début des années 2000. Pour tout te dire, ce groupe ne m'a jamais excité, mais à l'écoute des riffs biens lourds et des phrasés rappés, j'ai l'impression de revenir quinze ans en arrière. Parfois, il est bon de faire marcher la machine à remonter le temps. Et qui ne succombe pas au tube interplanétaire "Alive" ultra mélodique et accrocheur ?

Mais le samedi n'était-elle pas la journée la plus "punk" du week-end ?
Définitivement. Après Justin(e), je me farcis une partie du concert de The Casualties, formation street-punk américaine. Bon, là, on rigole moins : ça bourre, ça bourre et ça bourre. Le groupe envoie hyper vite, le chant est à la limite du hardcore. Les crêtes sont aussi belles que les riffs que guitares sont aiguisés, si tu vois ce que je veux dire. C'est du tout bon, mais j'ai vite fait le tour de la question, le street-punk n'étant pas ce dont je raffole le plus. Mais du punk, je t'en reparlerai tout à l'heure.

Au même moment, séquence nostalgie pour Minmin qui me raconte une anecdote alors que nous nous rapprochons de la Mainstage 1 : un jour, l'ami Fred "Billy the Kill" lui a offert un disque de Krokus, car le nom le faisait marrer. Faut dire que Krokus, ça sonne thrash métal tu trouves pas ? Et bien non, les gars de Krokus (since 1975 !) délivrent un hard rock 'n' roll pas piqué des hannetons. Pour te la faire courte, on est dans un registre ultra rock aux accents très "AC/DC". Alors, ok, c'est pas la folie sur scène, les gars ne sont pas d'une fraîcheur extrême, mais ça joue juste et surtout, ça joue bien. Tu connais mon amour pour le rock qui va tout droit ? Eh bien tu dois imaginer que j'avais le sourire aux lèvres à l'écoute du groupe suisse. Et tu ne trompes pas. Très bon moment sans être renversant. Juste du rock, sans artifice, mais du rock qui va bien.

Changement d'ambiance quelques minutes plus tard sur la Mainstage voisine : c'est le retour de Coal Chamber et de l'affreux Dez Fafara, également connu pour être à la tête de Devildriver. L'avantage des festivals comme le Hellfest, c'est que si un groupe ne te botte pas des masses, tu peux regarder dix minutes et aller écouter un autre concert dans la foulée. C'est ce que j'ai fait, après avoir bloqué sur la bassiste qui semblait physiquement fort sympathique (du moins de loin). Koudj a, lui, eu le courage de rester pendant les 50 minutes du show : le son est énorme, et le groupe se dépense sans compter sur les planches, si bien qu'il est resté plus longtemps que prévu à regarder le concert. Et Koudj s'est pris au jeu, notamment devant ce batteur envoyant comme un porc et faisant le show, le genre de zicos qui prend toute la scène tellement son jeu est expressif et puissant à la fois. C'est un peu la récréation façon "grandes farces" sur scène, entre des musiciens qui s'aspergent d'eau, le fameux batteur lançant dans tous les sens des milliers de baguettes. Le groupe a pris son pied et le public aussi. Et même si, musicalement, ça reste d'un goût "douteux", le groupe a fait passer un bon moment a un public qui n'en demandait pas tant.

Pendant ce temps-là, Minmin et moi sommes allés prendre notre dose de doom psyché avec Uncle Acid and the Deadbeats. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça tranche avec Coal Chamber : les rythmes sont plus lents, plus pesants, la musique moins agressive et beaucoup plus lancinante. C'est tantôt planant, tantôt prenant, mais toujours excitant. Si bien qu'on en oublierait presque la pluie qui redouble d'intensité. Les voix du groupe américain sont exquises, les guitares monstrueusement efficaces, et les ambiances posées par le groupe sont envoutantes. Du très bon boulot. Un peu de finesse dans ce week-end de brutes. J'exagère ? Nooooooon, tu crois ?

Je ne sais pas si ce sont les riffs planants des Uncle Acid qui me mettent dans cet état, mais j'ai besoin de faire une pause en ce début d'après-midi, et mon hôte Cu! se fera un plaisir de m'accueillir pour me poser un peu, pendant que Minmin fait le tour des stands de l'Extreme Market (il aura vu des odieuseries !!!). On fera également le tour des bacs à disques "convenables" et j'en profite pour toucher pas cher un Husker Dü, un Backyard Babies et un DVD des Foo Fighters (eh oui !). N'empêche que je suis tombé dans une sorte de faille spatio-temporelle qui m'aura permis de me requinquer un petit peu et surtout d'être au sec pendant que dehors, il pleut.

Quand je refais surface, le soleil a repointé généreusement le bout de ses rayons, et il est temps de repartir à l'assaut des concerts. Retour (une nouvelle fois) sous la Valley pour un show rock 70's des suédois de Witchcraft. A classer entre Black Sabbath et Pentagram. Il y a pire comme influence, hein ? Les guitares sont incandescentes, la voix est plus qu'agréable, chaleureuse et mélodique, et l'ensemble est plus que plaisant. Parfait pour se remettre dans le bain !

