eurocks 2003 : radiohead eurocks 2003 : radiohead Quelques galères (qui ont trouvé une fin très heureuse) me font rater le lancement des Eurocks, tant pis pour moi et les Datsuns, c'est sur la grande scène que ça commence donc... Les Mickey 3D ont beau jouer serrés et faire beaucoup d'efforts le courant ne passe pas aussi bien que dans les petites salles... Leur bonne humeur caustique et leur ironie semble trop loin du public pour qu'il s'enflamme, après leur tube, on pensait que ce serait un des moments forts du festival, ce ne fut qu'un petit round d'observation entre une tête d'affiche et le public. Le soleil est néanmoins revenu, trop tard cependant pour que le sol ne se soit pas transformé en patinoire boueuse... The Rapture annulé, c'est donc vers la plage que je me dirige, bonne nouvelle : le site a changé, la scène est plus grande, le son est nickel, le public peut venir plus nombreux et quand ce sont les Sleeppers qui sont là, ça envoie des décibels supersoniques... Les bordelais tournent depuis un sacré bout de temps et connaissent bien la scène, malgré cela on les sent un peu tendu, les nouveautés au sein du combo ne sont pas encore parfaitement digérées, laissons-leur le temps de bien tout mettre en place et on les reverra à la rentrée. Pas de temps mort si on veut profiter du concert de Stone Sour, sous le chapiteau le contact avec le public passe très bien grâce au français de Corey, l'essentiel de leur premier album et même un inédit nous sont envoyés durant une heure sans fausse note à part les coeurs largement dispensables du guitariste. Les lights "à l'américaine" passent très bien, le son est bon, le sideproject slipknotien tient plus que bien la route !
Jusque là, on avait presqu'oublié que les Eurocks ne se déroulent cette année qu'avec l'appui des intermittents du spectable, menacés par une réforme et en grève, ils ont voté pour que les Eurocks se déroulent sans problème et s'offrent ainsi une tribune auprés de plus de 28.000 personnes chaque jour, sur la grande "avenue" du Malsaucy, ils ont allumé un très beau "culture sacrifiée" et un "fin ?" en pot de flammes (!!!), puis ont pris la parole avant le concert de Radiohead pour expliquer leur situation (le parrallèle avec une armée entrainée à tuer mais qui ne tue pas (fort heureusement) étant assez marquant), ils ont rappelé au public qu'il était pris en otage par le gouvernement, tout acquis à la cause des intermittents, ce public a ovationné les intervenants (soutenus par les Eurocks, comme les salariés d'Alstom via une banderole au-dessus de la grande scène). Le show continue. Et quel show... Nombreux étaient venus rien que pour eux, ils n'ont pas été déçu.
Prodigieux, monumental, irréel, les adjectifs manquent pour décrire Radiohead en live, j'y avais déjà goûté, j'avais déjà été submergé, mais les anglais ont fait encore plus forts. Seuls les quelques titres de KidAmnesiac m'ont paru un peu longuets, mais pour le reste (et donc l'essentiel), c'était un rêve, Hail to the thief ("There, there", "2+2=5", "Scatterbrain", "Where I end and you begin", "The gloaming"...), Ok Computer ("Lucky", "Paranoid Android"...) et The bends ("Fake plastic trees", "Just", "My iron lung"...) sont surexposés pour la joie de tous. Thom se fend de quelques mots en français, sous une pluie fine, Malsaucy rêve. Le son est d'une pureté cristalline, les lumières hallucinantes, hypnotisé, je ne me rendrais compte que plusieurs heures plus tard qu'ils n'ont pas joué "Myxomatosis" (snif), jamais la grande scène des Eurocks n'a vécu de tels moments de grâce. Le paroxysme est atteint avec le titre ultime "Karma police", le titre est terminé, le groupe a salué, quitté la scène, et Thom revient nous livrer a capella quelques "I lost myself" supplémentaires. Incommensurable.
La terre peut s'arrêter de tourner, les Wampas peuvent prendre possession des lieux, moi je suis ailleurs.

eurocks03 : aqme eurocks03 : aqme Pas question d'être "en retard" ce samedi, ce sont les scandaleux Second Rate qui entament la journée avec leur rock'n'roll burné du plus bel effet, Sam et ses potes sont en forme (ils le sont toujours non ?) et ne tiennent pas en place. Le public se fait remuer et ne semble pas y croire quand le groupe distribue de la vinasse pour terminer son show ! Il est encore tôt mais prés de 10.000 personnes sont déjà là pour AqME, le carton métal de l'année qui vient de s'écouler, les intermittents font une apparition "pendus" par un jack, leur combat continue... Les parisiens vont oublier leur trac pour donner un très bon set. Concert exceptionnel oblige, Charlotte est en minijupe (!!!) et un nouveau titre tout frais est joué en fin de concert ("les paroles ont été écrites dans le bus pour venir" me confiera un Ben radieux après le concert). La suite c'est sur la plage avec Hell is for Heroes, les anglais so british ont marqué des points "c'est notre premier concert sur une plage, notre deuxième en France, vous êtes les pionners de la révolution Hell is for Heroes !" lâche un William visiblement content d'être là et qui s'en sort mieux en français que le français moyen en anglais... Il chante au plus prés du public et joue les escaladeurs pour définitivement briser la glace, c'est rock'n'roll, ça sue, c'est du tout bon. Electric 6 n'est pas pour moi, je fais un saut pour voir Noise Surgery, pas mal mais pas évident de passer après les Sleeppers... On savait que Dionysos était un groupe de scène, on peut désormais dire que Dionysos est un groupe de grande scène ! Ils ont enflammer la plaine du Malsaucy, l'embrasement final étant donné par Matthias qui a fait un aller/retour slammé entre la scène et la tour régie façade/lumières, une sacrée distance pour une petite "Coccinnelle". Sa jeunesse de jedi a du l'aider dans l'entreprise, le reste du concert, il l'a passé sur scène... ou sur ses structures, montant plus haut que Koma ou William... avec ses acolytes tout de noir vêtus... Au milieu du concert, une vidéo du site de ces Eurocks totalement déserts a été diffusé pour montrer combien les intermittents du spectacle jouent un rôle essentiel pour notre le monde culturel. Je pensais alors terminer la journée en roue libre, pas fan de Tricky (qui en plus n'a pas le son avec lui aujourd'hui), je zappe et hésite entre suivre Death in Vegas ou Suicide, je vais donc la jouer "à la Dour", je vais voir ce que ça donne et je bougerais si ça ne me plaît pas... Death in Vegas est le premier sur la route et je reste scotché par leur superbe set, trés coloré, trés rock'n'roll (avec quelques sonorités floydiennes !), bref, planté par leurs riffs je suis resté tout le concert. Petit bémol, le son trop massif qui ne permettait pas toujours de bien distinguer les guitares quand elles se mettaient à trois pour nous charmer... Goldfrapp annulé, c'était donc directement le tour de Slayer, murs d'amplis, gros clichés et bourrinage intensif avec de chaudes lumières, Slayer n'est pas du genre à faire des surprises et ça en est trop vite lassant. Je n'ai pas assez de courage et d'heures de sommeil pour attendre 2h30 du mat' et le début du set de 2 Many DJ's, le retour au camping est donc direct.

