Déjà la cinquième édition du Furios Fest, qui aurait misé il y a 5 ans sur un festival implanté à Saint-Flour dans le Cantal ? C'était sans compter la passion que l'équipe a eu à cœur d'impulser dans ce projet. En 5 ans, le festival est passé d'un festival dans un gymnase sur une journée à un open air sur deux jours. Coup de projecteur sur ce festival "qui a tout d'un grand".
furies
Samedi 24 août
C'est en mode curieux et plein d'attente que nous nous rendons avec Lionel, mon "partner in crimes" de Nawak Posse à cette 5ème édition. Lui a connu les quatre précédentes et je n'ai été présent " qu' " aux trois dernières. Le passage sur deux jours avait permis au festival d'atteindre ses objectifs et de voir plus grand en 2024 : festival en plein air. Et tout cela avec le Covid en plein milieu... tour de force !
Mon campement étant basé à une heure de route du site, nous n'avons pu nous rendre à temps pour voir Sangdragon, LATX ayant annulé sa venue par un communiqué qui s'apparentait à un split. Je n'aime pas manquer les groupes d'ouverture car il y a parfois de belles découvertes.
mudweiser
C'est donc avec Furies que je commence ma journée. Furies officie dans un hard rock au chant féminin et à ma grande surprise, le groupe arrive à m'emmener dans son univers avec une front woman qui s'engage dans le set et qui ne laisse pas de temps morts.
Acod arrive lui avec un univers plus sombre. Le public qui suit le groupe sur les réseaux sociaux avait chambré le guitariste encapuché en lui demandant si c'était bien lui à la cérémonie de clôture des JO. Eh bien non, mais cela n'empêche pas le groupe de retourner le festival avec un set engagé.
Place à Mudweiser et son stoner mené par Reuno. Malgré quelques soucis au niveau de la guitare et Saïd qui se fait chambrer par son chanteur, le groupe distille sont rock lourd alors que les premières gouttes de pluie tombent sur le festival... les festivaliers se regardent et se demandent si ce passage en open air était une bonne idée...
Sidilarsen arrive alors qu'une accalmie touche le site. Le groupe fort de son nouvel album arrive à retourner Saint Flour comme il retourne la France. Première fois que je vois Marvyn derrière les futs, le nouveau batteur n'a pas à rougir et remplace le frère de David superbement. Les derniers morceaux passent parfaitement l'épreuve du live et on aurait aimé que le groupe reste plus longtemps.
Nouveauté également cette année, le festival s'ouvre à l'international avec une tête d'affiche étrangère par soir. Ce soir, c'est à Orange Goblin d'essuyer les plâtres. Le groupe envoie du gros son et malgré la barrière de la langue arrive à se faire comprendre, le rock étant un langage universel. La pluie revient et les ponchos sortent mais rien pour entraver une belle fête.
orange Goblin
C'est sous une pluie battante qu'arrivent les Tambours du Bronx. Reuno tout juste remis de son set de Mudweiser entame les hostilités. La musique est plus forte que les intempéries et voilà deux habitués du festival qui reprennent le micro, soit Renato de Drop Dead Chaos et Stéphane Buriez de Loudblast et Ttribute To Thrash. La pluie n'a pas raison du public mais elle a raison des photographes qui ne peuvent durablement shooter le set. "Repli !" La pluie tombera jusqu'à la fin du set de l'Alternight nous empêchant d'en ramener des clichés.
Locomuerte
Dimanche 25 août
Appel de Lionel "urgence au Taf, je ne serai là qu'en milieu d'après-midi"... il faut donc changer les plans. Je ne pourrais pas voir le set de Parallyx le temps de trouver un plan B. Nous arrivons juste à temps pour voir le dernier morceau de Mirizon et ne pourrons pas juger la qualité de leur "violon core".
Nous sommes, cependant, d'attaque pour voir les amis de la région parisienne de LocoMuerte. Un set qui semble avoir duré le temps d'un battement de paupière. Du chicano mosh qui donne tout sur l'intégralité, même le temps d'aller chercher les crocodiles gonflables, la tension reste la même. Le chanteur et guitariste finissent en slam dans le public, tout va bien, ils sont loco.
Karras peut les remercier d'avoir chauffé à blanc le public. La veille, Reuno a foulé deux fois la scène, c'est au tour de Yann de jouer deux fois dans l'après-midi avec Karras puis en clôture de festival avec Mass Hysteria. Le style de l'après-midi est plus extrême et ravi les amateurs, l'armée des ombres (fan club de Mass Hysteria) étant au premier rang, les riffs de Yann ne les laissant pas insensibles.
karras
C'est au tour de Resolve de venir poser son Mathcore avec un featuring d'Arthur alternatif qui joue contrairement à la veille sous un beau soleil.
Place au deuxième groupe étranger du week-end, Audrey Horne qui est une belle surprise voire la belle surprise du week-end. La programmation de Christophe et de son équipe permet de belles surprises. Ce qui est surprenant c'est de voir l'équipe du festival comme des gamins dans les coulisses à bouger la tête, en quelque sorte en ce disant "c'est nous qui avons réalisé cela". Notamment Christophe qui a les yeux qui brillent derrière sa barbe qui pourrait le faire paraitre austère, mais pas du tout. Audrey Horne, dont le chanteur et le guitariste font une chanson au milieu du public est une des belles découvertes pour bon nombre de personne, dont moi. Le public convie Christophe sur scène pour le remercier, c'est cela le Furios Fest, fait par des passionnés pour les passionnés.
audrey horne
Place à la tête d'affiche. Mass Hysteria. Cette fois-ci l'armée des ombres est pour de bon en ordre de marche. Nico Lunettes Bleues qui fait partie des animateurs du groupe Facebook m'a embrigadé pour faire la photo de groupe, "nous sommes plus nombreux qu'au Hellfest", c'est dire à la fois la mobilisation de l'armée mais aussi le coté attractif du fest, qui au milieu de la France peut drainer des spectateurs de toutes les régions. Revenons à Mass, cette fois-ci, contrairement au Hellfest, j'ai le pass photo qu'il faut pour pouvoir les shooter et le second pour pouvoir finir le set des backstages... Je suis de ceux qui peuvent dire qu'ils ont fait leur premier show de Mass à la fin des années 1990... et c'est toujours un plaisir de les voir sur scène. Un show rodé, une interaction folle avec le public, on a l'habitude... Petits bonus de la soirée, nous sommes tous comme les gamins qui mettons un chapeau Playmobil sur leur nounours, des featurings qu'on ne penserait jamais avoir : un "Furia" feat Stef Buriez et Julien Truchan de Benighted (que nous avions vu au premier rang du concert de Karras)... une certaine folie s'empare de tout le monde "on met le feu dans le cerveau..." ! Mass Hysteria à sa part de responsabilité mais l'accueil, la programmation et le nouveau site y contribuent également. Le final avec tous les enfants sur scène sur "Plus que du métal", Yann qui passe un médiator à une petite fille dont le visage rayonne, Christophe qui enlace sa fille tendrement, vous ne verrez cela nulle part ailleurs... je laisse le mot de la fin à Mouss, "c'est plus que du Cantal".
Il est d'usage de citer les gens dans les mercis mais cela a tellement été la kermesse de la fin d'été que je ne citerai personne : tous les bénévoles, les techs, les hommes et femmes de l'ombre, les groupes. Merci.
A l'année prochaine, le rendez-vous est pris les 23 et 24 août 2025.
Photos : JC Forestier
Publié dans le Mag Fest 2024