Ce qu'il se passe sous la tente, reste sous la tente Ce qu'il se passe sous la tente, reste sous la tente Avant-propos : Tout d'abord, comment ne pas entamer ce report par une nouvelle rassurante ? Il est confirmé qu'en 2012 le Hellfest ne délocalisera pas. Pour tout vous dire, il s'installera sur des champs voisins du fait de la construction prochaine d'un lycée sur le site actuel. Imaginez la fierté des scolaires du coin : "Mon lycée, il est construit sur le champ du Hellfest. Pour cette dernière édition sur le sol originel, revenons sur chacun des trois jours.

Vendredi 17 juin :
Alors que je débarque à 10h30 à Clisson avec un collègue rédacteur, nous découvrons d'emblée la gentillesse des Clissonnais. Nous voyant galérer avec nos sacs dans la montée menant de la gare au site, on se fait embarquer en stop par une habitante du coin. Clisson + 1. Malgré le temps grisâtre où pluie et vent nous battent cheveux, paupières et tente, nous arrivons à la Terrorizer Tent sur les coups des 13h30 où Kruger envoie déjà furieusement la sauce. On commence bien. Le train ayant pour effet d'assoupir je n'aurais pas aimé me retrouver devant Thin Lizzy ou Iggy And The Stooges pour ma première claque "made by Hellfest". Tout va bien. Le hardcore des Suisses chatouillent les oreilles et fait headbanger son monde. Nous sommes en vie et on le sent (boules-quiès devant Kruger toujours tu mettras. Oui maître...).
Première leçon de vie donc, au festival de l'Enfer tu protèges tes oreilles d'entrée parce qu'ici c'est le dawa, les pogos, la rage de vivre et les circle-pits (on n'est pas aux Eurockéennes là hein). La suite, on la savoure avec Dagoba (pourtant guère apprécié en CD) mais qui fait son effet en live, surtout avec le morceau "Black smokers" en ouverture. Bam ! C'est le démarrage des pogos. On ira, oui, mais pas longtemps. Ce n'est pas parce qu'on fait 1m81 qu'on peut gérer face à des mecs désireux de se défouler façon barbare. Après 35 min de matraquage intensif à coups de morceaux tirés de Poséidon, dernier album du groupe, les drapeaux occitans, bretons et écossais se baissent dans la foule, et chacun reprend son souffle après l'intense bataille dans la fosse. Déjà quelques bleus sur ma carcasse. Ca commence bien pour les bourrins en mal de sensations fortes.
Faudra dire à Iggy qu'il gare sa mob ailleurs merci Faudra dire à Iggy qu'il gare sa mob ailleurs merci Le prochain sur la liste des groupes à voir est Alter Bridge sur la Main Stage 01. Avec 118 groupes au total et toute seule pour tout couvrir, des choix drastiques s'imposent. Ayant été fana de l'album One day remains à 16 ans, le sentimentalisme l'a emporté... à tort. On ne retiendra pas le chant faux de Myles Kennedy, mais plutôt le talent de Mark Tremonti à la guitare (bon en fait on le retiendra aussi). Si la voix de Myles fait d'habitude penser à Jeff Buckley ou Chris Cornell, ici la comparaison ne ferait pas honneur aux deux musiciens cités. Le morceau "Open your eyes" est tellement ravagé que j'en reste penaude un bon moment (le sentimentalisme n'est-ce pas). Quoi ! Se laisser abattre ? Non, de toute façon avec Maximum The Hormone, The Exploited, Down, Vader qui arrivent, difficile de tergiverser. Le Hellfest me colle une belle trempe et me remet dans le droit chemin. Pas le temps de se relâcher, Maximum The Hormone sur la Main Stage 02 ça amène du monde, une belle peuplade même. On remarque juste une différence avec le public de Dagoba et de Kruger. Ici, les slammers ne reçoivent pas un bon accueil. Collés à la barrière, les hommes planants au dessus de la foule arrivant de derrière (en même temps c'est nous qui nous sommes mis devant), on se prend quelques godasses, et cela ne plaît pas du tout à mes compères de premiers rangs. Deux couples et deux mecs foutent de gros coups de poings aux slammers dès qu'ils sont à portée. Coup de froid. Pas cool. Heureusement, le chanteur est complètement fou, hurle tout ce qu'il a dans le micro, nous parle en japonais à toute vitesse et se déchaîne tant sur scène que c'est l'hystérie pogos par ici. Les excellents "Rei Rei Rei Ma Ma Ma Ma", "Maximum The Hormone", "What's up, People ?", "Shimi", "Kuso breakin nou breakin lily" y sont calés au poil. Hyperactif.
Pour la suite, The Exploited concentre devant la Main Stage 02 tout ce que le festival a de punks pendant 50 minutes. Un concert événement pour les amateurs. Avant que Meshuggah, un plus tard, ne prenne ses aises, envoyant son set dans une dynamique de bourrinage systématique. Ils voulaient du pogo et de l'ambiance brutale, ils les ont eu. Toujours aussi bon techniquement, en live comme sur CD, les Suédois ont finalement reçu l'accueil déjanté qu'ils attendaient. La soirée étant ensuite très orientée death metal et pop rock avec Iggy And The Stooges, nous avons surtout profité de l'espace presse pour rencontrer de sympathiques bénévoles et se poser pour boire quelques binouzes. On a donc vu Rob Zombie et In Flames de loin, contents de se caler un peu pour se reposer de la journée (très sonorisée, pluvieuse et chargée).

