The Lumberjack feedbak betizfest 2024 The Lumberjack feedbak betizfest 2024 Dans l'incapacité de me déplacer le vendredi soir, je rate une fois de plus Karras, mais aussi les autres groupes de la soirée notamment Counterparts, Hatebreed ou November qui était peut-être moins attendu, mais qui semble avoir marqué les esprits. Tant pis pour moi...
Ce samedi 8 juin, j'arrive au Palais des Grottes en début d'après-midi pour ne pas rater une seule seconde des shows, à commencer par celui de Queen(Ares). Si la grande salle paraît bien vide à quelques minutes du début du concert, elle se remplit bien vite, il n'y a que quelques mètres à faire entre l'espace restauration/détente, au soleil, et les premiers rangs. Les "voisins" n'ont pas beaucoup de temps pour attaquer la fête et n'en perdent pas pour envoyer leur post-metal abrasif marqué par un double chant massif. Leur excellent From this ground, from this sea prend du volume sur les planches, le ton de de la journée est donnée ! Mais que cela passe vite, les premiers sets vont tous me sembler bien trop courts.
L'infrastructure ne permet d'avoir qu'une seule scène, il faut donc aussi du temps, entre 20 et 30 minutes, pour libérer l'espace et vérifier que tout est bon pour le groupe suivant. L'organisation a tout prévu, le timing est respecté à la minutes près, et on peut donc aller boire un verre ou manger un morceau en fonction de ses envies (2 euros le sandwich de base, 3 euros la bière), quelques food trucks proposent de bons petits plats, notamment une version locale de la raclette à base de tome du coin...

La scène doit paraître bien grande quand on n'est que trois dessus, mais ni cette étendue ni la masse d'oreilles placée devant eux ne semblent impressionner Nature Morte, au contraire, ce sont eux qui marquent de leurs empreintes le Palais des Grottes. Comme pour tous les groupes, le son est impeccable, chaque instrument trouve sa place et occupe l'atmosphère, le chant, si particulier, peut lui aussi être considéré comme un instrument, on en oublie presque ses assauts incessants tant la dimension post est prépondérante. On peut aimer l'album d'un groupe, mais Nature Morte démontre à quel point le vivre en live apporte un surplus d'émotions.
Pour s'en remettre, pourquoi pas faire un tour du côté des différents stands des partenaires du festival ? Un marchand de disques, un atelier pour personnaliser des objets en cuir ou Sylvain Cnudde sont présents. Ce dernier vend à petits prix les dessins réalisés les années précédentes et sur d'autres concerts, il poursuit aussi son travail au pied de la scène pour chaque combo, c'est absolument génial !

Avec deux batteurs et deux guitaristes, The Lumberjack Feedback prend beaucoup plus de place sur les planches et c'est sans aucun atout vocal qu'ils se mettent dans la poche le public du BetizFest. On n'a pas le droit à l'erreur quand deux batteurs frappent ensemble ou se complètent et les Lillois n'en commettent pas ! Le light-show très chaleureux (qui contraste avec Nature Morte qui jouait presque dans le noir) illumine les musiciens mais aussi les nombreux sourires du public, complètement transporté dans l'univers instrumental et mouvementé du combo. La variété des styles est une richesse de la programmation, surtout quand les groupes sont aussi bons. Et même si j'ai adoré les prestations de Queen(Ares) et Nature Morte, force est de constater qu'on est monté d'un cran !
Le festival est fier de sa région et de son ancrage local, il laisse même les jeunes du centre d'animation Eclipse (là où le festoche est né) venir jouer quelques morceaux pour divertir le public massé à l'espace restauration. Dans l'après-midi, on assiste donc à deux petits concerts bonus avec des covers de Nirvana, Sepultura ou KoRn par des Cambraisiens qui seront peut-être un jour sur la grande scène...

mars red sky betizfest 2024 mars red sky betizfest 2024 "We came from Los Angeles, California, we are Downset, come on !" invective le chanteur américain du seul groupe hardcore de la journée... et rapidement ça pogote, ça slame et ça jumpe au son de vieux morceaux fusion. Le groupe avait disparu, il a été "remonté" il y a peu autour du guitariste avec comme principaux critères de sélection : avoir un vrai talent (car ils en ont) et assurer le show ! Grosse débauche d'énergie et parties assez inventives donnant beaucoup de relief aux titres que le public n'a pas totalement oubliés. En témoignent "Coming back" et "Anger!" qui sont de beaux moments de communion.
Histoire de se poser un peu et de faire sécher le t-shirt, pourquoi ne pas faire une petite partie de... eh bien d'un jeu de société mis à disposition ! Des tables, des chaises, des boîtes de jeu et voilà de quoi passer un moment agréable avant les prochains gigs !

