Et on rempile. 2005 ou la dixième chronique du festival des Eurockéennes de Belfort. Franchement, ça marque. Et pour fêter ce petit "évènement", on a décidé de vous offrir une chronique qui s'annonce gargantuesque. Vous devez vous demander comment il se fait qu'à peine quelques lignes d'introduction on balance cette prémonition ? Car la cuvée 2005 des Eurocks a été, à plusieurs points de vue, magique, gigantesque, puissante, bref, rock !
eurocks 2005 : kaizer orchestra
Les Eurocks, chez le W-Fenec, ça se prépare quelques semaines à l'avance. Demande d'accréditations, préparation d'interviews, et, quelques jours avant le jour "J", préparation des sacs, achat des victuailles, fabrication de stickers à l'ancienne, accumulation de quelques heures de dodo histoire de compenser le manque de sommeil du week-end, et bien d'autres... Nous sommes le jeudi 30 juin quand débarque dans les contrées vosgiennes la nouvelle recrue du W-Fenec, j'ai nommé Rémiii. Tout droit venu du Jura, le gazier a bouffé des heures de train en passant par un arrêt découverte d'Epinal pour finir son périple d'un jour à Bruyères. On ne se connaît pas mais le courant passe très vite entre nous. Le temps de boire une petite bière et de faire connaissance, de se restaurer et d'écouter quelques skeuds que le champion hors catégorie du bon goût et des relations publiques (vous aurez reconnu Oli) arrive lui aussi à Bruyères. Le gars est exténué, il a passé pas mal de temps dans sa voiture, si bien qu'il pète les plombs à quelques kilomètres de la cité du mirador ("je suis à Fontenay, Fontenay !!!!!"). Retrouvailles, ça fait super plaisir. Rémiii fait le timide, mais rentre dans le jeu. Quelques bibines plus tard, il est temps d'aller se coucher pour prendre quelque forces en prévision d'un week end chargé.
Vendredi 1er juillet : il est environ 9h quand nous descendons de mon appart' pour charger la 206 d'Oli. Hum hum, la voiture est bien chargée, si bien que notre bon Rémiii fera un voyage épique à l'arrière de la voiture, entre deux tentes et trois sacs de voyage. On arrive sans encombre à Belfort. Le temps de checker nos pass en deux minutes (on n'a jamais fait aussi vite !!!) que nous nous dirigeons vers le camping histoire de planter nos abris de fortune pour trois jours. Tout se passe bien, je retrouve la bâche introuvable dans mes placards depuis un an et qui se trouvait tout simplement dans le coffre d'Oli, et après avoir monté nos trois tentes (et notamment celle de Rémiii qui mérite le prix de la tente la plus neuve et paradoxalement la moins moderne !!!), on fait connaissance avec nos voisins bretons, très sympa au demeurant. C'est vers 15 heures que déboulent Pooly en provenance de Londres avec sa légendaire sympathie et le sac rempli de badges (chouette) et une deuxième nouvelle recrue, Anne accompagnée de Garry, son garde du corps dans les deux sens du terme, tout droit venus quant à eux de La Rochelle. Vous l'aurez compris, cinq fenecs venus quasiment des quatre coins de la France, ça risque d'être magique. Le temps de se restaurer rapidos qu'on file sur le site. Seuls les quatre mâles du site sont accrédités par le festival, on prend possession de nos quartiers dans le stand presse, avec un nouveau coin PC aménagé par l'excellent Vincent, chtimi de coeur et jamaïcain de coiffure, qui a transformé un bus de ville en un véritable cyber bus avec une bonne dizaine de PC et des connexions haut débit à gogo. Génial !!!
Mais place à la musique, et le tout premier concert de ce festival. Blumen à l'honneur et la lourde tâche de démarrer les hostilités. Groupe tremplin venu tout droit venu de Bourgogne, Blumen joue un pop rock assez plaisant et très rafraîchissant. Malheureusement, le maigre public devant la scène de la plage et les longs temps morts entre les morceaux ne laisseront pas un souvenir imperissable dans nos têtes.
Puis c'est aux britanniques de The Go ! Team d'envoyer la sauce sous le chapiteau. Groupe composé de trois gars et trois filles (ouf, combien de possibilités ???), The Go ! Team joue dans un style mélangeant la funk, le rock et l'électro. C'est léger, la chanteuse est à bloc et les deux batteuses ainsi que le reste des musiciens se font plaisir en nous faisant plaisir. Rien de tel que pour démarrer le festival, histoire de se chauffer en attendant le(s) plat(s) de resistance.
Au même moment, on entendra que quelques titres de Twaii, vainqueurs du tremplin allemand. Mais suffisamment pour se laisser charmer par cette pop à la langue un peu granuleuse (l'Allemand, ce n'est pas très liquide comme langue... Aber dass ist meine Meinung), entre un mix musical de Cours Lola et Der blaue Engel, la front-women de Twaii s'en tire plus que bien à ce jeu de charme et de musique. Un set équilibré, qui manque parfois d'énergie mais que l'heure "matinale" excuse, et un titre "Weich, wild & weise" qui entraîne dans le tourbillon du groupe.
A peine le concert terminé que surgissent sur la grande scène les Norvégiens de Kaisers Orchestra. Les musiciens venus du nord ont au moins le mérite d'avoir soigné leur apparence : costards pour tout le monde, masque à gaz d'époque pour le gars au clavier. C'est justement ce même clavier qui donne une sonorité toute personnelle au rock énergique de Kaizers Orchestra. Contrebasse et accordéon viennent personnaliser un peu plus leur son. Je ne suis pas sûre que leur musique m'aurait convaincue sur CD, mais les six showmen ont l'art du spectacle et savent se mettre le public dans la poche. Tous s'acharnent sur les deux bidons en métal, petite touche originale du combo à la base de leur rythmique. Mais au final, avis mitigé pour la team : certains (ou plutôt certaine !) ont adoré, d'autres ont trouvé que leur pop sonne trop british pour botter le cul, et même si le groupe assure et se met le public des Eurockéennes dans la poche, ils ne sont pas prêts de gagner tous les suffrages.
eurocks 2005 : bloc party
Putain, quand on pense que l'année précédente à la même heure, il y avait les scandinaves de Jr Ewing. Les années se suivent et ne se ressemblent pas.