Hellfest 2013 : Neurosis Hellfest 2013 : Neurosis Intéressant. Mais avec trois groupes jouant simultanément, tu as dû faire des choix cornéliens, n'est-ce pas ?
Oh que oui. Le plus compliqué sera le dimanche entre Senser et Danko Jones, mais également le samedi où un gros dilemme pointe le bout de son nez à l'heure du thé : Down sur la Mainstage 1 ou Gallows à la Warzone ? Dur dur. Je zieute quelques minutes du premier set du "groupe de Phil Anselmo" (ultra présent ce weekend, s'invitant à pas mal de jams avec différents groupes). Premier car le groupe remettra le couvert le lendemain pour un "special show" sous la Valley en remplacement des regrettés Clutch. Inutile de te dire qu'il sera quasi impossible d'accéder à la tente devant l'intérêt suscité par ce show fait de raretés et de reprises. Mais je t'en reparlerai. Toujours est-il qu'à l'heure où le groupe ouvre son concert heavy stoner métallique après une intro blues, c'est la foule des grandes après-midi pour voir en chair et en os le charismatique ex-leader de Pantera. Je préfère m'éclipser et prendre une rasade de punk hardcore made in Gallows. Le départ de l'exécrable mais talentueux Franck Carter ne laissait rien présager de bon, mais j'ai vite été rassuré par Wade McNeil, nouveau (enfin depuis 2011 !) chanteur du quintet britannique. Franchement, le gars tient la dragée haute et fait le boulot comme il faut. Franck va chercher le public en s'exprimant en français, pendant que ses gars avoinent derrière avec un set brut, massif et direct. Le hardcore teinté de punk délivré par Gallows est sans fioriture, et je prends un malin plaisir à me prendre dans la gueule ce set d'une intensité rare. En me disant que j'ai bien fait de passer ce milieu d'après-midi à la Warzone.

Changement d'ambiance pour retourner sous la Valley pour le set de Karma To Burn. Pour ne rien te cacher, ce concert fait partie du top trois de la journée. Bien que sans bassiste pour ce show, Karma To Burn, réduit au duo, va délivrer un set stoner de toute beauté. Pas de chant, juste une guitare et une batterie, des riffs aiguisés, une caisse claire qui claque, des morceaux extrêmement bien sentis et une rage omniprésente. Tu peux me croire, ce groupe rocke à mort, et les Américains savent mettre l'ambiance sans discours ni artifices. Juste du stoner rock qui va bien, très bien même. Le public est aux anges, ça démarre au quart de tour, le son est énorme (comme pour la majorité de ces groupes sous cette tente), et avec Minmin, on est vraiment bien.

Le temps de boire un petit verre et de profiter du retour franc et massif du soleil qu'il est temps de rejoindre la Mainstage pour l'un des évènements de la journée : le premier passage au Hellfest de Accept. Bien que je ne sois pas un inconditionnel du heavy metal teuton, la disposition de la scène valait au moins le coup d'oeil, avec ces deux douzaines de baffles guitares estampillés au nom du groupe, s'il vous plait. D'accord, c'est de la chinoiserie mais visuellement parlant, ça a de la gueule. Tout comme la batterie surélevée et en structure métal. En fond de scène, le backdrop dévoilé au dernier moment est dans la lignée "années 80". Sois le bienvenu dans un monde de bon goût. Et musicalement ? Koud'j se souvient d'un concert ayant débuté par de grandes gerbes de flammes bien à l'ancienne (Rammstein aurait donc pour modèle Accept ?). Les guitaristes ne sont pas avides de soli avec leurs guitares Flying V, n'omettant bien sûr pas le mode "poses croisées" et autres chorégraphies que tu peux retrouver dans tes VHS des éditions du Monsters of Rock : du cliché en veux-tu en voilà, mais c'est bon quand même. Bien sûr, il est regrettable que le bon vieux Udo Dirkschneider ne soit plus de la partie aux vocalises, mais Mark Tornillo, américain de son état, mène tout de même bien sa barque. Pour le reste, du heavy metal à fond les ballons, ça fait plaisir aux fans (nombreux semble-t-il), et une apparition en fin de set de. Phil Anselmo (encore lui ?) viendra clôturer un concert qui a tenu la route.

Pendant que le bon vieux Koud'j se prend une rafale de riffs heavy dans la tronche, Minmin et moi en profitons pour nous préparer psychologiquement à l'une des déflagrations sonores du week-end et ainsi rejoindre une nouvelle fois la Valley pour le show de Red Fang. Et nous n'avons pas été déçus. Loin de là. Le quatuor américain, qui a deux albums à son actif, est en passe de devenir incontournable, et c'est bien mérité tellement de stoner heavy rock balancé par les bucherons américains fait mouche. Son énorme, bonne présence, excellentes chansons, voix hypnotiques, guitares crasseuses dégueulant des amplis, Red Fang ne fait pas les choses à moitié, et proposera pendant cinquante minutes un set énergique, subtilement crasseux et délicieusement puissant. Le quatuor donnera tout ce qu'il a, et je peux te dire qu'il en a à donner ! Encore un excellent groupe sous la Valley. Le groupe était attendu, en témoigne l'affluence importante et compacte sous la tente et les nombreux slams et pogos déclenchés par les chansons du quatuor. J'ai encore cette vision d'un mec allongé par terre, complètement HS ayant encore la force d'hurler à tue-tête les paroles de "Prehistoric dog" clôturant le show des Ricains. L'un des meilleurs souvenirs de cette journée pourtant riche en bons groupes (tellement riche que deux jours plus tard, dans un élan de faire marcher la boite à souvenirs, Minmin et moi n'arrivions plus à remettre un son sur ce concert, mais heureusement, ça m'est revenu !!!).

