Hellfest 2007 : Mastodon Hellfest 2007 : Mastodon Hellfest 2007 : Machine Head Hellfest 2007 : Machine Head Le Hellfest devrait s'appeller le Mudfest en ce vendredi 22 juin... Une pluie intermittente sur un sol déjà détrempé, les festivaliers le transformeront en champ de boue en moins de quelques heures. Le festival commence mal, puisque ses portes ouvrent avec 2h30 de retard, et encore, puisque l'entrée se fait au compte-gouttes devant un service d'ordre à la limite d'être débordé. Sifflets, insultes, démontage de volets, évitement d'un mec bourré à poil, la foule s'occupe comme elle peut entre deux averses. La cause de ce retard, ayant failli se terminer en révolution, est un transformateur ayant pris feu. Donc merci aux pompiers ! C'est donc avec 3h30 de retard que l'on rentre sur le site du festival, retard qui laisse une impression de désorganisation... Première surprise à l'entrée, les bouteilles d'eau sont interdites, soit je veux bien comprendre mais impossible d'acheter la moindre goutte d'eau une fois à l'intérieur ! Reste la bière ou les sodas, pas franchement génial lorsque l'on a vraiment soif. En raison du retard, Lamb of God, Dew Scented et Bloodsimple ont été annulé sur la grande scène où les concerts ne commenceront qu'à 17h avec Chimaira. Sur la Gibson stage Mumakil doit certainement jouer devant 2 chanceux...

Premier concert sur la grande scène, Chimaira offre un set carré pour une foule qui commence à envahir le site (petit à petit, mais il aura fallu attendre !). En ce début d'après-midi on arrivera cependant à voir les costauds de Misery Index qui lutte contre le mauvais temps et surtout un Mastodon qui envoie du gros sur la scène principale, Troy harrangue la foule, un set bref de 40 minutes, mais 40 minutes tout en puissance alternant des titres des deux derniers albums, ce Blood moutain est décidemment taillé pour la scène. L'affiche du vendredi est délectable, surtout sur la scène principale, car après Mastodon c'est au tour d'Hatebreed, Machine Head et surtout Slayer de délivrer des décibels sur ce champ de boue. Un Hatebreed égal à lui-même déferle par la suite, ravi de jouer devant un parterre qui brave la pluie. Vient le tour de Machine Head, un set similaire à celui qu'ils ont donné au Download festival la semaine précédente, le groupe brille plus par son énergie que par sa mise en place, un bassiste qui peine un peu à sur les choeurs et les notes qu'il doit atteindre, un deuxième guitariste un peu décalé sur certains solos, bref Machine Head brûle les planches surtout à travers Robb Flynn aidé par son batteur impeccable, ces deux là sont la locomotive de ce The blackening fulgurant. Pendant ce temps-là, le tour bus de Korn s'éloigne du Hellfest... Comme toujours Slayer enchaîne un set carré et sans égratignure, un Kerry King en forme, la prestation réchauffe un peu les esprits. La scène principale pêche un peu au niveau des lumières qui restent malheuresement très basiques, aucune poudre aux yeux, tout est dans le son, impéccable soit dit en passant, et la prestation scénique des groupes. Cannibal Corpse délivre une bande-son digne de 28 weeks later, devant une foule réunie devant la Gibson Stage, une foule curieuse, enfin surtout impatiente et qui s'occupe en attendant Korn. Tient d'ailleurs, Korn ils sont où ? Ils ont apparemment désertés. Tout le reste n'est que rumeurs et bruits de couloirs, mais mon petit doigt me dit qu'il y a une discussion animée dans le bureau de prod avant leur départ... Bref lorsque le festival annonce que Korn ne jouera pas, la foule ne regagne pas gentillement ces tentes détrempés, mais lance boue et divers projectiles sur la scène principale et l'on passe à côté de la deuxième émeute de la journée.

