Les Eurocks, c'est avant tout un festival musical mais aussi pas mal de rencontres humaines, et surtout la réunion d'une grosse partie de la team W-Fenec. Comme d'hab, c'est Oli Big Boss, chargé (malheureusement) des relations publiques pour l'ensemble du zine qui entre le premier en jeu. Oli pratique depuis quelques années ce qu'on appelle communément la "halte vosgienne" chez Gui de Champi. Cette année, à part quelques heures de retard sur l'horaire annoncé, c'est un petit tour à Saint Dié pour déguster une pizza des plus épicées et le buvage d'une bière sans goût dans un bar réputé de Bruyères qui ont constitué l'avant soirée des Eurocks. Un petit visionnage de pommes qui volent via un épisode de Mystères, et les deux fenecs les plus organisés vont se coucher tout en rêvant du week end qui nous attend !

Vendredi 30 juin
Venus aux Eurocks 2006 Venus aux Eurocks 2006 Après avoir maté un concert de Motley Crue année 1983 sur DVD, on se met en route pour Belfort. La route se passe nickel, rien à redire. Sur place, on check rapidos nos pass presse qui se sont transformés, cette année, en bracelets ne permettant pas l'accès au frontstage pour vous offir de jolies photos cette année, mais ça, on en reparlera, n'ayez crainte. Après avoir démontré qu'il était "son" responsable (private joke), Oli amène sa 206 sur le parking de la Chapelle Sous Chaux. On prend le matos pour planter nos tentes, on bivouaque tranquillement si bien qu'à 12h30, nous sommes tous les deux opérationnels. Le soleil claque, ça va provoquer quelques soucis physiques pour certains (coups de soleil,...). Seulement, Pooly la malice, Anne la citadine et Garry le magicien sont encore dans le train parti de Paris et les menant à Belfort, tandis que Rémiii le berger s'impatiente sur le quai depuis quelques dizaines de minutes (pour ne pas dire plusieurs heures) pour les attendre. Le train aura assez de retard pour qu'Oli et moi attrapions de furieux coups de soleil...Aïe aïe aïe, ça fait mal !!! Nos amis déboulent tout de même sur les coups de 15 heures (une heure et demi de retard coincé dans le train !), on monte rapidement les dernières tentes (enfin, une tente aux odeurs animales, pour ne pas être trop cru, en ce qui concerne Anne, et une sorte de soucoupe volante-suppositoire-cercueil pour l'ami Rémiii !!), on se restaure rapidos, et hop, c'est parti, les Eurocks 2006 commencencent pour la team W-Fenec. Pendant que certains membres prennent leurs marques sur le site (repérage de la tente presse qui a bien changé, analyse du bus impérial non climatisé pour nous permettre de vous offrir nos impressions à chaud sur le site...), Venus ouvre les festivités sous le chapiteau, ils sont accompagnés d'un orchestre classique et comme Venus est habitué à certains instruments, ils ont semble-t-il joué la carte de la facilité en proposant des titres assez calmes...
Sur les coups de 18 heures, le festival nous propose la nouvelle coqueluche de la chanson française rigolote. C'est en effet à Anaïs que revient la tâche de faire retentir les premières notes sur la grande scène. "Wow, j'ouvre pour Deftones !!!". Effectivement, Anaïs n'a pas la tâche facile, un one-woman-show plutôt dédié aux petites salles qu'elle écume depuis pas mal de temps maintenant, et une ouverture de festival... N'en déplaise aux aigrefins, Anaïs, avec sa seule voix, sa guitare et sa pédale reproduisant à l'infini certains passages déjà joués ou chantés permettant ainsi de superposer des instruments ou des lignes vocales, maîtrise son show avec candeur et bonheur. Un trou de mémoire (et qui n'en a pas eu ? PJ Harvey il y a deux ans, Georges Brassens également...) sur une chanson qui se tranforme en grand moment de solitude, jusqu'à la délivrance d'un souffleur, rien dans le show ne manque d'attraction ni de saveur. Des chansons qui savent trouver leur public et s'accomoder de la grande scène. The cheap show, en live, garde tout sa spontanéité, et ce brin de femme nous a fait passer un excellent moment.
Pendant ce temps et sous un nouveau chapiteau, Seun Kuti & Fela's Egypt 80 envoie la sauce. Seun (fils de Fela et frère de Femi) et la troupe de feu son père ont déversé pendant cinquante minutes leurs chaleureux titres, riches en textures diverses et variées. Afrobeat sur lequel souffle des mouvements jazz ou ancestraux morceaux africains revus au goût du jour, la bande à Seun s'est exprimée avec aisance, en cette torride fin d'après-midi. Les multiples instruments collisionnent joyeusement avec les choeurs, les saveurs métissées séduisent les festivaliers et le sourire est présent sur les lèvres des musiciens, qui, pourtant transportent avec eux et leurs musiques les stygmates de ce continent-martyr. Les textes racontent certainement tous ces problèmes géo-politiques et autres, mais comme on ne comprend rien, on ne jugera donc que la musique qui nous a bien convaincu. Moins dansants que les shows du frangin Femi (Vieilles Charrues 2000), on prend un bon plaisir à écouter ce concert humaniste et humain, tout simplement.
