La Belgique est un petit pays mais quand on s'aventure dans sa campagne profonde, il semble tout de suite bien plus grand... La région de Durbuy est très jolie mais pour la découvrir, il ne faut pas avoir peur des petites routes... Mais en ce week-end de mi-mai, je n'ai pas fait 3h de route pour visiter Bomal/Ourthe mais pour remplire mes oreilles de bon son dans un festoche sympa : le (fameux) Durbuy Rock.
Durbuy Rock 2008 : Lofofora
Le temps de traverser quelques forêts et petits villages que je loupe le début, quand j'arrive c'est Jakob Maersk qui occupe la petite scène extérieure sous le soleil, c'est un rock nerveux, pas mal pour se mettre en jambes mais qui doit percuter davantage dans un petit club... En terme de nervosité, la palme du jour revient à Sna-Fu qui incendie la grande scène posée dans cette immense salle des sports, fringués aujourd'hui en chemises blanches, les premiers Français de la journée exposent les versions live de leur Tonnerre binaire sans retenue, ils se dépensent bien plus que le public qui remplit peu à peu l'espace (toute sortie étant définitive, certains s'échauffent à l'extérieur...). Le chaos amené sur scène par les Franciliens est jouissif même si là encore, on se dit que dans une petite salle au plus prés des spectateurs, ça ferait encore plus d'étincelles... Dehors, Shah-Mat semble avoir fait des progrès depuis la Make it burning release party, il y a un peu plus d'énergie mais l'ensemble sonne toujours comme un patchwork de bonnes choses ... qui ne collent pas forcément ensemble. A jouer entre néo, pop, stoner et rock, Shah-Mat s'éparpille un peu trop à mon goût... The Arrs aussi éparpille... mais là, c'est le pit qui se fait disperser aux quatre vents, une tornade de riffs hardcore et un style tout en puissance qui réjouit évidement le public belge, grand amateur du genre, le Durbuy Rock est lancé, ça mosh, le circle pit tourne rond et les accords massifs pleuvent. A l'instar des Black Bomb A ou de L'Esprit du Clan, The Arrs est comme chez lui en Belgique et se fait autant plaisir que nous. Dehors, on repasse à du plus calme avec The Diplomat qui pourrait venir d'Angleterre tant leur power-pop sonne british, c'est agréable et ça sonne déjà entendu, il ne faudrait pas trop vite enterrer ce groupe qui n'a que trois ans et certainement du talent à canaliser, laissons-les donc vieillir un peu... Eux, ils sont déjà vieux... enfin, expérimentés... et très appréciés outre-Quiévrain, les Aqme mettent le Durbuy Rock dans le rouge d'Hérésie dés les premières notes, heureux de jouer là, ils sont très décontractés et enchaînent les tubes sous la direction de Charlotte qui fait bien attention à ce que Koma n'en oublie pas... Ben gagne son pari avec les Sna-Fu lachant un "Ca va les frites ?" raillé par Thomas qui se fait porte-parole d'une audience amusée : Certainement un des trucs les plus cons que vous ayez jamais entendu ici... HardCore encore dehors avec des habitués : Arkangel claque ses riffs et sa hargne avec énergie. Pour clore cette première journée, Lofofora venait présenter Memoire de singes en live et si on a l'impression que sur album, le groupe a perdu un peu en efficacité, il démontre sur scène que ses titres sont explosifs et fonctionnent toujours très bien auprès du public. Lofo alterne entre vieux titres et petits nouveaux mais l'intensité de retombe jamais, on a tout de même un pic avec "L'oeuf" que Niko de The Arrs vient chanter avec Reuno et le hall Le Sassin.