Sur la plage, Little Barrie joue la carte du minimalisme, un tom, trois cymbales, une guitare et une basse, un trio condensé qui sonne de façon compacte avec des accents de rythm'n'blues. Le groupe en formation réduite souffre de la scène ouverte de la Plage, un peu comme Jimmy Eat World lors du Furia Sound.
A 18h40 pétantes, rancard avec le premier gros morceau de la journée. Le "phénomène rock" de cette année se nomme Bloc Party et l'organisation des Eurocks lui a offert les honneurs du chapiteau. Alors évidemment, tout les eurockéens ont envie de se faire une idée sur ce groupe dont tout le monde parle et qui ne laisse pas indifférent. C'est donc avec mes gros yeux de curieux que je me laisse entraîner dans la déferlante Bloc Party. Bien sûr, le public du groupe est jeune et compte parmi lui un bon nombre de hypeux, mais les english ne laissent pas transparaître un quelconque intérêt pour les fashion victims. Les titres funky rock des quatre britons envoient bien le bois. Rien d'exceptionnel tout le même, à part la mèche agaçante du guitariste. Scandaleux. On se cotisera pour lui payer le coiffeur. Dommage aussi que le son des guitares soient d'un niveau ridiculement bas pour donner envie de se dandiner sur les rythmes du groupe. Bref, Bloc Party, c'est rafraîchissant, divertissant mais pas inoubliable.
eurocks 2005 : QOTSA
Pendant ce temps, Cocorosie jouait sur une autre scène. C'est à la Loggia que les frangines Bianca et Sierra ainsi que leur compagnon d'un jour ont expérimenté leur folk intimiste. Harpe, guitare, synthé et chant éthérés ont dû se frayer un chemin entre quelques larsens disgracieux. Le groupe joue des titres plus ou moins minimalistes afin de charmer un public assez dense. D'un point de vue visuel, on ne pouvait manquer les Bisounours dans les cheveux du collègue des deux demoiselles (on aurait dit le chanteur de Bloc Party !!!).
Tout s'enchaîne rapidement, et il est temps de grimper la butte de Malsaucy pour rejoindre la grande scène. C'est à cet endroit que les Queens of the Stone Age doivent donner leur show. Je ne sais absolument pas à quoi m'attendre de ce concert, me remémorant avec nostalgie les puissantes envolés stoner des débuts (enjoy Kyuss !) et la participation de Dave "Foo" Grohl derrière les fûts. Les QOTSA ont 75 minutes pour me faire changer d'avis, et ils ont réussi les bougres. Son énorme, batteur précis et puissant, charisme du chanteur Josh Homme, et surtout des tubes, des tubes, avec l'indémodable "No one knows" et les géniaux titres du dernier album Lullabies to paralyze comme "Little sister", le mélodieux "I never came" ou "Burn the witch". Les Queens of the Stone Age alternent avec brio les passages pop rock et les fougueux titres stoner qui ont fait leur réputation. Une heure et quart plus tard et après un passage dans la fosse, la bande de Josh quitte la scène non sans avoir pulvérisé le baromètre de "groupe le plus mieux de la journée". "Everybody knows that you're insane" qu'ils chantent les ricains. Tu m'étonnes, après ce concert, je suis devenu encore plus fou de ce groupe ! Un des grands moments des Eurocks 2005. Autre évènement pendant ce concert, l'arrivée devenue improbable de la team E-Zic menée de main de maître par le grand, le magnifique et surtout le retraité MH.
Rendez-vous sous le chapiteau pour une production "Made In Eurocks". La prestation d'Emilie Simon a été sublimée par l'orchestre symphonique de Belfort et les percussions de Lyon. Ses musiques aux sonorités d'habitude plus électro et truffées de bidouillages gagnent en profondeur et en émotion. La présence d'une bonne trentaine de musiciens sur scène fait masse. D'autant que la plupart ne sont pas là ni pour faire de la figuration, ni pour servir de faire-valoir à une Emilie Simon rayonnante. Ses propres zikos font partie du spectacle. L'un bidouille dans un plat d'eau, l'autre multiplie les sonorités à l'aide de machines intrigantes, accompagnés par des percussions de Lyon remarquables de maîtrise. Dans l'orchestre, si les violons restent discrets, l'apparition d'un orgue à eau (excusez mon manque d'érudition, je ne sais pas comment ça s'appelle) émerveille le spectateur, qui observe le tout avec des yeux d'enfants, bercés d'abord par les mélodies des deux albums de la muse électro, puis par les ritournelles de La marche de l'empereur. Superbe !
eurocks 2005 : taf
TAF débarque au même moment sur le festival grâce à sa victoire sur le tremplin franc-comtois et se voit offrir la plage pour tester le public belfortain. Première chose à remarquer sur ce public, c'est sa moyenne d'âge : elle n'avait pas l'air très élevée mais elle n'a rien enlevé à sa fougue ! Les moments de relâche des d'jeunes qui étaient là ont été quasi-inexistants. Cette énergie déployée est à l'image du groupe qui s'est donné à fond durant tout le set. On a droit à un Souris (bassiste) en pleine forme et Tof (le chanteur) tout aussi remonté. Le maxi a été revisité pour l'occasion et si quelques titres sont envoyés avec précipitation, on aura un TAF en pleine maîtrise de ses moyens sur "Give and take", "Gotaf city" ou "Human anger". Tof remercia de façon insistante (certains diront trop...) et toujours avec le sourire l'assistance qui a vraiment eu l'air d'être renversée par les titres du groupe. On pourra tout de même trouver d'un goût douteux l'initiative d'un "wall of death" lors du dernier titre alors qu'un exercice de ce même genre a entraîné la mort d'un spectateur outre-Rhin il y a quelques jours seulement. Peut-être que le groupe n'était pas au courant...
eurocks 2005 : nin
En pleine tournée européenne qui se déroule à guichets fermés dans de nombreuses villes malgré l'ajout de dates, le "tour" de NIN laisse de la sueur sur son passage. Son dernier passage, justement, remonte à la tournée The fragile aux Eurocks 2000. Trent Reznor livre cette année un set taillé pour la grande scène et pour un public pas forcément connaisseur. C'est une grande compilation, tous les hits de Broken, The Fragile, The downward spiral et With teeth s'enchaînent, avec même un "Head like a hole" issu de Pretty hate machine. Finis les rangs de hardcore-fans, même si les premiers rangs chantent en choeur, NIN s'ouvre ce soir à une audience hypnotisée par un "Gave up" et un "Last" dantesque et éxécuté avec précision, Aaron North (ex-The Icarus Line) faisant des merveilles à la guitare, sautant et virevoltant. Magique.
