A l'occasion des 25 ans des Eurockéennes et face à la densité de la programmation, rien ne vaut un résumé succint mais détaillé de chaque groupe vu et entendu. Les Eurockéennes ont (déjà) 25 ans. Un quart de siècle fêté dignement durant quatre jours, sous un soleil annonçant le plus bel été !
Jour 1 :
Juveniles : groupe français qui n'en a pas l'air et qui fleure bon le meilleur de la synth pop. A revoir sans hésitation.
Asaf Avidan : belle voix. Certains aiment sa musique world folk, les autres passeront leur chemin sans qu'on puisse les blâmer.
M : joue bien de la guitare mais ennuie une bonne partie de son auditoire. La fin a été meilleure que le début.
Alt-J : la grande classe, tout en sobriété et en maîtrise avec une rythmique implacable. Un public rassuré de la qualité de ces nouveaux venus et des frisson sur « Matilda ».
Wax Tailor : des albums ennuyeux mais un live poussé et agréable à regarder grâce à des musiciens impliqués, ambiance groove funk. Mention spéciale à la flûtiste qui joue aussi bien qu'elle danse.
Jamiroquai : Jay Kay, légende funk, chante, danse et avec un air de ne pas y toucher, comme si c'était facile. Idem pour le groupe, en mode croisière mais installé en première classe pour un public conquis d'avance.
Boys Noize : boum, boum, boum. De moins en moins bien.
La Femme : barré et bienvenu à cette heure tardive, ce psycho tropical berlinois est à revoir pour confirmer une agréable première impression.
Dour 2012 : Dinosaur Jr
Jour 2 :
Deap Vally : pour certains le concert à voir des Eurockéennes. Bien joué, mesdemoiselles : il n'est pas aisé pour un duo d'administrer des chocs auditifs quand on fait du rock en duo avec une formule vue et revue.
Airbourne : hard rock quasi guignolesque (façon Wayne's world) branché à 11 (façon Spinal tap) et carburant au vin et à la bière éclatée sur la tête de préférence (façon Jackass). La même chanson en boucle pendant une heure mais on en redemande.
Lilly Wood & The Prick : sympathiques mais débraillés et jouant une folk un peu branchée, le public semblait aimer. Richesse des rimes.
Skip The Us : French Jumping Beans qui a l'art et la manière de conquérir le public massivement. Pas grand chose à redire si ce n'est qu'un peu plus de folie dans le son serait la bienvenue.
Woodkid : à l'image de sa musique, beau et impressionnant. Passé cette première impression, on s'ennuie ferme entre ces clignotements sobres de noir et blanc et ces percussions ascétiques.
The Smashing Pumpkins : les légendes ont vieilli mais ont réussi entre quelques moments plutôt longuets à jouer quelques bons morceaux pour les nostalgiques. Billy Corgan a même esquissé un sourire à la fin, ça ne devait pas être si mal.
Gesaffelstein : il est beau, il est brun, il vient de Lyon et il est bien habillé alors rien de surprenant à entendre une techno minimaliste sombre et élégante. Si on était mauvaise langue, on jurerait que Scatman pourrait chanter sur chaque morceau mais déception (ou pas), cela n'est jamais arrivé.
The Bloody Beetroots : Certainement ultra efficace en club, moins sur une grande scène. Dommage, ça faisait envie.
Jour 3 :
Black Rebel Motorcycle Club : franchement, c'était pas mal ce blues rock à l'huile de moteur mais il faisait trop chaud devant le public clairsemé de la grande scène. A revoir, à l'ombre de préférence.
Dinosaur Jr : ça balance à l'arrache, ça ne regarde pas le public et ça fait son taf haut la main. N'est pas mythique qui veut.
Two Door Cinema Club : élégants et dotés d'un sacré sens du groove, les Irlandais sont à peu à l'étroit sur cette grande scène. C'est frais et sympathique, ça passe de la pommade sans trop calmer les nerfs, bravo. Mention spéciale au batteur groovy.
Jackson and His Computer Band : Smash en 2005 la claque qui a inspiré bon nombre de musiciens (comme Justice par exemple). Depuis rien. Et là, Jackson revient de la plus belle manière : décor spacio futuro kitsch et son pointu, puissant et extrêmement dense, on a fini à genoux.
Fauve : il fallait venir en avance tellement la foule était dense mais n'en déplaise aux rageux, aux jaloux et aux pas contents, Fauve a démontré qu'il s'agissait plus que d'un épiphénomène avec une maladresse attachante et un discours choral. On ne sait pas si ça durera mais en tout cas on s'en souviendra comme des excellents et regrettés Diabologum.
Phoenix : pas réputé pour être un grand groupe de scène, les Versaillais ont réussi à livrer une de leurs meilleures prestations en défendant un album reçu de façon mitigée. Ca fait plaisir de se dire que c'était bien, enfin.
Jour 4 :
Hyphen Hyphen : de mieux en mieux pour les Niçois qui s'affirment avec le temps. Manquent quelques morceaux plus personnels loin des relents de Foals des débuts et ça sera encore mieux.
Graveyard : du hard rock totalement à l'ancienne qui à défaut de retourner le public a retenu son attention en cette dernière journée teintée de fatigue et de coups de soleil.
The Vaccines : quand un groupe attend son matériel et emprunte quelques guitares à un autre, ça donne un concert qui commence avec 45 minutes de retard. Qu'importe, The Vaccines c'est très bon quand c'est frais avec un son bien surf garage. Et une paille s'il vous plaît.
Mass Hysteria : pas très préparés, un peu bordéliques, les Mass emporteront quand même le public avec eux à coups d'arguments massues et d'efficacité redoutable. Les vieux morceaux ont quand même, eux aussi, pris de l'âge. Plaisir coupable mais plaisir tout de même.
Tame Impala : un peu décevant surtout quand on en attendait beaucoup des Australiens psychés. On espère les revoir pour aller au delà de ce premier mauvais contact.
Skunk Anansie : la claque absolue ou comment un groupe que peu connaissaient vraiment dans le public est sorti sous les acclamations. Jamais vu de chanteuse aussi parfaite et impressionnante que Skin qui, portée littéralement par la foule, nous fait espérer qu'un bon album puisse voir le jour prochainement, histoire de confirmer tout le bien qu'inspire ce groupe.
Neurosis : ça sonnait bien, ça sonnait gros, mais il n'y avait pas grand monde pour les mythiques métalleux. Dommage pour les absents qui ont raté un moment attendu par une poignée de fans purs et durs, totalement conquis.
My Bloody Valentine : d'accord, c'est de la noise mais était-ce une raison pour jouer si fort et gâcher ainsi le plaisir des retrouvailles ?
Blur : certains s'attendaient à une claque, d'autres savaient à quoi s'attendre : à savoir un bon groupe de pop rock sans artifice qui plaît à ses fans et moins à ceux qui ne les connaissent pas vraiment outre les "Song 2" et autres tubes, qui ne sont pas forcément les meilleurs en live. Des retrouvailles agréables mais une clôture de festival un peu molle.
Merci à Marion (Ephelide), Aurelio et à tous les compagnons de cette édition 2013.