L'épilation du maillot made in Hellfest L'épilation du maillot made in Hellfest Samedi 18 juin :
Levée aux aurores, c'est avec Headcharger que je débute la journée trois heures plus tard. Un sans faute pour nos Français et leur cocktail rock/metal/stoner qui a remporté un franc succès (énormément de festivaliers étaient là pour les soutenir). Il faut dire que leur album The end starts here sorti en 2010 a bien tourné à l'international. En résumé, une prestation live et un accueil chaleureux pour un groupe en passe de devenir un incontournable français (ok c'est déjà le cas). Dans la veine trash metal bourrin, Lyzanxia est LE groupe à voir en ce deuxième jour trop fourni en hard rock sur les Main Stage 01 et 02 : Hammerfall, Angel Witch, UFO, Thin Lizzy, Scorpions (prestation suivie de "For those about to Rock" d'AC/DC en hommage à Patrick Roy, décédé en mai dernier).
Bref, sur cette journée sont présents pas mal de groupes majoritairement heavy qui n'ont pas convaincu tout le monde. Des grands classiques que l'on admire (ou pas), mais qui ne resteront pas gravés dans nos mémoires comme étant les meilleurs concerts du festival. De bons groupes néanmoins avec les Suédoises sexy de Crucified Barbara, les machines Sodom et Kreator (des slams à tout va, à en crever de fatigue les gars de la sécurité) et la classe de Black Label Society (cris et applaudissements ininterrompus en prime). En bonus (trique), on a droit à un spectacle amusant sur Municipal Waste avec un festivalier jouant les strikers dans un circle pit, avec simplement sa veste en cuir et ses rangers. Et rien d'autre. Pas de doute, l'ambiance est folklorique.
Clairement, ce deuxième jour est celui de la Terrorizer Tent avec du très lourd au programme. Et notamment du hardcore jouissif avec Arma Gathas, Deez Nuts, Shai Hulud, Comeback Kid et Converge. Pour ne pas vous en balancer des tartines, sachez juste que ces groupes entraînent tout le chapiteau dans des pogos HxC pharamineux et musclés, le tout sans jamais bâcler la qualité de leurs morceaux. Converge sous la Terrorizer Tent, ce sont les conditions idéales pour un rendu fidèle des morceaux, car mine de rien, en ce deuxième jour, les grandes scènes on avait quelque peu ras le bol (la faute au son trop fort, trop de monde et à l'absence de proximité avec les artistes). Car oui, quand on est myope (ou pas d'ailleurs) on aime de bonnes conditions de live avec des scènes plus intimistes et humaines. La Fenec que je suis a donc découvert le Hellfest sous une seconde approche ce samedi, sous un abord plus brut de décoffrage, plus immédiat, plus familier, car les scènes dans une semi-obscurité on adore ça et l'acoustique y est bien meilleure. La Terrorizer Tent du Hellfest 2011 : the place to be.

Dimanche 19 juin :
Tout comme la veille, circuler sur le site devient une affaire de patience. On se marche dessus, signe que cette édition est bel et bien sold-out. Le soleil ayant décidé de revenir éblouir Clisson, ce dernier jour se déroule dans une humeur bon enfant où l'on croise à nouveau de nombreux costumés (Gollum, le costume de Jacques Villeret dans La Soupe au Chou, des gens maquillés aux couleurs de Turisas...), des familles, des enfants casqués (bah oui, on protège les oreilles des pitchounes quand même).
C'est pas le 14 juillet si ? Ah non, ben tant pis C'est pas le 14 juillet si ? Ah non, ben tant pis Durant le concert d'Audrey Horne, Toschie, le chanteur, vint rompre la distance artistes/public en venant serrer des mains et chanter au contact des premiers rangs. De la grande musique dès le matin, ça réveille comme il faut des festivaliers fatigués. Zuul FX est tout aussi bon, Steeve optant également pour un contact privilégié avec le public. Pogos, circle pits, l'album Torture never stops, sorti cette année, nous est merveilleusement bien présenté. Quant à Turisas, c'est à un concert très monotone auquel on a droit (si l'on ne prend pas en compte le maquillage tigré rouge et noir du groupe). Le chant n'est pas assez fort et les morceaux minimalistes. Si l'intensité du groupe se fait sentir sur album je ne l'ai pas perçu durant ce live. Et à en observer les réactions du public je me sens moins seule. Comme la veille, la scène à surveiller, c'est encore une fois la Terrorizer avec notamment The Ocean (succès retentissant avec une flopée de fanatiques jusqu'à l'extérieur du chapiteau). Là rien à redire, belle claque ! L'une des meilleures du festival. Ils se donnent à fond et leur musique est encore plus intense en live. A ce stade de la journée, il ne me reste qu'Orphaned Land, Knut, Cavalera Conspiracy et Kylesa à voir (et un train à prendre...).
Si Kylesa n'a pas vraiment autant de succès qu'attendu, d'ailleurs le live est bien moins alléchant que l'album, les Israëliens d'Orphaned Land savent comment mettre leur musique en scène (une danseuse orientale est venue en appui sur l'un des morceaux), avant que Cavalera Conspiracy ne vienne baffer le public du Hellfest. De quoi me réconcilier avec les grandes scènes que je boudais un peu depuis midi.

Il ne me reste qu'à remercier les habitants de Clisson (qui ont plus d'une fois montré que le festival maintenant fait partie de leur vie et qu'ils en sont fiers), merci aux bénévoles rencontrés dans l'espace presse, merci à tous les orga impliquées. A l'année prochaine ! Et si vous souhaitez visionner des live des concerts, sachez qu'Arte était sur les Main Stage 01 et 02, et que vous pouvez trouver ces vidéos sur le site officiel de Arte Live Web.