Interpol est dans la place. Les ayant déjà vu en concert il y a moins de deux mois dans une "petite" salle bordelaise (au Krakatoa), je savais à peu près à quoi m'attendre. Mais alors qu'on aurait pu croire qu'Interpol se serait senti plus pousser des ailes dans un festival de la taille des Eurockéennes, le groupe s'est encore plus figé qu'à son habitude, offrant un show pour le moins statique. Ajoutez à cela un bassiste au look néo-nazi, qui n'hésite à s'asseoir pendant son set et vous obtenez une recette pour le moins soporifique. Reste que la musique d'Interpol demeure parmi ce qui se fait de mieux en matière de rock british, c'est ce qui les sauve.
eurocks 2005 : eagles of death metal
Un peu plus tard, une autre sensation rock se produit sur la scène de la loggia. Je ne vous cacherai que je suis allé voir le concert des Eagles of Death Metal sur une seule photo promo. Un moustachu comme ça sur une photo officielle, c'est tendu. Mais ça marche car je me suis bougé pour mater les ricains. Et franchement, je ne regrette pas du tout mon choix. Car Eagles of Death Metal a le boogie rock dans le sang. Quatuor magique avec notamment une batteuse ultra rock, le groupe envoie la sauce tranquillement mais sûrement. Pas de chichi, juste des riffs rock bien envoyés, des poses à la limite du scandale et un rythme d'enfer. Et le fameux moustachu assure pleinement son rôle de frontman. Je me demande quand même s'il n'y a pas un peu de second degré dans son attitude, mais qu'importe, ça sonne, ça envoie et ça bouscule ! Obligé de quitter trop tôt le concert pour cause de récupérage de matos en stand presse, on manquera l'arrivé de Josh Homme venu taquiner l'instrument sur les derniers morceaux.
Sitôt le show des ricains terminé, c'est encore un groupe britannique qui a les honneurs de la grande scène. Et quel groupe !! The Chemical Brothers ont installé leurs multitudes machines et autres ordinateurs on stage pour laisser éclater dans la nuit bien entamée leur big beat secouant et décoiffant. Troisième participation des frères chimiques après un concert anthologique sous le chapiteau en 1997 et un show un peu froid (!) et morne en 2002 sur cette même grande scène, où le groupe semblait inaccessible et dans un autre monde. Pour ce coup là, rien à voir. Bien qu'électronique, le show sera plus humain que le précédent du duo anglais, véritable meneur de danse de la musique électronique teintée de touches rock. Avec un excellent "Hey boy, hey girl" pour démarrer, le groupe rentre dans le lard sans perdre de temps, et c'est en remuant que le public vit ce concert. Leur set d'une heure et demie est passé comme une lettre à la poste, les phases bondissantes succédant aux passages enflammés, le tout servi par un son de tueur. Les grands hits du groupe seront exécutés (magnifique "Block rockin beat" !) mais c'est la fatigue qui prendra le pas, et trois de vos fenec préférés (et les plus vieux, coïncidence ???) prendront la direction du camping pour boire une petite bière avant d'aller se coucher. Première journée et premiers souvenirs.
Pendant le retour des trois anciens, l'heure tardive de la prestation de La Phaze n'empêche pas Dammy de perpétuer sa réputation de haricot sauteur ! Passant du micro au clavier, il ne s'arrête jamais de bondir de toute part, de remuer, d'exalter, bref c'est un Dammy des grands soirs qui s'est déployé sous le chapiteau. On aura droit aux deux albums et si les titres de Fin de cycle paraissent faiblards sur galette, le groupe s'est appliqué à démontrer qu'ils sont aussi efficaces que "R.A.S", "Punglist" ou "Injury" les tubes de Pungle roads. En effet, le chapiteau a aussi vibré sous les attaques de "Nouveau défi", "Assaut final" et "D&B show" prenants une couleur des plus éclatantes. Le public (très féminin) a répondu présent à chacun des titres du trio et le groupe lui a bien rendu en communiquant au public joie, bonne humeur et titres bonus avant se quitter !
Juste avant d'aller se coucher, un petit tour s'imposait vers la loggia pour avoir une idée de ce que donne cet allemand halluciné : T. Raumschmiere. En fait, il s'agit d'un zigoto dans une combinaison avec d'immenses pics, genre "je me suis fait empalé de tout part avec des cure-dents géants". La production sonore est une électro assez violente et mouvementée qui brasse correctement le public. Les productions allemandes auront toujours le goût pour étonner et celle-là ne retiendra que quelques instants l'attention avant que la fatigue ne l'emporte et ne laisse ainsi clore cette première journée. Tant pis pour Electrelane mais un début de concert à 3h15 le premier jour était hors de portée. Bonne nuit !!!
eurocks 2005 : cake
Samedi : après un apéro bien tranquille et un "repas" requinquant (merci Oli !) sur le fabuleux parking, c'est reparti pour une nouvelle journée de rock. Alors que tout le monde se dirige vers la grande scène pour assister à la prestation de Cake, Elkee offre un concert bien ficelé sur la plage malgré quelques problèmes de son et de jack récalcitrant. Des titres bien rock qui font plaisir au public, une énergie bien plus palpable qu'en studio, avec notamment une dernière chanson exceptionnelle ("Soulplasma"). Avec ses accents électroniques bien argumentés, Elkee place ses atouts en cette journée ensoleillée, mouvance électronique. Comptant dans ses rangs un chanteur avec des airs de Brandon Boyd (Incubus) l'ensemble fait plaisir à entendre.