Je t'épargne (tout comme nous nous sommes épargnés) le concert de Papa Roach pour aller boire un verre côté VIP. C'est Jack Daniel's qui régale, on ne va pas se priver de boire un whisky coke sous parasol, hein ? Il n'est pas loin de 21 heures quand un nouveau choix cornélien s'impose à nous : ZZ Top ou Converge ? Pour Minmin et moi, ça sera ZZ Top, et nous allons regretter amèrement ce choix au bout de quinze minutes. Non pas que ça joue à l'envers ou que la paire guitare/basse ait rasé sa barbe. Non, rien à voir. Sauf que, comment dire... ça n'envoie rien. Je veux dire que devant une affluence impressionnante (certainement à la hauteur de ce que j'ai pu voir lors du début du concert des Guns 'N' Roses l'année précédente, voire plus !), il ne s'est rien passé. Le groupe a dégainé ses grands hits ("La grange", "Sharp dressed man", Gimme all your lovin'".), claque une reprise de Jimi Hendrix ("Foxy lady"), tout ça avec un son d'une bonne qualité, mais sans passion, sans âme, et surtout sans panache. Minmin me dira à juste titre que le batteur joue avec des baguettes en mousse. L'image est rigolote mais pas loin de la réalité, tellement le manque d'énergie est flagrant. Alors ok, les gars ne sont plus d'une grande fraîcheur, mais ceci excuse-t-il cela ? Ou alors étais-je trop exigeant devant un groupe que j'ai toujours respecté et dont le dernier album est d'une qualité non négligeable ? Alors oui, le boogie rock du trio texan est de bonne qualité, ça joue fin et ça joue juste, les détails ne sont pas laissés au hasard concernant la similitude des instruments et des costumes entre les deux barbus, et il est indéniable que Billy Gibbons est un putain de guitariste. Mais il manquait ce grain de folie pour nous faire décoller et nous accrocher à ce concert tant attendu pour ma part et qui sonnera comme une sorte de pétard mouillé.

Hellfest 2013 : Volbeat Hellfest 2013 : Volbeat En tout cas, le concert noir de monde de ZZ Top nous aura permis, à Minmin et moi-même, de nous balader dans l'Extrem Market sans difficulté aucune, les allées étant quasiment vides ! Cu! ne croule pas sous le chaland prêt à lâcher quelques billets pour ses excellentes productions, et nous irons lui donner nos impressions de cette excellente journée qui est loin d'être terminée !

Au même moment, la Warzone surpeuplé accueillait Converge, et Vanessa y était. Le public est majoritairement composé de fans. Bannon, timide, sourit aux phrases que peuvent lancer certains pendant les balances (que le groupe fait lui-même), répondant par un petit "What ?!" en cas d'incompréhension, puis par de petites mimiques. Pour s'échauffer, il fait des allers-retours sur scène, tourne tel un animal en cage, entrainant même les autres à faire des pas-chassés. Durant les dernières vingt minutes avant le live, on assiste à une réelle complicité au sein du groupe et de son équipe, transmise au public. On peut les voir se raconter des histoires [blagues ?] et rire. Seule fille aux barrières et pressée tel un citron (elle ne pouvait plus bouger un seul membre) elle a suivi cette prestation puissamment sauvage avec exaltation. Tout le monde vit le moment, de la pure folie. Elle a pu voir un mec encastré dans une bouée ourson orange fluo slammer sur le ventre. Les spectateurs sont à la fois déchainés et ravis. Peu importe le titre annoncé, ils sont heureux.

Kiss m'a toujours fait rêver. Et cauchemarder ! Pour l'anecdote, au début des années 80 (j'étais très très jeune), j'ai dû tomber sur une photo des gars maquillés qui a dû me faire flipper, pensant que ce groupe sorti des ténèbres devait jouer une musique horrible, haineuse et inaudible. Et je me rappelle effectivement de ce moment où, avec courage et détermination, j'ai écouté une cassette du Bisou et que je me suis rendu compte de mon erreur : Kiss transpire le classic rock, tout simplement. J'ai toujours rêvé de voir le groupe sur scène et de participer à cette expérience unique d'un concert du quatuor new yorkais. C'est chose faite cette année, et Minmin est du même avis que moi : on peut se permettre de mettre de côté un groupe actuellement sur l'une des trois scènes du festival pour tenter de trouver une bonne place pour les 90 minutes de Kiss. Bonne nouvelle : on va tout de même pouvoir profiter d'un concert qui se déroule sur la Mainstage 2 pendant l'attente interminable. Mauvaise nouvelle : ce fameux groupe sur la M2, c'est Bullet For My Valentine. Comme le tweetera l'excellent webzine Metalorgie, BFMV, c'est l'instant metalcore mais façon boys band. Aucun problème au niveau du son, des lights ou même des qualités techniques des zicos : c'est rôdé, pro à l'extrême et bien branlé. Mais bon, le "problème", c'est bien ces compos qui piquent et mélangent thrash et néo métal avec des refrains pour faire mouiller les filles. Dans l'absolu, je reconnais que c'est bien fait, mais ça ne me fait pas bander. De rien pour cet instant de poésie. Ah, au fait, Phil Anselmo n'est pas venu jammer avec les Anglais. Et ça t'étonne ?