Hellfest 2007 : The Arrs Hellfest 2007 : The Arrs Hellfest 2007 : Epica Hellfest 2007 : Epica Samedi démarre doucement, le camping s'est définitivement tranformé en champs de boue, des allées boueuses, des tentes boueuses, des chaussures boueuses, heureusement que le planning de la journée s'annonce chargé... Tout comme le ciel, des nuages bas, mais relativement peu de pluie, le temps est menaçant mais reste clément. Le site du festival, quant à lui est près pour le salon de l'agriculture tant il est parsemé de paille pour évier de patauger dans la boue. On noterra également les grafittis et pancartes "Korn tapette" qui fleurissent ici et là... On loupe After Forever de peu, mais on enchaîne sans respirer l'alternance Gibson stage / Mainstage. The Arrs arrive très en forme, hardcore bien méchant et trépidant, les sceptiques du public ont été convaincus et le split-the-pit marche du tonerre, un set vraiment convainquant mais malheureusement trop court. Les Parisiens sont à l'aise et ça se sent, énergiques et dynamiques. Tout le monde connaît apparemment Vader jouant sur la scène principale, qui contraste magnifiquement avec un Korpiklaani magistral, du folklore finlandais enrobé de métal et un set dansant qui apporte une bouffée d'air, avec un chanteur qui orne son micro de bois de renne. Leur set est plutôt sympathique et leurs titres relativement agréables à écouter. On enchaîne ensuite rapidement avec l'égérie de l'Oréal, Epica joue sur la grande scène et est un peu intimidé par la foule, un set un peu moins cliché que leur précédente prestation tel qu'Epica à l'Underworld, mais on a tout de même droit au ventilateur devant le pied de micro. Epica ressort les tubes de Consign to oblivion et offre en bonus un titre un peu triste du prochain album, un titre qui ne brille pas tout à fait pour son originalité. Pas de ventilateur pour Kickback, une tondeuse à cheveux leur a suffit, un set énergique, époustouflant, à la limite du surexcité, le hardcore des furieux fera des victimes en grand nombre. Ça bouge dans tous les sens, Kickback ne s'en laisse pas conter, et surtout ne se laisse pas faire, à un mec du public qui leur lance de la boue "fais gaffe toi, on va t'chopper. Aller tous sur lui !", grandiose ! Les gasiers sont prêt à en découdre dans le pit. Pas le temps de se retourner, Brujeria enchaîne déjà sur la scène d'en face, un set un peu lourd par les bandits mexicains, mais qui ravit une grande partie du public, on aura même le droit à une reprise de la Macarena dont les paroles sont à peu près "He Marijuana" et qui empiète malheuresement sur le set mémorable de Walls of Jericho. La Gibson stage est la scène hardcore pour toute l'après-midi, après The Arrs et Kickback, c'est au tour de Walls of Jericho d'enflammer la foule, de tester un circle-pit, paroles furieuses, le "There is no I in fuck you" balance une claque mémorable, une Candace furieuse, un batteur qui frappe avec fureur, le groupe profite du crescendo hardcore de la journée pour envoyer tout le monde en orbite. Si Candace envoie du gros sur scène, elle reste accessible backstage, notamment en passant faire quelques dédicaces et photos au niveau du merchandising.
Autant le camping est d'un autre âge, 10 euros l'entrée par tête de pipe, 10 toilettes, 10 lavabos, 10 douches à l'eau froide, des tentes coincées entre deux champs de vignes, ce week-end c'est camping à la ferme, mais aucune lumière une fois le soleil couché, autant les stands de merchandising sont soignés. L'intérieur du gymnase de Clisson s'est transformé en marché couvert du métal, une mini version d'un Camden Town de campagne, où par ailleurs tout s'y cottoie. Guitares, T-shirts de groupes, posters, drapeaux, accessoires à clous, badges, importants stocks de CDs (où le pire cotoie le meilleur encore), stand Peta, mini-musée du préservatif... C'est plutôt bien vu.
