Bokassa L'automne vient de pointer son nez, mais je vais te parler d'un de mes disques de chevet de cet été 2019. Histoire de se réchauffer un peu ou bien pour conserver un coin de soleil et de ciel bleu dans nos esprits. Et ce disque, c'est Crimson riders, deuxième album du trio norvégien Bokassa.

Bokassa donc, petit diamant métallique (en référence à Bokassa 1er, si si !), doit t'être familier si tu suis un peu l'actualité rock et dérivés, car la bande de Jørn Kaarstad a ouvert pour Metallica sur sa dernière tournée européenne, en compagnie de Ghost, excusez du peu, et ce sur la bonne recommandation de Lars Ulrich. Et ce dernier, meilleur dénicheur de talent que batteur à quatre temps, a encore une fois eu le nez fin en donnant l'occasion à Bokassa de nous mettre plein les yeux.et surtout les oreilles !

Crimson riders, après deux EPs et un album sorti en 2017, est donc le deuxième effort longue durée d'un groupe qui se qualifie de stonerpunk, puisant aussi bien son inspiration dans un punk rock que dans le hard rock et même le hardcore. Et même si "Brologue", thème instrumental de 99 secondes ouvrant le disque, brouille les cartes en proposant des riffs et une ambiance qui ne déplairaient à Papa Emeritus et ses Nameless Ghouls, le ton est définitivement donné avec le survitaminé "Charmed & extrmely treacherous" qui ne déplaira pas aux fans de Tagada Jones et Propagandhi (ouais ouais, ça ratisse large). Ça joue vite, ça joue fort, les refrains sont entêtants et les riffs de guitare(s) sont aussi aiguisés que pachydermiques. Et histoire de nuancer mon propos, "Vultures", troisième plage de ce festin sonore, s'offre le luxe de mélanger habilement saxophone et riffs catchy. Puis le rouleau compresseur reprend du service en enchaînant tempos lourds, guitares généreuses et refrains entêtants, avec parfois des chœurs parfois trop mélodiques et presque hors propos pour une parfaite cohésion avec l'ambiance lourde et pesante du reste du morceau ("Wrath is love", "Captain colde one"). Aussi à l'aise avec le NYHC ("Captain colde one" encore) qu'avec les codes du stoner ("Wrath is love") au point de mélanger les deux genres (le titre "Crimson riders" est une vraie réussite) et de s'offrir des diversions inattendues ("Immortal space pirate 2." avec son passage black et son ambiance Ghostienne !), Bokassa impressionne tant par son énergie et son entrain que par l'intelligence de ses compositions, tout en bénéficiant d'un son propre et puissant.

Bokassa est une machine bien huilée, flirtant avec le rock mainstream (tant dans les refrains que le son) mais résolument authentique et faisant honneur à ses aînés (Propagandhi, Entombed période black rock en tête). Crimson riders a tout pour cartonner auprès des amateurs de sensations fortes sensibles aux mélodies et aux productions puissamment léchées. Si ce n'est déjà fait !