Et le concert de Kiss dans tout ça ?
Nous y voilà. Kiss, c'est tout simplement une autre dimension. Une machine de guerre avec un staff se comptant par dizaines de techniciens, des moyens impressionnants, une scène hallucinante (qui ne sera malheureusement pas exploitée à son maximum ce soir, certainement pour des contraintes techniques), et des hits à la pelle. Kiss est en plein "Monster Tour" pour la promotion de son (excellent) dernier album, dans la lignée du non moins excellent Sonic boom. Alors Kiss, c'est un peu comme les Rolling Stones, chaque nouveau disque est prétexte à une nouvelle tournée interplanétaire synonyme de millions de dollars et de stades pleins à craquer. Assister à un concert de Kiss en 2013 est une expérience unique. Ses musiciens sont intemporels sous leur maquillage (même si les gars envoient depuis plus de quarante ans !) et c'est aussi bien pour le spectacle que pour la musique que le public fait le déplacement. Pour moi, ça sera les deux mon capitaine. Dès "Psycho circus", c'est la profusion de flammes et de pyrotechnie en tout genre. Le groupe enchaîne vieux standards ("Shout it out loud", "Let me go rock n roll", "I love it loud") et récents extraits de ces derniers albums ("Hell or hallelujah") pendant que le public ne manque pas de chanter, que dis-je, hurler les refrains. Les interventions de Paul Stanley entre les titres sont quelque peu longuettes, haranguant un public tout acquis à sa cause et permettant aux musiciens de reprendre leur souffle. Logique, mais ça casse un peu la magie. N'empêche que Kiss fait le job et le fait bien. Enflammade au sens propre comme au sens figuré de Gene Simmons, solo de batterie et de guitare, écran géant vraiment géant, le temps passe vite même si je me dis que sans cette profusion de spectacle (qui fait la renommée de Kiss), on assiste à un concert d'un bon groupe de classic rock aux solos bien en place et à la rythmique sans faille, tout simplement. Retirons les artifices en tout genre et Kiss redevient un groupe parmi tant d'autres. Mais la légende est bien sur la Mainstage 1 et je ne boude pas mon plaisir. La foule compacte me pousse à prendre un peu de recul pour "respirer" et me poser un peu, et c'est à ce moment-là que je me rends compte de l'engouement suscité par les quatre maquillés. Les effets connus sont de sortie (Simmons dégueulant du sang sur son solo de basse avant "God of thunder") et on ne résiste pas à trembler quand Paul Stanley traverse la foule en tyrolienne pour rejoindre la console de son et de light pendant "Love gun" : frissons garantis !!! Kiss a la classe, et même si certaines longueurs sont perceptibles, cela n'entrave en rien la magnifique production du groupe qui en donne pour leur argent aux festivaliers lui mangeant dans la main. C'est rôdé, parfaitement exécuté et quasi sans faille. Enorme respect aux techniciens qui ne doivent pas rigoler pour mettre en place tout ce bordel, et mention spéciale à l'artificier pour qui c'est le 4 juillet tous les jours (Etats-Unis oblige). La fin du concert est dantesque avec l'énormissime "Rock n roll all nite" et sa pluie de confettis et le somptueux "Detroit rock city". Et que dire de "Black diamond" où le groupe tire sa révérence en s'élevant au-dessus du public grâce à d'imposants bras mécaniques ? Que c'est magique. Que c'est magnifique. Que c'est bien sûr surproduit, mais que ça fonctionne. Du très grand Kiss, tout simplement !!!

A peine remis de mes émotions, je m'aventure sous la Valley pour assister à une partie du set de Cult Of Luna. Groupe vénéré par tonton Aurelio et par bien d'autres, ce groupe n'est vraiment pas ma came sur disque. Pour tout te dire, je m'ennuie un peu. Mais alors, en concert, quelle claque !!! Mon esprit est encore teinté de classic rock que je me prends en pleine gueule le postcore des Suédois qui ont vu leur set allongé de vingt minutes suite à un désistement intervenu peu avant. Beau joueur, le groupe s'est proposé pour rallonger son set, ce qui m'a donné la possibilité de prendre une bonne claque dans la gueule sans perturber mon planning. Je prends le concert en cours de route, et c'est vraiment l'apocalypse au moment où je rejoins la Valley bien blindée. La puissance sonore développée par les Suédois est impressionnante et vraiment indescriptible. Ce n'est clairement pas ma tasse de thé mais je reste sans voix à l'écoute de ce mastodonte qui défie les lois de la physique. Non non, je te vois sourire, je n'en fais pas trop : il faut avoir le cœur bien accroché pour résister aux assauts sonores de Cult Of Luna. Le son est gigantesque et les lumières prodiguées par Alexis "Biquet" sont époustouflantes : ce mec est un génie, réussissant avec perfection à magnifier la performance cinq étoiles de COL. C'est violent, trop violent pour moi, mais je ne regrette pas le détour pour me prendre, le temps d'un quart d'heure, une baffe monumentale.

Ouch. Idéal pour aller te coucher et retrouver un peu de calme dans ton lit...
Pas vraiment non. Car il a beau être une heure du matin, je n'allais surtout pas louper le dernier concert de la journée à la Warzone, alors que Korn s'active sous la Mainstage 2. J'ai rendez-vous avec Bad Religion, groupe américain légendaire qui a notamment inspiré les Burning Heads, un de mes groupes favoris. Etrangement, c'est la première fois que je vois le groupe sur scène et je compte bien en profiter. Je me pose tranquillement derrière la régie et savoure le show des Ricains qui détonnent avec ce que je viens de voir sur la Mainstage 1 : aucun artifice, lights minimalistes, juste un groupe de punk rock déclenchant ses brûlots toutes les deux minutes. Je n'assisterai qu'à la moitié du concert (pour cause de covoiturage) mais j'ai pris suffisamment de punk rock songs pour affirmer que ce groupe est gigantesque. Il ne faut pas compter sur eux pour envoyer les guitares en l'air ou pour tendre le micro toutes les deux minutes pour faire chanter le public. Non non non. Ici, on est à l'ancienne, old school style, on enchaîne les chansons, on en profite pour lancer quelques pics sur les politiques ou les groupes présents sur le festival (Def Leppard, Kiss), des gens qui ne sont pas de leur monde. Bad Religion joue vite, Bad Religion joue bien et même si on a l'impression que les gars sont quelque peu nonchalants (mention spéciale au "guitariste à l'écharpe"), le groupe joue son truc, tu adhères ou pas, ce n'est pas leur problème, le punk rock est leur mode d'expression, tout comme certains écrivent des livres ou peignent des tableaux. Bad Religion délivre ses hits et présentent de nombreux extraits de True north, leur dernière excellente production en date ("Past is dead", "True north", "Fuck you", "Nothing to dismay"...). Certes, le chant est moins précis que sur disque, mais l'énergie compense tout. Les mecs mettent leurs tripes dans leur show, et ça fait plaisir à voir. Je quitte avec regret le concert qui, malgré l'heure tardive, a réchauffé les cœurs et délivré quelques pogos pour les plus acharnés d'entre nous. Encore une belle journée passée à Clisson !