Premiers shows et déjà un gros morceau. Pratiquement au même moment, Cake joue sur la grande scène. Il est 16h40 et c'est assez étrange de la part des programmateurs de faire jouer un groupe de cette trempe et de cette notoriété à cette heure peu avancée de la journée. Mais, paradoxalement, le moment est tout de même idéal. Pourquoi ? car les américains jouent un pop rock avec quelques soupçons de country et de blues idéal pour se remettre de nos émotions électriques et eclectiques de la veille, et du peu de sommeil glané la nuit précédente. La musique est tranquille, trop tranquille diront certains, mais nous, dans ces conditions, on adore. Le chanteur est en colère (en tout cas, ça ne se ressent pas dans l'exécution de la musique), car il semblerait qu'Air France ait perdu sa guitare et son ampli. Le pauvre. Alors, ou son staff est composé de bras cassé (car honnêtement, quand on s'appelle Cake et qu'on joue le samedi sur la grande scène des Eurocks, il ne doit pas être difficile de trouver un peu de matos à louer ou à se faire prêter), ou notre bon ami n'avait pas envie de se casser le cul pour jouer dans les conditions optimales devant un public français. Qu'importe, même s'il râle à chaque fois entre deux morceaux, le frontman et ses musiciens délivreront un show tout à fait plaisant, rafraichissant et savoureux. Franchement, la journée commence bien. Evidemment, le groupe ne jouera pas "I will survive", mais on s'en branle.
eurocks 2005 : Torm
Et justement, pas le temps de se branler la nouille. Si une compagnie aérienne semble avoir déconné, un objet volant non identifié va retourner la loggia. Torm, groupe de Nancy tremplin de Lorraine, va nous faire découvrir son monde en quarante minutes. Complètement décalé, vraiment déjanté et surtout irrésistiblement original, les quatre lorrains vont nous balancer dans la gueule leur rock psychédélique mélangeant sans complexe le métal, la funk et l'électro. Le guitariste cithariste semble dans un délire indescriptible, et même si la musique de Torm est très technique, le concert est très intéressant et vraiment sympa. Torm, un nom à retenir.
Pendant le concert du groupe lorrain, The National sévissait sous le chapiteau. Peut-être la meilleure surprise en "The" du festival. Matt Berninger a un charisme attachant, et on se surprendrait presque à comparer certaines de ses manies à celles d'un Thom Yorke exubérant (faut pas déconner non plus !). Niveau compos, entre titres rassembleurs, mélodies édulcorées et chansons intimistes, The National trace son petit bout de chemin dans une veine entre folk et pop-rock.
eurocks 2005 : mastodon
Après la pop, le métal ! Et oui, c'est ça la magie des Eurocks. Mastodon porte bien son nom ! Bien que couverts de critiques dithyrambiques lors de la sortie de leur album (Leviathan) et lors de chacune de leur apparition live, les Américains n'arrivent pas en terre conquise au Malsaucy et doivent se contenter de la plage pour délivrer leur métal lourd, puissant et technique. Histoire de ne pas frapper trop fort d'entrée, ils ouvrent le bal des riffs par un titre instrumental de grande classe, la pesanteur des accords nous tombe dessus et c'est ébahi que l'on va suivre le reste de leur prestation qui va aller crescendo... Le chant n'est pas leur point fort mais cela est largement compensé par la maîtrise totale des instruments et surtout leur utilisation à bon escient... Les soli pleuvent sans que nous ne soyons aussi saturés que les rythmiques, les bêtes de scène annoncées sont bel et bien là, Mastodon en live, c'est vraiment énorme ! Ils terminent leur set par une reprise des Melvins ("The pit"), groupe dont ils sont supers fans (et super heureux d'apprendre qu'ils ont joué au même endroit il y a deux ans...).
Tout s'enchaine rapidement, et sur la grande scène, c'est au tour d'Amadou et Maryam de jouer sa carte world. On a entendu mais on n'a pas vu, mais ce qu'on a entendu était bon. Super chronique non ???
eurocks 2005 : eths
Exit la musique africaine, place au métal marseillais. Eths arrive en se faisant attendre, mettant déjà le public sous pression. Premier titre ("Pourquoi ?") et premier tassement des premiers rangs ou la marée humaine reflue avec rythme, Eths a une heure pour convaincre et n'en perd pas une minute. La moitié de la populasse sous le chapiteau déjà acquise à sa cause, Candice crie avec ferveur, dommage que la balance soit un peu faiblarde sur le micro, chose qui s'arrangera vers la fin du set avec un "Samantha" cataclysmique, qui retourne la foule et enchaîne avec 3 titres divins et enflammés. Une attention focalisée sur la vocaliste, des guitares qui lacèrent, Eths se défoule sous les yeux d'un public venu en masse (mais qui ferait bien de retirer ses badges Blink-182 :-) ).
Allez, on se calme deux minutes avec les popeux de Ghinzu. J'y allais par principe, parce qu'ils sont belges, parce que ces petits gars-là ont un tube plutôt pas mal ("Do you read me") et parce que m'avait-on dit ils ont un album à défendre sur scène bien plus intéressant. Hélas, les Belges font dans le grandiloquent à la Muse, sans en avoir encore la carrure. On pense aussi (rapidement) à Mathias de Dyonisos, sans le grain de folie. Résultat : on en voudrait presque à John, frontman du groupe belge d'avoir une confiance en lui digne des plus grands. Ces allers-retours sur la scène énervent vite. Et puis, on reste encore un peu à regarder malgré tout, presque que la mayonnaise prend malgré tout... rendez-vous dans quelques temps. D'ici-là, soit ils seront en tête des charts d'Europe 2 avec un troupeau de kids fanatiques pour public, soit ils auront les épaules de rivaliser avec les groupes auxquels j'ai pu les comparer...
Pendant que Ghinzu et son intro "Star Wars" ont décidé de mener un show tambour battant sur la grande scène, c'est certainement du coté de la plage qu'il fallait être. Morgan Heritage y joue en même temps que les Belges, et les New Yorkais tous membres de la même famille se la jouent reggae. Alors forcément, il y a les bons et les mauvais cotés dans la musique "jamaïquaine". Les plus, ce sont des compos bétons, une caisse claire magique, des rythmes en contre temps renversants et dansants, une communication avec le public sans faille, et une joie non dissimulable dans le public. Les moins ? bah les solos de guitare qui ne servent pas à grand chose dans ce genre de miousique, et surtout la propagande des chanteurs. "Marijuana is not a drug, it's just a natural plantation" qu'ils disent. Ouais, c'est ça, et mon cul c'est du poulet, t'en veux une aile ? Non, plus sérieusement et une fois passé les discours tendancieux, les frangins ont offert aux Eurockéennes un concert de tout beauté. C'est pro, c'est jouissif, et le public en redemande. A noter la participation de deux enfants issus du staff du groupe, dont un gamin de 9 ans tout au plus avec des locks jusqu'aux genoux, qui viendront claquer quelques pas de danse sur un morceau. Le public exulte, moi je profite de ce petit moment privilégié. C'est aussi ça, les Eurocks !!!