Deftones aux Eurocks 2006 La chaleur et la joie sous le chapiteau, la fureur et les cris sur la grande scène. 19h30 rime avec Sacramento. Et dommage qu'en vrai, ça rime pas vraiment, car les Deftones sont "on stage". Plein soleil, chaussettes hautes remontées, Chino et les Deftones attaquent la grande scène des Eurocks pour le seul concert métal d'une des deux grandes scènes de cette édition... Le son plutôt très mauvais (basse et batterie à fond) gâche la fête et les titres aux ambiances travaillées ("Beware of the water", "Change (in the house of flies)"). N'étant là que pour peu de temps, le quintet de Sacramento aurait certainement mieux fait de parier sur ses titres courts et explosifs (comme "My own summer (shove it)" ou "7 Words") pour ravir des spectateurs décus aprés les prestations de grande classe du groupe à la fin du mois de mai...On ne gardera donc pas un grand souvenir du passage de Chino Bouffino et des siens sur la grande scène de Belfort qui devaient déjà les programmer il y a cinq ans ce celà. A noter le petit évènement pendant le concert des ricains : l'arrivée de MH et JB de nos copains E-Zic. Quelques heures de retard, "Parisian walkalways" comme dirait l'autre !
Sur la plage, pas de crustacés mais Two Gallants. Etiqueté "duo folk-rock", Two Gallants a présenté sur le bord du lac de Malsaucy ses titres sous une chaleur toujours aussi accablante. Si les Américains se démènent sur scène, le public peine à trouver autant d'énergie... Il faut dire que le binôme batterie / chant-guitare-harmonica exécute un set quelque peu poussif, avec un assemblage de titres quelque peu décousus. Dommage car la formule employée (qui a dit White Stripes ?) parait fonctionner à merveille sur disque mais ne (me) convainc pas totalement sur scène...
A 21 heures, c'est la sensation pop rock d'outre manche qui fait son arrivée sous le chapiteau. Quatre garçons dans la chaleur de Belfort. Originaire de Sheffield, plus connue à ce jour pour son équipe de foot que pour ses groupes de rock (c'est vous dire !), Arctic Monkeys a offert cinquante minutes de bonheur à un public qui n'en demandait pas tant. Les 4 gamins, qui ont réussi l'exploit de vendre plus d'exemplaires de leur premier album en une semaine en Grande Bretagne que les Beatles, sont venus présenter leur répertoire qui semble déjà être adopté par tous. Et comment ne pas succomber à la pop énergique et rafraichissante des Artic Monkeys, tant le groupe se déploït pour nous faire danser et nous faire fredonner leurs refrains inoubliables ? Les sangles de guitares sont peut être un peu trop hautes à notre goût, mais d'un avis général, ça passe toujours mieux que la mèche affreuse du guitariste de Bloc Party présent sur la même scène un an plus tôt ! En tout cas, Artic Monkeys restera un excellent souvenir de ce début de festival, et ils n'ont absolument pas usurpé le succès qu'ils connaissent un peu partout dans le monde. En attendant 'déjà' la confirmation lors du prochain disque, mais ce qui est sûr, c'est que sur scène, c'est pro et c'est béton.
Tout s'enchaîne assez rapidement sur le fesival, et il est grand temps de rejoindre la grande scène pour assister à une excellente performance des Dionysos. Le quintet de Valence (agrémenté d'un sixième musicien, homme-à-tout-faire en live depuis peu) a répondu favorablement à l'invitation de l'organisation des Eurocks qui leur a proposé une collaboration détonnante mais pas si étonnante que ça quand on connnait l'appétit gargantuesque des Dionysos quand il s'agit de sortir des sentiers battus : offrir un concert avec l'ensemble Synfonietta de l'école de musique de Belfort. Le principe est assez simple : réorchester le répertoire musical des Valantinois et offrir un moment magique aux Eurockéens. Pari réussi. L'orchestre composé de plus de soixante musiciens n'a pas rougi devant la folie musicale et sonore de la bande à Matthias, et ce dernier n'a pas mis d'eau dans son vin et n'a point été intimidé quand il s'agissait de sauter, hurler, et tout ce que vous voulez en "-er" devant un public aux anges et des musiciens classiques qui suivaient un chef d'orchestre bien foufou aussi. Pendant trente minutes, les titres s'enchainent pour le bonheur de tous, jusqu'à ce que l'impensable se produise : plus de jus dans la façade [La console est tombé en rade] ! Alors que les lumières sont toujours allumées, et que le groupe ne se rend compte de rien car les retours fonctionnent parfaitement, c'est un moment surréaliste qui se déroule, le public tentant d'alerter le groupe qu'il y a un problème technique majeur. Comme par hasard, il se passe un truc majeur à chaque fois que les Deftones ramènent leur gros culs à Belfort (après l'orage de 2001). Chino est il un vaudou ? Toujours est il que le show est interrompu pendant de longues minutes sans que personne ne quittent sa place (les musiciens, le public). Puis le concert recommencera de plus belle, ça le fait toujours autant, même si cette coupure a cassé un quelque chose pour le public. Mais franchement, quelle classe ! Quel concert ! Viva Dionysos qui a réussi son pari d'offrir un show (presque) parfait et qui a emmené son public aux anges !