Hellfest 2013 : Newsted Hellfest 2013 : Newsted Wahou ! Et ce dernier jour, au vu de tout ce que vous avez vu pendant deux jours, vous y êtes allé en mode semi zombie/semi noctambule ?
Et bien ça aurait pu être le cas. Mais après un brainstorming aussi rapide qu'efficace, Christian, Minmin, la P'tite et moi décidons de repousser l'heure du réveil et donc notre arrivée sur le site. Enfin, la P'tite n'avait pas son mot à dire, même si nous avions beaucoup de considération pour notre atout féminin qui nous permettait de nous faire payer des bières par des gars tentant de la draguer. En y repensant, avec Minmin, on a un peu honte d'avoir été des proxo de la biberonnade houblonnée. Mais là n'est pas le propos. On se dit que partir un peu plus tard le dimanche tombe bien, car on est bien cramés et il faut qu'on lève le camp du gîte, ce qui nous impose un quart d'heure de ménage et de rangement. Je speede un peu mes camarades pour être dans les temps et c'est reparti pour un dernier tour de piste. Nous n'aurons pas la joie et l'honneur d'assister aux concerts de The Arrs (boffffff) et de The Decline (grrrrrrr).

Alors, ce dernier jour, le dimanche 23 juin, vous avez vu qui ?
Ma journée "démarre" donc, accompagné de Minmin, sous la Valley (ça t'étonne ?) pour le concert de Truckfighters. Trio venant tout droit de Suède, Truckfighters envoie un stoner teinté de rock seventies qui a le bon goût d'être entraînant. Le guitariste, torse nu, la joue à la Airbourne à base de guitare en l'air et a clairement de l'énergie à revendre. L'ensemble rappelle les excellents Kyuss. Malheureusement, le mix des instruments dans la sono dessert le groupe. Ajoute à ça un set un brin répétitif, et voilà pourquoi Minmin et moi ne nous sommes pas éternisés sous la tente de la Valley.

Sous l'impulsion de Minmin, je me dirige quelques instants sous la tente bleue pour prendre une rasade de Svart Crown qui développe sur la scène Temple un black métal assez mélodique. Le chant est dur, ça blast dans tous les sens, et on se surprend à taper du pied pendant quelques instants. A moins que ce soit pour se défaire de fourmis dans les jambes. Je ne sais plus. En tout cas, c'était sympa, mais faut pas déconner non plus, on bouge !

Mais cette fameuse tente bleue, c'est celle qui accueille les scènes Altar et Temple ? Pourquoi tu n'en parles jamais ?
C'est bien cela, ce sont les scènes accueillant les groupes death et black (et quelques ovni du genre). Pas trop notre délire, même si la P'tite y a passé quelques concerts. Il en faut pour tous les goûts. N'empêche que la structure de lights en forme de pentagramme valait quand même le détour !

Le temps d'aller réapprovisionner Cu! en cargaison de canettes vertes que je me retrouve devant la Mainstage 1 pour une bonne leçon de hard rock made in England. Heaven's Basement est dans la place, et je me prends une bonne décharge de rock énergique et bien envoyé. Le chant est tantôt hurlé, tantôt mélodique et l'ensemble est hyper intéressant. Les passages heavy succèdent aux refrains hyper chiadés, et c'est avec plaisir que j'assiste à une partie du show aux refrains mélodiques et aux rythmiques entraînantes. Car sur les coups de midi, les groupes se succèdent pour des prestations de trente minutes, et si ton running order prévoit de voir deux groupes jouant en même temps, t'es un peu baisé. C'est pour ça que j'écourte malgré moi le concert de Heaven's Basement pour rejoindre la Warzone et voir la deuxième partie du concert de Treponem Pal. Marco, le leader / chanteur charismatique, est un "personnage" du microcosme rock métal français, et il est toujours bon de prendre une rafale de Treponem Pal, même à midi ! Ton oncle naturiste Ted avait trouvé le chanteur un peu rincé lors d'un récent concert parisien et je redoute que ça se reproduise au Hellfest. Que nenni moussaillon, la voix de Marco est juste et lancinante, et le rock indus développé par Treponem Pal fait mouche ! Claviers maléfiques, guitares atomiques, delay dans la voix, deux danseuses sur scène dans un trip que ne renierait pas le bon vieux Rob Zombie. Treponem Pal fait le boulot avec passion et conviction, et après un excellent et remuant "Planet crash", le groupe tire (déjà) sa révérence avec "Excess and overdrive" dans une ambiance malsaine et pesante. Good job !

Le soleil a refait son apparition, et Prong investit la Mainstage 2. Minmin n'en a pas loupé une miette : la formation américaine déboule avec la banane sur scène. Le trio emmené par le chanteur guitariste Tommy Victor fait plaisir à voir. Pour ne rien te cacher, ça jouait hyper carré, et l'ensemble est super efficace. Ok, ça fait beaucoup de superlatifs, mais les quarante minutes envoyées par les New Yorkais ont été intenses et sans faute de goût. Prong joue sur le fil du rasoir, le tout est hyper tendu, le thrash métal lourd et pesant, puis rapide et accrocheur, balancé dans la sono assommant littéralement une assistance qui n'en croit pas ses oreilles. Et le seul regret de ce set est qu'il ait été trop court et trop tôt dans la journée.

