Parallyx Parallyx Vendredi 09 août


"Pas de violence, c'est les vacances !"... tu parles ! Ca commence sur les chapeaux de roue avec No Matter What, du Hardcore made in Bordeaux qui a tout emmené sur son passage pour la plus grande joie des festivaliers présents. Il n'y a pas à dire, la France a de beaux groupes de Hardcore avec une french touch bien punchy que j'adore.

Après une petite pause des plus appréciables, chose que l'on n'a plus sur les grosses machines européennes du metal... hélas (cela reste bien sur un avis perso), on enchaine sur Lecks Inc. J'avais déjà couvert ce groupe il y a quelques années et bien, ils ont bien explosé ! Leur Metal Indus est bien construit, leur univers est bien posé et le public ne s'y trompe pas. Je retournerai les voir sans hésiter.

Lofofora Lofofora Arrivent ensuite les Vendéens de Rue de La forge et leurs fans. Vous parler de Rue de La forge, et bien c'est pas évident au premier abord, un mélange de rap, de punk celtique, de hardcore, de fusion. Bref, c'est riche et la bonne nouvelle, c'est que cela donne un vrai son, une vrai identité au groupe ce qui est souvent la faiblesse des formations qui ont envie de mettre trop de choses dans leur musique. Au final, c'est eux qui en parlent le mieux donc je vous invite à lire leur interview, et je vous conseille d'aller les voir ! 4-20-5 Power (bé oui, un peu de chauvinisme, étant moi aussi Vendéen !).

Le soleil est incisif, il fatigue les organismes et un repos s'impose. J'avoue ne pas avoir été plus que cela emballé par Parallyx... en même temps, je n'aime que très rarement ce que propose les groupes de Metalcore, et la chanteuse a souffert vocalement, ce qui n'a pas pardonné pour un style musical qui est très exigeant au niveau du chant.

S'en est suivi Poesie Zéro, un groupe de merde comme ils aiment le dire eux-mêmes. Le public festoie allègrement lors de ce moment de déconnade au milieu des chansons faussement pourries mais réellement funs a prendre au troisième degré. Après, j'ai fait l'impasse niveau photos... se réhydrater est important !

La soirée de cette première journée a ensuite enchaîné pleine balle, avec un Lofofora des grands soirs, pas de blabla, pas de chichi, du rock and roll.

Sun Sun La fosse commence à chavirer... avant que les Californiens de Terror finissent de la retourner. Quelle intensité ! L'un des meilleurs concerts que j'ai pu voir de la part de la bande de Scott Vogel. Un Vogel des grand jours d'ailleurs, sautant, dansant, allant et venant à en bruler une scène surchauffée. Terror a même réussi à faire danser un groupe de sexagénaires local venu profiter du moment, c'est dire ! Quand ta musique est plus forte que tes rhumatismes, c'est que ca envoie du gros ! "La bagarreeee !!!" comme diraient mes amis coreux !

Testament Testament La pause qui s'en est suivie était nécessaire pour que l'assemblée se remette de cette débauche d'énergie. Puis vient Sun. Un soleil dans la nuit. Un ovni qui a enchanté les metalheads présents. C'est beau, c'est fort, c'est chouette. A tel point qu'un festivalier a fait la queue au merch juste pour lui dire "merci !" avant de repartir à sa bière.

Bon, derrière, le final, c'est Korpiklaani. Déjà j'aime pas, mais en plus Jonne Jarvela nous offre une prestation des plus approximatives. Même des fans du groupe m'ont dit que c'était mauvais, c'est dire...

Mais bon, une superbe première journée avec un goût de trop peu... chouette, on remet ça demain !


Samedi 10 août


Dès le matin le soleil est au rendez-vous et réchauffe le camping du festival qui se réveille doucement, enfin, pour ceux qui ont dormi. Une nouvelle belle journée de Metal se présente. Après un petit déjeuner copieux à l'auberge du village (500m du camping et tout autant du festival), il est temps de reprendre l'appareil et de se lancer dans l'arène. Joli programme aujourd'hui avec notamment Akiavel, qui est en passe de devenir un des groupes français qui compte et l'efficacité destructrice du brutal death de Benighted (à prononcer d'une voie bien rauque en growl). On aura aussi des grosses machines avec Zeal and Ardor et Jinjer.