Gojira aux Eurocks 2006 Gojira aux Eurocks 2006 Pendant que la pop destructurée de Dionysos faisait bel effet sur la grande scène, les Gojira ont donné rendez-vous à leurs fans sur la scène de la plage. Même si on s'y perd un peu quand le groupe discute humanité en conf' de presse, en concert, ça ne fait pas de chichi. C'est principalement sous un éclairage bleuté que Gojira appliquera au millimètre son set. Le bleu choisi fait écho au lac tout proche ainsi qu'à "Ocean planet", choisi pour ouvrir les hostilités. S'en suivront une succession de perles, parmi lesquelles "Backbone", "Flying whales", "The heaviest matter in the universe", "Remembrance" durant lesquelles le groupe démontrera par A + B qu'il est indéniablement une des formations les plus en pointe de la scène hexagonale. Si chaque zicos est plus que très à l'aise, que dire de la maîtrise que possède Mario sur son instrument (la batterie) ? Et qu'imaginer de plus gigantesque que l'alchimie entre ce dernier et son frère Joe (guitare/chant) ? Pas grand chose, si ce n'est un des tout meilleurs concerts de cette édition 2006 des Eurockéennes ! Basse rugissante, grattes foudroyantes, chant saisissant, batterie impeccable semblent résonner directement sur un public tout acquis à la cause des landais ! Face à un set parfaitement en place mais joué par un groupe qui n'y tient pas en place (combien de kilomètres ont-ils parcouru ?!) le public réagit idéalement aux attaques de Gojira. Si Joe évoquera par deux fois la lune qui ose s'exhiber quasiment en face de la scène, et invitera le public à "bouger" pendant les morceaux, le groupe n'offrira que quelques instants de répit, laissant une place bien méritée à leur art. Histoire de ne pas partir les oreilles vides, "Lizard skin" sera l'ultime titre offert, un rappel bien "gras" que bon nombre de festivaliers doivent encore en mémoire.
On laisse le fiston Marley fumer des joints sur scène (enfin, on dit ça mais on n'a rien vu alors...) pour rejoindre les Strokes sur la grande scène. Minuit, l'heure du crime, l'heure choisit pour lâcher les fauves sur la grande scène. La sensation revival rock garage US de l'année 2001 fait une halte de sa tourner européenne pour poser les amplis à Belfort. 2001 - 2006 : cinq ans après la (sur?)médiatisation du groupe de New York qui n'a pas pu laisser indifférent les passionés de musique. On va pas ouvrir de débat là-dessus, on répetera juste que ce ne sont pas les américains qui vont nous la faire "sauveurs du rock 'n' roll". Le revival 60's - 70's dans le traitement des instruments et les looks un peu ring', c'est pas forcément la révolution. Mais le groupe est toujours là, et même si les Eurocks ont certainement laché un peu moins de thunes que s'ils les avaient invités il y a quelques années sur le festival, The Strokes a quand même la classe. Et finalement, si ce n'était pas (seulement) qu'un phénomène médiatique destiné à provoquer ? Car le quintet de New York est une belle machine à tube, un groupe de rock qui joue et un chanteur qui peut paraître un peu provocateur dans sa nonchalance, mais qui assume parfaitement son rôle de frontman. Pas d'artifices, juste des guitares qui sonnent et un groupe qui joue. Un excellent moment dans la nuit de Belfort...
Certains auront le courage de se déplacer au concert de The Gossip dont on parlera un peu plus tard pour ses frasques hors scène. Musicalement ? bah il semblerait que c'était du dancing punk. Punk dans l'attitude peut être, dancing sur scène, bof bof...Proche dans le délire musical d'un groupe comme Le Tigre, la fatigue de la journée ou la multitude de bons concerts récemment vus et entendus ne nous rendent peut être pas très indulgents. En résumé : un concert qui s'écoute et surtout qui se regarde. Ni plus ni moins.
On est nazes, on a envie d'aller se coucher, nos jambes commencent déjà à nous réclamer un peu plus de clémence, mais on ne pouvait pas partir avant le dernier concert de la journée/soirée/nuitée. L'artillerie lourde, le gros morceau, le truc inloupable (n'est ce pas Rémiii ?), bref, l'une des sensation de ce vendredi. Daft Punk aux Eurocks 2006 Daft Punk aux Eurocks 2006 Daft Punk. Riez riez pauvres mortels, allez-y... Je vois déjà certains lecteurs du webzine résilier leur compte à la lecture de ces mots, mais permettez nous de terminer avant de prendre votre décision. Daft Punk n'est pas qu'un groupe de techno/electro/house connu de tous sur toute la planète, c'est aussi et surtout une énigme. Une énigme bien cultivée par ses membres. Duo français fantasque toujours casqué, Daft Punk n'avait pas offert de concert live depuis 1998. A cet époque, le groupe avait offert une grande tournée, puis plus rien. Ou presque. Deux disques suivront l'incontournable Homework, sans compter les multiples set dj dans les boites japonaises et les excellentes collaborations sous de faux pseudonymes (dont Scott Groove et Mothership Connection), sans parler des films d'animation extraordinaires... Puis là, ils ont décidé de donner une dizaine de shows à travers toute la planète, dont aux Eurocks. Et ce qui est génial, c'est qu'outre l'aspect electro boum boum, le duo se goinfre de référence pop et rock. Des samples de guitares, et rythmes à en faire taper du pied n'importe quel fan de rock, Daft Punk, à l'instar des Chemical Brothers, a le secret pour faire danser tout un parterre de rockers et assimilés. Le public belfortain ne s'y trompe pas en offrant au groupe un accueil incroyable. Faut dire que les deux parisiens n'ont pas lésiné sur les moyens. Décor futuriste (le changement de plateau a été incroyable !), light show à m'en faire couler une larme, et un son, mon dieu, un son génial ! Pendant plus d'une heure, Daft Punk a mis le feu à la presqu'île de Malsaucy avec