eurocks05 : ezekiel vs nosfell
Voici une des créations "spéciale Eurocks" qui arrive sous le chapiteau. Un public très complet ne veut rater sous aucun prétexte le rendez-vous qui ne s'est déroulé qu'à 2 autres reprises. Rencontre entre Nosfell prodige qui défend depuis plusieurs mois son si singulier premier album et Ez3kiel, formation électro lyonnaise dont la réputation commence sérieusement à s'installer. Sur scène, un dispositif composé de 5 draps (un par musicien) sert de support aux projections vidéos (signées Ez3kiel). Des visuels "Ez3kiel" et une intro à leur sauce entament l'appétit du public. S'en suivent trois titres de Nosfell assez (voire trop) calmes adaptés pour l'occasion. Puis c'est le commencement des choses sérieuses : un "How do you sleep ?" (Ez3kiel) explosif avec Nosfell substituant des sons électros (d'ordinaires envoyés par Ez3kiel) par sa voix. Une reprise de David Bowie, "I'm afraid of americans", et quelques titres plus extravertis les uns que les autres feront de cette deuxième partie de concert un moment qui restera gravé dans les mémoires. On retiendra Nosfell qui s'entoure autour de son pied de micro, le bassiste d'Ez3kiel utilisant un archet pour faire vibrer sa basse ou les machines du groupe lyonnais malmenées par son utilisateur. Le public aura beau hurler, taper du pied, ou frapper très fort dans ses mains, pas de rappel, dommage !
Sur la grande scène, on se pose des questions... Cali est-il le frère de Pierre Palmade ? Mais qui l'arnaque en lui vendant des chemises pourries ? Qui lui fait croire que son guitariste est un héros ? Et aprés un aussi long concert, "C'est quand le bonheur ?" Certainement quand ça s'arrête... C'est facile de taper sur de la variétoche alors qu'il y a bien pire dans le genre mais qu'est-ce que Cali foutait là ? Il n'y avait plus de place aux Vieilles Charrues ???
Un petit peu avant minuit, une légende électronique s'apprête à enflammer la loggia. Le duo Kas Product vient de se reformer pour un concert unique pour les Eurocks, et d'après les déclarations du groupe pendant sa conférence de presse, c'est pas sur que le couple reprenne des activités ensemble sous ce nom. Pour ceux qui ne le savent pas encore, Kas Product est un groupe formé dans les années 80 qui a mélangé, certainement pour la première fois, le rock et l'électro. Alors forcément, 20 plus tard, les sons vintage peuvent avoir vieilli, le groupe nous emporte dans un univers bien à part. Une chanteuse magique à la voix cristalline et un baroudeur des sons derrières ses machines aligne un show constant et d'un professionnalisme improbable. Pas mal pour le duo qui a repris les activités uniquement pour le festival il y a de cela seulement quelques semaines.
eurocks 2005 : garbage
Le gros morceau de la journée se produira vers une heure du mat' sur la grande scène. Les ricains de Garbage ont les honneurs de la scène principale, et le quatuor mené par la belle Shirley Manson profitera de cette occasion pour offrir aux Eurockéens un souvenir indélébile. The "Queer" is not the queer, Shirley Manson entre en scène et nous chuchote ces quelques mots, le morceau qui fut un brulôt des dance floor il y a quelques années est joué très calmement, mais c'est uniquement pour perturber le public, car Garbage a bien gardé toute sa fougue, et mis à part "Stupid girl", les autres tubes seront envoyés avec brio et beaucoup de rythme : "Push it", "Only happy when it rains", "I think I'm paranoid"... feront danser les Eurockéens au son des guitares propres et aux sonorités électroniques... Courtement vêtue, Shirley joue de son charme aux 4 coins de la scène qui laissent toute la place aux musiciens, pas de retour (les zicos ont des oreillettes), pas d'ampli, pas de câble, juste eux et leurs instrus... Mais le vide est comblé par leur présence et leurs mouvements incessants. Shirley fait l'effort de parler français (et pas seulement les traditionnels "bonjour, merci") et se met le public dans la poche, elle demande même des nouvelles des premiers rangs qui semblent un peu compressés... Du nouvel album, ils s'aventurent à jouer "Bleed like me" même si ce n'est pas une chanson à jouer lors d'un festival d'aprés eux... Mais l'intimité nous va trés bien ;o) On sera davantage emballé par les versions live et trés punchy de "Run baby run" ou "Why do you love me ?", témoignages vivants du grand retour de Garbage au premier plan... En conclusion, pas grand chose à redire de ce concert, sinon que les musiciens sont pro, que le son est nickel, que la belle Shirley doit recevoir 353 demandes en mariage par jour, et que les quelques mots prononcés en français par la belle apportent un plus au show déjà monstrueux.
Kasabian annulé, on prendra la "roue" des festivaliers pour rentrer dans nos demeures peu respectables. La fin de la soirée sera épique, avec beaucoup (trop) d'alcool (QuiPicolent Brothers !!!) et de rencontres improbables (salut Christophe !) ou un des fenecs (devinez lequel !) fera un bon coup de promo dans un mégaphone à 5h30 du mat sur le camping. Du grand n'importe quoi. N'ayez pas peur, nous ne sommes que six potes d'un week end qui ont décidé de ricaner. Gueule de bois mais gros souvenirs en perspective...
eurocks 2005 : monsieur z
Dimanche : la fatigue s'accumule, mais ça n'empêchera pas vos fenecs préférés (mais en même temps, vous en connaissez beaucoup d'autres ?) de repartir pour une journée encore riche en émotions et en bons sons. Traditionnellement, le dimanche démarre toujours plus tôt que les jours précédents, si bien qu'à 15H50, on se retrouve à la loggia pour applaudir le rock musclé de Monsieur Z est un autre groupe issu des tremplins régionaux. Un manque de précision à certains instants et un son pas toujours là n'ont pas aidé le groupe à s'imposer vraiment. La "salle" était convaincue d'avance et le public aurait pu être plus étoffé mais, on vous l'accorde, faire face à Nosfell n'était pas chose aisée. Par contre, le manque de souplesse des musiciens en début de set a été effacé par un engagement plus convainquant en fin de prestation. Les titres attendus de pieds ferme n'ont pas révélés de grande surprise ("Original gunboy", "Apathique") mais c'est de façon plus décontractée que le quatuor envoie en pleine figure "Tout bouge" et "2 poings". "La peau" a aussi connu son petit moment de gloire. Rappelons que le groupe commence seulement à se présenter sur des scènes de taille importante et que si l'étape du studio (avec D1g1tal EQ) a été brillement franchie, sur la route, il reste encore à apprendre aux bisontins. Mais gageons que d'ici quelques temps, le groupe aura gagné en maturité et saura être aussi saisissant que sur disque.