Cette journée est plus chaude que la veille mais cela ne décourage pas les festivaliers qui répondent présent dès 14 heures pour suivre le Hard Blue Rock de Black N Red. Un pur moment de rock and roll et de blues, idéal pour commencer la journée.

Korpiklaani Korpiklaani Viennent ensuite Theorem puis Fhorce deux formations bordelaises qui m'ont bien plu. Alors Theorem, du death mélodique mélangé avec du metalcore, sur le papier, c'était pas pour moi. Mais que nenni ! Les mecs assurent et proposent des riffs bien travaillés dans un mélange cohérent qui fait grave le job. On prend du gros son, mélodique, avec un chanteur qui a une belle présence et qui assure. D'ailleurs, le public ne s'y trompe pas et s'amasse devant la Mother fucker stage !

Theorem Theorem Fhorce va-t-il lui aussi faire honneur à la scène bordelaise ? Et bien oui. Du hardcore newschool qui fait mosher l'assistance. Les Bordelais disaient en 2023 qu'ils aimeraient faire le 666 et bien c'est fait et avec la manière ! Bordeaux n'est pourtant pas réputé pour sa scènes HxC mais de toute évidence, après No Matter What qui a ouvert le premier jour, la scène est de qualité ! Je conseille aux amateurs du genre.

C'est ensuite au tour d'Akiavel... groupe classé Death Metal mais en faitAkiavel fait du Akiavel. Une identité musicale unique avec un public de plus en plus nombreux à tomber sous le charme de ce groupe (la queue au merch du groupe a duré trois heures non stop après le concert !). Musicalement c'est ultra solide, des musiciens qui ont un réel talent avec une frontwoman talentueuse maîtrisant tout le panel des vocalises du genre. Les textes sont sombres, avec des thèmes comme les tueurs en séries, la souffrance, et autre noirceurs de l'Humain. Du sombre qui amène à la lumière avec des riffs sanglants et du groove. De la joie jaillie de la scène et contamine les festivaliers présents. C'est sans aucun doute un groupe sur lequel il faut compter pour mener à la lumière la scène métal française.

L'avantage de ce festival, c'est que l'on a toujours minimum un quart d'heure entre chaque set pour aller se ravitailler. Je profite du futur passage des australiens de Koritni et de leur Hard Rock pour manger un morceau au calme... puis Koritni commence à jouer. Alors oui c'est une base de Hard Rock, mais ça sent aussi fortement la bière chaude d'un bar ricain d'un road trip sur la route 66. C'est bien sympa, j'ai adoré écouter leur set en finissant de manger avec une bière (fraiche celle là !).

On a ensuite enchaîné avec le Brutal Death de Benighted. Comme d'hab, Julien Truchan saute à la gorge de l'assistance avec ses vocalises, appuyé par un bon tabassage en règle à coup de double pédales, le tout saturé d'une guitare et d'une basse qui finissent de saigner ceux qui tenteraient d'échapper à leur emprise. Benighted, j'adore, mais punaise, il me cale en apnée à chaque fois, j'ai même du mal à finir leur concert tellement c'est violent.

Jinjer Jinjer Nous avons ensuite eu le droit à une belle animation bon enfant de la part de la sécu du pit, avec streaptease s'il vous plaît... faut dire que Zeal and Ardor s'est fait attendre et qu'il vaut mieux mettre de la bonne humeur que de s'impatienter fiévreusement.

Manuel Gagneux arrive enfin sur scène, en transe, transpirant, tremblant. La musique retentit dans une atmosphère très pesante, les rythmes sont changeants, déroutants. Le Post Black Blues Metal de Zeal and Ardor c'est vraiment un voyage. Alors j'avoue, j'ai trouvé la prestation poussive, bien loin de celle du Motocultor 2023 mais Zeal and Ardor reste un ovni sur la scène métal, sans nul égal, et le public ressort souriant de la prestation qui est montée en puissance tout au long du set.

Resolve Resolve J'ai ensuite voulu écouter Born of Osiris, j'ai essayé je vous jure mais non, la magie n'opère pas sur moi et même si c'est sérieux et solide, ce qu'ils proposent me laisse profondément indifférent et sans émotion et pourtant tout est là pour que cela me plaise.