ses standards issus de ses trois albums studio ("Around the world, "One more time" ...), et le public a rejoint les parkings et le camping avec un sourire indescriptible. Comble de bonheur pour Oli, Pooly et Gui de Champi, le spectacle visuel offert par The Gossip qui n'a pas perdu son temps. Une fois leur concert terminé, le groupe a du picoler des trucs sévères et ingurgiter des drogues efficaces pour faire le show sur la voie technique des Eurocks pendant le concert des Daft. Un exemple ? La chanteuse pas loin du quintal qui se jette sur le capot des voitures ayant le malheur d'emprunter la route pour quitter le backstage, pendant que ses deux compères faisaient les cons sur une sorte de tracteur. Magique, tout simplement. Sur ces rires bien gras, on prend la route des bus pour rejoindre le camping et d'aller boire quelques coups, pour se rendre compte que Rémiii est déjà couché depuis un bon moment. Comptez sur nous, il a tout de même participé à nos discussions et à nos éclats de rires qui ont été nombreux !!! La palme de l'hygiène reviendra communément à Gui de Champi et à Pooly qui brave la fraicheur et la fatigue pour prendre une douche (enfin, un filet d'eau froide mais c'est déjà ça de pris, et ça reveille, parfait avant de faire un somme) avant d'aller se coucher !

Samedi !
C'est la chaleur qui nous reveille. Mon dieu, que c'est dur ! Dormir quelques heures (trois ou quatre pour mon compte) en sachant qu'on va de nouveau arpenter le festival, ça nous fatigue déjà ! Cercle vicieux, quand tu nous tiens ! Le programme de la journée est un peu plus léger, enfin, musicalement parlant, car les vrais mâles de la team prendront les choses en main pour assister à la retransmission télévisée du quart de finale de la coupe du monde France-Brésil. Mais on aura le temps d'en reparler. Pour résumer l'état d'esprit de ce début de journée, on est chaud et on a chaud. On ne perd pas les bonnes habitudes, on se restaure non loin de la oli-mobile, puis on se met en route tranquillement via une navette qui subira une nouvelle fois un stickage intensif de fenecs auto-collants (comme nous quoi !). Deux choix s'offraient à nous pour démarrer ce samedi trop ensoleillé. Pour certains, ce fut Free's B. Batterie, guitare, basse et sampler est la formule employée par les vainqueurs du tremplin Bourguignon, à savoir Free's B. Que retenir de leur prestation ? Que les mélanges n'en ont pas fini de nous surprendre ! A classer dans les environs de JMPZ, le jeune quatuor enchaîne des morceaux énergiques à souhait et semble ravi de faire parti des heureux élus issus des tremplins. Le bassiste aux avant-postes, un batteur pointu ainsi qu'un guitariste et un sampler en soutient, fournissent leurs lots de décibels, passant de la jungle à de la drum'n'bass sauce métal. Le coté "dub" mis en avant par leur promo ne m'est pas éclatant mais on se laisse tout de même prendre au jeu... En revanche si une certaine linéarité du répertoire semble prégnante pendant cette petite heure de présence, elle ne doit pas gommer l'enthousiasme et l'inventivité de Free's B ni leur mérite d'être arrivé sur la scène de la loggia ce samedi ! Pendant ce temps, d'autres ont opté pour un rendez-vous sous le chapiteau (une fois de plus) pour assister au concert des excellents Hushpuppies. Le groupe de Perpignan propose au public déja nombreux sous la grande tente du chapiteau un garage rock du meilleur effet. Le son est très bon, les morceaux coulent de source et le rock est parfait. Une excellente découverte pour ce début de journée. Le groupe ne se prend pas la tête, et même s'il existe des dizaines de groupes du même genre en France, celui là nous aura fait forte impression.
Enhancer aux Eurocks 2006 Enhancer aux Eurocks 2006 Après le garage, direction le cirque... Non, on déconne !!! Sans manquer de respect à nos amis Enhancer, c'est sûr que le changement est vraiment radical... Les désormais huit musiciens parisiens viennent présenter leur nouvel album Electrochoc, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère. David l'un des trois chanteurs a la bougeotte (et ce n'est rien de le dire) tandis que le son bastonne et que le groupe envoie sévère. La machine Enhancer, formidablement bien huilée (et pas de crème solaire), a fait exploser la grande scène ! Multipliant les contacts avec le public, le gang du "West side de Panam" a balancé la plupart des hits de son derier disque ("Dirty dancing", "Street playground" ...) et a maintenu "La pression" tout au long de leur set durant lequel il était impossible de s'ennuyer. David descend direct dans le public pour remuer les premiers rangs (comme si c'était nécessaire...) et à l'instar du groupe semble s'éclater sur cet immense terrain de jeu... Le gros son est propre (il faut dire que certaines parties guitares sont samplées, n'est-ce pas David ?) et si l'impact des rappeurs ricains est remplacé par l'humour dont fait preuve le combo (et hop, on se moque de Kyo) ou ses fans comme ce "gros" avec "Fat" inscrit sur le bide qui est invité à monter et danser sur scène tout le long du morceau... Si les fans d'Enhancer étaient forcément dans le truc, les 20 000 (environ) personnes devant scène ne l'étaient pas forcément, alors aprés avoir envoyé un ballon géant pour que tout le monde s'amuse (France-Brésil oblige), les fondateurs de la Team Nowhere gagnent le pari de faire asseoir tout le monde, remerciant du même coup tous les bénévoles qui bossent aux Eurocks, sur le refrain, tout le monde repasse à la station debout et jump', la température monte encore, c'est le temps idéal pour aller faire un peu de crowd-surfing (au sens propre ou figuré ? cf photo)... Les samples tournent pour laisser Enhancer saluer et remercier le public, la fête est complète !
