steve_von_till_a_grave_is_a_grim_horse.jpg Folk porté par la voix sépulcrale d'un Steve Von Till échappé du post-hardcore sludge apocalyptique de Neurosis, A grave is a grim horse est un disque classieux et élégant, minimaliste et feutré, sur lequel, l'américain transpose son univers : sombre et désenchanté. Un album sertis de compositions interprétées avec beaucoup de retenue, "Clothes of sand", "Willow tree". Des arrangements délicats, une guitare acoustique, quelques cordes qui de fil en aiguille transportent l'auditeur dans le monde de Von Till ("Valley of the moon"), des endroits étranges où à travers l'ombre, on peut entrevoir la lumière. Un monde à la mélancolie omniprésente mais jamais oppressante, question de style. Le vocaliste de Neurosis n'essaie pas de nous accabler, juste de nous mettre quelques instants face à nos fantômes intérieurs. A chacun de voir les choses à sa manière après. Des textes peuplés de métaphores ("The spider song"), des orchestrations patiemment dévoilées, des ambiances crépusculaires, un folk parfois aride, parfois plus dense, mais quoiqu'il en soit toujours à fleur de peau. Le premier instrument de ce disque est avant tout la voix de Steve Von Till, une voix grave et profonde parfaitement mise en avant pour souligner la retenue des instrumentations. Une production ample et limpide, des émotions qui parcourent notre épiderme, A grave is a grim horse semble être le contrepoint idéal d'un Given to the rising, l'album de Neurosis sorti quelques dix mois auparavant. Là où l'un met en avant la puissance destructrice d'un metal post-chaotique, l'autre souligne la discrétion de folk songs à la douceur mélancolique qui nous transperce de part en part ("Looking for dry land"). Lent, dépouillé ("Promises", "Gravity"), Steven Von Till met au monde un disque à la beauté noire et aux ambiances héritées du grand ouest américain. Classe...