Depuis le COVID, il y a eu beaucoup de rendez-vous manqués entre Mars Red Sky et moi, pas celui-ci ! Après une tournée de 9 dates en Allemagne, au Danemark et aux Pays-Bas, le trio girondin lance ses riffs gras et lancinants en douceur avec "Slow attack", quelques mots de déconne "On est dans le Sud de la Belgique, c'est ça ?" ou "Je suis déçu, je croyais que Bourlon, c'était un fest en extérieur..." (le Rock in Bourlon est un fest indé de haute qualité qui a lieu fin juin à quelques kilomètres de Cambrai). On a le droit à un petit best of des Bordelais, le concert me semble encore bien trop court et les morceaux étant longs, ils sont peu nombreux. J'ai tout de même le droit à mon chouchou "Maps of inferno" et son chant funambule. Une très belle prestation d'ensemble pour un public connaisseur, qui s'enthousiasme bruyamment dès les premières notes de "Strong reflection" qui termine le set. Les couleurs de Mars Red Sky doivent plaire à Arrache-toi un œil qui expose (et vend) de nombreuses affiches, toutes splendides. On se croirait presque dans un musée si on poursuit la visite dans l'espace réservé à une expo photo des plus beaux clichés des éditions précédentes. Un beau moyen de mettre en avant le travail d'autres artistes et de raviver des souvenirs.

brutus betizfest 2024 brutus betizfest 2024 Les Birds in Row en ont gravés quelques-uns dans ma mémoire ! Leur émo qui tient au corps a fait mouche, aussi puissant que touchant, le trio a remué autant l'esprit que le body. Véritable récital d'uppercuts, ça savate quand ça joue, mais Bart prend aussi le temps d'échanger avec le public et est le seul à évoquer l'élection du dimanche (sans encore savoir à quel point il avait raison) : "Demain soir, on aura la gueule de bois, mais il faut continuer de se battre contre ces putains de racistes". Ils font front face à l'intolérance et prônent la diversité culturelle, l'amour et le vivre ensemble. Bref, c'est un sans faute.
Et si l'idée te traversait l'esprit de graver sur ta peau un de leurs messages humanistes, pourquoi ne pas le faire sur le champ ? Ou plutôt au Palais puisqu'un stand de tatoueurs est disponible ! Ils pensent vraiment à tout dans l'organisation ! Même à installer un camping dans le jardin public pour ceux qui viennent de loin !!!

S'ils ont fait de la route (ils jouaient en Suisse la veille), les Stoned Jesus ont dû dormir à l'hôtel pour être en forme au moment d'arpenter la scène cambraisienne. Leur desert rock évoque davantage les plaines américaines que l'Ukraine, c'est carré et chaleureux. C'est le quatrième des cinq trios à se produire aujourd'hui et ils occupent eux aussi bien le terrain. Ça plaît au public qui en redemande, visiblement pas rassasié par Mars Red Sky. Leurs visions du sludge se complètent, avec en plus de très belles lumières et quelques mots en français, on est ravis !
Le groupe s'exprime aussi en anglais et rappelle que la guerre se déroule à nos portes. Ils invitent les festivaliers à passer sur le stand de merch' où on peut déposer quelques euros pour venir en aide directement à certains de leurs proches touchés par le conflit. Placées à quelques mètres seulement de la scène, les tables de merch' permettent aux musiciens et à leurs fans d'échanger de façon très directe et là encore d'occuper le temps entre deux changements de plateau.

Brutus ! Partout où ils sont passés, et ils sont passés partout, ils ont fait sensation... devine quoi ? Ça n'a pas loupé ! C'est une grosse claque de plus que les Belges ont mis ce soir. On avait beau être prévenu, c'est vraiment quelque chose de le vivre ! Maestria à la batterie, grande classe à la guitare, sensibilité à la basse et putain de démonstration technique et émotionnelle au chant. De "War" à "Sugar dragon", le Palais des Grottes a littéralement été retourné ! Seul petit bémol, l'absence de rappel qui aurait pu être intégré dans le set pour qu'on puisse encore plus acclamer le groupe qui le mérite tant.