Sous la loggia, Seb Martel est à l'honneur pendant deux jours aux Eurockéennes, en solo et avec son groupe Las Ondas Marteles. Sébastien Martel avait vu les choses en grand pour sa prestation à la Loggia. Accompagné de deux danseurs contemporains, de la pétillante Camille et de Spleen, celui qu'on connait mieux à la guitare aux côtés de M a donné l'un des concerts les plus inattendus de cette édition. Se mélant aux danseurs, Spleen et Camille occupent l'espace alors que Sébastien Martel tisse un fond sonore propice à l'improvisation. Les deux invités laissent libre court à leur imagination. Onomatopés, cris et excentricités ont rythmé ce set malheureusement peu suivi par le public.
La journée se déroule doucement, et pendant qu'on attend fébrilement le match, I love UFO a donné rendez vous aux Eurockéens sur la plage. En tout cas, nous aussi on aimait bien les Ovnis jusqu'à I Love UFO, un punk un peu psyché, un peu, qui balance pas mal, mais cherche un peu son souffle. C'est sympa mais ça tourne un peu en rond, l'ambiance sur la plage n'étant pas au rendez-vous, mais si l'occasion de les voir dans une petite salle se présente, il ne faudra pas hésiter !
20 heures, grande scène. On a rancard avec une légende. Morissey, leader des Smiths. Rien que ça. Alors, Morissey, tout le monde connait sans le savoir (il est notamment l'auteur du générique de Charmed, série US). Alors, voilà, on connait pas sa longue discographie, mais on se prête au jeu de suivre ce concert plus que plaisant, joué pars des musiciens bien dressés pour mettre en avant le maitre de cérémonie. Peut-être un peu énervé par la défaite des Anglais en quart de finale de la coupe du monde, Morissey démarre le concert en affichant clairement sa position pour le match du soir ("Don't worry" en évoquant les bleus). Impossible de vous établir la set list, mais tout ce que l'on peut vous dire, c'est que les légendes ne meurent jamais. La preuve.
Et ensuite ? Bah ensuite, c'est 21 heures et place au match. On vous passera le score (un à zéro pour la France), on ne vous décrira pas le matériel sur lequel on a pu assisté à la retransmission du match (écran plat en noir et blanc sans son, bien vu la réception), on évoquera juste l'ambiance de folie qui régnait sous la tente du bar VIP des Eurocks. Des frissons qui passent dans tout le corps, des Marseillaises en voici en voilà scandées pendant tout le match, des hurlements quand les Brésiliens commettent des hors jeux, des houras quand Zidane touche la balle (le meilleur match de sa vie, assurément) et des sauts de joie quand le coup de sifflet final (qu'on entendra pas, évidemment, on avait pas de son) retentit. Oli, Gui de Champi, Garry, JB, You Masnada et Marjo sa chère et tendre, qui ont assisté au match sur un bon vieux banc des familles, exultent. C'est carrément la teuf, si bien qu'on apprécierait presque le concert de Depeche Mode qui a démarré peu avant la fin du match. Tellement énorme que j'en (Gui) perdrait ma voix pour le reste du week-end. Pour les non-footeux (quoi, ça existe ce soir ???), Spleen avait sa chance sur la plage. Ce n'était sans doute pas le moment idéal pour Spleen mais le calendrier de la coupe du monde étant établi indépendamment de la programmation des Eurocks (d'ailleurs il faudra revoir ça dans 4 ans !), le poète-guitariste a du faire face à une plage ne délaissant que quelques dizaines de spectateurs sur la plage (dont deux ravissantes fans en mini-short, casquette et paillettes du plus bel effet !). Bref, entouré de ses musiciens (batteur, human beat-box, guitariste.) Spleen a tout de même assuré sa prestation mélo-sentimentale qui parait aux premiers abords, à l'eau de rose éventée. Mais il faut bien reconnaître que lorsque le garçon ne s'embarque pas dans de molassonnes complaintes R'n'B ou soul, il sait offrir de jolis titres pop ou jazzy avec de vrais morceaux de mélodies bien sentis dedans ! Le touche-à-tout alternera ainsi, passages relativement dispensables à quelques pièces sympathiques au bout desquelles, une jeune femme choisie dans le public par Spleen lui-même, viendra danser en compagnie de l'artiste... Chatoyants instants avant que les rappeurs de La Caution ne déversent leurs vers acerbes sur cette même scène de la plage...