eurocks 03 : nada_surf eurocks 03 : nada_surf Dernier jour et enfin une heure décente (15h40) pour commencer une journée de festivités. C'est Eiffel qui s'y colle, il fait lourd et le quatuor ne semble pas aussi à l'aise sur la plage que dans les clubs, leur rock noirdésiresque est un bon échauffement avant d'aller à la loggia voir ce que donnent les Kerplunk. Et ils donnent !!! Les Dolois font grosse impression, zicos impeccables, gros son, bon contact avec le public sans cesse remercié et les tubes de Brotherhood qui s'enchainent, le pit emplit l'air de poussière, dieu que c'est bon ! Ils terminent leur excellent concert avec une reprise des Beastie et auront le droit à un rappel ! Kerplunk est encore plus impressionnant sur scène que sur CD, terrible. Zebda soutient les intermittents qui réclament du bruit pour les aider à survivre, le bruit et l'odeur de leur travail quotidien ne semble pas du goût de notre gouvernement mais leur combat continue aux Eurocks et ailleurs. Courage. On adorait déjà Nada Surf pour leurs compos, leur charisme, leur simplicité, leur sympathie, aujourd'hui ils en ont rajouté quelques couches... Discours anti-Bush et pro-intermittents, titres joués avec le sourir et de temps en temps Lara au clavier, les new yorkais ont fait vibré le chapiteau avec notamment la reprise de "L'aventurier" (d'Indochine) qui s'est lié à "Popular", durant une dizaine de minutes, le chapiteau débordait de jumps et de bonheur. Magnifique... Nada Surf a tout pour plaire, et a su murir avec son public, bravo. Les Melvins ont été décalé, ils jouent bien plus tôt sur la plage, je les verrais à Dour la semaine prochaine (en regrettant de ne pas les re-voir), sur la grande scène joue Dave Gahan (Depeche Mode light), il se débat avec son personnage et ne sort le tête de l'eau qu'en reprennant (sur la fin) quelques titres de DM, difficile de se sortir d'un tel groupe... Watcha fait trembler la poussière du chapiteau avec un bon amalgame de "vieux" et de nouveaux titres (de "Concrete Lies", "Sam" à "La rumeur", "Cool"...), une petite troupe de théâtre de rue a animé quelques titres (dont un laché de biftons sur "Cupide") et sur "And the beat goes on" était présent en super guest star ... le public (héhé) ! Bonne ambiance, bon set, les Watcha sont toujours aussi à l'aise et même si Bob a échoué dans sa Mission Impossible, il a donné avec ses comparses un putain de bon concert (mais leur arrive-t-il de "rater" un concert à ceux-là ?). Choisir entre Asian Dub Foundation et Tomahawk n'a pas été facile mais le dernier opus d'ADF ne m'ayant pas convaincu, je suis allé jusque la plage suivre les délires soniques de Mike Patton. Sur le lac un écran d'eau sert de supports à une projection de films, c'est superbe, dommage que les images ne collent pas forcément avec la zik de la bande à Patton qui sur scène se lache bien plus que sur albums. Le public de fans (Jarny reprezent) a apprécié, moi aussi, cette "plage" est vraiment une jolie scène (même si la nuit, ça caille !). Sous le chapiteau, c'est Underwold qui balance du son, ça tabasse pas mal mais je rentre "au bercail" (la tente presse) pour faire souffler mes pieds et signer un contrat pour pouvoir photographier Massive Attack, la tête d'affiche de ce dernier soir, ils ont la lourde tache de cloturer le festival et se mettent le public dans la poche avec un compte à rebours réglé sur le début de leur prestation. Ca y est, Massive Attack est sur scène, l'atmosphère est pesante, le son magnifique (le son de basse est gi-gan-tes-que), les zicos sont tous des tueurs et les chanteurs et chanteuses du collectif bristolien se succèdent tranquillement. Un mur d'images matrixien et colorée nous distille des messages (s'interrogeant notamment sur les raisons de la guerre en Irak), l'ambiance n'est donc pas qu'à la relaxation passive. Les rythmes assurent une certaine homogénéité mais el tout est encore trop disparate pour me transcender...