eurocks 2005 : nosfell
Nosfell, on en parlait... Une claque... une vraie claque. C'est la seule chose qui me vient spontanément. Après la mise en bouche de la veille avec les excellentissimes Ez3kiel (note de gui de champi : n'exagérons rien !), Nosfell revient dimanche pour un micro-set d'une demi-heure. Celui qui n'est encore (presque) qu'un illustre inconnu n'a pas rassemblé autant de public que pour le concert de la veille, mais la curiosité et le bouche-à-oreille ont malgré tout fait venir bon nombre de festivaliers. Celui qui affirme s'être formé tout seul en regardant ses idoles peut être fier de lui : Nosfell a une maîtrise de sa voix hallucinante, passant avec une aisance déconcertante d'un timbre caverneux à une voix de tête suraiguë, le tout avec une justesse irréprochable. De quoi faire s'hérisser les poils des bras en continu... Adepte des boucles, l'homme se transforme en beat-box humain et sample ses plans de guitare pour pouvoir multiplier les couches sonores. Mais Nosfell, c'est surtout un univers. Le sien, issu de sa planète de petit bonhomme introverti, le Klokochazia. Nosfell s'invente son langage, sa gestuelle et ses chorégraphies sur scène. A voir d'urgence.
Bonne surprise pour le premier concert sur la scène principale. On les pensait agaçants, finalement, ils seront attachants. The Killers, tout droit venu d'un concert donné la veille pour le grand projet des shows contre le G8 à Londres, assure un set pop rock très bien envoyé. Le chanteur tout de blanc vêtu mériterait quelques baffes quand il prend son micro pour un esquimau glacé (imaginez le tableau :-) ), mais les américains, qui lorgnent plus vers les Beatles que les Ramones, et sans forcement donner le meilleur concert du festival, ont sans nul doute marqué des points avec leur concert énergique sous un soleil de plomb.
Sur la scène de la Plage, c'est sous un vrai cagnard que Tom Zé officie. Un soleil de plomb et un public en liesse. Des titres dansant, un peu en marge du courant principal des Eurockéennes, mais qui s'inscrivent dans l'année du Brésil et qui apportent de la diversité. Tom Zé s'évertue à expliquer ses textes, passant du portugais au français en passant par l'anglais pour certains mots, et au final, le courant passe et le message aussi pour un public concerné. "Georges Bush is a devil" pour le message le plus simple, à celui de chants sur l'amour et la paix. le Brésil et ses bikinis s'invite sur la scène de la plage et y donne un petit air de Copacabana.
Même si c'est pas le début, d'accord, d'accord, ça continue, encore et encore.
eurocks 2005 : Le Tigre
Et ce coup ci, c'est sous le chapiteau du site de Malsaucy que ça se passe. Alors qu'Andrew Bird se produit à la loggia, Le Tigre va jeter son disco-punk aux belfortains. Au rayon kitsch, pire que ces filles-là, c'était dur à trouver cette année (à l'exception de quelques spécimens du public !!!). Au line-up, il parait qu'il s'agissait de 3 filles. On aurait plutôt dit 2 nanas et un troisième élément non identifié. Après renseignement, il semblerait bien qu'il s'agisse de 3 filles, mais au fond peu importe : des rythmiques endiablées, un délire assumé de A à Z, une kitsch-attitude à outrance ont allumé le chapiteau ce samedi, et quand l'une d'elles est à la guitare et une deuxième aux machines, la dernière chante, et vice versa On est pas prêt d'oublier ce concert si... particulier. Electro punk dans ta gueule, chorégraphies à la n'imp, tout le monde apprécie, et nous aussi.
Les colisions possibles entre les genres semblent ne pas avoir de limites et les Balkan Beat Box ont tout fait pour le démontrer. Leur recette à base de musiques traditionnelles (Europe de l'est, Moyen-orient, Afrique) et d'électro (plutôt tendance boom-boom) a réussi à faire bouger la plage assez aisément alors que la chaleur était encore bien pesante en fin d'après-midi. Ces New Yorkais (hé non, ils ne viennent pas du fin fond d'une ferme boueuse du nord-est de la Hongrie) mettent au goût du jour musiques traditionnelles sans que cela fasse tâche. La chaleureuse troupe a mis une sacrée ambiance, communiquant tour à tour vie, amour, espoir, joie à une plage de plus en plus convaincue par leur présence. A l'instar des groupes de musique tzigane, les musiciens de Balkan Beat Box ont de l'énergie à revendre au kilomètre ! Du début à la fin, le combo n'a pas arrêté de gesticuler, de bondir et le tout avec le sourire ! Vraiment une bonne surprise pour cette formation jusque-là méconnue.
eurocks 2005 : mass hysteria
Suite à la défection de Sum 41 (et vu le nombre de teesh croisés pendant le week-end, il est à croire que certains n'étaient pas au courant !), Kem et ses amis ont eu la bonne idée de remplacer les canadiens par un groupe français. Alors oui, certains diront qu'un Green Day ou un Velvet Revolver auraient mieux fait l'affaire. Certes oui, mais trouver un groupe de cette envergure à quelques jours d'un grand festival estival (!) n'est pas chose aisée. Et franchement les gars, oui, franchement, qui mieux que Mass Hysteria pour embraser un début de soirée dominicale ? Pendant que vous préparez votre liste, nous, on a décidé de vous parler du retour sur les planches du groupe considéré par ses pairs et par nous tous comme un véritable rouleau compresseur. Les tournées et les centaines de shows distribués dans l'hexagone et bien au-delà parlent pour eux. Donc, voilà, MH de retour sur les planches, les Eurocks leur ont proposé la grande scène à une heure appréciable, pas de quoi refuser. Auteurs d'un dernier album éponyme et quelque peu contesté (à juste titre ?) par son manque de furiaaaaaaaa, les "Parisiens" nous ont une nouvelle fois prouvé qu'il ne fallait pas les enterrer si vite. La fougue déployée sur la grande scène du festival est impressionnante, et je peux vous certifier que j'ai vu pas mal de groupes sur cette scène (et pas des moindres !). Et bien, Mass Hysteria n'a pas à rougir. Au contraire. Alors, en ce qui concerne la musique, même si l'une des guitares semblait sous-mixée, ça envoie du bois quand même, et les grands classiques ("Furia", "Respect to the dance-floor", "Contraddiction",...) se mêlent aux nouveautés pas si pénibles que certains voudraient nous faire dire. Le seul défaut (et encore, ça a son charme) est peut être l'imprécision vocalistique (bien tourné, n'est ce pas ?) de Mouss, un chant pas toujours juste. Mais on retiendra principalement que Mass Hysteria sur scène, c'est toujours RESPECT.