Au même moment, sous le chapiteau, un nouveau spectacle inédit se profile sous le chapiteau... On attendait beaucoup de prestation avec les Japonais fous des Pascals. Et on avait raison. La folie douce des Pascals, à l'univers musical métissé entre instruments classiques (vents, claviers, cordes) et instruments joués s'est marié avec justesse aux textes de la belle Camille, qui a même appris un texte en japonais pour l'occasion. La classe ! On ne s'attendait, en revanche, pas trop à la voir réclamer comme une gamine pendant le match, le score, alors que la rumeur montait de la micro-télé installée dans le bar situé en face du chapiteau. 1-0, Camille exulte. Elle se fendra même en rappel d'une chanson, dont elle reconnaît elle-même qu'elle était plutôt démago, dédiée au football à base de vert, jaune et bleu, aux couleurs des équipes. Qui se serait douté que Camille était une fana de football ?
23h30, la nuit noire est belle est bien installée, la plage se repeuple tranquillement, et les premiers rangs trépignent d'impatience. Débarque alors DJ Fab, qui ouvre le robinet sonore d'un mixe de "Bulletin météo" avec le mythique air d'harmonica de "Il était une fois dans l'ouest", le western. L'effet est extrêmement subversif... Puis, les deux têtes pensantes, Nikkfurie, en sweat et bonnet rouges et High-Tekk, muni d'une casquette cachant à peine sa queue de cheval, envoient "Dernier train". C'est déjà l'euphorie qui ne s'apaisera qu'une bonne douzaine de morceaux plus tard,avec "Thé à la menthe" ! Les deux frangins envoient leurs impeccables flows, soit simultanément ou ensemble, Nikkfurie offrant même un terrible a-capella et High-Tekk débitant un étourdissant passage d' "Arcade". Bien que très affairé aux platines, DJ Fab vient en renfort de ses compères sur quelques couplets, permettant au show de titiller la perfection. Les deux frangins accomplissent à merveille leur rôle de MC en jouant plusieurs fois avec le public, et à quelques minutes de la fin, ôtent leur sweat-shirt, laissant apparaître un t-shirt de l'équipe de France venant de remporter son match face au Brésil. Bénéficiant d'un riche répertoire et afin d'optimiser son temps de présence (moins d'une heure) sur scène, La Caution a parfois choisi d'amputer ses morceaux (chose néanmoins courante dans le rap) pour en extraire les moments les plus intenses. Ainsi, à de multiples reprises, le public scandera avec le binôme, "n'oublie pas que libre veux toujours dire qu'il y a de l'interdit dans l'air", "sampler, stylo et thé à la menthe" ou encore "quoi que tu dises, j'ai l'impression qu'ça tourne en rond / les gens parlent comme un sampler", "car notre grand truc, c'est s'autodétruire". Seule faute de goût au niveau de la setlist : "Club de gym" qui aurait pu être substitué par "Chômage, voitures, nuits blanches" ou "Personne fusible" mais La Caution a tellement été généreuse et su si bien géré le temps imparti à sa prestation qu'il serait déplacer d'en tenir rigueur !
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, et le reste de la soirée, résolument électro hip hop, n'est pas fait pour motiver les membres de la team, dont une grande partie prendra rapidement la direction du parking et du camping pour boire un coup, boire un coup et boire un coup. Sauf qu'un OVNI a tout de même offert un show étrange sous le chapiteau. On le savait furieusement allumé, on ne l'imaginait pas complètement tarré. Moumoutte rose sur le torse et pince de fillette dans les cheveux, Katerine a donné un concert qu'on aurait pas imaginé aussi rock. Enchaînant les titres accrocheurs, de "Je vous emmerde" à "Louxor j'adore" (je coupe le son...et je remets le son) en passant par "100% VIP", le Vendéen a enflammé le Chapiteau, accompagné des Little Rabbits, qui termineront le concert montés sur escarpins, moulés dans d'affreux caleçons roses et coiffés de perruques blondes platine. Dément. Pendant ce temps, la vodka coule à flot au camping avec l'arrivé de l'ami MH, intermittent de chez E-Zic. La distillerie d'Oli a été productive cette année, bon sang ! Pour une fois, on ne se couche pas trop tard (enfin, façon de parler !!!), ce qui nous permettra de se reposer un peu plus que d'habitude. Mention fraicheur pour Gui de Champi, Oli et Pooly qui ont bien mérité leur douche froide !!!

Dimanche
Putain de soleil. Levé trop tôt, je (Gui) cherche absolument le canard du coin (Le Pays) pour faire durer le plaisir du match de la veille (ah, Zidane !!!) et pour prendre connaissance des chroniques et infos des Eurocks. Et là, c'est la scandale. Quand on voit les gugus se la jouer comme des cadors sous la tente presse, ça me fait bien ricaner de lire ces articles, que dire, des torchons qui ne méritent que le rire et le raillement. Franchement, écrire des trucs comme on peut lire, les "journalistes" mériteraient de se faire retirer leur carte de presse. Passons. De toute façon, plus tu es un gros média, mieux tu es traité à Belfort [Et ce même quand le W-Fenec à plus de lecteur que le Pays...] et même si les jeunes femmes qui nous accueillent sous la tente sont assez sympas, on n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi Radio France dispose de quelques pass photos, alors que notre collaboration qui frôle les dix ans avec le festival ne mérite même pas une accréditation pour offrir à un support visuel des photos dignes de ce nom. Enfin... Voilà, c'était notre quart d'heure coup de gueule. Le soleil nous a-t-il frappé à la tête ? En tout cas, les coups de soleil ne nous épargnent pas vraiment, surtout quand il faut attendre Anne et Gary sous le soleil quand ces derniers se sont endormis je ne sais où. Du coup, on patiente sur le parking en subissant de la "musique" mi-dance mi-palliarde d'une voiture marseillaise... On aurait bien voulu péter leur sono, mais on n'a pas eu le courage (au sens propre comme au sens figuré). Et c'est sur les coups de 15 heures qu'on se remet en route. On loupe les nancéiens Le crapo des Marais, mais on se presse sur la plage pour assister et surtout loucher sur le look ravageur des très classes My baby wants to eat your pussy qui ont fait du tapin récemment. Très bon nom. Quand on sait que le groupe joue dans un registre glam rock et qu'il est de nationalité teutonne, on se dit franchement qu'on va passer un bon moment fait de rires et de ricannements en tous genres. A la place de ça, à part un look rigolo les musiciens nous proposent finalement une musique un peu chiante. Dommage, dommage.