Changement d'ambiance avec Mustasch sur la Mainstage 1. S'exécutant en tout début d'après-midi dans une indifférence quasi générale, le hard rock stoner mené tambour battant par Ralf Gyllenhammar est ce qui se fait de plus efficace, entre guitares inspirées, mélodies vocales imparables et basse batterie façon rouleau compresseur. Je passe un bon moment en compagnie du groupe suédois, même si je peine à retrouver l'intensité délivrée par le groupe sur disque. N'empêche que ça ne méritait pas ce manque d'ambiance de la part des festivaliers certainement en train de dormir/cuver/déjeuner/choisis ton camp camarade.

Ou alors ils étaient tous aux abords d'une autre scène ?
Exactement, fiston !!! La Warzone dégueule de monde pendant que s'exécute avec brio le Bal des Enragés. On ne présente plus ce "collectif" composé de membres de groupes de notre bel hexagone, tels Lofofora, Parabellum, Tagada Jones, BBÄ et j'en passe. Deux batteries sur scène, des musiciens qui se succèdent au fil des morceaux (même si Nico Tagada semble jouer sur tous les titres !) et un pit explosif !!! On pense ce qu'on veut de ce projet où le all star band enchaîne pendant des heures des standards rock métal, mais ce joyeux bordel est paradoxalement en place, et j'écoute avec bonheur trois bonnes covers de Sepultura (« Refuse/Resist »), Trust (« Antisocial ») et des Béruriers Noirs (« Vive le feu »). J'écourte car je n'arriverai jamais à atteindre cette satanée Warzone pleine à craquer. Le super groupe n'a pas l'habitude de jouer que quarante minutes, mais ça ne l'empêche pas de retourner le public avec ce karaoké géant. Et merde, Reuno Lofo a toujours ce putain de charisme !
Je passe faire un petit tour du côté de l'espace presse, et là, c'est le drame.

Quoi ? Guillaume Gwardeath a perdu les clés de son gîte ? Cu! a fait une intoxication alimentaire ?
Oui, mais ça, ce n'est pas si grave que ça, enfin pour moi. J'ai le malheur d'apprendre que Danzig a fait son capricieux et refuse de jouer sur la Mainstage à minuit passé. Du coup, c'est Ghost qui en pâtit et se voit intervertir son set qui devait se dérouler sous la Valley à la tombée de la nuit. Je suis écœuré, me faisant une joie de revoir le groupe encapuchonné sur une "petite" scène dans l'obscurité après une flamboyante prestation quinze jours plus tôt au Sonisphere. Et devant partir pour minuit, je n'aurai pas la joie de voir les Suédois faire chavirer Clisson sur la grande scène. J'ai du mal à avaler ma déception, mais mon malheur fait la joie de mon compagnon de route Minmin qui rêvait de voir l'ancien frontman des Misfits.

J'ai toutefois une grande décision à prendre : prendre une nouvelle rasade de rock 'n' roll avec l'ami Danko Jones sur la Mainstage 1 ou me régaler à l'écoute des sons hypnotiques de Senser (sous la Valley) que j'ai vu il y a quinze piges et que je pensais désintégré à tout jamais. Les dieux du rock sont avec moi et me conseillent d'aller voir le bon vieux Danko. Je me positionne donc auprès de la Mainstage 1 et profite du set actuellement en cours sur la Mainstage 2. C'est Riverside et son rock progressif qui est au programme. Et je me rends "seulement" compte que le son du groupe envoyant sur la "2" ressort dans les enceintes de la "1". Du coup, je profite d'une qualité de son impeccable bien que complètement désaxé de la scène sur laquelle se produit le groupe de rock progressif. Et qui dit rock progressif dit évidemment claviers (un peu chiant), et malgré une voix très plaisante, l'ensemble ne me transcende pas vraiment. Disons que ça suffit pour patienter en attendant le grand manitou canadien.

Et le voilà le gourou du rock 'n' roll. Parfois inégale sur disque, je me fais une joie de voir la formation sur scène. Et je ne serai pas déçu !!! Dès le début du show, Danko et ses acolytes envoient un grand "Had enough" heavy à souhait, bien que je constate que le son n'est pas hyper fort. Le bassiste John Calabrese est chaud comme la braise (facile, je sais, et pourtant, c'est vrai !) et Atom Willard (Rocket from the Crypt, Social Distortion...) me fait complètement halluciner derrière son kit : le gars joue monstrueusement bien et son jeu est parfaitement adapté au power trio. Et Danko ? Ce mec est incroyable. Même s'il discute pas mal entre les morceaux, le Canadien hypnotise le public par sa présence et son charisme. Ce mec est un showman passionné et passionnant. Jamais avare d'une bonne parole, Danko profite de son passage sur la Mainstage pour souhaiter un bon anniversaire à Glen Danzig et réciter les groupes qu'il aime et qui sont programmés en ce dimanche (Spiritual Beggars, The Sword, Volbeat avec qui il a partagé une récente tournée). Et musicalement ? Eh bien c'est du Danko bien huilé, avec des riffs à profusion et une basse bien présente. Et même si Danko Jones a du mal à monter dans les aigus, ça enchaîne les tubes de fort belle manière. Mais encore une fois, je me répète en affirmant qu'Atom Willard apporte un sérieux plus au trio qui sonne rock à 666 % : il en met partout sans rendre l'ensemble indigeste. J'ai hâte de revoir ce line-up qui, espérons, tiendra plus de deux disques ! Pour l'anecdote, on serrera la pince au petit prince du côté de l'espace VIP et Cu! lui offrira un skeud de Black Zombie Procession alors que Danko passera près du stand Kicking. Un Cu! qui me rassurera en me disant avoir assisté à quelques minutes du concert de Senser et en être ressorti très déçu. Décidément, les dieux du rock sont avec moi.