Durbuy Rock 2008 : punish yourself
Les cieux ne sont pas favorables à F.A.K.E qui reçoivent une énorme drache à peine leurs premiers accords lâchés... Comme le groupe qui jouait juste avant eux, je fais donc l'impasse, pour moi le dimanche commence avec Spoil Engine, et c'est lourd, c'est gras, c'est old school, c'est métal et ça prend des poses de stars. Une frikandel frites et une bière plus tard et malgré un temps en mode aléatoire, la journée commence assez bien... D'autant plus qu'au menu, c'est Klone qui nous attend... et nous fait un peu attendre, la faute à un petit souci technique, le soleil a refait son apparition et c'est donc tranquillement que je suis l'évolution du groupe qui sert une grande partie de son dernier né All seeing eye, les samples et les instrus un peu étranges sont bien plus qu'une valeur ajoutée en live, Matthieu ne fait pas que de la décoration, les Poitevins installent une vraie atmosphère et donnent une âme à leur musique. Une grande partie du public les découvre et semble surpris de profiter d'un groupe aussi solide aussi tôt dans la journée. On repasse à l'intérieur pour Drumcorps, un américain vivant en Allemagne qui triture des sons de machines et sa guitare, c'est fait pour faire danser mais à 15h, c'est un peu tôt... Il aurait peut-être fallu le faire jouer en cloture du festival, histoire de terminer le week-end avec un dance floor assez hardcore... Sous le soleil, Sikh envoie les gros riffs de son métal option néo, Roswell maîtrise toujours le balançage de dreads et le slap meurtrier, le public est encore peu nombreux à cette heure mais certains se lâchent déjà. Pour ce dimanche, c'est véritablement Set The Tone qui lance la machine, le hall s'est bien rempli et le pit s'embrase avec le stoner-core des Liégeois qui jouent en terrain conquis. Les titres de Full tilt boogie font encore plus mal en live que sur CD, ça mouline et ça dégouline et ça transpire autant sur scène que devant, et ce n'est pas le petit intermède tambour et accordéon qui sera suffisant pour qu'on puisse récupérer. La scène "outdoor" est squattée par le HardCore pour quelques heures, pas de bol pour Down To Nothing, la pluie a fait son retour... HardCore encore mais au sec avec Do Or Die, autre institution du genre en Belgique, double bing dans ta face et final avec pogo sur la scène, la routine pour DoD... No Turning Back offre une séance HardCore côte Est mais un peu lassé, je flemmarde en attendant Watcha... Leur nouvel album a remis les pendules (sic) à l'heure et ils le confirment sur scène, Watcha est toujours une machine à bonheur, ça groove, ça dépote et comme tout le monde se régale et reprend les paroles des "Sam", l'heure passée avec les Franciliens passent très vite... Backfire ! prouve qu'on peut être HardCore avec un bras en écharpe, pour moi, c'est la dernière petite pause avant le bouquet final de ce Durbuy Rock... 90 minutes avec Oomph! ? Pas de problème à condition de sauter partout et de beugler des paroles en allemand qu'on ne comprend pas forcément (à part le décompte du cache cache et le Augen auf ich komme de "Augen auf"), la camisole de force de Dero ne tient que quelques secondes et quand elle lui libère les bras, la folie s'empare de Bomal, le groupe se faisant plutôt rare loin d'Allemagne, on profite de chaque instant et il semblerait qu'ils ne jouent que des hits ! Impossible de résister à la vague teutonne qui emporte tout sur son passage, encore acclamé par le public après le rappel, le groupe salue et fait mine de partir mais Dero reste et a capella se lance dans une reprise du "Strangers in the night" de Sinatra, émouvant et classe après avoir été foutraque et énergique, Oomph! a fait très fort. On reste dans l'indus et la folie mais on passe de la douce à la dure avec le show de Punish Yourself que je connais désormais par coeur : projection vidéo (enfin jusque la coupure de courant, ensuite, on fera sans), slam de Vx, danses lascives, pom-pom girl étincelante et dénudée, les Toulousains déroulent et nous on danse au son de leurs gros beats incisifs. J'espère qu'à Dour, on aura des titres de Cult movie incroyablement mis en couleur histoire de vivre un concert différent... La fatigue commence sérieusement à se faire sentir mais Mass Hysteria va puiser nos dernières énergies... Aprés avoir vécu via le net le cruel dénouement de la ligue 1 française, Mouss rappelle que le Standard (de Liège) est champion et modifie quelque peu les paroles de "Des nouvelles du ciel" : Les flamands ? Les Wallons ? Qui a tort ? Qui a raison ?, la set list fait toujours la part belle à Contraddiction et au petit dernier Une somme de détails et donc au gros son. Les Mass sont des habitués et ne dérogent pas à leur tradition de faire monter une partie du public sur scène pour danser, "Furia" et "P4" pour la (longue) route et c'est avec un grand sourire et plein de bons souvenirs que je quitte cette belle contrée...
Merci à toute l'équipe du Durbuy Rock, coucou à Biquet + The Arrs, JB + Sna-Fu, Watcha, Rosario, Punish Yourself, Mass Hysteria...
Photos : Oli
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