Islands aux Eurocks 2006 Islands aux Eurocks 2006 Sitôt que les teutons ont terminé leur show, ça démarre sous le chapiteau. Islands a rafraichi quelque peu les Eurockéens, leur pop travaillée et enrichie en violons (parfois 3 !) passe comme une lettre à la poste dans le cagnard de la presqu'île du Malsaucy. S'ils jouent leur titre le plus "tubesque" d'entrée de jeu ("Rough gem") pour capter l'attention, elle retombe un peu (quelle chaleur !!!) mais remonte avec un dernier titre qui est repris en version post-rock apocalyptique pour nous dire au revoir,excellent même si certains musiciens avaient l'air assez peu à l'aise sous le chapiteau...
Sans faire de mauvais jeu de mot, on s'attendait à suivre le premier gros morceau de la journée avec le concert de Blackalicious sur la grande scène. Mais on ne dira pas autant de bien de Blackalicious que de La Caution. En effet, investis sur la grande scène vers 17h, les hip-hoppeux U.S. ne semblent pas à leur place... Le public est semi-réactif, et pour cause : présence balourde du duo, jeu sur une scène surdimensionnée, passage en après-midi, ne permettent pas à ce rap de faire des ravages...
Aloan est l'archétype du groupe qui s'est fait déservir par une étiquette un peu forcée. Un programme des Eurocks qui annonce un "électro pop", mais planqué dans le texte on y apprend la présence du rappeur Granite au sein du combo suisse. Cette électro-pop convient à merveille à quelques titres, et encore, on évolue du côté trip-hop sans problème avec des titres comme "Never be a woman". "Kill you" quant à lui ondule sur le flow de Granite, un côté ragga, un coté hip-hop, le tout sur de l'électro, cette année les Eurocks se sont mis au goût du hip-hop. Aspects pop pour "A tale of winter", Aloan alterne des titres contrastés et évite le carcan de la monotonie. Alors on a peut-être loupé A Brand, mais le renard du désert est passé
par Aloan.
L'après-midi touche à sa fin quand le groupe germano-britannique Art Brut investit la grande scène. Cinq musiciens qui auront fait rire certains et ravit un autre. Cet autre, c'est moi (Gui de Champi). Qui dit british dit pop. Qui dit pop dit plaisir. Et c'est effectivement avec plaisir que j'ai suivi le concert du groupe, fait de titres qui swinguent et de rythmes dansants. Le chanteur est à donf', il ne chante pas mais il scande dans un ton un peu monotone mais, paradoxalement, envoutant. Je retiendrait surtout ce refrain "Art Brut, top of the pops, Art Brut, top of the pops". Scandaleux. On ne sait pas si le quintet joue un jeu ou s'il se prend au sérieux (je doute sérieusement de cette deuxième option), mais en tout cas, les cinquante minutes passeront comme une autre lettre à la poste. Alors, encore une fois, j'ai été sujet de raillerie de la part de mes collègues, mais j'assume : Art Brut, c'est bon.
Archive aux Eurocks 2006 Archive aux Eurocks 2006 Le soleil se couche et c'est l'instant idéal que les programmateurs du festival ont choisi pour faire jouer Archive sur la grande scène, pour un concert qui s'annonçait incontournable. Et quel concert ! Encore un moment fort de ces Eurocks, débutant par le lanscinant et interminable "Lights" (les spectateurs non avertis ont applaudi sur chaque break, je parie que les non connaisseurs ont pensé qu'ils avaient joué 3 ou 4 morceaux !). La grande classe d'entrée de jeu donc. Et l'occasion de découvrir les deux nouveaux chanteurs (un dandy et un grungy totalement immergé dans les textes), ils se complètent à merveille, et sans dévaloriser le travail du précédent, ces deux-là ont un potentiel phénoménal ! Bien entendu, la grande majorité des titres joués sont issus de Lights avec entre autres des interprétations remarquables de "Sit back down", "Fold" et "System", toutes ultra trippantes ! L'amalgame avec les rares autres titres se fait assez bien, "Numb" se fond ainsi dans l'ensemble comme par magie... Qualité de son incroyable, musiciens d'exception, lumières classieuses, Archive a une nouvelle fois démontré qu'ils étaient capables de faire aussi bien sur scène que sur album. Pas évident de sortir du concert, surtout quand celui-ci se termine avec une version grandiose de "Again", le collectif nous salue, on reste choqué par une telle demonstration, vivement les dates dans les salles...