Hellfest 2013 : ZZ Top Hellfest 2013 : ZZ Top Minmin et moi ne nous quittons plus, et nous partons d'un pas décidé vers la Valley pour Spiritual Beggars. A peine le temps de prendre place que les fauves sont lâchés et on ne perd pas une miette de cette furie stoner rock. En un mot comme en cent, c'est monstrueux !!! Michael Amott, qu'on a connu dans des formations death et consorts (Carcass, Arch Enemy) envoie de grandes guitares heavy magnifiquement complétées par un clavier / orgue Hammond puissant et inspiré. Le mélange des genres (rythmes 70's et guitare métallique) est saisissant, le six cordiste n'hésitant pas à envoyer des plans thrash. La voix fournie en réverb et autre delay est splendide, et les mots me manquent pour décrire le plus justement possible le bonheur que me procure la formation suédoise. J'adore sur disque, et j'exulte en concert, même si la fatigue aura raison de moi et m'obligera à me poser dans l'herbe chaude et agréable non loin de la scène. Je profite donc pleinement du son hypnotique et dévastateur. Un putain de groupe de rock. Dans mon top dix (voir top cinq) du festival !!!

On décide fort justement d'aller nous rincer le gosier après cette performance dantesque des Spiritual Beggars. Comme tu le sais, pour accéder au VIP, on passe non loin des Mainstage, alors même que Mass Hysteria vient de terminer son show et où Newsted (mais si, le groupe de Jason) va faire découvrir son heavy metal. De toute façon, on ne peut s'attendre à rien d'autre quand on est l'ancien bassiste de Metallica. Sauf que je trouve que la musique délivrée par le groupe est banale. Koud'j semble avoir plus accroché : je suis fin prêt pour Newsted, et il faut bien ça, car Jason a bien la pêche, et il est attendu. Pour preuve, la Mainstage 1 est noire de monde. Les quelques petits problèmes de son en début de set sont vite réglés, et on se prend enfin des putains de watts dans la face. La basse est énorme, et c'est l'occasion de découvrir l'ex bassiste des Four Hoursemen en front man (basse et chant). On sent le professionnalisme et l'habitude des scènes énormes pour le leader du groupe qui n'a pas une voix dégueu. En plus, chose appréciable que j'ai pu également remarquer l'an passé avec Slash, Jason Newsted met bien ses musiciens en avant, et c'est tout à fait appréciable. Le groupe déroule les titres comme une lettre à la poste et, cerise sur le gâteau, le public a droit à "Whisplash" dans la setlist. Un bon concert qui passe bien en cette fin d'après-midi.

Je retourne sous la Valley (décidément !), bien décidé à me prendre une autre baffe dans la gueule avec The Sword. Et la calotte était au rendez-vous, je peux te l'assurer ! Pendant 50 (trop courtes) minutes, les Américains ont assuré un show quasi parfait. Aucune faute de goût quand les gars balancent un stoner rock teinté seventies hypnotique et dévastateur. Comme on dit par chez nous, ça riffe et ça bourre, le tout avec le sourire s'il te plaît. Et il ne faut surtout pas se fier à leurs têtes d'étudiants : The Sword a déjà quatre albums à son actif en dix ans d'existence, dont l'énormissime Warp riders paru en 2010. Et c'est par un extrait de ce formidable disque que le quatuor entame son set au Hellfest avec "Arrows in the dark" : c'est tout juste magnifique, même si le son n'est pas très équilibré en début de concert, problème corrigé assez rapidement par le sondier. Les guitaristes balancent des tierces imparables, le chant est envoutant, le basse batterie monstrueux. Je suis charmé par cette formule aussi convaincante sur disque que sur scène. Et je ne suis pas le seul, au vu de l'enthousiasme des festivaliers qui ont eu la bonne idée de fréquenter la Valley. Les morceaux sont intelligents et restitués à la perfection sur scène, ce qui n'est pas une mince affaire quand on connaît la richesse des titres du groupe. Les titres s'enchaînent pour mon plus grand bonheur, The Sword massacre la concurrence et s'impose comme l'un des maîtres du genre. Si bien qu'à la fin du show unanimement salué par une assistance aux anges, mon cœur balance entre l'excitation d'avoir vu et entendu un groupe "parfait" et la frustration que ce soit déjà fini. Toutes les bonnes choses ont une fin, je le sais. A bientôt alors !!!

Hellfest 2013 : Stonesour Hellfest 2013 : Stonesour Encore sous le choc de ce concert au poil, il va vite falloir se décider entre un Gojira des grands jours sur la Mainstage 1, ou les légendaires Buzzcocks à la Warzone. Nos équipes se divisent et je laisse Minmin et Cu! devant Gojira et me dirige d'un pas décidé voir le concert des punks anglais. Et je ne regrette pas mon choix, tellement le punk teinté de pop du quatuor britannique fait mouche à tous les coups : ça va (relativement) vite, les refrains sont inoubliables au premier accord de guitare, le chant est agréable, et ça joue parfaitement, tout ça dans la grande tradition britannique. Un bon moment agréable, pas inoubliable, mais agréable tout de même.

Je profite de la fin du set de Gojira pour me rendre compte de ce qui est aujourd'hui une évidence : c'est ultra carré, c'est hyper efficace et ça bourre à fond. Bien que pas vraiment adepte de ce style, le death metal du quatuor français est quand même une sacrée expérience à vivre en live, même si c'est le type de groupe que j'apprécierais plus en salle. Les festivaliers attendaient ce moment depuis quelques années, les programmateurs ont répondu à leur attente en programmant le groupe à une heure idéale. Le dernier mot sera pour Minmin : "Gojira, notre fierté nationale". Que rajouter de plus ?