On ne s'arrête pas et on continue avec encore avec un groupe en "The", The Bravery. Dès l'entrée sur scène, le spectateur est scotché sur place. Sam Endicott, le chanteur,arbore un look faisant la synthèse entre une vénération hébétée d'Elvis et une fashion-victimisation. Son gratteux reste, lui, définitivement cloué dans les années 50 avec son esquisse de banane et ses pantalons étriqués. Le set des New Yorkais semble calculé à l'extrème. Visuellement, The Bravery en met plein la vue. Mais... One for the show, few for the music. Et c'est là que le bas blesse. Le groupe surfe sur la vague des "The", avec un style un peu plus post-punk, bien (trop ?) accrocheur. Reste que l'ensemble peine à convaincre... peut-être suis-je passé complètement à côté. La décevante déferlante de clones popeux des jours précédents n'a peut-être pas aidé...
eurocks 2005 : isis
L'Eurockéen averti est passé à l'ombre de la Loggia (une scène d'ailleurs beaucoup plus agréable que l'an dernier) pour goûter aux joies du rouleau compresseur Isis... Magistraux de lourdeur et de puissance mais aussi de netteté et de délicatesse, leur "post-métal" (sic) a fait des ravages. Dans une pénombre bleutée, les nappes instrumentales sont venues percuter un chant sombre à prendre plus comme l'instrument des complaintes que comme un vecteur de message. Lorgnant tout autant du côté de Tool que de Neurosis, il est trés facile de rentrer dans le concert d'Isis mais il est aussi trés difficile d'en sortir. La fin du concert est un véritable déchirement, nous avons été lacérés pendant une heure et on aurait aimé que cela dure encore. Ne nous reste que l'écoute intensive de Panopticon et des albums précédents pour tenter de retrouver de telles sensations...
eurocks 2005 : sonic youth
Plus trés jeunes mais toujours aussi Sonic, les New Yorkais (c'éatit les NewYorkéenes ou quoi ette année ?) n'étaient pas la tête d'affiche de ce dimanche, sur le papier, c'était étonnant, aprés avoir vu l'accueil et le concert de Louise Attaque, finalement, ce n'est pas plus mal... Sonic Youth a sa réputation de bruitiste bien accroché à ses basques et personne ne sait à quoi va ressembler leur concert avant d'y être... Ils se sont formidablement adaptés au public en jouant des chansons accrocheuses et en limitant leurs excès, peu de digressions, peu d'improvisations et beaucoup de changements d'instruments et d'alternance au chant ont donné du rythme à ce concert, les monuments du rock ont su resté humbles et accessibles, bravo... Le dernier titre, étiré sur environ un quart d'heure et qui fermera la marche de Sonic Youth verra des guitares servir de béquilles pour mieux larsener, un Thurston Moore se rouler par-terre, ramper sur la grande scène, se tordre dans tous les sens, gémir, hurler à la mort avant de s'effondrer sur le rail de la caméra. La classe ultime. Et encore un excellent souvenir made in Eurocks.
eurocks 2005 : Kraftwerk
La nuit tombée, la centrale électrique de Kraftwerk est sortie de son studio de Düsseldorf, et propose sous le chapiteau un aperçu de ces 30 ans de carrière. Ralf Hütter et Florian Schneider-Esleben pianotent sur leurs ordinateurs portables pour activer des titres issus de Radio-Activity et Autobahn (dont le thème sur la conduite sur les autoroutes allemandes fait un peu sourire de nos jours). Le public reste curieux même sur la longueur, presque une heure trente de concert, et les vidéos s'enchaînent en harmonie avec la musique, permettant surtout de s'affranchir de la staticité des membres de Kraftwerk et leur dynamique immobile.
Pendant ce temps, une sorte de drum'n'bass mâtinée de reggae et de funk animait la loggia dimanche soir, histoire de changer un peu des fantastiques et telluriques Isis. C'est donc Turbo Trio qui s'est appliqué à distiller un certain sens du groove (pas le même que celui de Kraftwerk !). Cette formation faisait partie, avec Amon Tobin, Marcello D2 et Tom Zé, de la thématique Brésil/Brésils, et a contribué à exposer la palette de saveurs disponible dans cette partie d'Amérique latine. Bien que le chant soit relativement étouffé par les basses, le groupe aura eu comme mérite d'exporter sa sauce à la fois piquante et réactive sur la terre de Malsaucy.
Les chroniques Bumcello, ce sont la rencontre du duo Bumcello avec des artistes variés au cours de 3 concerts sur 3 scènes différentes. Un violoncelliste et bassiste polyvalent et très doué pour la section mélodique et un percussionniste aux rythmes exotiques pour la frappe dynamique. Dimanche, Les chroniques Bumcello se composent notamment Omar Hayat venu d'Afrique du nord, chants berbères, un grand sourire, des instruments traditionnels et des titres magiques avec danse et cymbales de cuivres, suivi par Mama Ohanja venu d'Afrique Centrale, costume traditionnel cette fois, une stratocaster pour la guitare rythmique, le cocktail alchimique permis par Bumcello et ses chroniques est subtil et intriguant à la fois, méritant ce détour, alors qu'Amon Tobin officie à la Loggia et que Louise Attaque permet à des milliers de gens de découvrir qu'ils connaissent encore toutes les paroles de leur album éponyme.