Dehors la boue sèche un petit peu, mais pas suffisament pour prévenir la bataille de boue au son de Pain of Salvation, on se demande d'ailleurs ce que ces derniers font ici, une partie du public passera le temps à coup de mottes de boue et de paquets de paille dégoulinante, la bataille fait rage pendant un bon bout de temps, le stand de bière situé derrière en faisant par ailleurs les frais. Napalm Death mettra fin au pujilat à coups de grosses guitares et de défiance scénique. S'enchaînent ensuite sur la grande scène le piano Bontempi de Children of Bodom, le bruit blanc d'Immortal et surtout les excellents Type O Negative. sur la Gibson stage, on a aussi le droit à du très bon, les excellents Moonspell qu'il faudra garder à l'oeil par la suite tant leur set fût impressionnant et les magiciens de Therion. L'alternance monotone Gibson Stage / Main Stage est cependant rompue en fin d'après-midi par les sets consécutifs de Defdump qui envoie du gros, illuminant le chapiteau, et par un set incendiaire de Sworn Enemy. Les groupes trouvent leur public et lui offre un set magique, concentré, plein de sueurs et de décibels. Après cette journée marathon, le camping se fait étonnament plus calme.

Hellfest 2007 : Walls of Jericho Hellfest 2007 : Walls of Jericho Hellfest 2007 : Converge Hellfest 2007 : Converge Dimanche s'annonce plutôt bien, le soleil pointe ses rayons à l'horizon, la boue disparaît lentement mais surement du camping, le planning est moins chargé et on surveillera surtout les deux plus petites scènes. Cette journée commence surtout avec un rendez-vous manqué, une interview de Klone effectuée sans Klone, et pour couronner le tout pendant le set de Scarve... Scarve dont la dernière chanson résonne en écho de leur set complet, carré, furieux, mais avec un petit arrière goût. Kaizen se prépare sous la tente et donne en live une toute autre impression que sur Sink, direct, lourd, l'impact de Kaizen est efficace, Kaizen frappe juste, Kaizen frappe fort, c'est juste dommage que le public n'est pas venu plus nombreux pour gouter à ce concert décidemment excellent. Sans rancune et afin d'echapper aux fumées vertes de Kreator, qui joue dans le brouillard chimique, on assistera au set de Klone, un set très bon, à l'image de leur prochain opus. Malheuresement le groupe joue de malchance en raison de coupures de courants en série, Klone garde son calme et enchaîne les chansons en espérant que l'électricité ne se fasse pas la malle. C'est peine perdue à deux reprises et déjà la foule s'échappe de la tente pour ne pas manquer Converge. À peine sorti du chapiteau, les tant attendus Converge débarque sur la Gibson stage située à 50 mètres, le combo enchaîne sans trainer nombres de ses titres phares, "When eagles become vultures", "Black cloud", des brulôts teintés à l'acide sulfurique, Converge se veut sans compromis et n'en fait d'ailleurs aucun, set carré, assassin, compact, c'est un hardcore dense et en fusion qui s'écoule sur la Gibson stage la bien-nommée. Sur la grande scène, les têtes d'affiche s'enchaînent, un Within Temptation un peu surfait, un Megadeth un peu veillot, un Dream Theater au sommet de sa forme avec un batteur qui doit se la joue sur ces trois grosses caisses. L'alternance des deux scènes a un peu de plomb dans l'aile et la main stage continue de jouer lorsque commence la Gibson stage, avec un effet énervant de stéréo envahissante dont on se serait bien passé. C'est surtout Neurosis qui va constituer l'apex de cette journée, le groupe jouant sous une pluie battante qui est revenue après une accalmie, reliquéfiant la boue séchée pour le plus grand bonheur des festivaliers et le tourment des campeurs. Neurosis batit son mur de son à coups de guitares et de synthé, avec des titres piochés dans The eye of every storm et Given to the rising. Derrière le mur de son de Neurosis, c'est un mur d'image qui illumine la scène, ambiance sombre, vidéo en négatif, des séquences visuelles à l'image de chacun des albums, des chevaux, des rennes, des tempêtes ou des yeux, l'expérience de Neurosis est autant sonore que visuelle. Quelques problèmes de son et un déséquilibre du mix des deux guitares viendront quelque peu porter atteinte à cette fusion sonore, mais le quintet livre un set inoubliable en clôture de cette scène.
C'est sous une pluie battante que l'on remballe, une douche chaude et un lit douillet nous attendent, 3 jours furieux, 3 jours boueux, 3 jours heureux.