Pendant qu'on trinque avec les Justin(e) du côté du VIP, Koud'j ne relâche pas la pression et s'en va assister à l'un des évènements du festival. En effet, et l'info avait été révélée sur le W-Fenec dès le jeudi, Clutch a dû malheureusement annuler sa venue dans le pays du Muscadet pour une sombre histoire de décès familial, et Down s'est proposé pour les remplacer au pied levé et offrir un set composé de raretés et de reprises. Autant dire que la Valley débordait dans tous les sens pour acclamer comme il se doit la bande de Phil Anselmo. Sur scène, le groupe est beaucoup plus détendu que la veille pour le concert "officiel" sur la Mainstage 2. L'ambiance est bon enfant avec un Phil Anselmo détendu de chez détendu sur le côté de la scène, laissant ses musiciens s'éclater en sirotant une bouteille de blanc au goulot. A l'ancienne. Bien sûr, ça balance quelques morceaux de Down ("Rehab", "Swan song"...) mais également énormément de covers (Eyehategod, Crowbar, Corrosion of Conformity avec sieur Newsted), et alors que le public scande rapidement "Pantera", il faudra attendre la fin du concert pour un "Walk" explosif. Concert à l'arrache mais excellent souvenir où la spontanéité et la passion étaient les dénominateurs communs de cette belle surprise.

Mon p'tit gars, si je te dis que j'ai passé un concert à rigoler et voir le public faire la queue leu leu, tu me crois ?

Bah oui, mais je savais pas que Pleymo s'était reformé...
Mais non, tu n'y es pas !! Je te parle des fantasques Toy Dolls, tout droit venus d'Angleterre. Et pourtant, ça ne pouvait pas plus mal démarrer. Un roadie se pointe sur scène et dans un bon français annonce une mauvaise nouvelle au public : le bassiste s'est blessé et sa jambe est cassée. Merde ! Et il continue "mais ce n'est pas grave, il est là quand même, les Toy Dolls vont jouer ! Messieurs dames, les Toy Dolls !!". Evidemment, tonnerre d'applaudissement et une fois le fameux bassiste bien installé sur son tabouret, c'est parti pour une heure de délires et de punk rock. Et le groupe est aussi drôle qu'il est efficace. Le Hellfest est aux anges, beaucoup chantent les hits à tue-tête, ça danse, ça saute, et moi, j'hallucine devant ce cirque digne des Monty Pythons. Musicalement, ça va vite, c'est super bien exécuté, et je ne m'ennuie pas un instant devant le trio anglais à mourir de rire. Et que vois-je au milieu du public ? Une queue leu leu déclenchée aux sons du trio punk rock. Ah ah ah !!! On aura également droit à la canette de bière géante qui fait exploser trois pauvres confettis, à la guitare d'Olga qui tourne sur elle-même, j'en passe et des meilleurs. Bien sûr, c'est fun et bon enfant mais je retiens aussi qu'Olga, membre fondateur et également chanteur, est un sacré guitariste. Cerise sur le gâteau : le guitariste et le batteur quittent la scène sous les acclamations, tandis que le bassiste, cloué sur son tabouret, reste seul dans une hilarité générale. Pour tout te dire, j'ai cru à un moment que le gars allait repartir en courant, signifiant que la blessure était du pipeau. Mais sa jambe est bien cassée, et un roadie viendra chercher le malheureux bassiste sous des applaudissements appuyés. Bref, un EXCELLENT moment à la Warzone. Un de plus.

Ce moment de rigolade me fera presque oublier que l'affreux Danzig squatte ensuite la Valley à l'heure où Ghost devait donner sa messe funèbre. Après un passage éclair au concert de Marduk, j'accompagne Minmin au show de l'ancien leader des Misfists. Koud'j était aussi dans le coin. Personnellement, je n'ai pas accroché aux sonorités du Danzig Metal mais Koud'j, si : le décor de scène est énorme, le son de guitare bien aigu, et la Valley est bourrée à craquer. Au menu, un bon enchainement des titres de Danzig en solo et des Misfists, avec la participation exceptionnelle de Doyle (ou "du Doyle", dixit Cu!) affublé de sa célèbre coupe de cheveux "Grosse mèche en avant" et d'un maquillage "Frankensteinien". Le Hellfest est devenu un formidable concours de body-building : c'est à celui qui aura les plus gros muscles. Musicalement, c'est la même : ça bourre sévère. Le public ne s'y trompe pas : tout le monde chante, sautille, slamme. Ce concert évènement et bien old school bénéficie d'une excellente ambiance, et laissera d'excellents souvenirs à ceux qui apprécient ce genre de métal parfois difficile d'accès.

Pendant ce temps-là, je vais jeter un coup d'œil aux mauvais costumes de Lordi sur la Mainstage 2. Hard rock classique et accoutrements horribles. Un peu comme pas mal de groupes en fait, sauf qu'eux, ils en jouent. Malins.

Il n'est pas loin de 23 heures, Volbeat a pris possession de la Maintage 1, et Minmin et moi sommes sur le départ. On file un coup de main à Cu! pour remballer sa distro (la prochaine fois, tu gares ton van devant, ok ?), on s'apprête à quitter le festival la tête pleine de souvenirs et les oreilles gavées de bons sons (mais avec un goût d'inachevé, référence au concert de Ghost qu'on ne pourra malheureusement pas suivre), mais l'irréductible Koud'j est toujours de la partie. Faut dire que le bougre est un fin connaisseur de l'indus métal (n'oublie pas qu'il a mené de main de maître les excellents Wormachine). C'est tout naturellement qu'il s'est rendu à la Warzone pour le show épileptique de Punish Yourself : j'ai pu suivre l'évolution de ce groupe depuis 2003. Putain, 10 ans. Et je dois dire qu'à chaque fois, c'est la claque. Son énorme, lights qui défoncent la rétine et super show, avec un danseur (en l'occurrence, le frère du guitariste Pierlo) en complément de Klodia. Les titres s'enchaînent dans une fureur sauvage et sexy devant un public en transe. Quoi de mieux pour terminer un festival ?