eurocks 2005 : Louise Attaque
Et oui, les Louise Attaque, nos Louise Attaque qui clôturent (au niveau des têtes d'affiche) cette édition 2005. Un concert d'un grand niveau, irrésistiblement meilleur que celui donné il y de celà 7 ans sur la même scène. Normal me direz-vous, avec l'expérience, tout ça... Que neni, je n'ai pas l'habitude de juger un concert sur le "bagage" des musiciens l'exécutant. Ce coup-ci, c'est le retour sans pression aucune de notre quatuor qui a bouleversé les donnes de la chanson française en 1996. Ultra indé dans l'esprit, totalement libre sur le papier et gros vendeur pour les statistiques. Un modèle de fonctionnement comme a pu l'être pour eux l'exemple Noir Désir. Mais ce qui a changé, c'est que Louise Attaque a quitté la scène rock depuis pas mal d'années, et qu'aujourd'hui, les zicos rejouent ensemble car ils ont plaisir à le faire. Et je peux vous jurer qu'un groupe qui s'amuse ensemble, ça se voit. En l'occurrence, Louise Attaque a rangé (provisoirement ?) les instruments acoustiques (guitare et basse) pour passer à des instruments plus rock (électriques quoi !!!) et les membres du quatuor jouent relachés mais à la pro. L'exécution des morceaux est quasi parfaite, les émotions se transmettent entre tous les festivaliers, et quand il s'agit de communier avec le public ou bien de discuter entre eux pour se sortir des vannes, le groupe n'est pas le dernier. Alors, bien sûr, le groupe balancera les grands succès du groupe (vous les connaissez tous, pas besoin de les énumérer ici), ainsi que de nouveaux titres qui seront présents sur le nouvel album des Parisiens à paraître à la rentrée prochaine. Le concert des Louise Attaque détendra notre cher Rémiii à un point où il posera avec les top-model de chez SFR (et en plus, elle s'laisse faire !). En tout cas, on ne peut vous donner qu'un conseil : même si les modes changent et que la musique à violon est passé de mode, soyez assuré que Louise Attaque vaut (encore largement) le coup d'être (re)vu !!!
Reste le concert de TTC pour terminer le festival. Nous n'aurons pas assisté au show des rappeurs français membres du collectif Qhuit (Svinkels,... ). On pourra juste vous dire que les gugus ont un peu gâché la conférence de presse dimanche après-midi, en jouant la carte de la provocation allant jusqu'à l'annulation de la rencontre avec la presse en plein milieu de l'exercice. Dommage en tout cas, car pour en arriver là et pour énerver Hugo et son collègue responsables des conf', il fallait y aller. Faites comme beaucoup d'autres les gars, si vous voulez pas parler, ne venez pas à ce rendez-vous sympa du festival sous le joli chapiteau consistant à partager un peu de la vie de son groupe, et ne donnez pas d'interview !!!
S'en suivra de bons moments passés avec la team E-Zic et le bar du bouleau (bar vip bien sûr !!!) et un rentrage en bus où, fait exceptionnel pour être souligné, c'est bien ce dernier qui attendra l'arrivée des quatre mâles fenec (et donc un bus pour nous seuls !) pour nous acheminer au camping, où après quelques verres de l'amitié et des chamalows grillés, il sera temps de passer une courte nuitée ! Seul Rémiii, pas persuadé que dormir deux heures avant son train lui soit bénéfique, ira tendre l'oreille auprès des tentes où ça crapule sévère. Obsédé va !
Vient le temps des remerciements, salutations et autres claquages de bises règlementaires : on se lance, on y va : coucou et merci à Garry, MH et à la team E-Zic (no censure !!!), Vincent et tsunami.fr (vive le bus), le staff presse des Eurocks (Cathy, Pauline, Delphine, Muriel...), le staff photo des Eurocks, Mathieu Mygale, Julien et Loïc les bretons, l'autre Julien, Christian Sexypop et Ségo, Koud'j Wormachine, Dan Kérosène, Rock Epine, Mastodon, Scamy, Oriane Rock Pics, Ben Batteur Mag (lol), Marc Noise Surgery, Nico Nosfell, Patricia ex-Yelen, Ianis l'Est Républicain, Cab, Biche Kas Product, le bar du bouleau, Alex WebzineNameless, Isabelle la charmante demoiselle à l'entrée de la tente presse, Hugo conf' presse, les bus sans file d'attente, les navettes presse, Christophe du forum, Musclor et Eths, les sandwiches à 2,50 €, la vodka et les bières d'Oli, nos voisins de parking, le Tex Mex, les filles en rouge, l'homme à la béquille...
textes : Gui de Champi, Anne, Rémiii, Pooly et Oli
photos : Oli (sauf Kraftwerk par Pooly)
Re: Eurocks 2005
Terrier : DTC
lol
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http://www.w-fenec.org/
Re: Eurocks 2005
C'est le son basse horriblement fort qui vous a empêché d'en parler ?
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Il reste du chemin à faire entre les hommes pour que devienne Rôme la croisée des destins.
Re: Eurocks 2005
Terrier : Là-bas.
leur force de persuasion, leur technique de merchandising, leur stratégie de marketing est comment dire...euh... on ne peut plus convaincante !
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Rémiii
http://www.w-fenec.org
Re: Eurocks 2005
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Il reste du chemin à faire entre les hommes pour que devienne Rôme la croisée des destins.
Re: Eurocks 2005
Terrier : Villers les Nancy
LOL
Re: Eurocks 2005
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OscarTramor
Re: Eurocks 2005
Une rectif cependant, les excellents Ez3kiel ont beau être signés sur le label lyonnais Jarring Effects, ils sont originaires de Tours ! Et il FAUT les écouter !!
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http://www.e-zic.com
Re: Eurocks 2005
Re: Eurocks 2005
PS: Même si c'est à 5h00 du mat, on ne manque jamais un concert de Electrelane... C'est raté le meilleur, surtout quand elles ont un putain de bon son (ça change du rock en seine!)
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aspi
Re: Eurocks 2005
La mygale était présente en force pour ne rien rater de la 17° édition des Eurockéennes de Belfort les 1, 2 et 3 juillet dernier sur la presqu’île du Malsaucy. Retour sur les 3 jours du festival. A lire aussi l'interview d'EZ3kiel concernant la fameuse création avec Nosfell.
www.mygmusique.com
On y a bossé comme des dingues, j'espere que ca vous plaira !
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OscarTramor