Place au final avec les Ukrainiens de Jinjer. Leur Groove Metal Prog, bien orienté Metalcore est ultra efficace. Tatiana Shmayluk a une aisance vocal pour passer du chant clair au growl qui est déconcertante. C'est millimétré, ultra pro. "No war have peace", ok, mais bagarre quand même hein, c'est du métal saperlipopette !

C'est bien fatigué que cette deuxième soirée se termine, et on aura bien mérité notre nuit de sommeil !


Cradle Of Filth Cradle Of Filth Dimanche 11 août


Le soleil se lève se sur le dernier jour de festival. Un soleil qui est très violent dès le matin. Il faut dire que l'on annonce des températures de 41 degrés à l'ombre.

Le premier groupe, Pitfloor, commence devant un public clairsemé. Cela ne les arrête pas. Il nous propose un Hardcore simple et efficace. Le chanteur finira son set en se faisant porter par le public qui lui offrira un aller-retour scène-bar-scène des plus sympathiques. Une belle ambiance !

Testament Testament Pour la suite, les groupes proposés m'intéressent moins, et il fait une chaleur d'enfer. Je décide donc de me reposer au frais en attendant Resolve, un groupe de metalcore made in France.

Après une petite sieste, retour sur le site du 666. Novelists joue la fin de son set. Je les avais vu au Nantes Métal Fest et leur prestation était convaincante. Ils font le job. Un Metalcore bien maitrisé, une frontwoman avec de la présence et de la voix. Le public a d'ailleurs répondu présent.

Et comme souvent, un groupe de Metalcore en cache un deuxième. Resolve prend la relève de Novelists. Un show aux petits oignons avec de gros break. Les Lyonnais ont ravi les fans du genre.

Slope Slope Vient ensuite Cradle of Filth ! On retrouve tous les clichés du Black Metal classique, en dépassant largement les limites du kitch. C'est pas fou fou, mais l'ensemble est cohérent si on arrive a supporter les vocalises aiguës de Dani Filth, ce qui n'est pas mon cas. Je ne comprends même pas l'interêt musical de ces bandrilles aiguës qui parsèment leur chanson... Bilan, pause repas car derrière, la fin du festival approche et elle promet de jolis moments.

Testament ne fait qu'une seule date en France cette année et c'est au fin fond de la campagne charentaise qu'ils ont choisi de délivrer leur Thrash ravageur ! Les Californiens ont quarante ans de carrière derrière eux, et cela se voit. Ultra pro, aucune fausse note ou faute de goût et que tu aimes ou pas le Thrash, tu ne peux que t'incliner devant leur talent ! La bande à Chuck Billy envoie des ondes positives. Quand on voit la tristesse des prestations de leurs homologues californiens ces dernières années, on se dit que le succès est parfois un mauvais concours de circonstances. Bref, chapeau les artistes, et bravo à Victor d'avoir réussi ce coup de maitre en programmant Testament.

Ensuite arrive Slope. La nouvelle vague du Hardcore. Les teutons ont littéralement retourné les têtes en nous en mettant plein les oreilles. Leur musique est riche d'une multitude d'influence allant de Suicidal Tendencies à RATM, avec des notes fuzzyon et de funk. La rythmique a du groove. Avec Turnstile, ils sont sans conteste le renouveau voire même à la naissance d'une nouvelle branche musicale dans l'univers Metal qui incorpore de plus en plus d'éléments venus du rap et du funk. Un super moment à refaire.

Un bon festival doit avoir une clôture qui lui ressemble. Une forme de quintessence des trois jours passés tous ensemble. C'est ce qu'a réussi à faire Locomuerte ! Les punks mexicains franciliens (si si, c'est possible!), ont littéralement mis le feu avec notamment un final épique où les festivaliers puis les bénévoles sont venus partager la fête sur scène avec eux. On faisait tous partis du "Barrio". Puis le son s'est tu, les lumières se sont éteintes. Une forme de spleen est venue, car on venait tous de vivre l'un des meilleurs festivals de l'été. De la musique de qualité, une organisation aux petits soins avec des bénévoles souriants, des festivaliers de bonne humeur et bienveillants, bref, un vrai bon moment qui fait l'unanimité. J'ai hâte de remettre cela l'an prochain.