Le temps défile et ça sent déjà la fin. Et pour clôturer le festival du coté du chapiteau, la programmation était assez bien sentie. Se faire succéder Sigur Ros à Mogwaï semblait être une excellente idée et faire jouer Sigur Ros juste avant Muse encore une meilleure ! On pouvait ainsi distinguer les vrais amateurs de musique et les autres... dévoreurs de MTV sans grande justesse artistique qui céderaient leur place pour aller voir gémir Matthew B sur la grande scène et son batteur se prenant pour Cerrone. Chose promise, chose dûe ! Si Mogwaï a été explosif, Sigur Ros a été aérien et mis en émoi plus d'un festivalier. Ouverture derrière un drap blanc, plus d'une heure de douceurs musicales, jeu de lumières célestes et festival d'instruments ont enchanté un public, qui pourtant, se désunissait au fil du temps pour accéder à la grande scène. Une fanfare a même, le temps d'un titre, traversé la scène, zigzaguant entre les musiciens installés là depuis le début... Une féerie a littéralement enveloppé le chapiteau grâce à la combinaison du chant de Jón Bór Birgisson avec les instrumentations du petit l'orchestre l'accompagnant. Les Islandais ont brillement défendu leurs titres et c'est avec grande justesse, qu'ils ont pu capté l'attention d'un public très varié, et offert un final magnifique à ceux qui ont bien voulu rester en leur compagnie pendant l'intégralité de leur set. Mémorable !
Et le blues dans tout ça ? et bah Bo Weavil l'a joué, et fort bien. Alors que tout le monde s'extasie devant Archive et sa présence scènique pas présente du tout, BO Weavil se prépare sur le Sound System, la petite scène qui monte, blues, blues et blues, la recette est simple à l'instar d'une soirée au Ain't nothing but blues bar. Bo Weavil sort son banjo, sa guitare, son blues ténébreux, et revient aux racines d'un bon nombre de courant rock. En clair, rien de tel comme fond sonore pour avaler une barquette de pâtes et oublier quelque peu les platitudes.
Cult Of Luna aux Eurocks 2006 Cult Of Luna aux Eurocks 2006 Et encore une fois, un clash se produit une nouvelle fois au sein de la team ! Les métalleux ont choisi leur camp pour assister au concert de Cult Of Luna. Un soundcheck qui prend un peu de temps que prévu, une présente envahissante des décibels du à Muse, une certaine irritation gagne le public particulièrement impatient pour le dernier concert du festival. Cult of Luna bénéficie d'une heure de show et n'en perd pas une minute dès le premier accord laché. Des titres qui s'enchaînent, fusionnent, et s'acquittent avec grâce d'une quelqueconque transition surfaite, un show dense, où Klas assure les parties de chant, après avoir laissé le micro à Johaness sur le début de la tournée. Des lumières plus sombres que leur show londonien, Cult of Luna réitère un set chronique, mélangeant les titres de Salvation et Somewhere along the highway. Das ist güt, güt, güt pour finir ce festival qui se voit pousser des ailes. [et oui, on aime bien Warehouse 99 project.]
Le métal c'est bien, mais le rock c'est mieux ! Ce jugement n'engage qu'une partie de la team (Gui de Champi en l'occurence). Mais quel rock les enfants, quel rock ! Et oui, je vous voit venir, Muse, ce n'est pas du rock. Mais je réponds faux, archi faux. Muse peut sembler power pop sur disque, mais en concert, mais sur scène, c'est absolument rock. Ce qui est sûr, c'est que le trio (quatuor sur scène avec l'agrément d'un clavier bidouilleur de son qui se planque derrière la batterie) a su se mettre le public de Belfort dans sa poche en moins de deux minutes. Tous les tubes du groupe seront passés en revue comme "New born", "Citizen erased", "Invicible", j'en passe et des meilleurs. Le son est gigantesque, mais vraiment gigantesque et Matthew Bellamy est une nouvelle fois envoûté par les diables du rock'n'roll, mais pour une fois, ça ne sera pas poussé à l'extrème, où du moins ça ne semblera pas surjoué de sa part. Un excellent moment en somme. En plus de nous balancer leurs hits, Muse nous offrira quelques titres de Black holes and revelations, nouvel album qui sort de lendemain de ce concert. Et encore une fois, j'ai pris une grosse baffe dans la tronche, et j'ai beau avoir des coups de soleil partout, des piqûres, plus de voix et état de fatigue bien avancé, assister à un tel concert, ça refile la pêche !
Et c'est ainsi que s'achêvent les Eurockéennes de Belfort. Trois jours qui sont passés bien vite, à base de rigolade, de chaleur et de bons (et de moins bons) concerts. On se retrouve tous sur le parking aux alentours de la voiture d'Oli. On (Gui et Oli) prend encore quelques minutes pour discuter avec les reste des zozios de la team, puis direction Bruyères, retour à la case départ pendant que les quatre autres passeront une dernière nuit au camping (les courageux !!!). En bon co-pilote, je m'endormirai comme une merde sitôt être sorti du parking pour me reveiller une première fois dans la descente du col du Ballon d'Alsace et une seconde fois devant la porte de mon appart. Pauvre Oli !